Les chartes de la commune de Meaux, 1179-1222 - Bibliothèque ...
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LES CHARTES<br />
DE LA<br />
COMMUNE DE MEAUX<br />
<strong>1179</strong>-<strong>1222</strong><br />
TEXTES PUBLIÉS D'APRÈS LES DOCUMENTS<br />
JT COMMENTÉS PAR<br />
GEORGES GASSIES (DES BRuniEs)<br />
Vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société historique et littéraire as <strong>la</strong> Brie<br />
Professeur <strong>de</strong> rhétorique au Coltége <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong><br />
Directeur <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> l'hôtel <strong>de</strong> ville do <strong>Meaux</strong><br />
MEAUX<br />
Publication <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société historique et littéraire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Brie<br />
Inlpriinerie JIURTEL et BACHY<br />
Document<br />
II iii; 1111111111111 lIIIIllIll<br />
4000<br />
I'
1. Introduction.<br />
Il, La Commune <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>.<br />
M<br />
SOMMAIRE<br />
111. Constitution du texte (les Chartes.<br />
IV. Charte <strong>de</strong> Henri P r , comte <strong>de</strong> Champagne et (le Brie,<br />
constituant <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> (avril '<strong>1179</strong>).<br />
V. Arbitres et témoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> Commune octroyée<br />
aux Meldois en <strong>1179</strong>.<br />
VI. Charte <strong>de</strong> Thibaut 1V (mai <strong>1222</strong>), confirmant <strong>la</strong><br />
Charte accordée en <strong>1179</strong> par Henri Pt aux habitants<br />
<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>. -.<br />
VII. Enurnération <strong>de</strong>s articles contenus dans <strong>la</strong> Charte<br />
communale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>.<br />
VIII Le sceau <strong>de</strong> là Commune.<br />
IX. Bibliographie et sigillographie.<br />
X. Table <strong>de</strong>s matières.
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INTRODUCTION<br />
En entrant c<strong>la</strong>ns le vestibule <strong>de</strong> l'hôtel <strong>de</strong> ville inauguré à<br />
<strong>Meaux</strong> le 4 mars 1900, le visiteur est frappé par une remarquable<br />
verrière - située au milieu <strong>de</strong> l'escalier monumental.<br />
Elle représente <strong>la</strong> proelâmation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong><br />
en <strong>1179</strong>; elle a été composée par le peintre Fritel et exécutée<br />
par <strong>la</strong> Société artistique <strong>de</strong> peinture sur verre <strong>de</strong> Paris.<br />
Lorsque nous inspirâmes ce sujet à l'architecte et aux mo<strong>de</strong>rnes<br />
échevins <strong>de</strong> notre ville, nous pensions trouver à <strong>la</strong> bibliothèque<br />
municipale une étu<strong>de</strong> quelconque, si mo<strong>de</strong>ste fûtelle,<br />
consacrée à cet acte capital <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie politique <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>.<br />
Or, avec stupéfaction, nous dàmes constater que cc travail<br />
était à faire: <strong>Les</strong> textes cités par Toiissaint-Duplessis,<br />
Rochard, Carro, étaient incorrects; enfin, aucun commentaire<br />
ne les accompagnait.<br />
Nous avons donc bravement' consacré les rares moments<br />
<strong>de</strong> loisir que nous <strong>la</strong>issent nos <strong>de</strong>voirs professionnels, très<br />
absorbants, à compocr cet essai sur les origines <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie<br />
municipale à <strong>Meaux</strong>. Le principal et peut-être le seul mérite<br />
<strong>de</strong> notre mo<strong>de</strong>ste élu<strong>de</strong> sera d'avoir vulgarisé <strong>de</strong>s documents<br />
accessibles seulement aux érudits.<br />
• Loin <strong>de</strong> nous l'idée <strong>de</strong> déprécier 1s travaux que nous ont<br />
<strong>la</strong>issés les Janvier, les Toussaint-Duplessis, les Rochard etles<br />
Carro. Mais il est bien permis <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong>s progrès <strong>de</strong><br />
l'érudition mo<strong>de</strong>rne et d'appliqueaux documents qu'ils ont<br />
consultés une métho<strong>de</strong> un peu plus scientifique. Nous ne<br />
proc<strong>la</strong>merons jamais d'une voix assez hautc<strong>la</strong> reconnaissance<br />
que nous <strong>de</strong>vons à ces patients annalistes, qui nous ont lé<br />
gué les matériaux dont nous pourrons un jour tirer <strong>la</strong> véritable<br />
histoire <strong>de</strong> notre pays. Mais p'our l'historien conscien-<br />
s
-8--<br />
cieux les documents doivent étre l'objet d'une élu<strong>de</strong> spéciale,<br />
(lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une gran<strong>de</strong> somme <strong>de</strong> lectures, une gran<strong>de</strong><br />
habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue spéciale <strong>de</strong>s textes, enfin un véritable<br />
commerce avec le temps auquel on veut consacrer un chapitre.<br />
Si donc nous nous permettons aujourd'hui <strong>de</strong> publier<br />
quelques pages sur les Chartes communales <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, c'est<br />
que nous éludions <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> longues années <strong>la</strong> civilisation du<br />
moyen âge eu général et l'histoire <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> en particulier.<br />
Aussi nous ne nous aventurons à corriger les textes donnés<br />
par Toussaint-Duplessis, iloeliard et Carre qu'avec <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> pouvoir détruire plusieurs erreurs. La gran<strong>de</strong> histoire<br />
est faite <strong>de</strong> <strong>la</strong> synthèse <strong>de</strong>s histoires locales, et en rétablissant<br />
<strong>de</strong>s vérités <strong>de</strong> détail, on travaille pour <strong>la</strong> gran<strong>de</strong><br />
'Vérité, pour <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> Histoire, <strong>de</strong> <strong>la</strong> France et <strong>de</strong>l'llumanité.<br />
On verra que <strong>la</strong> 'ie communale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> remonte offieiellement<br />
au xii 5 siècle, c'est-à-dire que <strong>Meaux</strong> est, je crois,<br />
<strong>la</strong> seule ville <strong>de</strong> Seine-et-Marne qui puisse invoquer une pareille<br />
noblesse municipale. Eu dépit <strong>de</strong> Bourquelot, historien<br />
<strong>de</strong> Provins, il n'est pas prouvé (comme le répète Carro) que<br />
Provins ait obtenu une véritable Charte <strong>de</strong> Cornmune(i); Coulommiers<br />
n'a obtenu cri 4231, qu'une <strong>commune</strong> sans corps<br />
municipal élu; Melun n'en a jamais eu ; Lagny lutin vainemenu<br />
tour en obtenir une, mais ne parvint pas à secouer te<br />
joug (le 5C5 abbés; quant à Fdntaiuebleau, ce n'était rien encore,<br />
à peine un ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> chasse, une source limpidé<br />
au milieu <strong>de</strong>s grands bois.<br />
(I) M. Luchaire dit « En Champagne, <strong>la</strong> capita le du comté, Provins , ne<br />
parait pas avoir joui d'une association politique ni rnênlc avoir eu une magistrature<br />
élective. (D'Arbois <strong>de</strong> Jubainville, Hist. <strong>de</strong>s comtes <strong>de</strong> cliampague,<br />
t. III, p. 22.) il n'est pas sûr non plus que Troyes ait eu une Commune.<br />
(I<strong>de</strong>m, 244,) Hist. <strong>de</strong>s Inst. ,nonarch. <strong>de</strong> <strong>la</strong> France sous les premiers Capétiens,<br />
p- 461, en note. On veina plus loin sur Provins l'argument que nous<br />
tirons du sceau <strong>de</strong> cette ville. Notre ami M. Maurice Lecomte, que l'on<br />
rencontre toujours en chemin quand ou s'occupe <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> Seine-et-<br />
Marne, a publié une étu<strong>de</strong> su'- <strong>la</strong> Charte communale <strong>de</strong> Provins. (Collection<br />
duNouvelustc,journal <strong>de</strong> Melun) Letextcsetrouvc aux Archives (K. K. 4066).
I!<br />
LA COMMUNE DE MEAUX<br />
Qu'est-ce qu'une Commuqe?<br />
Le terme <strong>de</strong> Commune, qui désigne aujourd'hui une circonscription<br />
civile administrée par un maire, assisté d'un<br />
conseil municipal, désignait au moyen âge une ville qui<br />
s'était affranchie du joug féodal, qui se gouvernait elle-même<br />
au moyen d'une magistrature élective, qui avait le droit <strong>de</strong><br />
faire <strong>de</strong>s statuts en matière civile, commerciale et judiciaire,<br />
qui avait sa police et ses revenus.<br />
« La Commune a sur tous ses membres le droit (le haute,<br />
moyenne et basse justice; elle a sou pilori, sa potence, son<br />
bourreau. Elle a le droit <strong>de</strong> paix et <strong>de</strong> guerre, comme un<br />
baron souverain; elle a sa milice, dont font partie tous les<br />
citoyens en âge (le porter les armes. , elle n son enceinte fortifiée<br />
pour <strong>la</strong> défendre contre l'ennemi du <strong>de</strong>hors, son Hôtel<br />
<strong>de</strong> ville, qui bientôt rivalisera <strong>de</strong> magnificence avec sa cathédrale,<br />
sa tour du beffroi, du haut <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle le guetteur surveille<br />
ce (lui SC passe dans <strong>la</strong> campagne. Elle a sa cloche<br />
communale, qui sonne pour convoquer les municipaux au<br />
conseil, ou pour annoncer l'heure du couvre-feu, ou pour<br />
appeler aux armes les citoyens. Elle a son trésor, alimenté par<br />
les contributions <strong>de</strong>s habitants et par les amen<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sa justice;<br />
son sceau, qui représente parfois le maire en costume <strong>de</strong><br />
chevalier (1) ; ses armoiries, signe <strong>de</strong> sa haute seigneurie (2). e<br />
L'origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie municipale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> est antérieure au<br />
xir siècle et date <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus haute antiquité. En effet, rsleaux,<br />
(1) c'est précisément le cas pour <strong>Meaux</strong>. Vo yez plus loin le sceau.<br />
(2) I<strong>la</strong>rnhaud, Hist. ac <strong>la</strong> civilisation. -
- 10 -<br />
ville romaine, c'est-à-dire <strong>la</strong> cité <strong>de</strong>s MeUH, figure parmi les<br />
Villes libres qu'énumère Pli ne, l'Ancien (1).<br />
On sait que les cités libres jouissaient au début <strong>de</strong> 1'Empireiomain<br />
<strong>de</strong> privilèges politiques et d'immuni lés financières.<br />
Mais le régime municipal romain (2) parait avoir disparu<br />
sous l'action oppressivedti fisc et <strong>de</strong><strong>la</strong> centralisation exagérée,<br />
avant même que les Barbares fussent venus tout bouleverser.<br />
Dans <strong>la</strong> 'plupart <strong>de</strong>s vieilles cités romaines, un personnage<br />
prit <strong>la</strong> prépondérance, ce fut l'évêque (3). 11 <strong>de</strong>vint le seineiir<br />
frappant monnaie et exerçant <strong>la</strong> justice. M. Guizot<br />
admet que l'influence romaine a pu se maintenir o au sein<br />
(les ténèbres et <strong>de</strong> l'anarchie universelles n dit dans<br />
les villes du Midi. Quoi r qù'il en soit, <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> Dubos et.<br />
<strong>de</strong> I<strong>la</strong>ynouard, qui admettait <strong>la</strong> transmission ininterrompue<br />
<strong>de</strong>s traditions municipales romaines, est aujourd'hui<br />
prés abandonnée. -<br />
Al. Wa.utcrs, c<strong>la</strong>ns soit sur les Libertés communales<br />
(L 1, p• 19), s'est efforcé (le rendre à l'éléuuen t romain nue<br />
part dans les principes du droit municipal et <strong>la</strong> constitution<br />
(les biens communaux, mais il a nettement établi les différences<br />
qui existent entre <strong>la</strong> cité du moyen âge et <strong>la</strong>cité romaine.<br />
u Rien, dit M. Lucliaire dans les textes historiques et<br />
diplomatiques re<strong>la</strong>tifs à nos gran<strong>de</strong>s Communes <strong>de</strong> Picardie,<br />
d'Ile-<strong>de</strong>-France et (le Champagne, ne permet d'affirmer (qu'il<br />
s'agisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> constitution communale ou <strong>de</strong> l'organisation du<br />
gouvernement urbain) <strong>la</strong> persistance <strong>de</strong>s institutions romaines.<br />
o<br />
Ce n'est pas non plus dans les associations diocésaines et<br />
paroissiales <strong>de</strong> <strong>la</strong> Paix <strong>de</strong> Dieu cjix'oa doit chercher l'origine<br />
(I) C. Plinii Secundi historia' naturaiis 11h. IV, cap. Xxx,i (18).<br />
(2) Voyez, pour avoirune idée du régime <strong>de</strong>s cités gallo-roinaines,rexccllent<br />
ouvrage <strong>de</strong> vulgarisation <strong>de</strong> M. Camille Jullian GaU<strong>la</strong> (Hachette, édit.).<br />
En outre, voyez aussi l'essai <strong>de</strong> Guizot Du Régime imrnicipaZ (?ans<br />
l'Empire romain au v siècle <strong>de</strong> l'ère chrétienne. - -<br />
(3) Lavisse et Rambauci. Histoire générale, t. il, p. 4i2. -
- 4! -<br />
<strong>de</strong>s Communes. Il lie faut L)5 Sc tromper sur <strong>la</strong> ressemb<strong>la</strong>nce<br />
<strong>de</strong>s mots <strong>la</strong>tins employés dans les textes. En réalité, les<br />
Communes, loin d'être une institution d'ordre ecclésiastique,<br />
ont trouvé toujours une, vive opposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> l'Église,<br />
et si elles se sont-formées dans les villes comihe Meau, où<br />
l'autorité ecclésiastique était puissante, c'est qu'elles ont été<br />
précisément dirigées en partie contre le pouvoir épiscopal ou<br />
abbatial.<br />
Par exemple, à <strong>Meaux</strong>, le conne <strong>de</strong> Champagne avait souvent<br />
maille à partir avec l'évêque. Il avait même subi cii 1165<br />
une humiliation extrême, lorsqu'il avait dû s'engager par<br />
une Charte à ne plus falsifier <strong>la</strong> monnaie <strong>de</strong>s évêques <strong>de</strong><br />
<strong>Meaux</strong>, après avoir déploré son erreur et juré sur les saintes<br />
reliques qu'on ne l'y prendrait plus. ileconnattre les libertés<br />
<strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, leur abandonner une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong><br />
ses droits <strong>de</strong> justice, c'était donc faire pièce à l'évêque. Le<br />
pré<strong>la</strong>t <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, craignant sans doute <strong>de</strong> s'attirer le mécontentement<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune, n'osa pas protester (il<br />
li se souvenait peut-être (le l'histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong><br />
Laon et du sort <strong>de</strong> l'évêque Gaudri, massacré par le peuple.<br />
Mais un bon ami par<strong>la</strong> sais doute pour lui, et <strong>la</strong> Commune<br />
tic <strong>Meaux</strong> provoqua les foudres du saint-siège, sans que<br />
l'évêque <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville pût. être mis en cause par ses diocésains.<br />
Ce fut l'évêque <strong>de</strong> Chartres, Jean <strong>de</strong> Salisbury r qui, au nom<br />
(lu souverain pontife (1), frappa d'excommunication Henri Pr<br />
pour avoir octroyé <strong>la</strong> Commune tic <strong>Meaux</strong>. Il est probable que<br />
les Meldois acceptèrent mal cette mesure, car l'évêque <strong>de</strong>.<br />
Mcaùx, Simon, n'osa pas l'appliquer. Il <strong>la</strong>issa traîner l'affaire<br />
et l'excommunication fut oubliée.<br />
Mais si <strong>la</strong> Commune a été jusqu'à un certain point anti-<br />
(1) Ce pontife était vraisemb<strong>la</strong>blement Alexandre III (mort en 4181), le<br />
même qui déc<strong>la</strong>rait autroisième concile <strong>de</strong> Latran que tous les chrétiens<br />
<strong>de</strong>vaient cire exempts dc servitu<strong>de</strong>. (CL d'Arbois tic Jubainville. Histoire<br />
<strong>de</strong>s comtes <strong>de</strong> Champagne, L. 111, P. 22.)
- 42 -<br />
ecclésiastique, il n'en est pas moins vrai cependant que le<br />
clergé n exercé une influence involontaire sur le mouvemént<br />
communal. En effet u lés villes épiscopales ont eu d'autant<br />
moins <strong>de</strong> peine h s'ériger en Communes, c'est-à-dire en<br />
républiques politiquement et judiciairement indépendantes,<br />
qu'elles jouissaient <strong>de</strong>puis longtemps <strong>de</strong>s privilèges <strong>de</strong> tous<br />
genres accordés par l'autorité civile aux propriétés ccclii.<br />
siastiques n (1).<br />
Aussi le clergé accueillit-il avec consternation <strong>la</strong> révolution<br />
communale.<br />
u Commune nom nouveau, nom détestable! o s'écricl'ahbé<br />
Guibert <strong>de</strong> Nagent, et tous les chroniqueurs d'Église sont <strong>de</strong><br />
son avis.<br />
Ives <strong>de</strong> Chartres, un pré<strong>la</strong>t éminent, va plus loin ; il démontre<br />
aux chanoines <strong>de</strong> Beauvais en 1099 que le serment<br />
prêté par eux aux récentes coutumes <strong>de</strong> <strong>la</strong> cité n'est pas<br />
va<strong>la</strong>ble et qu'ils peuvent par conséquent le violer sans scrupule<br />
De tels pactes n'engagent personne et sdnt nuls,<br />
parce qu'ils sont contraires aux lois canoniques et aux décisions<br />
<strong>de</strong>s saints Pères. »<br />
Dune façon plus familière, mais non moins énergique,<br />
l'évêque Étienne <strong>de</strong> Tournai exprime son aversion pour les<br />
Communes « Il y a en ce inon<strong>de</strong> quatre troupes criar<strong>de</strong>s<br />
auxquelles on n'impose pas facilement silence c'est une<br />
Commune <strong>de</strong> manants qui veulent faire les seigneurs, un<br />
groupe <strong>de</strong> femmes qui se disputent, un troupeau <strong>de</strong> pores<br />
qui grognent et un chapitre <strong>de</strong> chanoines qui ne s'enten<strong>de</strong>nt<br />
pas (2)<br />
Après avoir vainement essa yé d'arrêter l'émancipation<br />
communale, certains évêques, si l'on en croit Viollet-le-Duc,<br />
(I) cc. Lueltaire. mn. ,nonarch. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Franco sans les premiers Capétiens,<br />
