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Les chartes de la commune de Meaux, 1179-1222 - Bibliothèque ...

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LES CHARTES<br />

DE LA<br />

COMMUNE DE MEAUX<br />

<strong>1179</strong>-<strong>1222</strong><br />

TEXTES PUBLIÉS D'APRÈS LES DOCUMENTS<br />

JT COMMENTÉS PAR<br />

GEORGES GASSIES (DES BRuniEs)<br />

Vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société historique et littéraire as <strong>la</strong> Brie<br />

Professeur <strong>de</strong> rhétorique au Coltége <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong><br />

Directeur <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> l'hôtel <strong>de</strong> ville do <strong>Meaux</strong><br />

MEAUX<br />

Publication <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société historique et littéraire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Brie<br />

Inlpriinerie JIURTEL et BACHY<br />

Document<br />

II iii; 1111111111111 lIIIIllIll<br />

4000<br />

I'


1. Introduction.<br />

Il, La Commune <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>.<br />

M<br />

SOMMAIRE<br />

111. Constitution du texte (les Chartes.<br />

IV. Charte <strong>de</strong> Henri P r , comte <strong>de</strong> Champagne et (le Brie,<br />

constituant <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> (avril '<strong>1179</strong>).<br />

V. Arbitres et témoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> Commune octroyée<br />

aux Meldois en <strong>1179</strong>.<br />

VI. Charte <strong>de</strong> Thibaut 1V (mai <strong>1222</strong>), confirmant <strong>la</strong><br />

Charte accordée en <strong>1179</strong> par Henri Pt aux habitants<br />

<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>. -.<br />

VII. Enurnération <strong>de</strong>s articles contenus dans <strong>la</strong> Charte<br />

communale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>.<br />

VIII Le sceau <strong>de</strong> là Commune.<br />

IX. Bibliographie et sigillographie.<br />

X. Table <strong>de</strong>s matières.


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INTRODUCTION<br />

En entrant c<strong>la</strong>ns le vestibule <strong>de</strong> l'hôtel <strong>de</strong> ville inauguré à<br />

<strong>Meaux</strong> le 4 mars 1900, le visiteur est frappé par une remarquable<br />

verrière - située au milieu <strong>de</strong> l'escalier monumental.<br />

Elle représente <strong>la</strong> proelâmation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong><br />

en <strong>1179</strong>; elle a été composée par le peintre Fritel et exécutée<br />

par <strong>la</strong> Société artistique <strong>de</strong> peinture sur verre <strong>de</strong> Paris.<br />

Lorsque nous inspirâmes ce sujet à l'architecte et aux mo<strong>de</strong>rnes<br />

échevins <strong>de</strong> notre ville, nous pensions trouver à <strong>la</strong> bibliothèque<br />

municipale une étu<strong>de</strong> quelconque, si mo<strong>de</strong>ste fûtelle,<br />

consacrée à cet acte capital <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie politique <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>.<br />

Or, avec stupéfaction, nous dàmes constater que cc travail<br />

était à faire: <strong>Les</strong> textes cités par Toiissaint-Duplessis,<br />

Rochard, Carro, étaient incorrects; enfin, aucun commentaire<br />

ne les accompagnait.<br />

Nous avons donc bravement' consacré les rares moments<br />

<strong>de</strong> loisir que nous <strong>la</strong>issent nos <strong>de</strong>voirs professionnels, très<br />

absorbants, à compocr cet essai sur les origines <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie<br />

municipale à <strong>Meaux</strong>. Le principal et peut-être le seul mérite<br />

<strong>de</strong> notre mo<strong>de</strong>ste élu<strong>de</strong> sera d'avoir vulgarisé <strong>de</strong>s documents<br />

accessibles seulement aux érudits.<br />

• Loin <strong>de</strong> nous l'idée <strong>de</strong> déprécier 1s travaux que nous ont<br />

<strong>la</strong>issés les Janvier, les Toussaint-Duplessis, les Rochard etles<br />

Carro. Mais il est bien permis <strong>de</strong> profiter <strong>de</strong>s progrès <strong>de</strong><br />

l'érudition mo<strong>de</strong>rne et d'appliqueaux documents qu'ils ont<br />

consultés une métho<strong>de</strong> un peu plus scientifique. Nous ne<br />

proc<strong>la</strong>merons jamais d'une voix assez hautc<strong>la</strong> reconnaissance<br />

que nous <strong>de</strong>vons à ces patients annalistes, qui nous ont lé<br />

gué les matériaux dont nous pourrons un jour tirer <strong>la</strong> véritable<br />

histoire <strong>de</strong> notre pays. Mais p'our l'historien conscien-<br />

s


-8--<br />

cieux les documents doivent étre l'objet d'une élu<strong>de</strong> spéciale,<br />

(lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une gran<strong>de</strong> somme <strong>de</strong> lectures, une gran<strong>de</strong><br />

habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue spéciale <strong>de</strong>s textes, enfin un véritable<br />

commerce avec le temps auquel on veut consacrer un chapitre.<br />

Si donc nous nous permettons aujourd'hui <strong>de</strong> publier<br />

quelques pages sur les Chartes communales <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, c'est<br />

que nous éludions <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> longues années <strong>la</strong> civilisation du<br />

moyen âge eu général et l'histoire <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> en particulier.<br />

Aussi nous ne nous aventurons à corriger les textes donnés<br />

par Toussaint-Duplessis, iloeliard et Carre qu'avec <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> pouvoir détruire plusieurs erreurs. La gran<strong>de</strong> histoire<br />

est faite <strong>de</strong> <strong>la</strong> synthèse <strong>de</strong>s histoires locales, et en rétablissant<br />

<strong>de</strong>s vérités <strong>de</strong> détail, on travaille pour <strong>la</strong> gran<strong>de</strong><br />

'Vérité, pour <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> Histoire, <strong>de</strong> <strong>la</strong> France et <strong>de</strong>l'llumanité.<br />

On verra que <strong>la</strong> 'ie communale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> remonte offieiellement<br />

au xii 5 siècle, c'est-à-dire que <strong>Meaux</strong> est, je crois,<br />

<strong>la</strong> seule ville <strong>de</strong> Seine-et-Marne qui puisse invoquer une pareille<br />

noblesse municipale. Eu dépit <strong>de</strong> Bourquelot, historien<br />

<strong>de</strong> Provins, il n'est pas prouvé (comme le répète Carro) que<br />

Provins ait obtenu une véritable Charte <strong>de</strong> Cornmune(i); Coulommiers<br />

n'a obtenu cri 4231, qu'une <strong>commune</strong> sans corps<br />

municipal élu; Melun n'en a jamais eu ; Lagny lutin vainemenu<br />

tour en obtenir une, mais ne parvint pas à secouer te<br />

joug (le 5C5 abbés; quant à Fdntaiuebleau, ce n'était rien encore,<br />

à peine un ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> chasse, une source limpidé<br />

au milieu <strong>de</strong>s grands bois.<br />

(I) M. Luchaire dit « En Champagne, <strong>la</strong> capita le du comté, Provins , ne<br />

parait pas avoir joui d'une association politique ni rnênlc avoir eu une magistrature<br />

élective. (D'Arbois <strong>de</strong> Jubainville, Hist. <strong>de</strong>s comtes <strong>de</strong> cliampague,<br />

t. III, p. 22.) il n'est pas sûr non plus que Troyes ait eu une Commune.<br />

(I<strong>de</strong>m, 244,) Hist. <strong>de</strong>s Inst. ,nonarch. <strong>de</strong> <strong>la</strong> France sous les premiers Capétiens,<br />

p- 461, en note. On veina plus loin sur Provins l'argument que nous<br />

tirons du sceau <strong>de</strong> cette ville. Notre ami M. Maurice Lecomte, que l'on<br />

rencontre toujours en chemin quand ou s'occupe <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> Seine-et-<br />

Marne, a publié une étu<strong>de</strong> su'- <strong>la</strong> Charte communale <strong>de</strong> Provins. (Collection<br />

duNouvelustc,journal <strong>de</strong> Melun) Letextcsetrouvc aux Archives (K. K. 4066).


