Les chartes de la commune de Meaux, 1179-1222 - Bibliothèque ...

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St-Estienne de Troyes et eus autres belles eglises que il fonda en Champaingne;
larges au siècles, sicoinnci[ apparut ou c uit f i Er taus de Nogeni,
et en meut d'autres lieus que je vous conteroic bien, se je ne doutoie à
empeseltier ma matière.
Ertaus de Nogent (u li bourgeois du monde (lue le Comte creoit le plus;
et Cu si rielie que iFfist le chastel de Nogent l'Ertaut(1) doses deniers. Or aviut
chose que fi cuens fleuri descendi de ses sales de Troies pour aller °j' messe
à St-Estieune, le jour d'une Pen Ihecouste. Ans pica des degrez vint audevant
(le li uns poivres chevaliers, qui s'agenoilla devant fi, et fi (Est ainsi « Sire,
• je vous pi'i pour Dieu que vous me donnés don vostre; par quoyjo puisse
• marier lues dons filles, que vous votez ci. » Ertaus, qui aloit daiiere Il, tlist
au povre chevalier « Sire chevaliers, vous ne faites pas que courtois de
• demander à mon signour; car il a tant donnei que il n'a mais que donner ».
Li larges eueiss se tourna devers Ertaut, et fi dist « Sire vilains, vous
« ne dites mie voir, de ce que vous dites que je n'ai 'nais que donner: si, ai
t, vous-tneisrnes. Et tenez, sire elievaliei's, car je le vous doing, et si te vous
« garantirai. » Li chevalier nefu pas esbahiz, ainçois le prisi par la chape, et
fi dist que il lie le iairoit jusque à tant que il avcroitfineiùIl. Et avant que
fi esehapasi, et Ertaus finei à li de cinq cens livres. »
Ainsi donc Fleuri jor avait pu, en cette circonstance, rappeler à Artaud
qu'iln'était pas gentilhomme, mais vilain. Joinville J'appelle un bourgeois,
et si, emnine le fait remarquer M. d'Arbois dc Jubainville, le litre de Dominus,
quand on le donne aux laïcs qualifie le plus souvent des chevaliers,
il est à présumer ([ne ce titre est donné à Artaud (Fooda Campanie, u°° 45
et 76) en raison de la haute situation qu'il occupait auprès du comte.
Il possédait eu outre des propriétés qui lui donnaient des prérogatives
quasi seigneuriales: par exemple il avait acquis en 1169 de l'abbaye de Saint-
Mai-tin-ès-Aires (2) utmfour situé à Troyes, prés de la Porte-du-Comte, et
lefauconnier Ebrard lui avait cédé les oboles des boulangers dudit foui'.
Une Charte de 1176 nous apprend qu'il avait des hommes à Laubresset et à
Champigny (3). Le passage de Joinville que j'ai cité nous révèle en outre
qu'il avait construit le château de Nogent-l'Artaud.
Il accompagna le ceinte eu Terre-Sainte, il croisade de 1170, comme le
prouvent les Chartes datées do Jérusalem et de Sébaste déjà citées pour
d'autres conseillers de l-kiwi (4). Artaud est également témoin du voeu que le
(I) Nogen t-l'Àrtaud, qui doit son nom il notre elmniubrier, est aujourd'hui un bourg
(In département de l'Aisne (arrondissement de Cliteau-Tlnerrv, canton de Char»)
(2)Arclm. du l'Aube. Fonds de Elmétel-Dien, Cojmie.' 1°F cartul. (le l'lmùtel-Dieu, Le
comte de Troyes, folio 10 verso, n o 109 du Catalogue d'Arbois de Jabainville.
(3) Arel, de (Aube, cartul. de Larivonn folio 82 recto et verso (il , 258 bis de Ce[.)
Laubresset est un village tin canton de Lusigny, arrondissement de Troyes (Aube),
Clmanipignv est dans le canton d'Areis-sur-Aube.
(5) Nos 81.1 et 31b du CAL. d'Arbois. Une copie de la prenlière est aux Archives de
l'Aube. Pour la seconde, voir lffi(oirc du Cé(i,mafs par Ed. Morin, p. M.