t. H, p. 11;3.<br />
121 Lavisse et Rambaud. 11m. générale, t. li, p. 428, article rie<br />
M. Gin'.
- 13 -<br />
auraient essayé <strong>de</strong> tourner <strong>la</strong> révolution à leur profil, en<br />
faisant bon accueil aux idées nouvelles. Dans plusieurs<br />
villes, ils offrirent <strong>la</strong> nef <strong>de</strong> leurs cathédrales aux bourgeois<br />
qui n'avaient pas <strong>de</strong> salles <strong>de</strong>-réunion assez vastes, et<br />
les <strong>de</strong>niers <strong>de</strong>s villes vinrent contribuer à l'édification <strong>de</strong>s<br />
basiliques commencées (1). Ils prélendirentniéme assimiler les<br />
délits à <strong>de</strong>s péchés pour les faire rentrer sous leur eompétcnce.<br />
Louis IX, en créant les baillis royaux, s'efforça (le ramener<br />
les juridictions sous son autorité, au détriment <strong>de</strong> celle<br />
<strong>de</strong>s seigneurs, <strong>de</strong>s évêques et <strong>de</strong>s abbés. Mais <strong>Meaux</strong> appartenait,<br />
qu'on s'en souvienne, aux comtes <strong>de</strong> Champagne, et<br />
n'eut <strong>de</strong> bailli royal qu'au einrneneement du xiv' siècle. Le<br />
premier bailli fut Erard Dallemand, en 1318. De bonne heure<br />
les Communiers <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> affirmèrent leur indépendance en<br />
se réunissant dans <strong>la</strong> halle, qui était surmontée d'un beffroi<br />
où pendait ta cloche communale (2).<br />
Si le clergé se montra en principe hostile au mouvement<br />
communal, <strong>la</strong> royauté, à part certains cas où elle intervint en<br />
faveur <strong>de</strong>s évêques (3), se rangea le plus souvent du côté <strong>de</strong>s<br />
bourgeois et kur accorda (les franchises atténuées.<br />
Mais <strong>la</strong> Commune n'a pas été reconnue à <strong>Meaux</strong> comme en<br />
tant d'autres villes par ],a <strong>Les</strong> bourgeois <strong>de</strong> Beauvais<br />
<strong>de</strong>vaient <strong>la</strong> confirmation <strong>de</strong> leurs franchises à Louis VII et à<br />
Philippe Auguste, ceux' <strong>de</strong> Soissons, à Louis le Gros, qui<br />
semble leur avoir accordé leur Charte vers 1115 (4), et à Philippe<br />
Auguste, qui . l'a confirmée en 1481. <strong>Meaux</strong> n'était pas<br />
(I) CC Viollet-le-Duc. De l'Architecture dans ses rapports avec tiRsfoire.<br />
Revue <strong>de</strong>s cours. 4' année; p. 283, et notre ouvrage sur l'Archéologie<br />
ditmoyen âge. <strong>Meaux</strong>, 1890, p. 10.<br />
(2) Cotte halle est figurée sur le coutresceau que nous donnons plus loin.<br />
Elle était située entre les rues Tronehou et Saint-Maur actuelles.<br />
(3) Cf. lettre do Philippe Auguste, datée <strong>de</strong> Melun, 1210, ordonnant à <strong>la</strong><br />
Commune <strong>de</strong> Beauvais <strong>de</strong> respecter l'autorité <strong>de</strong> l'év6que. (Louvet, Hist. du<br />
Beauvais, t. il, p. :lit.) Elle est reproduite par B. ZQlJer et Luehaire, p. 70,<br />
do Philippe Auguste et Louis VIII. (L'Histoire <strong>de</strong> France racontée par tes<br />
comternpora.ins. Hachette 1881.)<br />
(h) Cf. histoire <strong>de</strong> Soissons, par C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Dormay, t. il, I. V, chap. XXVI,<br />
vers <strong>la</strong> lin.
- 14 —<br />
située d'ailleurs dans le domaine du roi (le France. Le<br />
seul seigneur qui pouvait accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s libertés aux Meldois,<br />
C'était le comte <strong>de</strong> Champagne. Mais pour avoir été obligé <strong>de</strong><br />
reconnaître les libertés <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> par une Charte communale,<br />
il fal<strong>la</strong>it que ces libertés fussent déjà consenties et même<br />
passées dans l'usage. La Charte ne dut être (lue <strong>la</strong> consécration<br />
<strong>de</strong> faits établis, mais sujets à controverse et à procès,<br />
comme il arrive quand il s'agit d'appliquer <strong>de</strong>s amen<strong>de</strong>s. La<br />
ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> était le point extrême <strong>de</strong> <strong>la</strong> domination du<br />
comte, Troyes et Provins étaient re<strong>la</strong>tivement loin d'elle, et<br />
les séjours du comte n'étaient pas suffisants pour y maintenir<br />
le régime féodal aussi étroitement qu'à Troyes et à Provins.<br />
<strong>Les</strong> corporations <strong>de</strong> métiers durent pouvoir s'y constituer<br />
fortement. Là, comme à Paris, comme à Orléans, les<br />
bouchers semblentavoir exercé une assez puissante influence.<br />
En outre le commerce du marché <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> avait suffi à const]<br />
tuer à l'endroit où il se tenait une véritable ville, distincte<br />
tIc ],a ptoprement dite. A i<strong>Meaux</strong> donc, <strong>la</strong> Commune fut<br />
obtenue du comte <strong>de</strong> Champagne, en <strong>de</strong>hors (le toute ingérence<br />
cléricale et royàle, et vraisemb<strong>la</strong>blement grâce à <strong>la</strong><br />
force (les corps <strong>de</strong> métiers existant à <strong>la</strong> lin du xur siècle. II<br />
n'est question, dans <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>1179</strong>, ni <strong>de</strong> l'évêque, ni du<br />
roi, et lorsque les Meldois confirmation obtienneit <strong>la</strong> <strong>de</strong> leurs<br />
franchises, c'est <strong>de</strong> leur comte Thibaut III oit <strong>de</strong> leur<br />
comtesse B<strong>la</strong>nche <strong>de</strong> Navarre en 1203, <strong>de</strong> leurs comtes Thibaut<br />
1V en <strong>1222</strong>, Thibaut V ei128 et 1268, Henri III en 1274.<br />
La royauté n'interviendraqu'après <strong>la</strong> réunion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Champagne<br />
à <strong>la</strong> Couronne; mais alors <strong>la</strong> reine Jeanne <strong>de</strong> Navarre,<br />
femme <strong>de</strong> Philippe le Bel, est une comtesse <strong>de</strong> Champagne,<br />
et Philippe lui-même agit encore à cette époque<br />
comme roi <strong>de</strong> Navarre et comté <strong>de</strong> Champagne (1).<br />
(:1) 011 trouvera l'histoire détaillée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> dans l'ouvrage<br />
que nous préparons <strong>de</strong>puis plusieurs années.: Histoire <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> et<br />
<strong>de</strong> ses institutions communales. Ici, nous n'avons voulu que Publier <strong>de</strong>s<br />
textes,
li'<br />
CONSTITUTION DU TEXTE DES CHARTES<br />
Nous avons établi le texte <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> 4179 d'après<br />
le cartu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> Thon, au département. (les manuscrits (le <strong>la</strong><br />
<strong>Bibliothèque</strong> nationale (<strong>la</strong>tin 5992), et d'après <strong>la</strong> pièce dit -<br />
xni° siècle conservée au Trésor <strong>de</strong>s Chartes (Archives nationales,<br />
<strong>la</strong>yette J, 206, n° 1). Nous l'avons comparé aux textes<br />
anciens fournis par <strong>de</strong>s documents authentiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> môme<br />
époque, et notamment nous avons recherché et lu les Chartes<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux Communes (Hies <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, Fismes et Ecucil.<br />
Pour <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> Thibaut IV, datant (le <strong>1222</strong>, nous avons<br />
constaté une telle abondance <strong>de</strong> fautes dans les copies <strong>de</strong><br />
Rocliard, historien <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, et <strong>de</strong> Carro, que nous avons<br />
- voulu nous appuyer sur un texte authentique. Nous l'avons<br />
trouvé dans l'Exienta Comitatus Cwnpanic et Bric, aux<br />
Archives nationales. Ce texte date du xiii t siècle et doit<br />
faire autorité. Quelques notes et commentaires en rendront<br />
<strong>la</strong> lecture facile à tout le mon<strong>de</strong>.<br />
Désireux <strong>de</strong> conserver autant que possible l'aspect <strong>de</strong>s<br />
documents, nous n'avons ni séparé ni numéroté les différents<br />
articles <strong>de</strong> <strong>la</strong> constitution, mais nous joignons aux <strong>de</strong>ux<br />
textes anciens l'énumération complète <strong>de</strong> ces articles résuinés<br />
en français mo<strong>de</strong>rne.<br />
Nous publions ensuite pour <strong>la</strong> première fois les sceaux <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Commune <strong>de</strong>Meanx, grâce à <strong>la</strong> comp<strong>la</strong>isance <strong>de</strong> MM. Ulysse<br />
Robert et Servois, (lui nous ont procuré les mou<strong>la</strong>ges en<br />
soufre (le ces sceaUx, coulés d'après les originaux conservés<br />
aux Archives nationales.<br />
-4
Iv<br />
CHARTE DE HENRI I"<br />
COMTE DE CHAMPAGNE ET .0E BRIE<br />
CONSTITUANT LA COMMUNE DE MLAUX<br />
(AvRIL 1479)<br />
Ego Henrieus, Trecensium Cornes Pa<strong>la</strong>tinus,<br />
liotiim faeio presentibus et futuris, quod homi-<br />
nihus <strong>de</strong> Meiclis Commiiniani sub hfls piinctis<br />
Le mot Coin-<br />
) mttniamst c<br />
habere coneessi. 1 !'1moJuravcrunLonnes se miclu, passd dans le<br />
ms. <strong>de</strong> flrnu.<br />
et Marie uxori mec Comitisse, CL Henrieo fluo<br />
meo, et successoribus mois in perpetuum fi<strong>de</strong>litatern<br />
servat.iiios. Juraverunt eliain se ad iflvicem Le mot tnihi<br />
aherum alleri bona fi<strong>de</strong> pro posse suo zwxiliurn<br />
col<strong>la</strong>turos. Surit autem lice institutjoncs Communie<br />
ipsius. Si q u i<strong>de</strong>m homi nes <strong>de</strong> Communia<br />
uxores eujuseunque pocstatis voluerinL, ducent, auceni omis<br />
liccntia Lamein a Dominis requisita. Quod si Uji<strong>de</strong>m.<br />
Dominus suus mdc a1iqueu irnp<strong>la</strong>eit.averit., per<br />
quinque tantum solidos ernendabit ci. Capitales tanitcns ouais<br />
hommes censum capit1em <strong>de</strong>hitum Dominis suis<br />
persolvent. Queni si die qua <strong>de</strong>huerint non red<strong>de</strong>nt,<br />
per quinque sol iclos emendabunt Si pus alieui <strong>de</strong><br />
Communia injuriam il<strong>la</strong>tam tud 'consi<strong>de</strong>ratjonem<br />
<strong>de</strong> Communia<br />
Seahinorum emendare noluerit, Communia ja<strong>de</strong> ad omisibi<strong>de</strong>m.<br />
ilium et M receptores ejus se vertet. lia tamen<br />
si receptatori malefactoris prius ostensuin sit., et<br />
ipse emendari non fecerit. Si quis alieui Meldis ad<br />
mercatum venienti infra lengam ejus<strong>de</strong>ni i'il le forifecerit,<br />
audito mdc e<strong>la</strong>more, Communia mdc ci
-48 -<br />
auxilium confiera, quousquesihi ethoniini condigne<br />
satisfaetuni sit, nisi <strong>de</strong> hostilms Communie fuerit.<br />
Sciendum vero quod in foroMeldis justicia mercatorum<br />
cixtraneorum, sinit solei l mea erit. Nemo,<br />
preter mc, hominem qui alieui <strong>de</strong> Communia forisfeeerit,<br />
poterit apud Meldis c.ondueere nisi per<br />
Le iet<strong>de</strong> du us. Majorent Si homo dxtraneus cibos venales ad<strong>de</strong><br />
11 lie pet , duxerit Meldis, et discordia interim inter Commu-<br />
(ultorem, CC<br />
qui est une niam et Doinuin ni ejus emerserit, quin<strong>de</strong>cim<br />
<strong>la</strong>ute du set'bc,<br />
cellule le dies inducias hahehit ven<strong>de</strong>ndi cibos adiatos, et<br />
(in transferendi nummos, et alias res suas pretercihos<br />
111^1 11W luet le<br />
in securitatem, nisi ipse fôrisfactum feccrit, vel<br />
cum illiis fuerit qui forisfeeerint. Nepib qui Coinmuniam<br />
juraverit, eredi<strong>de</strong>ri t,vel accozuniodaverit<br />
quam au iieu aliquid hostibus Communie, quamdiu discordia<br />
fuerit. Quod si quis fecisse comlwohatus fuerit,<br />
justicia (le CO fieL secundum consi<strong>de</strong>rationem scahinorum.<br />
Si Com munia aliquando contra hostes<br />
suos exierit, nemo <strong>de</strong> Communia eum hostibiis<br />
ejus loquetur, nisi liceMia illorum qui cuslodicri<br />
ut Coin mu ni am ad une stotuti h 0m fl es j uraverunt<br />
quod neminem propter amorem vel cognationem<br />
<strong>de</strong>portaverint, neminem propter mi in iciciaiti<br />
leserint, sed rectum juclicium per ollinia fecerint<br />
secundum suam estimatimiem. Omnes alii juraverunt<br />
quod i<strong>de</strong>m judicium quod predicti statuti<br />
super eos fecerint, et patientur, et conee<strong>de</strong>nt. Si<br />
quis <strong>de</strong> Communia aiquid forisfecerit, et per jura-<br />
[os emendare noluerit, liom j iies Communie esja<strong>de</strong><br />
faeient justiciam. Si-quis vero ad soium pro<br />
congregauda Communia 'factura non venerit, duo<strong>de</strong>cim<br />
<strong>de</strong>narios emendabit. Si quis <strong>de</strong> Communia<br />
aliquid insipienter agens preceptorûm Communie<br />
g :,'iz transgressor exstiterit, Major eum bantiire poterit,
- 10 -<br />
quamdiu sibi et jurtt.is justum esse vi<strong>de</strong>bitur. Si<br />
(luis hominem <strong>de</strong> Communia c<strong>la</strong>maverit, et homo<br />
111e duos hommes legitimos, sive unum <strong>de</strong> juratis<br />
habeat, quod per Dominum suum, \rel per antecessores<br />
ejus in Communia se posuerit, in Communia<br />
etiain hoiente Domino remanehit. Item si<br />
(luis aliquem hominem <strong>de</strong> Communia c<strong>la</strong>maverit,<br />
et homo eum Dominum suum esse cognoseat,<br />
quin<strong>de</strong>cim diebus inducias habebit, ut se et sua<br />
transferat in securitatem, et si vôluerit <strong>la</strong> vil<strong>la</strong><br />
remanere poterit salvo jure Domini sui.<br />
Sciendum est etiam quod nuilus, preter Majorom,<br />
hominem <strong>de</strong> Communia 0a1)ere poteriL -<br />
Si (luis vero sacranientuni alieui fcere <strong>de</strong>huerit,<br />
et ante arrannationeni sadramenti se in nego- Je préfierai<br />
Ûdrarnjjjocium<br />
suum iturum dixerit, propter illud <strong>la</strong>ciendum<br />
<strong>de</strong> itinere suo non remanehit, nec i<strong>de</strong>o inei<strong>de</strong>t;<br />
sed postquam redieri t, convenienter submoni tus<br />
saeramentum faciet. Et si Communia pro auxilio<br />
meo, vol expeditione,velquacumque <strong>de</strong> causa col-<br />
]eetani aliquam vel misam fecerit, tic aliqua re ad Charte <strong>de</strong> Fisfeoduni<br />
pertinente nichil in ea ponetur. St.atutum<br />
est etiam quod nullus <strong>de</strong> enstel<strong>la</strong>nis eirea Mc!dis<br />
commorantibus nisi per me in Communia se ponet.<br />
De justieia vero et forisfaetis nids statutum<br />
est <strong>de</strong> forte, murtro 1 raptu, et incendio erit in.<br />
arbitrio et dispositione mea. Et qui bec forisfaeta<br />
fecerint, preposit-o mec tra<strong>de</strong>ntur, si Major mdc<br />
posse h ahuerit, nec <strong>de</strong> cetero in Communia rceipietur,<br />
nisi assensu juratorum. Infractio vero urbis<br />
emendabitur sexaginta solidos. De vadiis duelli<br />
ita stalutum est. Si <strong>de</strong> duello compositio sine ie[u<br />
facta fuerit, quinque soudas emendahitur si post<br />
ictuin eoinpositio fada fucrit, uterque dahit tri-
- 20 —<br />
ginta solidos si duellum vietum fueriL., vietus<br />
sexaginta solidos persolvet. Si. quis in vinea, vol<br />
in agro, N rel in prato, vol in aEquo lwjusmodi<br />
(Ioeo), in just.ieia mea ad dampnurn alterius <strong>de</strong>prehensus<br />
fuerit, et possessor mdc c.<strong>la</strong>morem fecerit,<br />
possesni dampnum suutn restituetur, et just.icia<br />
mdc habehit septm soli<strong>de</strong>s et dimidium, et si <strong>de</strong><br />
nocte c.aptus fuerit, sexaginta solidds emendabitur.<br />
Si quis in ehemino in alium violenter manus injecent<br />
et c<strong>la</strong>mor io<strong>de</strong> processerit, et <strong>de</strong> hoc convie-<br />
tus fuerit, ininaciuram ehemini forisfactor septem<br />
l to iictu,I i On ap.<br />
/britactum solidos emendabit. Forisfactuni <strong>de</strong> falsa mensura<br />
Ins lems. <strong>de</strong><br />
Ilion. septem solidos et dimidium eniendabil. Et si die<br />
e In endu&ilvr -<br />
ibi<strong>de</strong>m. uoininata non reddi<strong>de</strong>nt, quinque solidos <strong>de</strong> lege<br />
persolvetinsuper, et jurahitquod <strong>de</strong> consciencia sua<br />
falsam mensunam non habuenit. Si autemhoc jurare<br />
noluenii, in voluntate et dispositione mea <strong>de</strong> illo<br />
ejiL Qui sanguinem violenter fecerit, quin<strong>de</strong>.cim<br />
solidos rcd<strong>de</strong>t pro forisfacto. ABa vero a predielis<br />
fonisfaeta singuwn quincuo solidos Cfl)dndahit.<br />
qUItnt ibi<strong>de</strong>m. Sciendum preterea quod Communia ubieunque et<br />
in terra mea mandavero lier li lieras meas, p10<br />
ci ibi<strong>de</strong>m.<br />
negocio meo veniet sed poquam ad boum<br />
quem eis prefixero pervenerint, lion proce<strong>de</strong>nt ad<br />
M negoeiln)t negociurti meutii quousque aul me ipsum presen-<br />
IRCUIfl 01111,<br />
ibi<strong>de</strong>m.<br />
Lem, aut Senescalluin, aut Buticu<strong>la</strong>num, autConstabu<strong>la</strong>nium,<br />
aut Marescailum meum vi<strong>de</strong>nint, qui<br />
cos in ipsuin negocium perdueat. Si vero ah aH-<br />
«b adiquo mie quo <strong>de</strong> Communia requisiluin fuerit theloneum,<br />
secon<strong>de</strong> fors<br />
et requisiior dieni quo ilind & un<strong>de</strong> habere <strong>de</strong>beat<br />
mininic nominaverit, io<strong>de</strong> lUi non tespon<strong>de</strong>drDm<br />
nomina- hitun, et si diem nominaverit, et ille dictuni ejus<br />
,,erit ibi<strong>de</strong>m.<br />
-il,<br />
tus. <strong>de</strong> Thon soht sua man u inhrmare<br />
voluci il, quinque sohdos<br />
<strong>de</strong><br />
eniendabiL Honiines <strong>de</strong>-Me!dis michi <strong>de</strong> pane et
- -<br />
vino, et cainibus, et alus victualibus, (lie qua<br />
Meldis venero, et in craslina si tantum iN fuero,<br />
creditioneai facient et si infra quin<strong>de</strong>cim dies<br />
eredita non reddiclero, nichul amplius miehi cire-<br />
(lent, quousque credi<strong>la</strong> ois perso<strong>la</strong>ntur.<br />
In hac. lihertate hujus Communie apposuï Charmentre,<br />
et Trie le hardou, salvo jure Doinini Si- Tr'i /obardu,<br />
es le uns.<br />
mauls, et Chamberi, et Congy, et Nanloil et <strong>de</strong>s Arthivc,,<br />
curul es alias Itoniines <strong>de</strong> potesta te Meldis, in qui- ''°Y<br />
bus talliam et justieiarn habui. Si ego <strong>de</strong> aliquo<br />
<strong>de</strong> Communia vol <strong>de</strong> ipsa Iota Communia, ciamorem<br />
fecero, Major michi judo rectitudincin faciel<br />
si valuera. Infra ambitum civitatis <strong>de</strong> homine<br />
Communie nullus morluam manuni liahehit.<br />
hommes Communie <strong>de</strong> personis suis cani hahehuot<br />
libertatem quam hahebant antequam Conimunia<br />
fiera. Scriplorem dahit Cancel<strong>la</strong>rius Corimunie,<br />
qui si ydoneus non vi<strong>de</strong>hitur Majori et Seahinis,<br />
ail consilium eorum ponet alium. Scriptor<br />
autem faciet li<strong>de</strong>li<strong>la</strong>tcrn Caucci<strong>la</strong>rio et Communie.<br />
Si auteni (lissentio aliqua post modu<strong>la</strong>i emerserit,<br />
vi<strong>de</strong>licet <strong>de</strong> judicio, sive <strong>de</strong> clique quod non sit<br />
in bac caria prenotatum, secundum cognitionem<br />
et testimoinuni juratorum Communie nie Suessianensis<br />
emendabi Lui', nec proin<strong>de</strong> in me forisfecisso -<br />
reputabilur. Usuarium quoque quod hommes <strong>de</strong><br />
Mollis in foresta dc fviaant antea itabucrunt, scilicet<br />
nemiis mortuwn ad comburendum, et scai'estellos<br />
ad vineas, hominibus <strong>de</strong> Communia conco<strong>de</strong>.<br />
Et si coniroversia mdc orta fuerit, lestimonio<br />
et j uraincnto (lu inclue hammam <strong>de</strong> Meld is, et<br />
quatuor hoinmn uni dc Colombai'io termmnabitur<br />
quorum nomina sunt bec<br />
Bartholoineus <strong>de</strong> Poenci,<br />
1<br />
N.