I!<br />

LA COMMUNE DE MEAUX<br />

Qu'est-ce qu'une Commuqe?<br />

Le terme <strong>de</strong> Commune, qui désigne aujourd'hui une circonscription<br />

civile administrée par un maire, assisté d'un<br />

conseil municipal, désignait au moyen âge une ville qui<br />

s'était affranchie du joug féodal, qui se gouvernait elle-même<br />

au moyen d'une magistrature élective, qui avait le droit <strong>de</strong><br />

faire <strong>de</strong>s statuts en matière civile, commerciale et judiciaire,<br />

qui avait sa police et ses revenus.<br />

« La Commune a sur tous ses membres le droit (le haute,<br />

moyenne et basse justice; elle a sou pilori, sa potence, son<br />

bourreau. Elle a le droit <strong>de</strong> paix et <strong>de</strong> guerre, comme un<br />

baron souverain; elle a sa milice, dont font partie tous les<br />

citoyens en âge (le porter les armes. , elle n son enceinte fortifiée<br />

pour <strong>la</strong> défendre contre l'ennemi du <strong>de</strong>hors, son Hôtel<br />

<strong>de</strong> ville, qui bientôt rivalisera <strong>de</strong> magnificence avec sa cathédrale,<br />

sa tour du beffroi, du haut <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle le guetteur surveille<br />

ce (lui SC passe dans <strong>la</strong> campagne. Elle a sa cloche<br />

communale, qui sonne pour convoquer les municipaux au<br />

conseil, ou pour annoncer l'heure du couvre-feu, ou pour<br />

appeler aux armes les citoyens. Elle a son trésor, alimenté par<br />

les contributions <strong>de</strong>s habitants et par les amen<strong>de</strong>s <strong>de</strong> sa justice;<br />

son sceau, qui représente parfois le maire en costume <strong>de</strong><br />

chevalier (1) ; ses armoiries, signe <strong>de</strong> sa haute seigneurie (2). e<br />

L'origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie municipale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> est antérieure au<br />

xir siècle et date <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus haute antiquité. En effet, rsleaux,<br />

(1) c'est précisément le cas pour <strong>Meaux</strong>. Vo yez plus loin le sceau.<br />

(2) I<strong>la</strong>rnhaud, Hist. ac <strong>la</strong> civilisation. -


- 10 -<br />

ville romaine, c'est-à-dire <strong>la</strong> cité <strong>de</strong>s MeUH, figure parmi les<br />

Villes libres qu'énumère Pli ne, l'Ancien (1).<br />

On sait que les cités libres jouissaient au début <strong>de</strong> 1'Empireiomain<br />

<strong>de</strong> privilèges politiques et d'immuni lés financières.<br />

Mais le régime municipal romain (2) parait avoir disparu<br />

sous l'action oppressivedti fisc et <strong>de</strong><strong>la</strong> centralisation exagérée,<br />

avant même que les Barbares fussent venus tout bouleverser.<br />

Dans <strong>la</strong> 'plupart <strong>de</strong>s vieilles cités romaines, un personnage<br />

prit <strong>la</strong> prépondérance, ce fut l'évêque (3). 11 <strong>de</strong>vint le seineiir<br />

frappant monnaie et exerçant <strong>la</strong> justice. M. Guizot<br />

admet que l'influence romaine a pu se maintenir o au sein<br />

(les ténèbres et <strong>de</strong> l'anarchie universelles n dit dans<br />

les villes du Midi. Quoi r qù'il en soit, <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> Dubos et.<br />

<strong>de</strong> I<strong>la</strong>ynouard, qui admettait <strong>la</strong> transmission ininterrompue<br />

<strong>de</strong>s traditions municipales romaines, est aujourd'hui<br />

prés abandonnée. -<br />

Al. Wa.utcrs, c<strong>la</strong>ns soit sur les Libertés communales<br />

(L 1, p• 19), s'est efforcé (le rendre à l'éléuuen t romain nue<br />

part dans les principes du droit municipal et <strong>la</strong> constitution<br />

(les biens communaux, mais il a nettement établi les différences<br />

qui existent entre <strong>la</strong> cité du moyen âge et <strong>la</strong>cité romaine.<br />

u Rien, dit M. Lucliaire dans les textes historiques et<br />

diplomatiques re<strong>la</strong>tifs à nos gran<strong>de</strong>s Communes <strong>de</strong> Picardie,<br />

d'Ile-<strong>de</strong>-France et (le Champagne, ne permet d'affirmer (qu'il<br />

s'agisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> constitution communale ou <strong>de</strong> l'organisation du<br />

gouvernement urbain) <strong>la</strong> persistance <strong>de</strong>s institutions romaines.<br />

o<br />

Ce n'est pas non plus dans les associations diocésaines et<br />

paroissiales <strong>de</strong> <strong>la</strong> Paix <strong>de</strong> Dieu cjix'oa doit chercher l'origine<br />

(I) C. Plinii Secundi historia' naturaiis 11h. IV, cap. Xxx,i (18).<br />

(2) Voyez, pour avoirune idée du régime <strong>de</strong>s cités gallo-roinaines,rexccllent<br />

ouvrage <strong>de</strong> vulgarisation <strong>de</strong> M. Camille Jullian GaU<strong>la</strong> (Hachette, édit.).<br />

En outre, voyez aussi l'essai <strong>de</strong> Guizot Du Régime imrnicipaZ (?ans<br />

l'Empire romain au v siècle <strong>de</strong> l'ère chrétienne. - -<br />

(3) Lavisse et Rambauci. Histoire générale, t. il, p. 4i2. -


- 4! -<br />

<strong>de</strong>s Communes. Il lie faut L)5 Sc tromper sur <strong>la</strong> ressemb<strong>la</strong>nce<br />

<strong>de</strong>s mots <strong>la</strong>tins employés dans les textes. En réalité, les<br />

