Les chartes de la commune de Meaux, 1179-1222 - Bibliothèque ...

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INTRODUCTION En entrant clans le vestibule de l'hôtel de ville inauguré à Meaux le 4 mars 1900, le visiteur est frappé par une remarquable verrière - située au milieu de l'escalier monumental. Elle représente la proelâmation de la Commune de Meaux en 1179; elle a été composée par le peintre Fritel et exécutée par la Société artistique de peinture sur verre de Paris. Lorsque nous inspirâmes ce sujet à l'architecte et aux modernes échevins de notre ville, nous pensions trouver à la bibliothèque municipale une étude quelconque, si modeste fûtelle, consacrée à cet acte capital de la vie politique de Meaux. Or, avec stupéfaction, nous dàmes constater que cc travail était à faire: Les textes cités par Toiissaint-Duplessis, Rochard, Carro, étaient incorrects; enfin, aucun commentaire ne les accompagnait. Nous avons donc bravement' consacré les rares moments de loisir que nous laissent nos devoirs professionnels, très absorbants, à compocr cet essai sur les origines de la vie municipale à Meaux. Le principal et peut-être le seul mérite de notre modeste élude sera d'avoir vulgarisé des documents accessibles seulement aux érudits. • Loin de nous l'idée de déprécier 1s travaux que nous ont laissés les Janvier, les Toussaint-Duplessis, les Rochard etles Carro. Mais il est bien permis de profiter des progrès de l'érudition moderne et d'appliqueaux documents qu'ils ont consultés une méthode un peu plus scientifique. Nous ne proclamerons jamais d'une voix assez hautcla reconnaissance que nous devons à ces patients annalistes, qui nous ont lé gué les matériaux dont nous pourrons un jour tirer la véritable histoire de notre pays. Mais p'our l'historien conscien- s

-8-- cieux les documents doivent étre l'objet d'une élude spéciale, (lui demande une grande somme de lectures, une grande habitude de la langue spéciale des textes, enfin un véritable commerce avec le temps auquel on veut consacrer un chapitre. Si donc nous nous permettons aujourd'hui de publier quelques pages sur les Chartes communales de Meaux, c'est que nous éludions depuis de longues années la civilisation du moyen âge eu général et l'histoire de Meaux en particulier. Aussi nous ne nous aventurons à corriger les textes donnés par Toussaint-Duplessis, iloeliard et Carre qu'avec la certitude de pouvoir détruire plusieurs erreurs. La grande histoire est faite de la synthèse des histoires locales, et en rétablissant des vérités de détail, on travaille pour la grande 'Vérité, pour la grande Histoire, de la France et del'llumanité. On verra que la 'ie communale de Meaux remonte offieiellement au xii 5 siècle, c'est-à-dire que Meaux est, je crois, la seule ville de Seine-et-Marne qui puisse invoquer une pareille noblesse municipale. Eu dépit de Bourquelot, historien de Provins, il n'est pas prouvé (comme le répète Carro) que Provins ait obtenu une véritable Charte de Cornmune(i); Coulommiers n'a obtenu cri 4231, qu'une commune sans corps municipal élu; Melun n'en a jamais eu ; Lagny lutin vainemenu tour en obtenir une, mais ne parvint pas à secouer te joug (le 5C5 abbés; quant à Fdntaiuebleau, ce n'était rien encore, à peine un rendez-vous de chasse, une source limpidé au milieu des grands bois. (I) M. Luchaire dit « En Champagne, la capita le du comté, Provins , ne parait pas avoir joui d'une association politique ni rnênlc avoir eu une magistrature élective. (D'Arbois de Jubainville, Hist. des comtes de cliampague, t. III, p. 22.) il n'est pas sûr non plus que Troyes ait eu une Commune. (Idem, 244,) Hist. des Inst. ,nonarch. de la France sous les premiers Capétiens, p- 461, en note. On veina plus loin sur Provins l'argument que nous tirons du sceau de cette ville. Notre ami M. Maurice Lecomte, que l'on rencontre toujours en chemin quand ou s'occupe de l'histoire de Seine-et- Marne, a publié une étude su'- la Charte communale de Provins. (Collection duNouvelustc,journal de Melun) Letextcsetrouvc aux Archives (K. K. 4066).

INTRODUCTION<br />

En entrant c<strong>la</strong>ns le vestibule <strong>de</strong> l'hôtel <strong>de</strong> ville inauguré à<br />

<strong>Meaux</strong> le 4 mars 1900, le visiteur est frappé par une remarquable<br />

verrière - située au milieu <strong>de</strong> l'escalier monumental.<br />

Elle représente <strong>la</strong> proelâmation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong><br />

en <strong>1179</strong>; elle a été composée par le peintre Fritel et exécutée<br />

par <strong>la</strong> Société artistique <strong>de</strong> peinture sur verre <strong>de</strong> Paris.<br />

Lorsque nous inspirâmes ce sujet à l'architecte et aux mo<strong>de</strong>rnes<br />

échevins <strong>de</strong> notre ville, nous pensions trouver à <strong>la</strong> bibliothèque<br />

municipale une étu<strong>de</strong> quelconque, si mo<strong>de</strong>ste fûtelle,<br />

consacrée à cet acte capital <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie politique <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>.<br />

Or, avec stupéfaction, nous dàmes constater que cc travail<br />

était à faire: <strong>Les</strong> textes cités par Toiissaint-Duplessis,<br />

Rochard, Carro, étaient incorrects; enfin, aucun commentaire<br />

ne les accompagnait.<br />

Nous avons donc bravement' consacré les rares moments<br />

<strong>de</strong> loisir que nous <strong>la</strong>issent nos <strong>de</strong>voirs professionnels, très<br />

absorbants, à compocr cet essai sur les origines <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie<br />

municipale à <strong>Meaux</strong>. Le principal et peut-être le seul mérite<br />

<strong>de</strong> notre mo<strong>de</strong>ste élu<strong>de</strong> sera d'avoir vulgarisé <strong>de</strong>s documents<br />

accessibles seulement aux érudits.<br />

• Loin <strong>de</strong> nous l'idée <strong>de</strong> déprécier 1s travaux que nous ont<br />

<strong>la</strong>issés les Janvier, les Toussaint-Duplessis, les Rochard etles<br />

Carro. Mais il est bien permis <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong>s progrès <strong>de</strong><br />

l'érudition mo<strong>de</strong>rne et d'appliqueaux documents qu'ils ont<br />

consultés une métho<strong>de</strong> un peu plus scientifique. Nous ne<br />

proc<strong>la</strong>merons jamais d'une voix assez hautc<strong>la</strong> reconnaissance<br />

que nous <strong>de</strong>vons à ces patients annalistes, qui nous ont lé<br />

gué les matériaux dont nous pourrons un jour tirer <strong>la</strong> véritable<br />

histoire <strong>de</strong> notre pays. Mais p'our l'historien conscien-<br />

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