- -<br />
Bartiiolomeus (le porta S. Melon,<br />
Johannes prepositus, et major <strong>de</strong> Chamberi,<br />
VelDominus Rwieus si jurarevoluerit, Manasses<br />
<strong>de</strong> Colombis.<br />
Ajud Colombariuni sunt isti<br />
Johannes <strong>de</strong> Pont-Meure, J3artliolomcus (le<br />
Bava, Rohertus <strong>de</strong> Franchevil<strong>la</strong> et Robertus Canmetus.<br />
Sciendum vero quod pro permissioné Coin-<br />
Comn%ufiio munie red<strong>de</strong>nt miclii vol preposito iflCO hon7iines<br />
omis dans le -<br />
nos. do ilion. <strong>de</strong> Communia centuni quaciraginta libras annuatim<br />
• in crastino Natalis Domini. -<br />
•<br />
Sub preno<strong>la</strong>tis Raque constitut-ionihus omnes<br />
hommes meos quleuinque in preseripta Communia<br />
fuerw I-, quietos et immunes a tail<strong>la</strong>, et a p<strong>la</strong>ci ta,<br />
omnn <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce quod dicit-ur generale in perpetuurn esse eoncedo:<br />
<strong>de</strong> esse ibid.<br />
salve qui<strong>de</strong>m jure meo per omnia tain in luis que<br />
ail fi<strong>de</strong>lit-atem meam quam in luis que ad castel<strong>la</strong><br />
mea pertinent.<br />
Ut autem hee omnia firma et iinmutata teneantur,<br />
cul preces eorum juravit Deimbentus <strong>de</strong><br />
Tèrnaritis pro me et boa mci liée oinnia perpetuo -<br />
tenenda sieut in hoc scripte, eontincntur.<br />
Bac siqui<strong>de</strong>m factum et confirmatum fuit <strong>la</strong>itdameuta<br />
et assensu Marie uxoris mec, quod etiam<br />
nicluibominus <strong>la</strong>udavit Henrieus filins meus suh<br />
test•imonio suhscriptonum.<br />
Affuerunt Raque liujus mec eoncessionis et<br />
confirmationis testes, Doniinus F<strong>la</strong>icius (le P<strong>la</strong>neeio,<br />
Theobaldus <strong>de</strong> Fimiis, Dominus Aneclius (le<br />
Tniagnello, Garnerius frater ejus, Rohertus <strong>de</strong> Milliaco,<br />
Matheus Ruphus ., Willermus Mareseallus,<br />
Renoms (le Alneto, Girardus Eventatus, Milo <strong>de</strong>
Ternantis, Teèelinus (le G!areyo, Theobaidiis Reve<strong>la</strong>rz,<br />
Adam Brulena, Artaudus Camerarius,<br />
Ioshertus Camerarius, Milo <strong>de</strong> Pruvino.<br />
Actiun publice Irecis, anno Incarnati Verbi<br />
MCLXXIX. Data Trecis per manuru Stephani Cancet<strong>la</strong>rii.<br />
Nota WiIIermi,<br />
2
V<br />
ABI31TRES ET TÉMOINS<br />
DE LA CHARTE DE COMMUNE OCTROYÉE AUX MELDOIS EN <strong>1179</strong><br />
Il m'a paru iutéresant (le rechercher l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s personnages<br />
dont les nains figurent sur <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> Henri l. Ce<strong>la</strong> m'a fouiiii<br />
l'occasion <strong>de</strong> corriger plusieurs noms transcrits d'une façon erronée<br />
par Toussaint-Duplessis et Carre.<br />
Celle liste ne figure pas dans le manuscrit du cartu<strong>la</strong>ire (le Thon.<br />
On r trouve seulement le nom <strong>de</strong>s arbitres <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> et <strong>de</strong> Coulom-<br />
miers, qui pourront être invoqués en cas <strong>de</strong> désaccord re<strong>la</strong>ti.[ aux<br />
usages <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt du Mant, et le nom <strong>de</strong> Daïmbars <strong>de</strong> Ternan fis.<br />
<strong>Les</strong> BO»)5 <strong>de</strong>s témoins sont donnés dans <strong>la</strong> pièce du Trésor <strong>de</strong>s<br />
Chartes (J, 206, n° 4).<br />
4. Bartholomeus <strong>de</strong> Poenci, Barthélemy <strong>de</strong> Poiacy. Ne serait-cc pas<br />
le même que Barthélemy <strong>de</strong> Trilport,homnie lige du comte, qui <strong>de</strong>vait <strong>la</strong><br />
gar<strong>de</strong> au château <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> polir sa maison do Trilport et pour ses propriétés<br />
à Armentières I Le Livre <strong>de</strong>s vassaux donne un O<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Poanci<br />
(no 808), lin Guis etnn Pierre <strong>de</strong> Poanci (110 809).<br />
2. Bartholomeus <strong>de</strong> Porta S. Melon, Barthélemy <strong>de</strong> <strong>la</strong> Porte-Saint-<br />
Mélor. Outre sa maison <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, il possédait <strong>de</strong>s propriétés à Vi]lemareuil<br />
et à Mancigny, <strong>commune</strong> <strong>de</strong> Chambry. C'est, comme le précé<strong>de</strong>nt, un <strong>de</strong>s vassaux<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> ehâteticrie rie <strong>Meaux</strong>, et il figure sur le Livre <strong>de</strong>s vassaux <strong>de</strong><br />
Champagne, publié par M. Auguste Longaon (no 935. il habitait vraisemb<strong>la</strong>blement<br />
à <strong>Meaux</strong>, très <strong>de</strong> <strong>la</strong> porte Saint-Mélor, qui était située rue Saint-<br />
Rémy,non loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> cathédrale et près <strong>de</strong> l'ancien Iditcl-Dieu démoli en 1846.—<br />
Janvier donne un croquis <strong>de</strong> <strong>la</strong> porte Saint-Mélor, qui subsista jusqu'au<br />
xvi' siècle. LI. Le Blon<strong>de</strong>l l'a reproduit dans son Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'étranger ut<br />
<strong>Meaux</strong>, mais ce n'est pas <strong>la</strong> porte du xli' siècle. Voy. Janvier. t. II, 136<br />
Rochard (1735) uns. 82 (bibI. <strong>Meaux</strong>) et Toussaint-Duplessis (1, 225.)<br />
3. Johannes, prepositus, Jean, prévôt (<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>). Il figure dans une<br />
Charte <strong>de</strong> 1117 (n' 279 du Catalogue <strong>de</strong>s actei <strong>de</strong> Henri le Libéral) et dans
une autre <strong>de</strong> 1118 (no 287), D'Arbois <strong>de</strong> Jubainville le mentionne, (Histoire<br />
<strong>de</strong>s comtes <strong>de</strong> Champagne, t. lii, P. 451.)<br />
4. Major <strong>de</strong> Chamberi, ]e Maire <strong>de</strong> Chambry.<br />
5. Dominion Ruricus, dom Rune, Ronie, Rerie ou Rei'i. C'est un ecclésiastique.<br />
Ilfut archidiacre <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>. II figure c<strong>la</strong>ns le Catalogue <strong>de</strong>s actes<br />
comme témoin en 1459 (no 76),en 11 60 (nOs 78, 80 et 85), en 1161 (n°102), en<br />
[[64 (no $29), en 1168 (no 157), en 1171 (ro 189). 11 ne reçoit <strong>la</strong> qualification<br />
d'archidiacre qu'à partir<strong>de</strong> 1161. flenri 1" voulut sans (toute se l'attacher pour<br />
avoir un ami auprès <strong>de</strong> l'évêque. Il lui donna le droit <strong>de</strong> chasse dans <strong>la</strong> foré t<br />
du Mant (Fen<strong>de</strong> Campanie, n o 55) ct intercale (le soixante-dix sous (environ<br />
75 fr. 60, ce qui répond à peu prés à une rente <strong>de</strong> 1 500 f.'. <strong>de</strong> nos jours).<br />
En 1188, Rorie <strong>la</strong> transféra à <strong>la</strong> chapelle Notre-Darne <strong>de</strong> <strong>la</strong> cathédrale <strong>de</strong><br />
Menus, pour le salut <strong>de</strong> l'âme du comte, mort en mars 1181 (no aaa (lu Catalogue<br />
<strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> Henri I", et Toussaint-Duplessis, Histoire <strong>de</strong> l'église <strong>de</strong><br />
<strong>Meaux</strong>, lI, 76). Cette donation fut confirmée par <strong>la</strong> comtesse Marie<br />
(Lagny, 4188). Votez le Liv,'e ([es tassaux,(uo 290), oit lit Revis li<br />
a,'eediaeves A Chainb,'i en <strong>la</strong>it generat et venait à Macnt quanqu'ils voleit,<br />
et lot repeira au Conte. » C'est <strong>la</strong> traduction <strong>de</strong> l'article CV du Feoda Gainpanie.<br />
Venait signifie ici chassait (d'oit veneur, vénerie, venaison) et traduit<br />
le <strong>la</strong>tin venabatur.<br />
6. Manasses <strong>de</strong> Colombie, Manassès ou Manésier <strong>de</strong> Couloasmes. Il<br />
était homme lige du comte et <strong>de</strong>vait <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> au château <strong>de</strong> -<strong>Meaux</strong> pou.'<br />
<strong>de</strong>ux fiefs : savoir pour sa maison <strong>de</strong> Coulommes, pour le repaire (le<br />
Cornier et pour <strong>la</strong> vigne <strong>de</strong> Saint-Pierre. On trouve souvent le nOfli (le<br />
Manassès parmi les vassaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> chétellenie <strong>de</strong> Menus: Manassès <strong>de</strong> Rutel,<br />
3<strong>la</strong>nassès <strong>de</strong> Saint-Jeun4es-cieux-Jnrncaux. Un Manassâs « <strong>de</strong> C<strong>la</strong>use est<br />
aussi témoin dans <strong>de</strong> nombreuses Chartes <strong>de</strong> Henni l'r.<br />
Nous avons corrigé <strong>la</strong> ponctuation <strong>de</strong> ce passage; qui ne nous paraissait<br />
pas c<strong>la</strong>ir. il faut cinq- arbitres <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, et comme l'adhésion <strong>de</strong> l'un<br />
est hypothétique, nous <strong>de</strong>vons trouver six 'noms. .Toloannes prepôsitus et<br />
major <strong>de</strong> Charaberi sont donc <strong>de</strong>ux personnes : Jehan le p.'évot et le<br />
maire <strong>de</strong> Chamhry. <strong>Les</strong> mots si ju''ai'e valuent s'appliquent à Dont Rune,<br />
qui était ecclésiastique et pouvait peut-être ne pas élue autorisé par l'évêque<br />
à prêter le sonnent. Notre correction se trouve justifiée pat' le ms du<br />
sul' siècle (J. 200, n° -1 <strong>de</strong>s Archives nationales).<br />
'7. Johannes <strong>de</strong> Pont-Meure, Jean <strong>de</strong> Pont-Meute, <strong>de</strong> Pommores ou<br />
le Pommense.- boraine hge du comte. Il <strong>de</strong>vait, ainsi que soit Roger, <strong>la</strong><br />
gar<strong>de</strong> au château <strong>de</strong> Coulommiers (no 682 (lu Livre <strong>de</strong>s vassaux).<br />
8. Bartholomeus <strong>de</strong> Bava, Barthélemy <strong>de</strong> Doue. <strong>Les</strong> serfs <strong>de</strong> cette<br />
seigneurie -avaient obtenu, comme ceux <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, <strong>de</strong> s'allier entre eux, à <strong>la</strong><br />
seule condition <strong>de</strong> prévenir leur maitre et <strong>de</strong> verser un droit <strong>de</strong> cinq sous.<br />
(Cf. les travaux <strong>de</strong> M. Réthoné sur <strong>la</strong> forêt du Mont.)