Communes, loin d'être une institution d'ordre ecclésiastique,<br />

ont trouvé toujours une, vive opposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> l'Église,<br />

et si elles se sont-formées dans les villes comihe Meau, où<br />

l'autorité ecclésiastique était puissante, c'est qu'elles ont été<br />

précisément dirigées en partie contre le pouvoir épiscopal ou<br />

abbatial.<br />

Par exemple, à <strong>Meaux</strong>, le conne <strong>de</strong> Champagne avait souvent<br />

maille à partir avec l'évêque. Il avait même subi cii 1165<br />

une humiliation extrême, lorsqu'il avait dû s'engager par<br />

une Charte à ne plus falsifier <strong>la</strong> monnaie <strong>de</strong>s évêques <strong>de</strong><br />

<strong>Meaux</strong>, après avoir déploré son erreur et juré sur les saintes<br />

reliques qu'on ne l'y prendrait plus. ileconnattre les libertés<br />

<strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, leur abandonner une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong><br />

ses droits <strong>de</strong> justice, c'était donc faire pièce à l'évêque. Le<br />

pré<strong>la</strong>t <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, craignant sans doute <strong>de</strong> s'attirer le mécontentement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune, n'osa pas protester (il<br />

li se souvenait peut-être (le l'histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong><br />

Laon et du sort <strong>de</strong> l'évêque Gaudri, massacré par le peuple.<br />

Mais un bon ami par<strong>la</strong> sais doute pour lui, et <strong>la</strong> Commune<br />

tic <strong>Meaux</strong> provoqua les foudres du saint-siège, sans que<br />

l'évêque <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville pût. être mis en cause par ses diocésains.<br />

Ce fut l'évêque <strong>de</strong> Chartres, Jean <strong>de</strong> Salisbury r qui, au nom<br />

(lu souverain pontife (1), frappa d'excommunication Henri Pr<br />

pour avoir octroyé <strong>la</strong> Commune tic <strong>Meaux</strong>. Il est probable que<br />

les Meldois acceptèrent mal cette mesure, car l'évêque <strong>de</strong>.<br />

Mcaùx, Simon, n'osa pas l'appliquer. Il <strong>la</strong>issa traîner l'affaire<br />

et l'excommunication fut oubliée.<br />

Mais si <strong>la</strong> Commune a été jusqu'à un certain point anti-<br />

(1) Ce pontife était vraisemb<strong>la</strong>blement Alexandre III (mort en 4181), le<br />

même qui déc<strong>la</strong>rait autroisième concile <strong>de</strong> Latran que tous les chrétiens<br />

<strong>de</strong>vaient cire exempts dc servitu<strong>de</strong>. (CL d'Arbois tic Jubainville. Histoire<br />

<strong>de</strong>s comtes <strong>de</strong> Champagne, L. 111, P. 22.)


- 42 -<br />

ecclésiastique, il n'en est pas moins vrai cependant que le<br />

clergé n exercé une influence involontaire sur le mouvemént<br />

communal. En effet u lés villes épiscopales ont eu d'autant<br />

moins <strong>de</strong> peine h s'ériger en Communes, c'est-à-dire en<br />

républiques politiquement et judiciairement indépendantes,<br />

qu'elles jouissaient <strong>de</strong>puis longtemps <strong>de</strong>s privilèges <strong>de</strong> tous<br />

genres accordés par l'autorité civile aux propriétés ccclii.<br />

siastiques n (1).<br />

Aussi le clergé accueillit-il avec consternation <strong>la</strong> révolution<br />

communale.<br />

u Commune nom nouveau, nom détestable! o s'écricl'ahbé<br />

Guibert <strong>de</strong> Nagent, et tous les chroniqueurs d'Église sont <strong>de</strong><br />

son avis.<br />

Ives <strong>de</strong> Chartres, un pré<strong>la</strong>t éminent, va plus loin ; il démontre<br />

aux chanoines <strong>de</strong> Beauvais en 1099 que le serment<br />

prêté par eux aux récentes coutumes <strong>de</strong> <strong>la</strong> cité n'est pas<br />

va<strong>la</strong>ble et qu'ils peuvent par conséquent le violer sans scrupule<br />

De tels pactes n'engagent personne et sdnt nuls,<br />

parce qu'ils sont contraires aux lois canoniques et aux décisions<br />

<strong>de</strong>s saints Pères. »<br />

Dune façon plus familière, mais non moins énergique,<br />

l'évêque Étienne <strong>de</strong> Tournai exprime son aversion pour les<br />

Communes « Il y a en ce inon<strong>de</strong> quatre troupes criar<strong>de</strong>s<br />

auxquelles on n'impose pas facilement silence c'est une<br />

Commune <strong>de</strong> manants qui veulent faire les seigneurs, un<br />

groupe <strong>de</strong> femmes qui se disputent, un troupeau <strong>de</strong> pores<br />

qui grognent et un chapitre <strong>de</strong> chanoines qui ne s'enten<strong>de</strong>nt<br />

pas (2)<br />

Après avoir vainement essa yé d'arrêter l'émancipation<br />

communale, certains évêques, si l'on en croit Viollet-le-Duc,<br />

(I) cc. Lueltaire. mn. ,nonarch. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Franco sans les premiers Capétiens,<br />

t. H, p. 11;3.<br />

121 Lavisse et Rambaud. 11m. générale, t. li, p. 428, article rie<br />

M. Gin'.


- 13 -<br />

auraient essayé <strong>de</strong> tourner <strong>la</strong> révolution à leur profil, en<br />

faisant bon accueil aux idées nouvelles. Dans plusieurs<br />

villes, ils offrirent <strong>la</strong> nef <strong>de</strong> leurs cathédrales aux bourgeois<br />

qui n'avaient pas <strong>de</strong> salles <strong>de</strong>-réunion assez vastes, et<br />

les <strong>de</strong>niers <strong>de</strong>s villes vinrent contribuer à l'édification <strong>de</strong>s<br />

basiliques commencées (1). Ils prélendirentniéme assimiler les<br />

délits à <strong>de</strong>s péchés pour les faire rentrer sous leur eompétcnce.<br />

Louis IX, en créant les baillis royaux, s'efforça (le ramener<br />

les juridictions sous son autorité, au détriment <strong>de</strong> celle<br />

<strong>de</strong>s seigneurs, <strong>de</strong>s évêques et <strong>de</strong>s abbés. Mais <strong>Meaux</strong> appartenait,<br />

qu'on s'en souvienne, aux comtes <strong>de</strong> Champagne, et<br />

n'eut <strong>de</strong> bailli royal qu'au einrneneement du xiv' siècle. Le<br />

premier bailli fut Erard Dallemand, en 1318. De bonne heure<br />

les Communiers <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> affirmèrent leur indépendance en<br />

se réunissant dans <strong>la</strong> halle, qui était surmontée d'un beffroi<br />

où pendait ta cloche communale (2).<br />

Si le clergé se montra en principe hostile au mouvement<br />

communal, <strong>la</strong> royauté, à part certains cas où elle intervint en<br />

faveur <strong>de</strong>s évêques (3), se rangea le plus souvent du côté <strong>de</strong>s<br />

bourgeois et kur accorda (les franchises atténuées.<br />

Mais <strong>la</strong> Commune n'a pas été reconnue à <strong>Meaux</strong> comme en<br />

tant d'autres villes par ],a <strong>Les</strong> bourgeois <strong>de</strong> Beauvais<br />