- 27 -<br />
9. Robertus <strong>de</strong> Franclievitia, Robert <strong>de</strong> Franeheville, 3e le retrouve<br />
plus tard (lui 011 son fils), en l20, avec ses frères, Lambert et René, répondant<br />
â une enquflte faite par <strong>la</strong> comtesse <strong>de</strong> Champagne, B<strong>la</strong>nche <strong>de</strong> Na.<br />
varre, sur les droits d'usage <strong>de</strong> <strong>la</strong> fort du Mont.<br />
10. Robertus Caumetus, Robert Caumot ou Citauruot.<br />
41. Deimbert <strong>de</strong> Ternantis. Daimbert ou Deiinbert <strong>de</strong> Ternaut/ II<br />
figure pour <strong>la</strong> première fois dans une Charte <strong>de</strong> 1158 (n° 55), â l'occasion ,Ç<br />
d'une donation <strong>de</strong> serfs faite par Henri Jn â l'abbaye <strong>de</strong> Montiéramey, et il<br />
est témoin quarante-quatre fois entre 1163 et 1479. C'est un <strong>la</strong>ïc (Charte <strong>de</strong><br />
I 1)2 no 206)-Il porte le titre <strong>de</strong> chevalier en 1175 (n° 241). Il est appelé<br />
quelquefois Deymbert <strong>de</strong> Braie (rie Bray). C'est son fils qui signe avec lui<br />
<strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>: Milon « <strong>de</strong> Ternantis. » Il eut <strong>de</strong>ux autres fils, Joscelin<br />
et Gitan), dont on trouve égalemenilenom dans lés Chattes <strong>de</strong>Champagne.<br />
42. Maria, Marie <strong>de</strong> France, <strong>la</strong> comtesse Marie. Elle était fille du roi<br />
<strong>de</strong> France Louis VII et d'Âliénor d'Aquitaine. Elle avait été fiancée ait<br />
comte <strong>de</strong> Champagne longtemps avant <strong>de</strong> l'épouser, en 4141. Le mariage<br />
eut lieu en 1164. Après <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> son mari, elle exerça <strong>la</strong> régence (lei 181 â<br />
4180. pendant <strong>la</strong> minorité <strong>de</strong> son fils Ilenri Il, puis pendant sa croisa<strong>de</strong> et<br />
jusqu'à sa mort. Sa présence au chàteaii <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> est attestée en 1184 et<br />
11.q5 par <strong>de</strong>s pièces officielles, mais elle dut souvent liaNtes' notre ville.<br />
C'est en effet dans <strong>la</strong> cathédrale Saint-Etienne qil'elle voulut être enterrée.<br />
Son tombeau, décoré d'une statue, était situé dans lechoeur,dueôté <strong>de</strong><strong>la</strong>porte<br />
Maugarni. Janvier, donnant un croquis grossier <strong>de</strong> ce tombeau, dit : « Cette<br />
comtesse dont vous voyez ey-<strong>de</strong>ssus <strong>la</strong> figure a fondé un obit à St-Estienne,<br />
où elle était à <strong>la</strong> ceinture du choeur où est â présent le tlirone <strong>de</strong> Monseigneur<br />
l'Evesque, et ce entre les <strong>de</strong>ux piliers... » (Msse inédits <strong>de</strong> Janvier,<br />
t. Il, p. 388-389.) Roehard. transcrivant Lenfant (p. 1 4, uns, Chardon),<br />
dit « j'ai yen dans le coeur <strong>de</strong> St-Estienne dudit <strong>Meaux</strong> à eosté <strong>de</strong><br />
l'autel, vers <strong>la</strong> porte npellé porte Maugarny, une tombe eslevée <strong>de</strong> trois<br />
pieds <strong>de</strong> haut, sur <strong>la</strong>quelle estoit l'effigie en bosse d'une comtesse; <strong>la</strong>quelle<br />
effigie on ensensoit touttes les fois que l'on encensoit ft l'autel, il y avoit<br />
sur <strong>la</strong>dite tombe un gros cierge ardant nuit et jour qui estoit livré par je'<br />
tresorier dudit St-Estienne; auquel tresoricr estoit payé pour ledit cierge<br />
parle receveur du domaine <strong>la</strong> somme qui estoit necessaire pour ledit entretien;<br />
<strong>la</strong>quelle tombe et effigie fut abatiie et <strong>de</strong>molie par ceux <strong>de</strong> ta religion<br />
pretendile reformée (1562) <strong>la</strong>quelle comtesse avait nom Marie. Ce cierge<br />
avait été fondé par henni", son mari (pièce au cartu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>).<br />
13. Henricus, Henri, Il qui succéda à sot' père en 1(81 et mourut en 4491.<br />
44. Dominus'Haieius <strong>de</strong> P<strong>la</strong>neelo, Haies <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ney. Il avait exercé<br />
d'abord les fonctions <strong>de</strong> chancelier <strong>de</strong> Henri en 1468 et 4413, remp<strong>la</strong>çant<br />
momentanément Et.ienne. Il était chancelier du comte en Terre-Sainte, où<br />
il figure dans une Charte <strong>de</strong> 14)9 (datée <strong>de</strong> Sébaste, l'ancienne Samarie, in
- 28 -<br />
utS Sebasliensi, no Ils), en 1180 à Troyes (no 319), lI conserva ses fonctions<br />
<strong>de</strong> chancelier sous <strong>la</strong> régence <strong>de</strong> <strong>la</strong> comtesse Marie et sous le règne <strong>de</strong><br />
Henri 11.11 <strong>de</strong>vint en 1190 évêque <strong>de</strong> Troyes (Gal. Christ, XII, 503 lico). il<br />
était le fière <strong>de</strong> Hugues <strong>de</strong> Plnney (Iftego <strong>de</strong> P<strong>la</strong>nccio). On les trouve toits<br />
<strong>de</strong>ux appelés <strong>de</strong> F<strong>la</strong>nciaco. Hugues <strong>de</strong> Pianoy est un <strong>de</strong> ceux (loi se<br />
portent garants ên 1lO (n' 131) du serment que l'évêque <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> obtient<br />
<strong>de</strong> Henri et par lequel. ce <strong>de</strong>rnier promet <strong>de</strong> ne plus imiter <strong>la</strong> monnaie <strong>de</strong><br />
<strong>Meaux</strong>.<br />
15. fleobaldus <strong>de</strong> Fimils, Thibaut <strong>de</strong> Fismes. .10 restitue ce nom, qui<br />
dans l'Histoire <strong>de</strong> Méaux est écrit : Theobaldus <strong>de</strong> Purnis. Il est certain<br />
qu'il s'agit <strong>de</strong> Thibaut <strong>de</strong> Fismes, dont le nom se retrouve dans vingt-huit<br />
Chartes, <strong>de</strong> 1101 à <strong>1179</strong>. 11 était clerc, confine nous l'apprend <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong><br />
1162 (n' (ID). Il était dans l'intSnuté <strong>de</strong> Henri 1 - au moment où fut rédigée <strong>la</strong><br />
Otarie communale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, puisque cette même année lise il aceonipagnn<br />
le prince en Terre-Sainte. Il y mourut vraisemb<strong>la</strong>blement. Il signe dans une<br />
Charte datée <strong>de</strong> Jérusalem (no 314), et dans une autre datée dù Sébaste,<br />
Samarie (no 315).<br />
46. Domlnus Ancellus <strong>de</strong> Triagnello', Dom Anceau ou Anseau <strong>de</strong><br />
Tt'ainel. L'l'Iistoire<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> donne: Triaguello. On trouve dans les Chartes:<br />
<strong>de</strong> Triagnelto, <strong>de</strong> T,'ianel?o, <strong>de</strong> Triagnel, <strong>de</strong> Triangulo. li figure (<strong>la</strong>its<br />
119 pièces du catalogue. C'était le bouteilles' (buticu<strong>la</strong>rius) ou l'échanson<br />
(pincerna) du comte. En cette qualité, il loi versait à boire dans les repas<br />
<strong>de</strong> cérémonie. C'est un intime conseiller <strong>de</strong> Henri. li l'avait accompagné en<br />
Terre-Sainte, à <strong>la</strong> croisa<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1141, lI est un <strong>de</strong>s garants du serment <strong>de</strong><br />
Henri en 1165, lorsque le comte esTobligé <strong>de</strong> s'humilier <strong>de</strong>vant l'évêque <strong>de</strong><br />
<strong>Meaux</strong> au sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> fausse monnaie.<br />
41. Garnerlus, frater ejus, Carnier <strong>de</strong> Triagnello ou <strong>de</strong> Trame],<br />
frère du bouteiller Anseau. Il était sire <strong>de</strong> Maiigny-le-Châtel et est désigné<br />
sous le nom <strong>de</strong> Carnier <strong>de</strong> Marigny dans une Charte <strong>de</strong> 1175 (u' 218). lE<br />
figure dans trente-cinq actes <strong>de</strong> 1152 à <strong>1179</strong>, année où il signe <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong><br />
<strong>Meaux</strong>, li porte le titre <strong>de</strong> baron en (fi<strong>la</strong> (n' 147), et après <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Henri,<br />
il est un <strong>de</strong>s conseillers <strong>de</strong> sa veuve, <strong>la</strong> Comtesse Marie; il est alors témolu<br />
à Provins en 1181 (n' 324), et àTroyes en 1182 (no 321).<br />
18. Robertus <strong>de</strong> Milliaco, Robert <strong>de</strong> Milly. li figure dans <strong>de</strong> nombreux<br />
actes <strong>de</strong> 1167 à 1198. il accompagna le comte à, <strong>la</strong> croisa<strong>de</strong>, car nous<br />
le trouvons parmi les témoins d'une Charte datée <strong>de</strong> Jérusalem en <strong>1179</strong><br />
(no 314), et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chatte datée <strong>de</strong> Sébaste (même année), oit nous , avons<br />
déjà relevé le nom <strong>de</strong> Haïce <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ncy (n o 315). Dans une Charte datée <strong>de</strong><br />
<strong>Meaux</strong> (Me?dis, 1184), <strong>la</strong> comtesse bIrieconstate que l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Enron<br />
a donné à Robert <strong>de</strong> Milly tout ce qu'elle possédait apud J3uissiacusn.<br />
(Toussaint-Duplessis, lI, 71). En 1108, il se perte garant <strong>de</strong> <strong>la</strong> fidélité <strong>de</strong><br />
Thibaut 11, comte <strong>de</strong> Champagne, envers le roi <strong>de</strong> France. En 1220. ayant
- -<br />
été autorisé par le comte Thibaut fi défricher 40 art)ents <strong>de</strong> <strong>la</strong>forét du Maul,<br />
il renonce en compensation pour dix ans A l'exercice (lu droit d'usageque luiet<br />
ses hommes, tant <strong>de</strong> Villers-sur-Rognon que <strong>de</strong> floissy-le-Châtel, possédaient<br />
dans cette forêt, et notamment dans 500 arpents situés au lieu dit le<br />
bois au Botez (aujourd'hui bois Douté), lequel était aménagé en plusieurs<br />
coupes. Il renonce aussi au droit d'usage dans le bois appelé velus foresta<br />
et appartenant 1 l'abbesse <strong>de</strong> Jouarre. Enfin il reconnaît que le comte<br />
Thibaut a mis en défends 4 800 arpents <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt du Mant. En 1229, il<br />
fait avec Thibaut 11 l'échange d'une <strong>de</strong> ses sç^,uis qui avait épousé un homme<br />
'le corps <strong>de</strong> Thibaut (cat. n° 190k). Il mourut après 4238. il était un <strong>de</strong>s chevaliers<br />
bannerets <strong>de</strong> Champagne et fut maUre <strong>de</strong> <strong>la</strong> milice du Temple en<br />
Franco.<br />
19. Matheux; Ruphus, Mathieu Roux ou Le Roux, est témoin en Il -î 3<br />
215), lorsque lieuri approuve les donations faites à l'abbaye <strong>de</strong> Lanivoun<br />
par C<strong>la</strong>renibaud <strong>de</strong> Chappes, Galeu'an <strong>de</strong> Vau<strong>de</strong>uvie et Erord, ceinte <strong>de</strong><br />
Brienne; en 1174 (no 228), lorsque Henni approuve <strong>de</strong>s acquisitions faitespar<br />
l'abbaye Saint-Remy <strong>de</strong> Reims.<br />
20. Willermus marescallus, Guil<strong>la</strong>ume le maréchal. Il s'agit <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>uune<br />
le Roi, maréchal <strong>de</strong>Henri ir, <strong>de</strong> tItiS è 4119. Il figure dans cent vingthuit<br />
Chartes. C'était, un <strong>de</strong>s conseillers intimes du prince il le suivit à <strong>la</strong><br />
croisa<strong>de</strong> <strong>de</strong>ll, et il fut vraisemb<strong>la</strong>blement tué <strong>la</strong> même année, en<br />
Asie Milieu re, par les Turcs, qui firent prisonnier le comte lui-même. Il<br />
n'était Vas dc si haute noblesse que le sénéchal Geoffroi <strong>de</strong> Joinville, le bouteille,'<br />
Anseau <strong>de</strong> Trainel et les connétables Èu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Pougy et Gui <strong>de</strong> Dampierre.<br />
Il est qualifié <strong>de</strong> unies, chevalier. en 4170 (n' 181), Son fils Milon <strong>de</strong><br />
Provins figure plus loin.<br />
24. Benolus <strong>de</strong> Alneto, .To préférerais lire dans <strong>la</strong> Charte le nom <strong>de</strong><br />
Ncvclon tic Aineto, Nevelon d'Aulnoy, té,00in dans les actes <strong>de</strong> Chantpagne<br />
entre 4151 et 1186. Voyez Livre <strong>de</strong>s vassaux (no 2152', Chastelenie<br />
<strong>de</strong> Ronni et l'Histoire <strong>de</strong>s connes <strong>de</strong> Cèa"pagne par d'Arbois <strong>de</strong> Jubainville,<br />
t. IX,, p' 473 et 474. Mais le ms. les Archives nationales ne permet<br />
pas <strong>de</strong>lireautre chose que Beaolus, Brnsseldonne Nevelus (Fiefs, I, 186).<br />
22. Glrardus Eventatus, Girard l'Esventé, li était chevalier (Charte <strong>de</strong><br />
1160, no 81). Il est témoin dans <strong>de</strong> nombreuses pièces entre lUiS et 1194.<br />
Il vivait encore en 1200 (Cat. <strong>de</strong>s actes, n° 516). Son frère Oeoffroi et lut font<br />
partie dit <strong>de</strong> Marie aprés <strong>la</strong> mort du ceinte. C'est à lui que nous<br />
<strong>de</strong>vons le connaître l'hommage <strong>de</strong> i-Ienri 7cr à l'empereur Frédéric Barberousse<br />
(sa déc<strong>la</strong>ration se trouve au Feoda Campanie). On trouve aussi un<br />
Hugues l'Esventé aux n°' 74 et 26).<br />
23, Milo <strong>de</strong> Tarnantis ou <strong>de</strong> Tes-nantis, Milon <strong>de</strong> Ternnnt désigné<br />
aussi sous le nom (le Milon <strong>de</strong> Bray (<strong>de</strong> Brayo), est le fils <strong>de</strong> Deimbert, dont<br />
nous avons parlé plus haut. II est témoin dans <strong>de</strong> nombreuses Chartes, no-
- :30 -<br />
<strong>la</strong>minent en 1117, lorsque Henri libère <strong>la</strong> Maison-Dieu <strong>de</strong> Provins <strong>de</strong> tonte<br />
coutume et <strong>de</strong> toute taille. On le retrouve jusqu'en 1180.<br />
24. Tecelinus <strong>de</strong> C<strong>la</strong>reyo, Técelin <strong>de</strong> Clérey, est témoin en 4171 (n' 192),<br />
à Sézanne Henri donne à Tinhaut. Réve<strong>la</strong>rd, dont nous parlons ensuite,<br />
toutes ses possessidns à Monthayon, etc. en 1172 (no 201), à Provins tienri<br />
approuve <strong>la</strong> cession faite à l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Médard <strong>de</strong> Soissonrpar Nico<strong>la</strong>s<br />
<strong>de</strong> Basoche Ç en 1113 (n' 214), à Troyes : Henri approuve 1111e donation à<br />
l'abbaye <strong>de</strong> Pontigny; en <strong>1179</strong> (n' 304), à Troyes, il est témoin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte<br />
communale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>.<br />
21. Tlieobaldus Reve<strong>la</strong>rdus ou Reve<strong>la</strong>rz, Thibaut Révô<strong>la</strong>rd. Il est<br />
témoin en 1171 (n' 191), à Provins, Henri confirme <strong>de</strong>s donations faites ans<br />
Templiers (n o 102), à Troyes, Henri déc<strong>la</strong>re que les acquéreurs <strong>de</strong> terres<br />
situées dans <strong>la</strong> seigneurie <strong>de</strong> Dainery paieront à l'abbaye Saint-Nédard <strong>de</strong><br />
Soissons les censives attachées à ces terres et dues à <strong>la</strong>dite abbaye en 1172,<br />
(n' 201, cité 'plus haut) (n' 204), à Troyes, donation au prieuré -<strong>de</strong> Saint-Jeanen-ChAtel<br />
en 1417 (n' 12), à Sézanne, transaction entre l'abbaye <strong>de</strong> Clicminet'<br />
et les gens <strong>de</strong> Maurupt en 1178 (no 281), à Clcâteau-Thierr y, approbation<br />
<strong>de</strong>s acquêts <strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong> Prémontré; (n' 290), à Troyes, donation k<br />
Moutier tir enfin à Menus, en 1119. La Charte n° 204 nous apprend<br />
qu'il était <strong>la</strong>ie.<br />
26. Adam Brulena, d'après letexte <strong>de</strong>s Archives nationaleè. Faut-il restituer<br />
Bri<strong>de</strong>na, d'après d'Arbois <strong>de</strong> Jubninville? La Charte n' 296 <strong>de</strong> l'année<br />
<strong>1179</strong> (comme celle <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>) en faveur <strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Martin d'Hernay<br />
porte eues le même auteur Adatno T,'u<strong>de</strong>na. Ce témoin figure en 1117<br />
(no 272), à l'occasion d'une transaction entre l'abba ye <strong>de</strong> Clietisinon et les<br />
hommes <strong>de</strong> Maurupt ; eu 1178 (n' 290), dans une donation <strong>de</strong> Ulmes à l'abbaye<br />
<strong>de</strong> Montier <strong>la</strong> Celle enfin en <strong>1179</strong> (n' 29G). II parait encore après <strong>la</strong><br />
mort du comte Henri 1er dans une pièce <strong>de</strong> 1161. llrusse] alu Balena,<br />
27. Artaudus camerarius, Artaud le chambrier. Le chambrier ôtait<br />
un <strong>de</strong>s grands officiers du comte (avec le sénéchal, le connétable, le maréchal<br />
et le bouteiller). Il rémplissait les délicates fonctions <strong>de</strong> trésorier.<br />
C'était le ministre <strong>de</strong>s finances du comte. Il est à remarquer qu'il ne porte<br />
ici que son titre camerarius. On le trouve dans une Charte do 1116<br />
(n' 253 bis), désigné sous le nom d'Ertaud <strong>de</strong> Nogent, chambrier du comte<br />
Henri, Er<strong>la</strong>udus <strong>de</strong> Nûgento, concitis Ifenrici carnerarius. Il figure éga'<br />
lement en 1482 (n' 327) comme témoin d'une Charte <strong>de</strong> <strong>la</strong> comtesse Marie, et<br />
il est appelé A'l&ldus <strong>de</strong> Nojant. Cependant il me parait ne pas' avoir été<br />
gentilhomme, comme le prouve un chapitre du sire <strong>de</strong> Joinville que je crois<br />
important <strong>de</strong> citer lei. <strong>Les</strong> princes trouvaient le plus souvent dans <strong>la</strong> bourgeoisie<br />
les honnêtes .conseillers auxquels ils cénf<strong>la</strong>ient l'administration <strong>de</strong><br />
leurs finances. Voici te récit <strong>de</strong> Joinville « Houris cuens <strong>de</strong> Cbnnipaingne et<br />
<strong>de</strong> Brie.., fut appelez Fleuris li Larges; et dut bien ainsi estre appelez, car<br />
Il fut <strong>la</strong>rges à Dieu et au siècle: <strong>la</strong>rges à Dieu, sicommeil appiert à l'eghse
- 81 -<br />
St-Estienne <strong>de</strong> Troyes et eus autres belles eglises que il fonda en Champaingne;<br />
<strong>la</strong>rges au siècles, sicoinnci[ apparut ou c uit f i Er taus <strong>de</strong> Nogeni,<br />
et en meut d'autres lieus que je vous conteroic bien, se je ne doutoie à<br />
empeseltier ma matière.<br />
Ertaus <strong>de</strong> Nogent (u li bourgeois du mon<strong>de</strong> (lue le Comte creoit le plus;<br />
et Cu si rielie que iFfist le chastel <strong>de</strong> Nogent l'Ertaut(1) doses <strong>de</strong>niers. Or aviut<br />
chose que fi cuens fleuri <strong>de</strong>scendi <strong>de</strong> ses sales <strong>de</strong> Troies pour aller °j' messe<br />
à St-Estieune, le jour d'une Pen Ihecouste. Ans pica <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grez vint au<strong>de</strong>vant<br />
(le li uns poivres chevaliers, qui s'agenoil<strong>la</strong> <strong>de</strong>vant fi, et fi (Est ainsi « Sire,<br />
• je vous pi'i pour Dieu que vous me donnés don vostre; par quoyjo puisse<br />
• marier lues dons filles, que vous votez ci. » Ertaus, qui aloit daiiere Il, tlist<br />
au povre chevalier « Sire chevaliers, vous ne faites pas que courtois <strong>de</strong><br />
• <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à mon signour; car il a tant donnei que il n'a mais que donner ».<br />
Li <strong>la</strong>rges eueiss se tourna <strong>de</strong>vers Ertaut, et fi dist « Sire vi<strong>la</strong>ins, vous<br />
« ne dites mie voir, <strong>de</strong> ce que vous dites que je n'ai 'nais que donner: si, ai<br />
t, vous-tneisrnes. Et tenez, sire elievaliei's, car je le vous doing, et si te vous<br />
« garantirai. » Li chevalier nefu pas esbahiz, ainçois le prisi par <strong>la</strong> chape, et<br />
fi dist que il lie le iairoit jusque à tant que il avcroitfineiùIl. Et avant que<br />
fi esehapasi, et Ertaus finei à li <strong>de</strong> cinq cens livres. »<br />
Ainsi donc Fleuri jor avait pu, en cette circonstance, rappeler à Artaud<br />
qu'iln'était pas gentilhomme, mais vi<strong>la</strong>in. Joinville J'appelle un bourgeois,<br />
et si, emnine le fait remarquer M. d'Arbois dc Jubainville, le litre <strong>de</strong> Dominus,<br />
quand on le donne aux <strong>la</strong>ïcs qualifie le plus souvent <strong>de</strong>s chevaliers,<br />
il est à présumer ([ne ce titre est donné à Artaud (Fooda Campanie, u°° 45<br />
et 76) en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> haute situation qu'il occupait auprès du comte.<br />
Il possédait eu outre <strong>de</strong>s propriétés qui lui donnaient <strong>de</strong>s prérogatives<br />
quasi seigneuriales: par exemple il avait acquis en 1169 <strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong> Saint-<br />
Mai-tin-ès-Aires (2) utmfour situé à Troyes, prés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Porte-du-Comte, et<br />
lefauconnier Ebrard lui avait cédé les oboles <strong>de</strong>s bou<strong>la</strong>ngers dudit foui'.<br />
Une Charte <strong>de</strong> 1176 nous apprend qu'il avait <strong>de</strong>s hommes à Laubresset et à<br />
Champigny (3). Le passage <strong>de</strong> Joinville que j'ai cité nous révèle en outre<br />
qu'il avait construit le château <strong>de</strong> Nogent-l'Artaud.<br />
Il accompagna le ceinte eu Terre-Sainte, il croisa<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1170, comme le<br />
prouvent les Chartes datées do Jérusalem et <strong>de</strong> Sébaste déjà citées pour<br />
d'autres conseillers <strong>de</strong> l-kiwi (4). Artaud est également témoin du voeu que le<br />
(I) Nogen t-l'Àrtaud, qui doit son nom il notre elmniubrier, est aujourd'hui un bourg<br />
(In département <strong>de</strong> l'Aisne (arrondissement <strong>de</strong> Cliteau-Tlnerrv, canton <strong>de</strong> Char»)<br />
(2)Arclm. du l'Aube. Fonds <strong>de</strong> Elmétel-Dien, Cojmie.' 1°F cartul. (le l'lmùtel-Dieu, Le<br />
comte <strong>de</strong> Troyes, folio 10 verso, n o 109 du Catalogue d'Arbois <strong>de</strong> Jabainville.<br />
(3) Arel, <strong>de</strong> (Aube, cartul. <strong>de</strong> Larivonn folio 82 recto et verso (il , 258 bis <strong>de</strong> Ce[.)<br />
Laubresset est un vil<strong>la</strong>ge tin canton <strong>de</strong> Lusigny, arrondissement <strong>de</strong> Troyes (Aube),<br />
Clmanipignv est dans le canton d'Areis-sur-Aube.<br />
(5) Nos 81.1 et 31b du CAL. d'Arbois. Une copie <strong>de</strong> <strong>la</strong> prenlière est aux Archives <strong>de</strong><br />
l'Aube. Pour <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>, voir lffi(oirc du Cé(i,mafs par Ed. Morin, p. M.
- 32 -<br />
comte 9 au cours <strong>de</strong> ses épreuves en Asie Mineure, fit à saint Mammès, patron<br />
do <strong>la</strong> cathédrale tic Langres, et qu'exécuta <strong>la</strong> comtesse Maria en 1182 (1).<br />
Pins heureux que Guil<strong>la</strong>ume le maréchal, il revint en Fiance et survécut<br />
même à Houri Jer, Ii conserva également <strong>la</strong> confiance <strong>de</strong> sa veuve et <strong>de</strong> son<br />
fils, dont il fut également chambrier. Il figure dans <strong>de</strong> nombreuses pièces<br />
<strong>de</strong> 1182 à 1188.<br />
<strong>Les</strong> autres chambriers du comte Henri ont été, d'abord Pierre llursaud,<br />
ancien conseiller <strong>de</strong> Thibaut Il; Habran ou Abraham <strong>de</strong> Provins, fils du précé<strong>de</strong>nt;<br />
Isanibard, Aubert <strong>de</strong> Milly, Ebrard et Joshort, qui figure parmi<br />
les témoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> et dont nous parlons ci-après.<br />
98. Josbertus, Joshert, fut chambrier du comte Heurt 11c et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
comtesse Marie. Il figure avec ce titre dans six Chartes citées baI' d'Arbois<br />
(le Juhainville, <strong>de</strong> 4170 à 1183. Henri let eut toujours plusieurs chambriers,<br />
qui étaient vraisemb<strong>la</strong>blement subalternes d'un chambrier en chef. (Pierre<br />
Barraud, Josbcrt, i<strong>la</strong>bran et Artaud:) -<br />
29. Milo <strong>de</strong> Pruvino, Mi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Provins, fils <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>ume le Roi, témoin<br />
dans un grand nombre <strong>de</strong> Chartes <strong>de</strong> Fleuri I, <strong>de</strong> Marie et <strong>de</strong> licnri Il,<br />
(le l 105 à 1187, est appelé sergent (servions) dans un acte <strong>de</strong> Henri on cette<br />
même année <strong>1179</strong>, puis chambrier (canzerarius) dans une Charte <strong>de</strong> Marie.<br />
Enfin M. d'Arbois <strong>de</strong> ,Juhainville suppose qu'il succéda à son père dans les<br />
fonctions <strong>de</strong> maréchal, d'après toue Charte <strong>de</strong> 1197 où Hélie <strong>de</strong> Villemaur<br />
est d4signée comme veuve <strong>de</strong> feu Milon do Provins, maréchal. Le personnage<br />
qui figure dans un acte d'avril 4108, à Melun, est son fils.<br />
30. Stephanus cancel<strong>la</strong>rlus, kticime, chancelier <strong>de</strong> 1176 à <strong>1179</strong>, suivit<br />
Houri 1er en Terre-Sainte. Il appartenait au clergé. M. d'Arbois <strong>de</strong> Jubainville<br />
suppose qu'il est peut-être le mime 4u'Etienne, prévôt <strong>de</strong> Saint-Quiriace<br />
oie Provins vers 1170. Le chancelier était chargé <strong>de</strong> faire rédiger <strong>la</strong> Charte<br />
par le notaire du comte. Quelquefois peut-être il <strong>la</strong> rédigeait et <strong>la</strong> col<strong>la</strong>tionnait.<br />
<strong>Les</strong> scribes qui résidaient dans certaines villes dépendaient oie lui. Par<br />
exemple, c'est le chancelier qui donne un scribe à <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong><br />
Scriplorem dabit cancc?<strong>la</strong>rivs communie, etc. Voyez <strong>la</strong> Charte.<br />
31. Willermus on Willelmus, Guil<strong>la</strong>ume (notarius), notaire <strong>de</strong> Henri<br />
<strong>de</strong> 1452 à <strong>1179</strong>, était clerc. Une Charte <strong>de</strong> 1167 (no 60) porte }Vi1lcZmvs<br />
,zotarius, ctericus. La formule habituelle est celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>:<br />
Nota Wi?lelnoi ou Guillelsni. Le notaire était chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction<br />
<strong>de</strong>s Chartes.<br />
(1) Archives <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute.Mnral, carIaI, du chapitre <strong>de</strong> Langres, folio 4G verso,<br />
folio 0 recto.
VI.<br />
CHARTE DE THIBAUT 1V<br />
(MAI '<strong>1222</strong>)<br />
CONFIRMANT LA CHARTE ACCORDÉE EN <strong>1179</strong> PAR HENRI Jêr<br />
AUX HABITANTS DE MEAUX<br />
Gie Thiebaus <strong>de</strong> Champai gne et <strong>de</strong> Brie cuens Pa<strong>la</strong>zins<br />
fais a savoir a touz qui sont et qui avenir son! que <strong>la</strong><br />
Commune que mes pores donna eus hommes <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> je<br />
leur ay ottroyce et conformce a touz jours et sous ces mesmes<br />
poiflz<br />
Premieremant il ont, jure qui] porteront Ioiaute a moi et a<br />
mes hoirs qui venront apres moi et Ii ont jure que Ii uns<br />
Gie, c'est-à-dire Je, comme JO, ieo (<strong>la</strong>tin ego);<br />
Thiebaus, cas sujet avec l's finaleonfoituément à <strong>la</strong> règle observée<br />
jusqu'à <strong>la</strong> fin du xivsiècle, Thibastt.<br />
cuens Pa<strong>la</strong>zins, même cas, ceinte pa<strong>la</strong>tin.<br />
mes peres, li]. mon père (Henri le- quia concédé <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>1179</strong>).<br />
<strong>Les</strong> noms qui n'avaient pas 1's en <strong>la</strong>tin comme celui-ci : père, venant dd<br />
pater, ne le prirent pas d'abord en fiançais, mais par analogie ils le<br />
reçurent bientôt (dès le xi,' siècle).<br />
bonformee, confirmée. -<br />
il ont jure... (t au pluriel ne prend un s final que <strong>de</strong>puis le xv' siècle<br />
hoirs, héritiers.<br />
venront, viendront.<br />
11, Comme ils.<br />
fi uns, cas sujet: l'un. 3e restitue d'après le m, cette ligne omise par<br />
Carre.<br />
3
- 34 -<br />
ai<strong>de</strong>ra ],autre a son povoir, et les inslitueions <strong>de</strong> <strong>la</strong> Coinmime<br />
sont I<strong>de</strong>s : Se li homme tic <strong>la</strong> Commune vuellent<br />
paire femme n femme qui ne soit pas '(le <strong>la</strong> Commune,<br />
d'autre poste pante <strong>la</strong> pourront, niais il en <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ront<br />
congie au Seigneur et a <strong>la</strong> femme. Et se li sires en p<strong>la</strong>idoioit<br />
au curé, on li amen<strong>de</strong>roit <strong>de</strong> y sous sens plus. Li<br />
homme <strong>de</strong> ehief paieront n leur Seigneur leur ehevage<br />
quiHeur <strong>de</strong>vront, et sil ne paient au jour, il <strong>la</strong>men<strong>de</strong>ront<br />
<strong>de</strong> y <strong>de</strong>niers. E( se aucuns faisoit villenie n honune <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Commune et il ne le vouloil, amen<strong>de</strong>r au reart <strong>de</strong>s escheyins<br />
<strong>la</strong> Commune irroit sur liii et sur celui qui le reeepteroit<br />
teles, comme ( elles.<br />
Se li homme.., si les hommes.<br />
truellent panre. femme a femme qui ne soit pas.., c'est-à-dire<br />
tentent prendre pour femme une femme qui...<br />
poste, seigneurie (d'autre poste, ex alia potestate), c'est-à-dire une<br />
femme appartenant h un autre seigneur Comme serve ou mainmortable.<br />
se Il sires... si le sire, le seigneur frustre d'une toto <strong>de</strong> son bétail<br />
humain,<br />
en p<strong>la</strong>idoloit, le texto du sus, <strong>de</strong> itoeliard (bibliothèque <strong>de</strong> M. Chardon)<br />
donne à tort p<strong>la</strong>iiloirit.<br />
Li homme <strong>de</strong> chief... c'cst--dire <strong>Les</strong> houi,ncs sic chef.... Nous avons<br />
rétabli cette phrase, qui avait été mai lue Et l'hom m e tic Chier payeroit...<br />
phrase qui n'est pas correcte selon les règles du sur siècle. <strong>Les</strong><br />
hommes <strong>de</strong> chef et <strong>de</strong> corps (capitales hosnines. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> SliP) sont<br />
Ceux qui étaient soumis à <strong>la</strong> servitu<strong>de</strong> personnelle et réelle.<br />
chevage... (censuni capi(alem) Ici due par l'homme tic<br />
Chef âson seigneur. -<br />
villenie, ("jure, toit.<br />
au regart <strong>de</strong>s eschevins,suitant l'est iutaeleu <strong>de</strong>s dcherins (act con'<br />
si<strong>de</strong>,ttionenr catin n<br />
oru,, dit <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> fliP).<br />
irroit ou itroit signifie ici so,'tjra jt, venant dit issir et net' du<br />
verbe aller.<br />
recepteroit. qui ic recueillerait, mi prdlc;'ait asile. Cotte phrase est<br />
Inintelligible pat' suite d'une interpo<strong>la</strong>tion, chez Rochard, chez Carre. J0<br />
<strong>la</strong> rétablis avec le manuscrit dos Aleliives nationales (tCK 1066) s'ensinç<br />
n'estoit que, c'estàadire si toutefois il avait averti le receleur et que celui-
- 35 - -<br />
sensinc nestoit que il heust montre au recepicour et il ne <strong>la</strong><br />
faisait amen<strong>de</strong>r. Sc aucuns fdrfaisoit a aucun qui veneist au<br />
maichie (le <strong>Meaux</strong> <strong>de</strong>dans une hue <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> et Ion oyoit<br />
ery <strong>la</strong> <strong>commune</strong> aicleroit n celui cul <strong>la</strong>n aui'oit forfait<br />
jusques atant que il seroit amen<strong>de</strong> a <strong>la</strong> Commune et a<br />
thotnme sensine nestoit que Ii homme fust ennemis <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Commune. Et ou Marehie <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> <strong>la</strong> justice <strong>de</strong>s ni areliens<br />
estranges sera indic si comme elleseuiL. Nuls fors que Je lie<br />
pourra conduire a <strong>Meaux</strong> home qui ait forfait a homme<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune se nest par le Maicur. Se li lioins estranges<br />
admene a <strong>Meaux</strong> vien<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>seor<strong>de</strong> muet entre son seigneur<br />
ci ne donnât pas satisfactïonaun échevins. Voici le teste <strong>de</strong> itochard<br />
(ms. chardon) ,.. <strong>la</strong> Commune iroit na' luit et sur cota qui le reti,jroit<br />
sur luy reccpteroit sensui, nestoit que il eut... Carro écrit . ... <strong>la</strong><br />
Cou, in une irait sui Ivy et sur celui, qui le retireroit sur lisp reeepteroit<br />
sansur, n'estoil que il eut... - Ensine est <strong>la</strong> ternie primitive d'ainsi.<br />
On trouve les formes ansi, et nsi, ainsi, eissi, issi, ensinc, einseinc ainsine,<br />
eissinc, issine. Je trouve Se einsin estoit (12G9 « Lettres du comte <strong>de</strong><br />
Boulogne, comtes d'Artois s, 373 .Arch. du Pas-<strong>de</strong>-Ca<strong>la</strong>is) et Se ainsi que<br />
n'es(oit que le feu t'erdit (1278 « Lettre <strong>de</strong> Jehan do Joinville, Inventaire<br />
<strong>de</strong> saint Urbain». Areli. <strong>de</strong> l'Aube). Cf. Dict. Go<strong>de</strong>froy.<br />
qui veneist, qui vint.<br />
et l'on oyait ery, et que l'on entendit te cri c<strong>la</strong>ppez au secours.<br />
jusques atant que il serait amen<strong>de</strong>. . il est ici neutre, jusqu'à ce<br />
qu'il fût accordé satisfaction,..<br />
sensiuc nestoit... si toutefois il ne se trouvait pas que Vho,nuse fût..<br />
(vo yez <strong>la</strong> note plus haut). - Le texte <strong>de</strong> Carra donne fut ennemis <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>commune</strong> et au Marché <strong>de</strong> Meauw. La justice <strong>de</strong>s marchands.,. Nous<br />
ayons coupé et ponctué <strong>la</strong> phrase d'une façon plus rationnelle, comme on<br />
le voit, en nous appuyant sur le ms. <strong>de</strong>s Archives nationales<br />
sera mole, sera mienne, m'appartiendra.<br />
comme elle seult, comme elle a coutume <strong>de</strong> l'être. Personne, excepté<br />
..,moi, ne pourra... J'ai rétabli également cette phrase, inintelligible citez Carra.<br />
se uest par... si ce n'est avec rautorisation du Maire.<br />
Se li homs estranges... Si l'hou,me étranger...<br />
muet, movet, soulève discor<strong>de</strong>... On pourrait donner au verbe un sens<br />
passif si discor<strong>de</strong> était soulevée, surgissait (il y a enzerserit dans <strong>la</strong><br />
Charte <strong>la</strong>tine, mais muet est <strong>la</strong> lecture du ms. <strong>de</strong>s Arcluves). -
- -<br />
et <strong>la</strong> Commune li homme aura quinze jours <strong>de</strong>, respit <strong>de</strong><br />
vendre les vien<strong>de</strong>s quil aura aporteos et <strong>de</strong> reporter a seurete<br />
ses <strong>de</strong>niers et ses autres choses outre ses vian<strong>de</strong>s sensine<br />
nestoit élue cil bonis liens[. forfait ou que il estoit aveuc<br />
ceux qui auroient forfait. Se <strong>la</strong> Commune issoit aucune<br />
foiz contre ses annemis nuls <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune ne parlera aux<br />
enemis <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune se par le congie non <strong>de</strong> ceuix qui<br />
gar<strong>de</strong>ront <strong>la</strong> Commune. Et li homme establi ont jure qui ne<br />
<strong>de</strong>porteront homme pour avoir (lisez amor, amour) ne pour<br />
cousinage, ne pour hayne ne les greveront tuais feront droit<br />
jugement par tout a leur esciant. l'uit li autre ont jure quit<br />
soufferront et ottroieront le jugement que cil qui sont etabli<br />
sur eulx feront. Se aucuns <strong>de</strong> là Commune forfaisoit et il<br />
ne li vouloit amen<strong>de</strong>r par les Jurez li homme <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune<br />
vien<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>nrées alimentaires, vivres, tout ce qui se mange il no<br />
s'agit pas seulement <strong>de</strong> ce que nous appelons aujourd'hui <strong>la</strong> vian<strong>de</strong>.<br />
ses <strong>de</strong>niers, l'argent dont il est porteur.<br />
heust, eût.<br />
&Veuc, avec.<br />
Issoit, sortait, prenait les armes. -<br />
se par le congie non <strong>de</strong>... il faut entendre si ce s'est par te congé<br />
<strong>de</strong> ceux.,, c'est-à-dire avec <strong>la</strong> permission <strong>de</strong> ceux... - Dans l'expression<br />
se non, sinon, les <strong>de</strong>ux mots pouvaient être séparés ait Lige.<br />
Exemple N'i ad esehipre jui s'clei,iit se par lui nun... (Chanson <strong>de</strong> Ro<strong>la</strong>nd,<br />
vers 1S22.) Qu'il ni vouloit signor nu( se lui non (AioI, V. 2982), etc.<br />
ii homme establi... statuti hommes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> 1119.<br />
pour amour Le texte donne ici pour avoir, mais le ma. <strong>la</strong>tin do <strong>la</strong><br />
Charte <strong>de</strong> 1119 donne propter an!orem. Notre interprétation nous semble<br />
donc justifiée.<br />
ne les greveront,.. ne l'opprimeront, ne lui fsr'ont du mal.<br />
Tait li autre, tous les autres..<br />
cil, ceux.<br />
forfaisoit, commettait un délit, se rendait coupable... et il ne li<br />
<strong>la</strong>it... li, cas régime, datif, lui..jft <strong>la</strong> Commune... Ne vou<strong>la</strong>it se soumettre<br />
vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune à l'amen<strong>de</strong> fixée pal' les jurés.<br />
I.
- 37 -<br />
cil justice. Se aucuns naloit aveuc les autres quant<br />
<strong>la</strong>n sonnera <strong>la</strong> elorche pour assembler <strong>la</strong> Commune il <strong>la</strong>men-<br />
(lera <strong>de</strong> xii <strong>de</strong>niers. Se aucuns <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune trespasse le<br />
comman<strong>de</strong>ment (le <strong>la</strong> Commune, li maires le pourra bannir<br />
tant comme il li semblera que bien soit et aus jurez. Se aucuns<br />
tic hors disoit que aucuns <strong>de</strong> Ia . Commitne fust ses homs et Ji<br />
homme <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune puent avoir <strong>de</strong>ux Icaus hommes ou<br />
un <strong>de</strong>s jurez que par son seigneur ou l)F ses <strong>de</strong> ranciers il<br />
se fust mis cil Commune il remendroit en <strong>la</strong> Commune<br />
malgré son seigneur; et saucuns ree<strong>la</strong>moit aucun <strong>de</strong> <strong>la</strong> Coininline<br />
et cil (le <strong>la</strong> Commune recognoissoit son seigneur, il<br />
aurait xv jours <strong>de</strong> respil pour soy et ses choses mettre a<br />
seurete et si voloit reinanoir en <strong>la</strong> ville faire le poiirroit sauf<br />
le droit don Seigneur. Nuls autres don Maieur ne pouha<br />
penre homme <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune. Sc aucuns <strong>de</strong>voit faire saiement<br />
a autrui et avant le remunissement il disoit. quit M<strong>la</strong>st<br />
trespasse, transgresse.<br />
Se aucuns <strong>de</strong> hors.., si quelque étranger...<br />
ses boms, c'est le singulier son homme.<br />
<strong>de</strong>ux leaus hommes... <strong>de</strong>ux prud'hommes, <strong>de</strong>ux hommes loyaux,<br />
honorables, <strong>de</strong>ux notables. -<br />
ou un <strong>de</strong>s jurez, sous-entendre pour déc<strong>la</strong>rer que.<br />
Il remendroit, il resterait.<br />
en <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune, si celui dota Commune... -<br />
remanoir, rester (remanere). Je supprime <strong>de</strong>m curer, qui est une<br />
g]oso chez Rocliard et Cano.<br />
Nuls autres don Majeur, Nul autre que le Maire ne pourra<br />
prendre, mettre en prison.<br />
faire sarement, faire serment.<br />
remunissement. Ce mot traduit arrannationem ou adramitione,n<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>la</strong>tine. J0 lis dans Dueange (Gloss in/irace <strong>la</strong>tinitatis),<br />
Ran,ire testimonia, testes in judicio adramire sou prornittere. P<strong>la</strong>citu,n<br />
ann. 821 apud Mabiilionium, t. 2, Annal.Bencdic., p. 273, col. 1.<br />
Et Murator, t. 2, part. 2, col, .973 Testimonia ramivit.<br />
.4drami,'e, adchram ire, achramire, achranmire, adhramire, arramire.