<strong>de</strong>vaient <strong>la</strong> confirmation <strong>de</strong> leurs franchises à Louis VII et à<br />

Philippe Auguste, ceux' <strong>de</strong> Soissons, à Louis le Gros, qui<br />

semble leur avoir accordé leur Charte vers 1115 (4), et à Philippe<br />

Auguste, qui . l'a confirmée en 1481. <strong>Meaux</strong> n'était pas<br />

(I) CC Viollet-le-Duc. De l'Architecture dans ses rapports avec tiRsfoire.<br />

Revue <strong>de</strong>s cours. 4' année; p. 283, et notre ouvrage sur l'Archéologie<br />

ditmoyen âge. <strong>Meaux</strong>, 1890, p. 10.<br />

(2) Cotte halle est figurée sur le coutresceau que nous donnons plus loin.<br />

Elle était située entre les rues Tronehou et Saint-Maur actuelles.<br />

(3) Cf. lettre do Philippe Auguste, datée <strong>de</strong> Melun, 1210, ordonnant à <strong>la</strong><br />

Commune <strong>de</strong> Beauvais <strong>de</strong> respecter l'autorité <strong>de</strong> l'év6que. (Louvet, Hist. du<br />

Beauvais, t. il, p. :lit.) Elle est reproduite par B. ZQlJer et Luehaire, p. 70,<br />

do Philippe Auguste et Louis VIII. (L'Histoire <strong>de</strong> France racontée par tes<br />

comternpora.ins. Hachette 1881.)<br />

(h) Cf. histoire <strong>de</strong> Soissons, par C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Dormay, t. il, I. V, chap. XXVI,<br />

vers <strong>la</strong> lin.


- 14 —<br />

située d'ailleurs dans le domaine du roi (le France. Le<br />

seul seigneur qui pouvait accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s libertés aux Meldois,<br />

C'était le comte <strong>de</strong> Champagne. Mais pour avoir été obligé <strong>de</strong><br />

reconnaître les libertés <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> par une Charte communale,<br />

il fal<strong>la</strong>it que ces libertés fussent déjà consenties et même<br />

passées dans l'usage. La Charte ne dut être (lue <strong>la</strong> consécration<br />

<strong>de</strong> faits établis, mais sujets à controverse et à procès,<br />

comme il arrive quand il s'agit d'appliquer <strong>de</strong>s amen<strong>de</strong>s. La<br />

ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> était le point extrême <strong>de</strong> <strong>la</strong> domination du<br />

comte, Troyes et Provins étaient re<strong>la</strong>tivement loin d'elle, et<br />

les séjours du comte n'étaient pas suffisants pour y maintenir<br />

le régime féodal aussi étroitement qu'à Troyes et à Provins.<br />

<strong>Les</strong> corporations <strong>de</strong> métiers durent pouvoir s'y constituer<br />

fortement. Là, comme à Paris, comme à Orléans, les<br />

bouchers semblentavoir exercé une assez puissante influence.<br />

En outre le commerce du marché <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> avait suffi à const]<br />

tuer à l'endroit où il se tenait une véritable ville, distincte<br />

tIc ],a ptoprement dite. A i<strong>Meaux</strong> donc, <strong>la</strong> Commune fut<br />

obtenue du comte <strong>de</strong> Champagne, en <strong>de</strong>hors (le toute ingérence<br />

cléricale et royàle, et vraisemb<strong>la</strong>blement grâce à <strong>la</strong><br />

force (les corps <strong>de</strong> métiers existant à <strong>la</strong> lin du xur siècle. II<br />

n'est question, dans <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>1179</strong>, ni <strong>de</strong> l'évêque, ni du<br />

roi, et lorsque les Meldois confirmation obtienneit <strong>la</strong> <strong>de</strong> leurs<br />

franchises, c'est <strong>de</strong> leur comte Thibaut III oit <strong>de</strong> leur<br />

comtesse B<strong>la</strong>nche <strong>de</strong> Navarre en 1203, <strong>de</strong> leurs comtes Thibaut<br />

1V en <strong>1222</strong>, Thibaut V ei128 et 1268, Henri III en 1274.<br />

La royauté n'interviendraqu'après <strong>la</strong> réunion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Champagne<br />

à <strong>la</strong> Couronne; mais alors <strong>la</strong> reine Jeanne <strong>de</strong> Navarre,<br />

femme <strong>de</strong> Philippe le Bel, est une comtesse <strong>de</strong> Champagne,<br />

et Philippe lui-même agit encore à cette époque<br />

comme roi <strong>de</strong> Navarre et comté <strong>de</strong> Champagne (1).<br />

(:1) 011 trouvera l'histoire détaillée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> dans l'ouvrage<br />

que nous préparons <strong>de</strong>puis plusieurs années.: Histoire <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> et<br />

<strong>de</strong> ses institutions communales. Ici, nous n'avons voulu que Publier <strong>de</strong>s<br />

textes,


li'<br />

CONSTITUTION DU TEXTE DES CHARTES<br />

Nous avons établi le texte <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> 4179 d'après<br />

le cartu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> Thon, au département. (les manuscrits (le <strong>la</strong><br />

<strong>Bibliothèque</strong> nationale (<strong>la</strong>tin 5992), et d'après <strong>la</strong> pièce dit -<br />

xni° siècle conservée au Trésor <strong>de</strong>s Chartes (Archives nationales,<br />

<strong>la</strong>yette J, 206, n° 1). Nous l'avons comparé aux textes<br />

anciens fournis par <strong>de</strong>s documents authentiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> môme<br />

époque, et notamment nous avons recherché et lu les Chartes<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux Communes (Hies <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, Fismes et Ecucil.<br />

Pour <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> Thibaut IV, datant (le <strong>1222</strong>, nous avons<br />

constaté une telle abondance <strong>de</strong> fautes dans les copies <strong>de</strong><br />

Rocliard, historien <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, et <strong>de</strong> Carro, que nous avons<br />

- voulu nous appuyer sur un texte authentique. Nous l'avons<br />

trouvé dans l'Exienta Comitatus Cwnpanic et Bric, aux<br />

Archives nationales. Ce texte date du xiii t siècle et doit<br />

faire autorité. Quelques notes et commentaires en rendront<br />

<strong>la</strong> lecture facile à tout le mon<strong>de</strong>.<br />

Désireux <strong>de</strong> conserver autant que possible l'aspect <strong>de</strong>s<br />

documents, nous n'avons ni séparé ni numéroté les différents<br />

articles <strong>de</strong> <strong>la</strong> constitution, mais nous joignons aux <strong>de</strong>ux<br />

textes anciens l'énumération complète <strong>de</strong> ces articles résuinés<br />

en français mo<strong>de</strong>rne.<br />

Nous publions ensuite pour <strong>la</strong> première fois les sceaux <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Commune <strong>de</strong>Meanx, grâce à <strong>la</strong> comp<strong>la</strong>isance <strong>de</strong> MM. Ulysse<br />