- :38 -<br />
en sa hcs.oingne., il ne revanroi L mie <strong>de</strong> son oeuvre - polir<br />
son sarenient faire ne ne cherra enpoine, mais puisflui! SerOit<br />
revcnuz il en seroit admonestez souffisamniant convenablement<br />
il feroit le sarement. Se <strong>la</strong> Commune pour ma<strong>de</strong> on<br />
/ polir estour ou pour autre chose faisait, (aille ou mise ou ni<br />
.mettroit riens dc ehosequi appartenist a fief. Nuls tics ehastelleries<br />
dantour <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> ne se Puet inclUt ci) <strong>la</strong> Commune<br />
se nest par moi. De <strong>la</strong> jousliee et dou forfait qui est estaby<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong>rreein <strong>de</strong> murtre <strong>de</strong> rapt <strong>de</strong> arsion il sera en mon jugement<br />
et en ma ordonnance et cil qui ces forfail.z feroit serait<br />
équivalent à catere e promittere, obligera se coram judiec rom qltaJn pica,<br />
se fa.etusum, t:erbi qratia furaturum, testes adductnru,n, «ut duale jus<br />
suvm probaturum. L'expression adh<strong>la</strong>n]ite Sacra,nCntsø2,. que Ducange<br />
commente ainsi cavera se carte die et certb <strong>la</strong>ce juraturum eut testes<br />
addueturun,, signifie promettre ou s'obliger <strong>de</strong> faire serment. (Lex Sauce.<br />
- lit. 39.) Le moyeu âge connaissait le verbe «rami,. Araniir bataille,<br />
c'était promettre <strong>de</strong> subir l'épreuve du combat judiciaire. On trouve<br />
arraminatio dans une Charte do Philippe Il, roi <strong>de</strong> Franco (1209)<br />
et en français arremim cal et arrement dans le mênie sens. Enfin Dueange<br />
cite cette phrase du eartu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> Dijon qui reproduit textuellement l'article<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte communale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> :Si quis sacramentum alicni facere<br />
,lebue,it et asile adran,jtionem sacramenti, se in negotium s1t]tnl ituruiji<br />
dirent, propter jjlud faciendum <strong>de</strong> itinere site non rejnanebit... secl<br />
postquam redienit... CharnU. Jiivion., P. 2. Le dict. <strong>de</strong> M. Go<strong>de</strong>troy<br />
<strong>de</strong>mie au verbe arramir le sens <strong>de</strong> pro,bettre pan serment. Ce mot, comme<br />
le mot erra me cf. Leurière, Glossaire du droit français) et leurs équivalents<br />
<strong>la</strong>tins, n trot) emb,urassé les érudits pour que nous prétendions<br />
fournir une solulién définitive.<br />
Rochard et Carro ont, à tort, écrit non eniissenient et rcvenïsse,,ient. Le<br />
met ren]unisseinent, que nous avons eopiê textuellement dans le manuscrit<br />
<strong>de</strong>s Archives nationales (EK, 1066),, ne se trouve pas dans le dictionnaire<br />
Go<strong>de</strong>froy. Il'est vraisemb<strong>la</strong>ble que ces fluctuations d'orthographe indiquent<br />
lui mot dont le sens étymologique était perdu dès le moyen ûge.<br />
li ne revanroit mie, il ne reviendrait pas.<br />
ne ne cherra en poine, ni ne cherra.,. ne tombera pas, ne sera pas<br />
<strong>la</strong>is en peine, ne sera pas inquiété.<br />
pour may<strong>de</strong> ou pour estour, pour me prêter ai<strong>de</strong> ou pou]' entreprise,<br />
expédition (estur, esteur et estor). Maijdc est pour nia oydc,<br />
taille ou mise, contributions et cotisations par collectes.<br />
arsion, action <strong>de</strong> brûler, incendie, du verbe ardoi,, brûler.
- 39 -.<br />
bailliez a mon prevost se Ii maires en ha Povoir ne diluecques<br />
en avant il ne seroit receuz en <strong>la</strong> Commune se iiest<br />
par <strong>la</strong>ssetnemant ans jurez. Au brisier <strong>la</strong> ville on <strong>la</strong>men<strong>de</strong>ra<br />
<strong>de</strong> LX SOUS. Des gaiges <strong>de</strong> bataille son en fait payer apres le<br />
coup, li uns et Ji autres en <strong>de</strong>vra xxx sous. Se <strong>la</strong> bataille est<br />
vaincue , elle paiera LX sous. Se aucuns est pris en domage<br />
dautrui ou en vigne ou en champ ou en pie ou en autre lieu<br />
en ma justice et cil eui <strong>la</strong> chose est se c<strong>la</strong>inme il rendra le<br />
domage et <strong>la</strong> justice en aura, vu sous vi <strong>de</strong>niers. Se il y est<br />
pris <strong>de</strong> nuiz il limen<strong>de</strong>ra <strong>de</strong> LX SOUS.. Se aucuns habit autre<br />
en chemin et <strong>la</strong> c<strong>la</strong>mors en venoit avant et sil en estoit<br />
cognoissens il a,nen<strong>de</strong>roit <strong>la</strong> brisure doit <strong>de</strong> vii sous.<br />
Forfaitz <strong>de</strong>false mesure seroit amen<strong>de</strong>z <strong>de</strong> vit vi <strong>de</strong>niers, -<br />
et sil ne povoi t au jour nomme il paieroit V SOUS (le <strong>la</strong> loi, et<br />
si juroit quar n soit il navoit heu fausse mesure se<br />
il ne vouloit jurer ce il seroit a ma vouleute et a mon egart<br />
(le ]uv. Qui fera sane a force il rendra xv sous pour le forfait;<br />
Ji autre forfait que je ai au <strong>de</strong>vant'dit seront amen<strong>de</strong> en sous.<br />
En quelque lieu en ma terre je man<strong>de</strong>rai <strong>la</strong> Commune 'par<br />
mes lettres pour nia hesoi ugne elle hi venta et puis que elle<br />
Au brisler <strong>la</strong> ville, en cas <strong>de</strong> brisure, c'est-d-dire d'effraction commise<br />
en ville.... On verra qu'il est question plus loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> brisure du<br />
chemin. La charte <strong>la</strong>tine dit Ivfract'ionem viOls, chemini. - Brisure,<br />
dons le tiici. Laeurne <strong>de</strong> Sainte Pa<strong>la</strong>ye c est traduit per action <strong>de</strong> briser,<br />
<strong>de</strong> rompre, infraction,. i Assises <strong>de</strong> Jérusalem, • j , fi : Qui vient apeler<br />
ho,,ic <strong>de</strong> rapt, oit <strong>de</strong> briseure <strong>de</strong> chemin ou <strong>de</strong> force quelqu'eUe soit. Le<br />
mot n'est pas donné par le dictionnaire Go<strong>de</strong>froy.<br />
Des galges <strong>de</strong> bataille. li s'agit (les sommes que Pou <strong>de</strong>vra payer en<br />
cas <strong>de</strong> combat judiciaire. Si les <strong>de</strong>ux adversaires s'enten<strong>de</strong>nt après le premier<br />
engagement indécis, ils paieront chacun trente sous si le combat<br />
donne <strong>la</strong> victoire à l'tm, le vaincu paiera soixante sous. La Chai-te <strong>de</strong> <strong>1179</strong><br />
Prescrivait sine amen<strong>de</strong> (le plus à payer, avant même d'en venir ix moins,<br />
si le combat décidé n'avait pas lieu: Si <strong>de</strong> duello compositio sine ictu<br />
facta front, quiii que soli<strong>de</strong>s ernendabitur. Si, eu ce qui touche le duel,<br />
entente se fait sans coup donné, il sera payé une amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> cinq sous.<br />
et si juroit quar a son esciant..., Cl s'il jurait que c'était sans<br />
le savoir q u 'il. avait employé fausse mesure.
- 40 -<br />
sera venue au lieu que je ii aurai men<strong>de</strong> elle ne yrra avant<br />
cil hesoingne, jusques atant que elle verra ou moi present<br />
ou mon seneehal ou mon houteilljei' oit connetable ou<br />
mon maresebal qui les moitit en ma hesoingue. Se <strong>la</strong>n <strong>de</strong>mendoit<br />
tounni .a aucun <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune et cil qui le <strong>de</strong>men-<br />
ma besoingne, mon service militaire.<br />
mon senechal, 'non sénéchal. Senochal est au cas régime, on trouvera<br />
plus loin le cas sujet: senoeltaus. Cet officier est appelé senescallus<br />
dans <strong>la</strong> Charte <strong>la</strong>tine, mais on lui donnait aussi le nom <strong>de</strong> dapifcr, c'est-édite<br />
portcur '<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ts, ce qui rappelle sine (les prérogatives du sénéchal,<br />
celle <strong>de</strong> servir son seigneur â table aux jours <strong>de</strong> cérémonie. Le mot sellesco<br />
l<strong>la</strong>s remp<strong>la</strong>ce le mot dapifer à partir <strong>de</strong> 1159-1161. Le sénéchal <strong>de</strong><br />
ilenri 1- était en 1519 Geoffroi 111 <strong>de</strong> Joinville, mort en 1184. La sénéchaussée<br />
<strong>de</strong> Champagne ayant été reconnue héréditaire (juin 1218, n 0 1124<br />
du Catalogue <strong>de</strong>s actes), il semble qu'à l'époque <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> Mcmix<br />
(mai <strong>1222</strong>), cette charge était exercée par Simon <strong>de</strong> Joinville. Son fils, le<br />
fameux historien Jean <strong>de</strong> Joinville, fut également sénéchal. Lire plus loin <strong>la</strong><br />
note re<strong>la</strong>tive à Oudart.<br />
mon bouteillier, le bouteille,- ou échanson du comte. Voyez <strong>la</strong> note<br />
re<strong>la</strong>tive à Anseau <strong>de</strong> Traînel dans <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s témoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> I M.<br />
Le bouteiller veille aux celliers et aux caves (L. Gantier, <strong>la</strong> Chevalerie, 562),<br />
On voit ici que ses attributions sont plus relevées. Le bouteiller <strong>de</strong><br />
Thibaut IV était à cette époque linges <strong>de</strong> Chatillon, seigneur <strong>de</strong> Crécy-en-<br />
Bi'ie.<br />
mon connetable, le connétable (cornes stabuli) est le grand écuyer du<br />
comte, le maUre <strong>de</strong> son écurie. C'est par suite un chef militaire. Lors<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> (<strong>1179</strong>), En<strong>de</strong>s, seigneur <strong>de</strong> Pougy. remplissait cette<br />
fonction auprès du comte <strong>de</strong> Champagne. li eut pour successeur Guil<strong>la</strong>ume I",<br />
seigneur <strong>de</strong> Dampierre. En <strong>1222</strong>, le connétable était Guil<strong>la</strong>ume Il, second<br />
fils du précé<strong>de</strong>nt,<br />
mon mareschal, c'est un sous-connétable. <strong>Les</strong> maréchaux furent au<br />
nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux â <strong>la</strong> fois à <strong>la</strong> cour <strong>de</strong> Champagne.<br />
Gautier <strong>de</strong> Provins, Geoffroi <strong>de</strong> Chartres, Gerçais, Guil<strong>la</strong>ume le Roi,<br />
Je fameux chroniqueur Geoffroi <strong>de</strong> Villeliardoiu (ce <strong>de</strong>rnier sous Henri Il,<br />
Thibaut lii et IV) et Ondart d'Aulnoy t'emplirent les fonctions <strong>de</strong> maréchal<br />
auprès <strong>de</strong>s comtes.<br />
moint, mène.<br />
tounni, tonnejieu ou tonlien (theloneum do' <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>1179</strong>).<br />
On ,zontrnajt ainsi un droit <strong>de</strong> mutation sur les aliénations <strong>de</strong> meubles<br />
à titre onéreux, c'est-d-dire un droit analogue aux droits <strong>de</strong> lods et <strong>de</strong><br />
ventes perçus en cas d'aliénation <strong>de</strong>s immeubles roturiers. En 4159, Fleuri<br />
asseoit sur le tonhieu <strong>de</strong> Troyes une rente au profit <strong>de</strong>s Templiers. En 1160<br />
(n' 18 du Catalogue <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> licnri le Libéral par d'Arbois <strong>de</strong> Jubain-<br />
(ville il donne au chapitre <strong>de</strong> St-Maclou <strong>la</strong> dires du tonlien <strong>de</strong> Bar-sur-Aube.
- -<br />
<strong>de</strong>roit ne nommoit le jour et dont il le <strong>de</strong>vroit avoir, on ne<br />
li repondroit et se il nommoit le jour et cil cciii il le <strong>de</strong>men-<br />
<strong>de</strong>roit disoit par son sarment qui! ne Îust mie voir, il<br />
<strong>la</strong>men<strong>de</strong>roit (le y sous. Li homme <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> me ferontcreance<br />
<strong>de</strong> pain <strong>de</strong>vins <strong>de</strong> chars et dautres vian<strong>de</strong>s le jour queje venrai<br />
a <strong>Meaux</strong> (en mon ehastel) et <strong>la</strong>n<strong>de</strong>main se je hi sui tant et<br />
se je ne leur rondo je cc que il niauroient erehu <strong>de</strong>dans quinze<br />
Jours il ne recroieroient plus jusques atant (luit fuissent paie.<br />
En ceste franchise <strong>de</strong> eeste Commune est mis Trielebardoul<br />
Charinentre sauf le droit mon seigneur Symort et Chamnbery<br />
-eu Congy et Nantueil et touz les autres hommes <strong>de</strong> <strong>la</strong> poeste<br />
<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> .es quteux je avoie taille et joustiee. Se je me .p<strong>la</strong>i.<br />
gnois daucun <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune ou <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> Commune li<br />
maires maintiendra droiture <strong>la</strong> ou je voudray <strong>de</strong>dans Iacbi ut<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> cité. De home <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune nuls ne aura morte main.<br />
Li homme tic <strong>la</strong> Commune en leurs personnes auront<br />
cellefranehise quit avoient <strong>de</strong>vant ce que <strong>la</strong> Commune fust<br />
faite. Li chanceliers a <strong>la</strong> Commune donra eserivain. Et su<br />
sambloit ait et ans esehevins qui] ne fust mie convenables<br />
li chanceliers a leur eonsoil y mettroit autre. Li es.<br />
En 115 (n e 238) il donne à l'abbaye <strong>de</strong> Fontevranit une rente <strong>de</strong> dix livres<br />
sur le tonlicu <strong>de</strong> Provins. Il est question du tonlieu d'Oulehy en 1117<br />
(n' 266). Celui <strong>de</strong> Tréfols est donné à St Nico<strong>la</strong>s <strong>de</strong> Sézairne par Henri let<br />
en 1119 (n' 205). Le tonhieze avait surtout (le l'importance dans les foires et<br />
les marchés. C'est le cas à <strong>Meaux</strong>. Cf. d'Arbois <strong>de</strong> Jubainvilte, lEst. (les<br />
comtes <strong>de</strong> Champagne, t. III, p. 299.<br />
voir, vrai, Que Ce n'est pas vrai.<br />
chars, chair, vian<strong>de</strong><br />
<strong>la</strong>ccint,. l'enceinte.<br />
De home <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune, Personne n'aura droit <strong>de</strong> nia importe suihomme<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>commune</strong>.<br />
Li homme <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune en leurs personnes... <strong>Les</strong> Meldois<br />
avaient doue déjà <strong>de</strong>s libertés reconnues avant <strong>la</strong> Charte. -<br />
maieur, maire.