Robert et Servois, (lui nous ont procuré les mou<strong>la</strong>ges en<br />

soufre (le ces sceaUx, coulés d'après les originaux conservés<br />

aux Archives nationales.<br />

-4


Iv<br />

CHARTE DE HENRI I"<br />

COMTE DE CHAMPAGNE ET .0E BRIE<br />

CONSTITUANT LA COMMUNE DE MLAUX<br />

(AvRIL 1479)<br />

Ego Henrieus, Trecensium Cornes Pa<strong>la</strong>tinus,<br />

liotiim faeio presentibus et futuris, quod homi-<br />

nihus <strong>de</strong> Meiclis Commiiniani sub hfls piinctis<br />

Le mot Coin-<br />

) mttniamst c<br />

habere coneessi. 1 !'1moJuravcrunLonnes se miclu, passd dans le<br />

ms. <strong>de</strong> flrnu.<br />

et Marie uxori mec Comitisse, CL Henrieo fluo<br />

meo, et successoribus mois in perpetuum fi<strong>de</strong>litatern<br />

servat.iiios. Juraverunt eliain se ad iflvicem Le mot tnihi<br />

aherum alleri bona fi<strong>de</strong> pro posse suo zwxiliurn<br />

col<strong>la</strong>turos. Surit autem lice institutjoncs Communie<br />

ipsius. Si q u i<strong>de</strong>m homi nes <strong>de</strong> Communia<br />

uxores eujuseunque pocstatis voluerinL, ducent, auceni omis<br />

liccntia Lamein a Dominis requisita. Quod si Uji<strong>de</strong>m.<br />

Dominus suus mdc a1iqueu irnp<strong>la</strong>eit.averit., per<br />

quinque tantum solidos ernendabit ci. Capitales tanitcns ouais<br />

hommes censum capit1em <strong>de</strong>hitum Dominis suis<br />

persolvent. Queni si die qua <strong>de</strong>huerint non red<strong>de</strong>nt,<br />

per quinque sol iclos emendabunt Si pus alieui <strong>de</strong><br />

Communia injuriam il<strong>la</strong>tam tud 'consi<strong>de</strong>ratjonem<br />

<strong>de</strong> Communia<br />

Seahinorum emendare noluerit, Communia ja<strong>de</strong> ad omisibi<strong>de</strong>m.<br />

ilium et M receptores ejus se vertet. lia tamen<br />

si receptatori malefactoris prius ostensuin sit., et<br />

ipse emendari non fecerit. Si quis alieui Meldis ad<br />

mercatum venienti infra lengam ejus<strong>de</strong>ni i'il le forifecerit,<br />

audito mdc e<strong>la</strong>more, Communia mdc ci


-48 -<br />

auxilium confiera, quousquesihi ethoniini condigne<br />

satisfaetuni sit, nisi <strong>de</strong> hostilms Communie fuerit.<br />

Sciendum vero quod in foroMeldis justicia mercatorum<br />

cixtraneorum, sinit solei l mea erit. Nemo,<br />

preter mc, hominem qui alieui <strong>de</strong> Communia forisfeeerit,<br />

poterit apud Meldis c.ondueere nisi per<br />

Le iet<strong>de</strong> du us. Majorent Si homo dxtraneus cibos venales ad<strong>de</strong><br />

11 lie pet , duxerit Meldis, et discordia interim inter Commu-<br />

(ultorem, CC<br />

qui est une niam et Doinuin ni ejus emerserit, quin<strong>de</strong>cim<br />

<strong>la</strong>ute du set'bc,<br />

cellule le dies inducias hahehit ven<strong>de</strong>ndi cibos adiatos, et<br />

(in transferendi nummos, et alias res suas pretercihos<br />

111^1 11W luet le<br />

in securitatem, nisi ipse fôrisfactum feccrit, vel<br />

cum illiis fuerit qui forisfeeerint. Nepib qui Coinmuniam<br />

juraverit, eredi<strong>de</strong>ri t,vel accozuniodaverit<br />

quam au iieu aliquid hostibus Communie, quamdiu discordia<br />

fuerit. Quod si quis fecisse comlwohatus fuerit,<br />

justicia (le CO fieL secundum consi<strong>de</strong>rationem scahinorum.<br />

Si Com munia aliquando contra hostes<br />

suos exierit, nemo <strong>de</strong> Communia eum hostibiis<br />

ejus loquetur, nisi liceMia illorum qui cuslodicri<br />

ut Coin mu ni am ad une stotuti h 0m fl es j uraverunt<br />

quod neminem propter amorem vel cognationem<br />

<strong>de</strong>portaverint, neminem propter mi in iciciaiti<br />

leserint, sed rectum juclicium per ollinia fecerint<br />

secundum suam estimatimiem. Omnes alii juraverunt<br />

quod i<strong>de</strong>m judicium quod predicti statuti<br />

super eos fecerint, et patientur, et conee<strong>de</strong>nt. Si<br />

quis <strong>de</strong> Communia aiquid forisfecerit, et per jura-<br />

[os emendare noluerit, liom j iies Communie esja<strong>de</strong><br />

faeient justiciam. Si-quis vero ad soium pro<br />

congregauda Communia 'factura non venerit, duo<strong>de</strong>cim<br />

<strong>de</strong>narios emendabit. Si quis <strong>de</strong> Communia<br />

aliquid insipienter agens preceptorûm Communie<br />

g :,'iz transgressor exstiterit, Major eum bantiire poterit,


- 10 -<br />

quamdiu sibi et jurtt.is justum esse vi<strong>de</strong>bitur. Si<br />

(luis hominem <strong>de</strong> Communia c<strong>la</strong>maverit, et homo<br />

111e duos hommes legitimos, sive unum <strong>de</strong> juratis<br />

habeat, quod per Dominum suum, \rel per antecessores<br />

ejus in Communia se posuerit, in Communia<br />

etiain hoiente Domino remanehit. Item si<br />

(luis aliquem hominem <strong>de</strong> Communia c<strong>la</strong>maverit,<br />

et homo eum Dominum suum esse cognoseat,<br />

quin<strong>de</strong>cim diebus inducias habebit, ut se et sua<br />

transferat in securitatem, et si vôluerit <strong>la</strong> vil<strong>la</strong><br />

remanere poterit salvo jure Domini sui.<br />

Sciendum est etiam quod nuilus, preter Majorom,<br />

hominem <strong>de</strong> Communia 0a1)ere poteriL -<br />

Si (luis vero sacranientuni alieui fcere <strong>de</strong>huerit,<br />

et ante arrannationeni sadramenti se in nego- Je préfierai<br />

Ûdrarnjjjocium<br />

suum iturum dixerit, propter illud <strong>la</strong>ciendum<br />

<strong>de</strong> itinere suo non remanehit, nec i<strong>de</strong>o inei<strong>de</strong>t;<br />

sed postquam redieri t, convenienter submoni tus<br />

saeramentum faciet. Et si Communia pro auxilio<br />

meo, vol expeditione,velquacumque <strong>de</strong> causa col-<br />

]eetani aliquam vel misam fecerit, tic aliqua re ad Charte <strong>de</strong> Fisfeoduni<br />

pertinente nichil in ea ponetur. St.atutum<br />

est etiam quod nullus <strong>de</strong> enstel<strong>la</strong>nis eirea Mc!dis<br />

commorantibus nisi per me in Communia se ponet.<br />

De justieia vero et forisfaetis nids statutum<br />

est <strong>de</strong> forte, murtro 1 raptu, et incendio erit in.<br />

arbitrio et dispositione mea. Et qui bec forisfaeta<br />

fecerint, preposit-o mec tra<strong>de</strong>ntur, si Major mdc<br />

posse h ahuerit, nec <strong>de</strong> cetero in Communia rceipietur,<br />

nisi assensu juratorum. Infractio vero urbis<br />

emendabitur sexaginta solidos. De vadiis duelli<br />

ita stalutum est. Si <strong>de</strong> duello compositio sine ie[u<br />

facta fuerit, quinque soudas emendahitur si post<br />

ictuin eoinpositio fada fucrit, uterque dahit tri-


- 20 —<br />

ginta solidos si duellum vietum fueriL., vietus<br />

sexaginta solidos persolvet. Si. quis in vinea, vol<br />

in agro, N rel in prato, vol in aEquo lwjusmodi<br />

(Ioeo), in just.ieia mea ad dampnurn alterius <strong>de</strong>prehensus<br />

fuerit, et possessor mdc c.<strong>la</strong>morem fecerit,<br />

possesni dampnum suutn restituetur, et just.icia<br />

mdc habehit septm soli<strong>de</strong>s et dimidium, et si <strong>de</strong><br />

nocte c.aptus fuerit, sexaginta solidds emendabitur.<br />

Si quis in ehemino in alium violenter manus injecent<br />

et c<strong>la</strong>mor io<strong>de</strong> processerit, et <strong>de</strong> hoc convie-<br />

tus fuerit, ininaciuram ehemini forisfactor septem<br />

l to iictu,I i On ap.<br />

/britactum solidos emendabit. Forisfactuni <strong>de</strong> falsa mensura<br />

Ins lems. <strong>de</strong><br />

Ilion. septem solidos et dimidium eniendabil. Et si die<br />

e In endu&ilvr -<br />

ibi<strong>de</strong>m. uoininata non reddi<strong>de</strong>nt, quinque solidos <strong>de</strong> lege<br />

persolvetinsuper, et jurahitquod <strong>de</strong> consciencia sua<br />

falsam mensunam non habuenit. Si autemhoc jurare<br />

noluenii, in voluntate et dispositione mea <strong>de</strong> illo<br />

ejiL Qui sanguinem violenter fecerit, quin<strong>de</strong>.cim<br />

solidos rcd<strong>de</strong>t pro forisfacto. ABa vero a predielis<br />

fonisfaeta singuwn quincuo solidos Cfl)dndahit.<br />

qUItnt ibi<strong>de</strong>m. Sciendum preterea quod Communia ubieunque et<br />

in terra mea mandavero lier li lieras meas, p10<br />

ci ibi<strong>de</strong>m.<br />

negocio meo veniet sed poquam ad boum<br />

quem eis prefixero pervenerint, lion proce<strong>de</strong>nt ad<br />

M negoeiln)t negociurti meutii quousque aul me ipsum presen-<br />

IRCUIfl 01111,<br />

ibi<strong>de</strong>m.<br />

Lem, aut Senescalluin, aut Buticu<strong>la</strong>num, autConstabu<strong>la</strong>nium,<br />

aut Marescailum meum vi<strong>de</strong>nint, qui<br />

cos in ipsuin negocium perdueat. Si vero ah aH-<br />

«b adiquo mie quo <strong>de</strong> Communia requisiluin fuerit theloneum,<br />

secon<strong>de</strong> fors<br />

et requisiior dieni quo ilind & un<strong>de</strong> habere <strong>de</strong>beat<br />

mininic nominaverit, io<strong>de</strong> lUi non tespon<strong>de</strong>drDm<br />

nomina- hitun, et si diem nominaverit, et ille dictuni ejus<br />

,,erit ibi<strong>de</strong>m.<br />

-il,<br />

tus. <strong>de</strong> Thon soht sua man u inhrmare<br />

voluci il, quinque sohdos<br />

<strong>de</strong><br />

eniendabiL Honiines <strong>de</strong>-Me!dis michi <strong>de</strong> pane et


- -<br />

vino, et cainibus, et alus victualibus, (lie qua<br />

Meldis venero, et in craslina si tantum iN fuero,<br />

creditioneai facient et si infra quin<strong>de</strong>cim dies<br />

eredita non reddiclero, nichul amplius miehi cire-<br />

(lent, quousque credi<strong>la</strong> ois perso<strong>la</strong>ntur.<br />

In hac. lihertate hujus Communie apposuï Charmentre,<br />

et Trie le hardou, salvo jure Doinini Si- Tr'i /obardu,<br />

es le uns.<br />

mauls, et Chamberi, et Congy, et Nanloil et <strong>de</strong>s Arthivc,,<br />

curul es alias Itoniines <strong>de</strong> potesta te Meldis, in qui- ''°Y<br />

bus talliam et justieiarn habui. Si ego <strong>de</strong> aliquo<br />

<strong>de</strong> Communia vol <strong>de</strong> ipsa Iota Communia, ciamorem<br />

fecero, Major michi judo rectitudincin faciel<br />

si valuera. Infra ambitum civitatis <strong>de</strong> homine<br />

Communie nullus morluam manuni liahehit.<br />

hommes Communie <strong>de</strong> personis suis cani hahehuot<br />

libertatem quam hahebant antequam Conimunia<br />

fiera. Scriplorem dahit Cancel<strong>la</strong>rius Corimunie,<br />

qui si ydoneus non vi<strong>de</strong>hitur Majori et Seahinis,<br />

ail consilium eorum ponet alium. Scriptor<br />

autem faciet li<strong>de</strong>li<strong>la</strong>tcrn Caucci<strong>la</strong>rio et Communie.<br />

Si auteni (lissentio aliqua post modu<strong>la</strong>i emerserit,<br />

vi<strong>de</strong>licet <strong>de</strong> judicio, sive <strong>de</strong> clique quod non sit<br />

in bac caria prenotatum, secundum cognitionem<br />

et testimoinuni juratorum Communie nie Suessianensis<br />

emendabi Lui', nec proin<strong>de</strong> in me forisfecisso -<br />

reputabilur. Usuarium quoque quod hommes <strong>de</strong><br />

Mollis in foresta dc fviaant antea itabucrunt, scilicet<br />

nemiis mortuwn ad comburendum, et scai'estellos<br />

ad vineas, hominibus <strong>de</strong> Communia conco<strong>de</strong>.<br />

Et si coniroversia mdc orta fuerit, lestimonio<br />

et j uraincnto (lu inclue hammam <strong>de</strong> Meld is, et<br />

quatuor hoinmn uni dc Colombai'io termmnabitur<br />

quorum nomina sunt bec<br />

Bartholoineus <strong>de</strong> Poenci,<br />

1<br />

N.