- -<br />
erivains.jurra feante au chancelier tic <strong>la</strong> Commune. Se aucuns<br />
<strong>de</strong>scors aveu oit ou tic jugeaient ou cl ntre chose qui ne soit<br />
mie en cette chartre il sera amen<strong>de</strong> scions <strong>la</strong> cognoissauce<br />
et le tesmoing <strong>de</strong>s jurez <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> Soissons; ne<br />
ja pour ce ne pourrai je dire que en ait meffait envers<br />
moi. Tel usaire comme li homme <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> avo jent heu<br />
<strong>de</strong>vant en <strong>la</strong> forest <strong>de</strong> Maanl cest a dire le mort bois a ardoli<br />
et les eseharaz a leurs vignes autel ottroy je ans homes (le <strong>la</strong>.<br />
Commune. Et se <strong>de</strong>scors en naissoit. il seroit terminez par le<br />
tesmoing et par le saremen do y hommes <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> et<br />
nu hommes <strong>de</strong> Coulomiers. Et li homme <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune<br />
pour <strong>la</strong> Commune que je sueffre rendront, a moi ou a mou<br />
pievost <strong>la</strong>n<strong>de</strong>main <strong>de</strong> Noel cxi, livres, et pour ces esta-<br />
f'eaute, fidélité.<br />
le tesmoing, le tdmoignagc, l'arbitrage.<br />
<strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> Soissons, « li est , vraisemb<strong>la</strong>ble que <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong><br />
Commune accordée par Louis le Cita à Soissons (à une date qu'on ne<br />
peut déterminer avec certitu<strong>de</strong>), et que, nous ne connaissons que par une<br />
confirmation <strong>de</strong> Phulippe Auguste (L. Delisle, cat. n 31). futeoncédée d'accord<br />
avec l'évêque et avec le comte. - Ce <strong>de</strong>rnier d'ailleurs n'avait que peu <strong>de</strong><br />
droits sur <strong>la</strong> cité. Sur <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> Soissons et sur ],a <strong>de</strong> son établissement,<br />
voir H. Martin et P. Jacob, Histoire <strong>de</strong> Soissons, p. 471. » Note<br />
<strong>de</strong> M, Luehaire. lEst, <strong>de</strong>s lnst. monarchiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> F-rance sous les pre-<br />
'fiers Capétiens, t. Il, p. 178.<br />
<strong>la</strong> f'orest <strong>de</strong> Maant, <strong>la</strong> forêt dis Muni, entre Viilensareuil, Piei'relevôe,<br />
Signy-Signets et Montecaux (carte du fun. <strong>de</strong> liaI., feuille xviii-23).<br />
ardoir, brille,'.<br />
escharaz, écha<strong>la</strong>s (scarescellos <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> (170).<br />
autel ottroy je, j'accor<strong>de</strong> ,né,,ie e?ltOi'iSatiOl?.<br />
terminez, terminé.<br />
tesmoing, témoignage.<br />
suffre, je pernuets,je souffre.<br />
XL livres. L'évaluation en monnaie actuelle <strong>de</strong> cette somme est très<br />
difficile à établir d'une façon exacte. D'une manière approximative, on peut<br />
admettre que <strong>la</strong> livre va<strong>la</strong>it an moyen klige environ 20 (r, La somme<br />
<strong>de</strong> 150 livres représenterait donc environ une valeur intrinsèque <strong>de</strong><br />
2,800 f,'. Mais cette valeur 1 <strong>de</strong>puis ce temps jusqu'à nos jours
- 43 -<br />
blissemens je oltroie a touz jours a nies hommes q'ufl<br />
sont <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> quil soient quite <strong>de</strong> taille<br />
et dc p<strong>la</strong>ît que Jan appelle general sauf mon droit par totos<br />
choses tant a ce qui appartient-a ma féauLe quant a<br />
ce qui appartient a mes ehevages. Et que ces choses soient<br />
fermes a touz jours au proieres <strong>de</strong> ceulx <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune en<br />
jura pour moi Oudars mes seneehaus que toutes ces choses<br />
diminué dans <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong> 50 ou 60 à I. « En d'autres tennes.<br />
ditM. Gaston Paris, il faut, pour obtenir <strong>la</strong> valeur réelle d'une<br />
monnaie ancienne, multiplier par 50 le elrifi'e <strong>de</strong> francs bu <strong>de</strong><br />
centimes correspondant à celte somme. Ainsi, quand joli nous dit que<br />
<strong>la</strong> rançon «un chevalier fut estimée à 300 livres tournois (<strong>la</strong> livre tournois<br />
va<strong>la</strong>it environ 20f..), nous ne <strong>de</strong>vons pas croire que cette somme fut équivalente<br />
à 2,000 (r. <strong>de</strong> notre monnaie actuelle'; il faut multiplier ce <strong>de</strong>rnier<br />
chiffre par 50 et' entendre que cette rançon équivaudrait A 100,000 (r. »<br />
(G. Paris, article Monnaie du Glossaire technique <strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong>s eln'oniqucnrs<br />
fiançais publié chez Hachette, 1892.) Par conséquent il nous faudrait,<br />
multiplier par Sole chiffre <strong>de</strong> 2,800 (r. représentant <strong>la</strong> re<strong>de</strong>vance <strong>de</strong>sMeldois,<br />
ce qui atteint le chiffre respectable <strong>de</strong> 140,000 fr. Nous sommes loin <strong>de</strong>s<br />
3.780 (r. indiqués par Carre. D'après Ni. d'Arbois <strong>de</strong> Jubainville, <strong>la</strong> livre<br />
va<strong>la</strong>it sous I'lenri le Libéral 21fr. 68, le sou 1fr. 08. La livre <strong>de</strong> saint Louis<br />
ne va<strong>la</strong>it clim 20 fi'. 77 ou 20 û'. 26. (Cf.aussi <strong>de</strong> Wailly. édition <strong>de</strong> Villehardouin<br />
et <strong>de</strong> Joinville, et mémoires Sur le système monétaire <strong>de</strong> saint<br />
Louis et sur les variations <strong>de</strong> <strong>la</strong> livre tournois.)<br />
chevages, les droits <strong>de</strong> chef et rie corps, dont il a déjà été question.<br />
Cette traduction répondrait à capitalia, mais je texte <strong>la</strong>tin du ms. (le Thon<br />
Porte ad eastclle. -<br />
Et que ces choses..., Et pour que ces choses.,, soient fermement<br />
établies, conformément aux désirs <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune.,.<br />
proieres, prières.<br />
en jura pour moi Oudars mes senechaus... en jura pour moi, e<br />
juré e* 'non nom Oudûrt mon sénéchal quo.. Je restitue ici le vrai texte.<br />
Carra donne: en jura par moi ou d'un <strong>de</strong> mes séndohaux que.. ' Ce<strong>la</strong> ne<br />
s'eut rien dire, hies senechazis est un singulier comme mon sénéchal. Eu<br />
etlèt le sénéchal était un officier unique, sorte <strong>de</strong> factotum du seigneur féedal.<br />
C'est lin qui était chargé <strong>de</strong> transmettre ses volontés aux vassaux.<br />
(Cf. héon (Dantier, <strong>la</strong> Chevalerie, 562.) Le comte <strong>de</strong> Champagne n'avait pas<br />
à <strong>la</strong> (ois plusieurs sénéchaux, le sénéchal <strong>de</strong> Navarre'<strong>de</strong>vant être considéré<br />
.a flocliard, (lui n'a pas compris davantage ce passage. donne (lnnS<br />
le nis. Chardon: eu jura par moy, en dora, ce qui nô signifie rien. Notre<br />
correction d'après le rus, <strong>de</strong>s Archives nationales (KE, 1066) n'est 'loue<br />
pas sans importance. Mais je suis étonné <strong>de</strong> voir Oudai't, sans doute<br />
Oudart d'Au?noy, qualifié du tilre <strong>de</strong> sénéchal en <strong>1222</strong>. A cette époque il
- 44 -<br />
seiont a touz jours si coin elles sont contenues en. ceste<br />
eliartre, et je les conforme <strong>de</strong> mon sec). Ces lettres furent, t<br />
en <strong>la</strong>it (le lincarnacion nostre Seigneur mit <strong>de</strong>ux cent vingt<br />
<strong>de</strong>ux ou mois <strong>de</strong> Na3' et furent donnees n Prouvins par <strong>la</strong><br />
main <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>ume le chancelier.<br />
semble, d'après M. d'Arbois <strong>de</strong> Jubainvillie, que les fohetions <strong>de</strong> sénéchal<br />
ôtaient exercées par Simon <strong>de</strong> Joinville, père <strong>de</strong> l'historien, tandis que le<br />
titre <strong>de</strong> maréchal est donné à Oudart dans les Chartes <strong>de</strong> 1206 à 1221.<br />
L'hérédité <strong>de</strong> <strong>la</strong> sénéchaussée <strong>de</strong> Champagne, ayant été fort contestée (voir<br />
Catalogue <strong>de</strong>s actes, u°° 861, 11 21, 1630, 1631), ne fut reconnue par<br />
Thibaut IV qu'en juillet 1226 (no 4720 du Cat.). A l'époque <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte<br />
<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> (niai 4222, les fonctions <strong>de</strong> sénéchal étaient exercées, comme le<br />
prouve le texte, par Oudart, peut-être en qualité d'intérimaire. En effet,<br />
Simon <strong>de</strong> Joinville, après avoir pris parti pour Erard <strong>de</strong> Brienne contre<br />
B<strong>la</strong>nche et Thibaut, avait suivi.Jean 'le Brienne en Palestine, et il assistait à<br />
<strong>la</strong> prise <strong>de</strong> Damiette en 1219 (Joinville. édit. Didot, cxxxiv). fi était <strong>de</strong><br />
retourne 1221, coninie le prouve <strong>la</strong> pièce n° 4333 du Catalogue, 'liais il ne<br />
reprit sans doute pas immédiatement ses fonctions <strong>de</strong> sénéchal, puisque <strong>la</strong><br />
pièce n° 1320 du Catalogue i'eniet encore on question on 1226 <strong>la</strong> question <strong>de</strong><br />
l'hérédité <strong>de</strong> cette charge. -<br />
Guil<strong>la</strong>ume le chancelier. li avait succédé à Remy, <strong>de</strong>venu évêque (le<br />
Pampelune eu 1220. Guil<strong>la</strong>ume parait avoir été chanoine <strong>de</strong> Saint-Martin<br />
<strong>de</strong> Tours et prévôt <strong>de</strong> Chablis. On le voit exercer les fonctions <strong>de</strong> chancelier<br />
pour <strong>la</strong> première fois dans mie Charte d'avril <strong>1222</strong> et pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière dans<br />
un acte <strong>de</strong> décembre 1232.
\tl1<br />
ÉNUMÉRATION DES ARTICLES<br />
CONTENUS DANS LA CHARTE COMMUNALE DE MEAUX<br />
Voici, daprùs les documents qui précé<strong>de</strong>nt, les articles<br />
pu forment <strong>la</strong> constitution communale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong><br />
4° Droit pour les hommes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> se marier<br />
avec unefemme <strong>de</strong> n'importe quelle seigneurie. Si leseigneur<br />
réc<strong>la</strong>me, on lin paiera une somme <strong>de</strong> cinq sous;<br />
20 Obligation pour les hommes <strong>de</strong> chef (le 'payer le cens<br />
dû à leur seigneur. Amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> cinq sous en cas (le retard<br />
3 0 L'injure faite à un Communier <strong>de</strong>vra être amendée<br />
selon <strong>la</strong> décision <strong>de</strong>s échevins, sinon <strong>la</strong> Commune se tournera<br />
contre le délinquant et contre ses répondants<br />
40 Protection accordée par <strong>la</strong> Commune aux marchands<br />
venant ait marché <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> (dans le périmètre d'une lieue);<br />
5° Au marché <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, !a justice <strong>de</strong>s marchands étrangers<br />
continuera d'appartenir au comte<br />
60 Défense d'introduire à <strong>Meaux</strong>, sinon par autorisation<br />
spéciale du maire, nu homme ayant forfait contre <strong>la</strong> Commune;<br />
7° Si un étranger apporte à <strong>Meaux</strong> <strong>de</strong>s vivres ou <strong>de</strong>nrées<br />
et qu'une discor<strong>de</strong> s'élève entre <strong>la</strong> Commune et son seigneur,<br />
il aura quinze jours <strong>de</strong> répit pour vendre ses marchandises<br />
OU ROUF les mettre en sûreté ainsi que ses autres biens et son<br />
argent, à moins qu'il ne se soit montré ennemi ou complice<br />
<strong>de</strong>s ennemis <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune;
e<br />
- 40 -<br />
80 Défense à tous les Communiers <strong>de</strong> communiquer avec<br />
les ennemis <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune, tant, que durera <strong>la</strong> discor<strong>de</strong>. Au<br />
cas même où <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong>vrait marcher contre ses ennerois,<br />
nul ne pourra parler aux ennemis (le <strong>la</strong> Commune, si ce<br />
n'est avec autorisation du maire et <strong>de</strong>s échevins<br />
9' <strong>Les</strong> hommes « établis «, c'est-à-dire les représentants<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune, ont juré <strong>de</strong> rendre <strong>la</strong> justice loyalement, sans<br />
considération dc leurs amitiés et <strong>de</strong> leurs parentés<br />
10' De leur côté les Communie.rs déc<strong>la</strong>rent se soumettre<br />
d'avance an jugement que les jurés prononceront sur eux, le<br />
cas échéant;<br />
110 S'ils ne s'y soumettent pas, les hommes <strong>de</strong> <strong>la</strong>- Commune<br />
« en feront justice » ; - -<br />
-12 Amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> 12 <strong>de</strong>niers à celui qui ne répbndra pas à<br />
l'appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> cloche communale<br />
43' Droit reconnu au maire <strong>de</strong> bannir, avec assentiment<br />
<strong>de</strong>s jurés, ceux qui n'observeront pas les -comman<strong>de</strong>ments<br />
• <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune<br />
44° Si ait réc<strong>la</strong>me comme son homme un Com-<br />
- munier, le Communier pourra rester dans <strong>la</strong> Commune malgré<br />
son seigneur, s'il peut produire le témoignage <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
hommes honorables ou d'un <strong>de</strong>s jurés affirmant qu'il a été<br />
mis dans' <strong>la</strong> Commune par son seigneur ou par un <strong>de</strong> ses<br />
<strong>de</strong>vanciers. Et au cas oitil recoiinaîtrait qu'il est hienl'honime<br />
du seigneur (et que par conséquent soit dans <strong>la</strong><br />
Commune n été irrégulière), il attrait quinze jours <strong>de</strong> répit<br />
pour mettre sa personne et ses biens cil sûreté, ou bien il<br />
pourra rester dans <strong>la</strong> ville, le droit dû au seigneur restant<br />
sauf; -<br />
450 Droit reconnu au maire seul <strong>de</strong> faire arrêter un Comnuinier<br />
16' Si quelqu'un (<strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune) doit prêter serinent et
- 4f -<br />
qu'il soit obligé <strong>de</strong> s'absenter- a POUF SCS affaires avant les<br />
ic'cs formalités, on ne l'obligera pas à revenir pour les<br />
remplir, niais k sonretour, avant été averti comme il convient,<br />
il prêtera le serment;<br />
47° Si <strong>la</strong> Commune, pour Prêter ai<strong>de</strong> au comte ou pour<br />
une expédition ou cause quelconque, lève un impôt, elle ne<br />
prélèvera rien sur les fiefs;<br />
48 0 Aucun homme <strong>de</strong>s châtel! çmies environnant <strong>Meaux</strong><br />
ne pourra se faire inscrire dans <strong>la</strong> Commune sans l'autorisation<br />
du comte<br />
19 0 La justice criminelle (<strong>la</strong>rcin, meurtre, rapt, incendie)<br />
ressortit (IL! comte. Le maire, s'il peut l'arrêter, livrera le<br />
délinquant ait du comte, et dans <strong>la</strong> suite le délinquant<br />
ne pourra être reçu dans <strong>la</strong> Comihune, si ce n'est avec l'assentiment<br />
(les jurés ; -<br />
20 0 La vioIciee commise dans <strong>la</strong> ville sera punie d'une<br />
amen<strong>de</strong> (le soixante sous d'argent<br />
21 0 <strong>Les</strong> amen<strong>de</strong>s en cas <strong>de</strong> duel judiciaire sont réglées<br />
comme il suit si les <strong>de</strong>ux partis s'enten<strong>de</strong>nt avant d'en être<br />
venus aux coups, ils paieront cinq sous si l'entente n'a lieu<br />
qu'après le premier coup, chacun paiera trente sous ; si le<br />
combat se pourst!it j usqu'à un résultat, le vaincu paiera<br />
soixante sous<br />
220 Le dommage commis dans ]il (dans les<br />
vignes, champs ou prés) sera puni (lune in<strong>de</strong>mnité en faveur<br />
du propriétaire et dune amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> sept sous et <strong>de</strong>mi pour<br />
<strong>la</strong> justice. L'amen<strong>de</strong> sera portée à• soixante sous si le délita<br />
été commis <strong>de</strong> nuit;<br />
23 0 La violence con!huise sur un chemin sera punie d'une<br />
amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> Sept sous<br />
240 Le forfait <strong>de</strong> fausse mesure sera puni d'une amen<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> sept sous et <strong>de</strong>mi. Elle sera augmentée <strong>de</strong> cinq sous si
— 48 —<br />
elle n'est pas acquittée au jour dit, et le délinquant, <strong>de</strong>vra jurer<br />
en outre qu'il n'a pas sciemment usé <strong>de</strong> fausse mesure.<br />
S'il ne veut pas piononeer ce serinent (ce qui indiquerait<br />
qu'il savait que ses mesures étaient fausses), il sera remis à<br />
<strong>la</strong> justice du conne, qui déci<strong>de</strong>ra<br />
250 La violence avec effusion <strong>de</strong> sang sera punie d'une<br />
amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> quinze sous;<br />
26° <strong>Les</strong> autres forfaits seront punis d'une amen<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
cinq sous;<br />
27 0 La milice communale <strong>de</strong>vra marcher à l'appel du<br />
comte, mais lorsqu'elle sera parvenue ait fixé, clic ne<br />
<strong>de</strong>vra pas s'avancer sans avoir vu le comte en persotihe ou<br />
soit ou soit<br />
280 Si quelqu'un réc<strong>la</strong>me à un communier le Ionlieu (1)<br />
et qu'il ne puisse d'une façon précise établir son droit, sans<br />
être contredit par le Communier sous <strong>la</strong> foi du serment, il<br />
paiera une amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> cinq sous<br />
29 0 Le jour où le comte viendra à <strong>Meaux</strong>, les Communiers<br />
lui fourniront à crédit du pain, du vin, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> et<br />
d'autresvictuailles, ainsi que le len<strong>de</strong>main mais si <strong>la</strong>dépense<br />
n'est pas acquittée dans les quinze jours, le conne n'aura rien<br />
à exiger <strong>de</strong> plus h crédit, tant qu'il n'aura pas payé sa <strong>de</strong>tte;<br />
30 0 <strong>Les</strong> libertés 'accordées aux Meidois s'étén<strong>de</strong>nt aux<br />
hommes <strong>de</strong> Charmentray, Trilbardou, Cliamhry, Congy et -<br />
Nanteuil et à toits les autres hommes <strong>de</strong> <strong>la</strong> scignèuiic <strong>de</strong><br />
<strong>Meaux</strong> sur lesquels le comte a eu jusqu'à ce jour droit <strong>de</strong><br />
justice et <strong>de</strong> taille<br />
34 0 Si le comte porte p<strong>la</strong>inte contre quelque Communier<br />
(I) Vovea<strong>la</strong> note à ce mot, page 40. Rappelons que c'est uh droit soigneurial<br />
qui se levait en plusieurs coutumes et se payait par les ven<strong>de</strong>urs<br />
ou acheteurs <strong>de</strong> (lonrées ou marchandises, pour le lieu et p<strong>la</strong>ce qu'ils occupaient<br />
dans les foires ou marchés pour les exposer en vente. On l'appelle<br />
aussi ton ne?ieu. Voy. les to;rneiicua <strong>de</strong> Beauvais. , (Laban<strong>de</strong>, llist. ac<br />
Beauvais, '. 32.)