- -<br />

Bartiiolomeus (le porta S. Melon,<br />

Johannes prepositus, et major <strong>de</strong> Chamberi,<br />

VelDominus Rwieus si jurarevoluerit, Manasses<br />

<strong>de</strong> Colombis.<br />

Ajud Colombariuni sunt isti<br />

Johannes <strong>de</strong> Pont-Meure, J3artliolomcus (le<br />

Bava, Rohertus <strong>de</strong> Franchevil<strong>la</strong> et Robertus Canmetus.<br />

Sciendum vero quod pro permissioné Coin-<br />

Comn%ufiio munie red<strong>de</strong>nt miclii vol preposito iflCO hon7iines<br />

omis dans le -<br />

nos. do ilion. <strong>de</strong> Communia centuni quaciraginta libras annuatim<br />

• in crastino Natalis Domini. -<br />

•<br />

Sub preno<strong>la</strong>tis Raque constitut-ionihus omnes<br />

hommes meos quleuinque in preseripta Communia<br />

fuerw I-, quietos et immunes a tail<strong>la</strong>, et a p<strong>la</strong>ci ta,<br />

omnn <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce quod dicit-ur generale in perpetuurn esse eoncedo:<br />

<strong>de</strong> esse ibid.<br />

salve qui<strong>de</strong>m jure meo per omnia tain in luis que<br />

ail fi<strong>de</strong>lit-atem meam quam in luis que ad castel<strong>la</strong><br />

mea pertinent.<br />

Ut autem hee omnia firma et iinmutata teneantur,<br />

cul preces eorum juravit Deimbentus <strong>de</strong><br />

Tèrnaritis pro me et boa mci liée oinnia perpetuo -<br />

tenenda sieut in hoc scripte, eontincntur.<br />

Bac siqui<strong>de</strong>m factum et confirmatum fuit <strong>la</strong>itdameuta<br />

et assensu Marie uxoris mec, quod etiam<br />

nicluibominus <strong>la</strong>udavit Henrieus filins meus suh<br />

test•imonio suhscriptonum.<br />

Affuerunt Raque liujus mec eoncessionis et<br />

confirmationis testes, Doniinus F<strong>la</strong>icius (le P<strong>la</strong>neeio,<br />

Theobaldus <strong>de</strong> Fimiis, Dominus Aneclius (le<br />

Tniagnello, Garnerius frater ejus, Rohertus <strong>de</strong> Milliaco,<br />

Matheus Ruphus ., Willermus Mareseallus,<br />

Renoms (le Alneto, Girardus Eventatus, Milo <strong>de</strong>


Ternantis, Teèelinus (le G!areyo, Theobaidiis Reve<strong>la</strong>rz,<br />

Adam Brulena, Artaudus Camerarius,<br />

Ioshertus Camerarius, Milo <strong>de</strong> Pruvino.<br />

Actiun publice Irecis, anno Incarnati Verbi<br />

MCLXXIX. Data Trecis per manuru Stephani Cancet<strong>la</strong>rii.<br />

Nota WiIIermi,<br />

2


V<br />

ABI31TRES ET TÉMOINS<br />

DE LA CHARTE DE COMMUNE OCTROYÉE AUX MELDOIS EN <strong>1179</strong><br />

Il m'a paru iutéresant (le rechercher l'i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s personnages<br />

dont les nains figurent sur <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> Henri l. Ce<strong>la</strong> m'a fouiiii<br />

l'occasion <strong>de</strong> corriger plusieurs noms transcrits d'une façon erronée<br />

par Toussaint-Duplessis et Carre.<br />

Celle liste ne figure pas dans le manuscrit du cartu<strong>la</strong>ire (le Thon.<br />

On r trouve seulement le nom <strong>de</strong>s arbitres <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> et <strong>de</strong> Coulom-<br />

miers, qui pourront être invoqués en cas <strong>de</strong> désaccord re<strong>la</strong>ti.[ aux<br />

usages <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt du Mant, et le nom <strong>de</strong> Daïmbars <strong>de</strong> Ternan fis.<br />

<strong>Les</strong> BO»)5 <strong>de</strong>s témoins sont donnés dans <strong>la</strong> pièce du Trésor <strong>de</strong>s<br />

Chartes (J, 206, n° 4).<br />

4. Bartholomeus <strong>de</strong> Poenci, Barthélemy <strong>de</strong> Poiacy. Ne serait-cc pas<br />

le même que Barthélemy <strong>de</strong> Trilport,homnie lige du comte, qui <strong>de</strong>vait <strong>la</strong><br />

gar<strong>de</strong> au château <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> polir sa maison do Trilport et pour ses propriétés<br />

à Armentières I Le Livre <strong>de</strong>s vassaux donne un O<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Poanci<br />

(no 808), lin Guis etnn Pierre <strong>de</strong> Poanci (110 809).<br />

2. Bartholomeus <strong>de</strong> Porta S. Melon, Barthélemy <strong>de</strong> <strong>la</strong> Porte-Saint-<br />

Mélor. Outre sa maison <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, il possédait <strong>de</strong>s propriétés à Vi]lemareuil<br />

et à Mancigny, <strong>commune</strong> <strong>de</strong> Chambry. C'est, comme le précé<strong>de</strong>nt, un <strong>de</strong>s vassaux<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> ehâteticrie rie <strong>Meaux</strong>, et il figure sur le Livre <strong>de</strong>s vassaux <strong>de</strong><br />

Champagne, publié par M. Auguste Longaon (no 935. il habitait vraisemb<strong>la</strong>blement<br />

à <strong>Meaux</strong>, très <strong>de</strong> <strong>la</strong> porte Saint-Mélor, qui était située rue Saint-<br />

Rémy,non loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> cathédrale et près <strong>de</strong> l'ancien Iditcl-Dieu démoli en 1846.—<br />

Janvier donne un croquis <strong>de</strong> <strong>la</strong> porte Saint-Mélor, qui subsista jusqu'au<br />

xvi' siècle. LI. Le Blon<strong>de</strong>l l'a reproduit dans son Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'étranger ut<br />

<strong>Meaux</strong>, mais ce n'est pas <strong>la</strong> porte du xli' siècle. Voy. Janvier. t. II, 136<br />

Rochard (1735) uns. 82 (bibI. <strong>Meaux</strong>) et Toussaint-Duplessis (1, 225.)<br />

3. Johannes, prepositus, Jean, prévôt (<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>). Il figure dans une<br />

Charte <strong>de</strong> 1117 (n' 279 du Catalogue <strong>de</strong>s actei <strong>de</strong> Henri le Libéral) et dans


une autre <strong>de</strong> 1118 (no 287), D'Arbois <strong>de</strong> Jubainville le mentionne, (Histoire<br />

<strong>de</strong>s comtes <strong>de</strong> Champagne, t. lii, P. 451.)<br />

4. Major <strong>de</strong> Chamberi, ]e Maire <strong>de</strong> Chambry.<br />

5. Dominion Ruricus, dom Rune, Ronie, Rerie ou Rei'i. C'est un ecclésiastique.<br />

Ilfut archidiacre <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>. II figure c<strong>la</strong>ns le Catalogue <strong>de</strong>s actes<br />

comme témoin en 1459 (no 76),en 11 60 (nOs 78, 80 et 85), en 1161 (n°102), en<br />