- 49 -<br />
ou contre <strong>la</strong> Commune tout entière, le maire lui fera droit;<br />
32 0 Dans l'enceinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> cité, personne ne pourra avoir<br />
mainmorte sur un Communier<br />
330 <strong>Les</strong> Communiera conserveront, en ce qui touche leur<br />
personne, <strong>la</strong> liberté qu'ils possédaient déjà avant <strong>la</strong> constitution<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune;<br />
340 Le chancelier du comte donnera un scribe à <strong>la</strong> Coinmime,<br />
CL si ce scribe ne p<strong>la</strong>ît pas au maire et aux échevins,<br />
il leur en donnera un mitre suivant leur désir;<br />
35° Le scrihejurera fidélité au chancelier (le <strong>la</strong> Commune<br />
36° En cas <strong>de</strong> dissentiment grave, au sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice<br />
ou <strong>de</strong> toute autre question non prévue dans <strong>la</strong> Charte, l'arbitrage<br />
sera remis aux jurés <strong>de</strong> ia.Commune <strong>de</strong> Soissons, et le<br />
comte ne hourra pas voir dans cet acte un forfait à son égard<br />
37 0 Le conne reconnaît aux hommes <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> le droit<br />
d'usage c<strong>la</strong>ns <strong>la</strong> forêt du Main, pour y prendre (lu bois à brûler<br />
et <strong>de</strong>s écha<strong>la</strong>s pour les vignes<br />
33 0 Et si, à ce sujet, une contestation se produit, l'arbitragescrà<br />
remis à cinq hommes <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> et quatre hommes<br />
<strong>de</strong> Coulommiers (dont les noms sont inscrits dans <strong>la</strong> Charte);<br />
39 0 La Commune est reconnue par 1e comte moyennant<br />
une somme <strong>de</strong> cent quarante livres) qui sera payée le len<strong>de</strong>main<br />
<strong>de</strong> Noël<br />
40° Tous les hommes du comte inscrits dans <strong>la</strong> Commune<br />
seront désormais exempts <strong>de</strong> taille et <strong>de</strong> p<strong>la</strong>id général (1)<br />
les droits concernant les fiefs et les châtellenies restant saufs.<br />
Suivent les noms <strong>de</strong>s témoins et <strong>de</strong>s arbitres, ainsi que<br />
l'approbation <strong>de</strong> <strong>la</strong> comtesse Marie et du jeune Henri, successeur<br />
éventuel du comte.<br />
(1) Le p<strong>la</strong>citutn générai était un droit analogue au droit <strong>de</strong> fouace, qui<br />
Se percevait sur chaque feu ou maison,<br />
4
SCEAU DE LA COMMUNE DE MEAUX (N 5485)<br />
(Archives Nationales, T. 415, n° 127)<br />
Cire & ris ne<br />
CONTRE- SCEL<br />
apposé <strong>de</strong>rrière le grand Sceau ci - <strong>de</strong>SSUS<br />
Cire breiee<br />
j )sTd j e! <strong>de</strong> &j. G as si es)
viii...<br />
LE SCEAU. DE LA COMMUNE DE MEAUX<br />
Nous avons vu cfue,dans le cas d'une contestation au sujet<br />
<strong>de</strong> faits (lui n'auraient pas été prévus dans là Charte, l'arbitrage<br />
<strong>de</strong>vait être remis aux jurés et aux témoins <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Commune <strong>de</strong> Soissons. La Charte communale <strong>de</strong> Soissons,<br />
dont le texte -a été perdu, 'nous est connue cependant par<br />
une confirmation <strong>de</strong> Philippe Auguste. Elle avait servi (le<br />
modèle à <strong>la</strong>. Charte dc Meaiir, comme <strong>la</strong> Chai'te <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong><br />
<strong>de</strong>vait ensuite inspirer celles dé F'ismes.et d'Écueil. Nous ne<br />
nous étonnerons donc pas<strong>de</strong> voir le sceau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cowmune<br />
<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> reproduire à peu <strong>de</strong> chose près celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> Coinintime.<br />
<strong>de</strong> Soissons. -<br />
Aucun chroniqueur ni historien local n'a jusqu'à présent,<br />
Je crois, fait allusion à <strong>la</strong> représèntation, sur lc.sccau <strong>de</strong> J<br />
Commune <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, du maire figuré <strong>de</strong>bout en costume<br />
<strong>de</strong> chevalier, affirmant ainsi cc droit <strong>de</strong> guerre qui donnait<br />
4 <strong>la</strong> Commune une importance dont nous pouvons difficile-,<br />
ment aujourd'hui concevoir l'idée.<br />
Le sceau <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, conservé aux Archives nationales<br />
(J. 415, n' 421), porte le n° 5485 dans l'inventaire <strong>de</strong> Douct<br />
d'Arcq.<br />
Il est rond et mesure 80 millimètres.<br />
Il représente, comme nous l'avons, dit, le maire <strong>de</strong>bout, vu<br />
<strong>de</strong>-face, armé <strong>de</strong> <strong>la</strong> cotte <strong>de</strong> mailles <strong>de</strong>scendant à mi-cuisses<br />
tenant <strong>de</strong> <strong>la</strong> main droite son épée nue, et le bras gauclip<br />
couvert d'un long bouclier à ombilic. De chaque côté, un
- 52 -<br />
groupe <strong>de</strong> têtes d'hommes, qui figurent vraisemb<strong>la</strong>blement<br />
les échevins. Malheureusement, il est très abîmé.<br />
La légen<strong>de</strong> est détruite; mais il est facile <strong>de</strong> <strong>la</strong> rétablir<br />
avec celle du sceau <strong>de</strong> Soissons, où nous voyons également<br />
le maire èn cotte <strong>de</strong>lmailies, portant épée4et bouclier, entre<br />
<strong>de</strong>ux groupes (le têtes. On lit SIGILLYN (pour Sigillum),<br />
SYESSIONENSIS COMMVNIE; et on <strong>de</strong>vait lire sur le sceau<br />
<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> SIGILLXM MELDENSIS COMMYNIE.<br />
Le contre-sceau nous présente un beffroi à trois étages,<br />
avec <strong>la</strong> clochi, dans celui du milieu. II porte cette légen<strong>de</strong>,<br />
qui n'a pas souffert comme celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> face principale<br />
F SCCR«T\TM GOfflfflVflI€--<br />
Le sceau n'était pas seulement apposé aux lettres patentes,<br />
c'est-à-dire ouvertes, il y avait aussile sceau <strong>de</strong> secret pour<br />
les lettres closes (I).<br />
Le sccaii <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> que nousdécrivons ici, est appendu à<br />
une Charte datée du dimanche où l'on chante «Miseicordia<br />
Bomini », 28 avril 4308,- dans <strong>la</strong>quelle le maire, les échevins<br />
et les jurés <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> nomment lcùrs procureurs<br />
aux états généraux.<br />
- Le sceau lui-même date du xiir siècle, et il été probablement<br />
gravé lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> confirmation accordée -par Thibaut IV<br />
en <strong>1222</strong>. -<br />
On le voit, ce document est précieux, parce qu'il établit<br />
(-t) q Nous avons entendu (lue plusieurs lettres pend ans ont ésté auternps<br />
passé scellées <strong>de</strong> nostre secret, sens ce que elles aient esté voues ne examinées<br />
en <strong>la</strong> chancellerie. Nou avons b,'<strong>de</strong>nné et ordonons que dores en<br />
avant aucunes lettres patentes ne soient scellées pour quelconque cause que<br />
cesoit audit 8001 du secret, mais seulement lettres closes. » (ordosnànccs <strong>de</strong>s<br />
rois <strong>de</strong> Franco, année 4358. Glossaire français du moyen âge <strong>de</strong> Labordc,<br />
au mot signet.) -<br />
-
- -<br />
sous une forme visible le caractère indiscutable <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune<br />
<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>.<br />
Le sceau <strong>de</strong> Provins (J. 203, n° 77), appendu à une Charte<br />
du mois d'août 1268, dans <strong>la</strong>quelle le maire, les échevins et<br />
<strong>la</strong> u Commune » <strong>de</strong> Provins accor<strong>de</strong>nt à Thibaut V, roi <strong>de</strong><br />
Navarre et comte <strong>de</strong> Champagne, un subsi<strong>de</strong> pour <strong>la</strong> croisa<strong>de</strong>,<br />
est marqué encore <strong>de</strong> <strong>la</strong> livrée du maître il présente les<br />
<strong>de</strong>ux écus <strong>de</strong> Navarre et <strong>de</strong> Champagne surmontant une<br />
P<br />
orte <strong>de</strong> ville fermée, maçonnée et crénelée, accostée (le dis<br />
étoiles, cinq <strong>de</strong> chaque côté.<br />
Le sceau <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> porte d'un côté l'hôtel <strong>de</strong> ville, avec<br />
son beffroi et sa cloche, signe <strong>de</strong> son autonomie, et <strong>de</strong> l'autre<br />
le maire, aussi fier au milieu <strong>de</strong> ses échevins qu'un prince<br />
féodal parmi ses barons (1).<br />
(1) Le sceau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune d'Abbeville imite tout à fait le sceau du seigneur<br />
féodal ; il représente le maire seul et à cheval, portant <strong>la</strong> cotte <strong>de</strong><br />
mailles, le heaume, l'épée et le bouclier. Cf. At<strong>la</strong>s Lavisse et Parmentier, édit.<br />
c<strong>la</strong>ssique, figure 260.<br />
vu
Ix<br />
BIBLIOGBÀPI4[E<br />
1. Trésor <strong>de</strong>s Chartes. Archives nationales. Layette<br />
f. 206 n6 I (ho 299 aJbuté eh roùg Ma/øuscffl.<br />
C'St un(, tratisériptidh <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> HSiH Pr, cdiiit'e <strong>de</strong><br />
Clianipà-hé bt dè Briéi instituâht lit tdiiidutihé dé Md4d*.<br />
Tredis (Troyës) i 41791<br />
Le léxté Unit entier si trdiivé süf Id Febtô (l'Ùh iliêSb folib<br />
<strong>de</strong> parcIlémin j très grand. Écriiüùé dii Xill e sièclé<br />
La mention transcriptum indique dès le début le caractère<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce.<br />
Elle cohtieht tous les ImS dès arbitS; rndihs Is Èots<br />
Nota WilleSti.<br />
2. <strong>Bibliothèque</strong> nationale. Manuscrit, fonds <strong>la</strong>tin tr 5992.<br />
C'est le premier texte indiqué dans le Catalogue dés actes<br />
<strong>de</strong>s comtes <strong>de</strong> Champagne, dressé j)91' M. h'Atinois bit JfliUiN.<br />
VILLE n° 304. Il fait partie du cartu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> TIIÔtJ. Ce gros<br />
volume relié en v1oûrs rouge porte Mi verso <strong>de</strong> <strong>la</strong> couverture<br />
<strong>la</strong> mention suivante Citarli<strong>la</strong>rium Cwnpaniœ quod Thud'<br />
nwn appe<strong>la</strong>i Cangius, scriptum mcdio circiter Xlii stctilo.<br />
La Charte cotilinunale <strong>de</strong> Mbaux cbmmence à <strong>la</strong> page 260 et<br />
se termine au milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> page 262. Elle est pi'ébédée dé <strong>la</strong><br />
désignation suivante : -<br />
Communia Uc et ï tiWbioiis EôMiMihzie iflsit2k<br />
tacle et conce&se a lienrico flUo tiomitis fl cotiitisse; que<br />
O7flTWS cichehi feheri db etsdèm ètfirmftcv obserbari ci ctiaøz
- 56 -<br />
a Iteredibus suis sicut, in caria cxin<strong>de</strong> [acta <strong>de</strong>rnonstragur<br />
COfl lineri.<br />
C'est ce document du xill e siècle que cite toujours DU CANGE<br />
dans son Glossaire, lorsqu'il emprunte <strong>de</strong>s expressions à <strong>la</strong><br />
Charte <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> (voyez par exemple ail mot adrarnire) mais<br />
<strong>la</strong> pagination était différente au. temps où il consulta le Cartu<strong>la</strong>ire<br />
<strong>de</strong> TROU, car il indique le folio 299 au lieu du folio 260<br />
pour <strong>la</strong> Charte qui nous occupe. Ce texte ne donne pas les<br />
noms <strong>de</strong>s témoins.<br />
3. <strong>Bibliothèque</strong> nationale. Manuscrit, C11a4?2pagne, XIX.<br />
Dans cet important recueil, <strong>la</strong> Charte <strong>la</strong>tine <strong>de</strong> 4479 se<br />
trouve transcrite au folio 196 par, un copiste du xviii' siècle.<br />
Elle est suivie <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s privilèges accordés aux habitants<br />
<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> par les comtes <strong>de</strong> Champagne et <strong>de</strong> Brie en<br />
4222, « extraite <strong>de</strong> <strong>la</strong> pancarte générale <strong>de</strong>sdits comtés.<br />
4. <strong>Bibliothèque</strong> <strong>de</strong> Troyes. Manuscrit n° 22,p. 161-163.<br />
In-folio sur papier. Cartu<strong>la</strong>re coinituin Campanioe contincns<br />
privilegia , /eoda et TCS gestas a6 anno MCCX ad annum<br />
MCC XXX. (leriture du XVJr siècle.)<br />
Fonds <strong>de</strong> Boultier, coté A, 48. Ce manuscrit <strong>de</strong> 130 feuillets<br />
se termine par <strong>la</strong> note qui suit « Hic liber transcripius<br />
fuit ex Ms. bibliotitecce c<strong>la</strong>riss. viri Jocobi Augusti Tituani,<br />
numero Xliii, manu Joannis JJou/zien, senatoris divionensis.<br />
Ce Jean Bouhicr est le grand-père du prési<strong>de</strong>nt<br />
Bouhier.<br />
Reliure en velours noir. il est fait une simple mention <strong>de</strong><br />
ce cartu<strong>la</strong>ire dans le catalogue <strong>de</strong> <strong>la</strong> bibliothèque (le Tilou,<br />
t. II, p. 420.<br />
5. Archives nationales. Manuscrit. LCK,. 1066.<br />
Ancien K, 1454, mentionné par M. n'Annois or JUDAINVILLE<br />
dans le Catalogue <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> Thibaut IV, u° 1424.
- 57 -.<br />
Exten<strong>la</strong> corni<strong>la</strong>tus campanie et brie, 'écriture du *HV siècle,<br />
sur parchemin. Le texte <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte française <strong>de</strong> Thibaut IV<br />
se trouve aux pages 83 et suivantes. C'est avec ce texte, non<br />
consulté par RodilAnD et CAulto, que flous avons corrigé les<br />
erreurs dont leurs copies fourmillent.<br />
6. <strong>Bibliothèque</strong> particulière <strong>de</strong> Mc Chardon, notaire<br />
à <strong>Meaux</strong>.<br />
Antiquitez <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, transcrittes par C<strong>la</strong>u<strong>de</strong><br />
ROCHARD, maistre chirurgien audit <strong>Meaux</strong>. Sur les mémoires<br />
<strong>de</strong> JEAN L'ENFANT vivant procureur es sièges royaux audit lieu.<br />
Augmentée <strong>de</strong> plusieurs choses curieuses tirées (le différents<br />
mémoires. 1715. Ce manuscrit est le premiet travail <strong>de</strong>'<br />
RoduAna. La Charte française s'y trouve, à <strong>la</strong> page 97 (Litera<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> franchise <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>) et se termine à <strong>la</strong> page 401, au<br />
bas. Le texte en est très incorrect comme dans les copies<br />
suivantes:<br />
7. <strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>. Ms. 80.<br />
.,4ntiquilez <strong>de</strong> <strong>la</strong> vil<strong>la</strong> <strong>de</strong> liteaux, etc. Secon<strong>de</strong> rédaction <strong>de</strong><br />
RocuAnu, datée <strong>de</strong> 1724. La charte française s' y trouve aux<br />
pages 1Q et suivantes.<br />
8. <strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>. Ms. 82.<br />
Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> tirée <strong>de</strong>s mémoires <strong>de</strong> JEAN<br />
L'ENFANT, vivant procureur aux sièges royaux dudit <strong>Meaux</strong> et<br />
<strong>de</strong>s mémoires <strong>de</strong> PIERRE JANVIER, vivant curé <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroisse <strong>de</strong><br />
Saint-Thibault, augmentée <strong>de</strong> quantités <strong>de</strong> choses très<br />
curieuses par CLAUDE ROCUARD, lieutenant <strong>de</strong> M. le premier<br />
Chirugien (sic) du Boy en <strong>la</strong> ville, Bailliage et dépen<strong>de</strong>nce<br />
dudit <strong>Meaux</strong> et premier chirurgien du grand hôtel Dieu <strong>de</strong><br />
W ditte ville. Divisée en cinq parties. Première partie, 1735.<br />
Pages 366 à 374. Texte <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> 4222.<br />
-z
- 58 -<br />
9. Archives départementales <strong>de</strong> SeineetàMarne.<br />
Jo E. 1937. - (Carton)<br />
2 pièces, papier. 419-<strong>1222</strong>. <strong>Meaux</strong>. Copie (le <strong>la</strong> charte (le<br />
<strong>commune</strong> accordée à <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> par Henri le Libéral,<br />
etc. [Inventaire-sommaire dressé par Lemaire archiviste;<br />
et imprimé à Fontainebleau (1875). Tome III, supplément <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
série E, page 422;] 2 0 AA. 4. (Liasc.) 4 pièce, papieri Aèt6s<br />
constitutifs et politiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>commune</strong>. Franchisés accordées<br />
à <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>. Copie <strong>de</strong> <strong>la</strong> charte <strong>de</strong> <strong>commune</strong> donnée<br />
par Thibaut VI (sic.) (Inventàire-sommaire cité. 2 supplément<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> série E, p. 79. Tome 1V.)<br />
ib. Sussel. —Nouvel examen <strong>de</strong> l'usage général <strong>de</strong>s<br />
fiefs en Franco pendant le XI", le kW, lé xtè Ii<br />
et lé XI° sièclés.<br />
Impriméà Paris, C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Prudhomme et Ckau<strong>de</strong> kobustel,<br />
4727. Pages 483 et suivantes. (<strong>Bibliothèque</strong> nationale, L216.)<br />
Le texté <strong>la</strong>tin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte se trouve en note avec <strong>de</strong> nom-<br />
breuses fautes.<br />
11: dhanterea'u te Fèvie. titité dés É1fs; jw.,<br />
12. Toussaint-Duplessis. - Histoire <strong>de</strong> l'Église <strong>de</strong><br />
<strong>Meaux</strong>.<br />
Imprimée à Paris chez Gaudoin et Giffart, 4734. Tome II,<br />
pages65 et suivanLès.<br />
Te*ie fautif <strong>de</strong> <strong>la</strong> charte dé P<strong>1179</strong>.<br />
13j Carrô. - Histoire dé Mêaux;1 vol.; McdtM; 1i*05<br />
(Imprimerie dit Journal <strong>de</strong> Sème-et-Marne):<br />
Pièces justiûnativès. Pages 498 et 502. Trànsériptidri<br />
d'après Touss,tirT-Duï'LEssls pour là cliûte <strong>de</strong> <strong>1179</strong> et d'dprèi<br />
RdCIIARD pour M charte dé <strong>1222</strong>. Mauvais tette. Pàs (lé bris<br />
tique.
- 59.-<br />
14. Notre regretté prési<strong>de</strong>nt et ami M. BFJNOI5T, sénateur (le<br />
Seine-et-Marne et prési<strong>de</strong>nt du conseil général, a donné<br />
un certain nombre <strong>de</strong>s articles <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte communale (le<br />
<strong>Meaux</strong>, dans sa<br />
Notice sur Congis, page 7 ('Montdidier, 1887).<br />
15. Brequigny. - Table <strong>de</strong>s Diplômes, etc. Tome JIT,<br />
page 555. Mention <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>1179</strong>.<br />
16. Catalogue <strong>de</strong>s Actes <strong>de</strong>s comtes <strong>de</strong> Champagne,<br />
dressé par M. D'ARBOIS DE JUUAIrÇVILLE, dans son histoire.<br />
No 304 (Charte <strong>de</strong> Henri I").<br />
N° 1421 (Charte <strong>de</strong> Thibaut IV)<br />
SIGILLOGRAPHIE<br />
1. Archives nationales, .1. 415, no 127.<br />
Fragment <strong>de</strong> sceau rond, <strong>de</strong> 80 millimètres.<br />
Contre-sceau attaché à <strong>la</strong> même pièce (Charte (l'avril<br />
1308)..<br />
Nous avons décrit plus haut ces <strong>de</strong>ux sceaux, dont nous<br />
donnons aussi <strong>la</strong> reproduction.<br />
2. Inventaire <strong>de</strong>s Sceaux, pub? f4 par DOIJET D'ARCQ. Paris,<br />
hienri Pion, 1867. Première partie, Tome H, pape 338.<br />
2V' 5485.
Introduction<br />
TABLE DES MATIÈRES<br />
Pages<br />
Verrière <strong>de</strong> l'hôtel <strong>de</strong> ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>. 7<br />
Communes <strong>de</strong> Provins, <strong>de</strong> Coulommiers. 8<br />
Sens du mot Commune ........ o<br />
Origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie municipale à <strong>Meaux</strong> 10<br />
<strong>Meaux</strong>, cité <strong>de</strong> Meldi liberi ...... 10<br />
, Prépondérance <strong>de</strong>s &êques •1O<br />
Non persistance <strong>de</strong>s institutions romaines 10<br />
La Commune et l'évêque 11<br />
La Commune et <strong>la</strong> royauté ....... 43<br />
La Commune et les comtes <strong>de</strong> Champagne 13-44<br />
Constitution du texte <strong>de</strong>s Chartes ...... 15<br />
Charte <strong>de</strong> Houri let (4479) ....... 17<br />
Arbitres et témoins<br />
Charte <strong>de</strong> Thibaut 1V ( 1 222) ....... 33<br />
Enumération <strong>de</strong>s articles<br />
Le sceau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> . 51<br />
i..1JI.u61 apsi.0 ............... o;)<br />
Sigillographie ................ 59<br />
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