[[64 (no $29), en 1168 (no 157), en 1171 (ro 189). 11 ne reçoit <strong>la</strong> qualification<br />

d'archidiacre qu'à partir<strong>de</strong> 1161. flenri 1" voulut sans (toute se l'attacher pour<br />

avoir un ami auprès <strong>de</strong> l'évêque. Il lui donna le droit <strong>de</strong> chasse dans <strong>la</strong> foré t<br />

du Mant (Fen<strong>de</strong> Campanie, n o 55) ct intercale (le soixante-dix sous (environ<br />

75 fr. 60, ce qui répond à peu prés à une rente <strong>de</strong> 1 500 f.'. <strong>de</strong> nos jours).<br />

En 1188, Rorie <strong>la</strong> transféra à <strong>la</strong> chapelle Notre-Darne <strong>de</strong> <strong>la</strong> cathédrale <strong>de</strong><br />

Menus, pour le salut <strong>de</strong> l'âme du comte, mort en mars 1181 (no aaa (lu Catalogue<br />

<strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> Henri I", et Toussaint-Duplessis, Histoire <strong>de</strong> l'église <strong>de</strong><br />

<strong>Meaux</strong>, lI, 76). Cette donation fut confirmée par <strong>la</strong> comtesse Marie<br />

(Lagny, 4188). Votez le Liv,'e ([es tassaux,(uo 290), oit lit Revis li<br />

a,'eediaeves A Chainb,'i en <strong>la</strong>it generat et venait à Macnt quanqu'ils voleit,<br />

et lot repeira au Conte. » C'est <strong>la</strong> traduction <strong>de</strong> l'article CV du Feoda Gainpanie.<br />

Venait signifie ici chassait (d'oit veneur, vénerie, venaison) et traduit<br />

le <strong>la</strong>tin venabatur.<br />

6. Manasses <strong>de</strong> Colombie, Manassès ou Manésier <strong>de</strong> Couloasmes. Il<br />

était homme lige du comte et <strong>de</strong>vait <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> au château <strong>de</strong> -<strong>Meaux</strong> pou.'<br />

<strong>de</strong>ux fiefs : savoir pour sa maison <strong>de</strong> Coulommes, pour le repaire (le<br />

Cornier et pour <strong>la</strong> vigne <strong>de</strong> Saint-Pierre. On trouve souvent le nOfli (le<br />

Manassès parmi les vassaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> chétellenie <strong>de</strong> Menus: Manassès <strong>de</strong> Rutel,<br />

3<strong>la</strong>nassès <strong>de</strong> Saint-Jeun4es-cieux-Jnrncaux. Un Manassâs « <strong>de</strong> C<strong>la</strong>use est<br />

aussi témoin dans <strong>de</strong> nombreuses Chartes <strong>de</strong> Henni l'r.<br />

Nous avons corrigé <strong>la</strong> ponctuation <strong>de</strong> ce passage; qui ne nous paraissait<br />

pas c<strong>la</strong>ir. il faut cinq- arbitres <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, et comme l'adhésion <strong>de</strong> l'un<br />

est hypothétique, nous <strong>de</strong>vons trouver six 'noms. .Toloannes prepôsitus et<br />

major <strong>de</strong> Charaberi sont donc <strong>de</strong>ux personnes : Jehan le p.'évot et le<br />

maire <strong>de</strong> Chamhry. <strong>Les</strong> mots si ju''ai'e valuent s'appliquent à Dont Rune,<br />

qui était ecclésiastique et pouvait peut-être ne pas élue autorisé par l'évêque<br />

à prêter le sonnent. Notre correction se trouve justifiée pat' le ms du<br />

sul' siècle (J. 200, n° -1 <strong>de</strong>s Archives nationales).<br />

'7. Johannes <strong>de</strong> Pont-Meure, Jean <strong>de</strong> Pont-Meute, <strong>de</strong> Pommores ou<br />

le Pommense.- boraine hge du comte. Il <strong>de</strong>vait, ainsi que soit Roger, <strong>la</strong><br />

gar<strong>de</strong> au château <strong>de</strong> Coulommiers (no 682 (lu Livre <strong>de</strong>s vassaux).<br />

8. Bartholomeus <strong>de</strong> Bava, Barthélemy <strong>de</strong> Doue. <strong>Les</strong> serfs <strong>de</strong> cette<br />

seigneurie -avaient obtenu, comme ceux <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, <strong>de</strong> s'allier entre eux, à <strong>la</strong><br />

seule condition <strong>de</strong> prévenir leur maitre et <strong>de</strong> verser un droit <strong>de</strong> cinq sous.<br />

(Cf. les travaux <strong>de</strong> M. Réthoné sur <strong>la</strong> forêt du Mont.)


- 27 -<br />

9. Robertus <strong>de</strong> Franclievitia, Robert <strong>de</strong> Franeheville, 3e le retrouve<br />

plus tard (lui 011 son fils), en l20, avec ses frères, Lambert et René, répondant<br />

â une enquflte faite par <strong>la</strong> comtesse <strong>de</strong> Champagne, B<strong>la</strong>nche <strong>de</strong> Na.<br />

varre, sur les droits d'usage <strong>de</strong> <strong>la</strong> fort du Mont.<br />

10. Robertus Caumetus, Robert Caumot ou Citauruot.<br />

41. Deimbert <strong>de</strong> Ternantis. Daimbert ou Deiinbert <strong>de</strong> Ternaut/ II<br />

figure pour <strong>la</strong> première fois dans une Charte <strong>de</strong> 1158 (n° 55), â l'occasion ,Ç<br />

d'une donation <strong>de</strong> serfs faite par Henri Jn â l'abbaye <strong>de</strong> Montiéramey, et il<br />

est témoin quarante-quatre fois entre 1163 et 1479. C'est un <strong>la</strong>ïc (Charte <strong>de</strong><br />

I 1)2 no 206)-Il porte le titre <strong>de</strong> chevalier en 1175 (n° 241). Il est appelé<br />

quelquefois Deymbert <strong>de</strong> Braie (rie Bray). C'est son fils qui signe avec lui<br />

<strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>: Milon « <strong>de</strong> Ternantis. » Il eut <strong>de</strong>ux autres fils, Joscelin<br />

et Gitan), dont on trouve égalemenilenom dans lés Chattes <strong>de</strong>Champagne.<br />

42. Maria, Marie <strong>de</strong> France, <strong>la</strong> comtesse Marie. Elle était fille du roi<br />

<strong>de</strong> France Louis VII et d'Âliénor d'Aquitaine. Elle avait été fiancée ait<br />

comte <strong>de</strong> Champagne longtemps avant <strong>de</strong> l'épouser, en 4141. Le mariage<br />

eut lieu en 1164. Après <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> son mari, elle exerça <strong>la</strong> régence (lei 181 â<br />

4180. pendant <strong>la</strong> minorité <strong>de</strong> son fils Ilenri Il, puis pendant sa croisa<strong>de</strong> et<br />

jusqu'à sa mort. Sa présence au chàteaii <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> est attestée en 1184 et<br />

11.q5 par <strong>de</strong>s pièces officielles, mais elle dut souvent liaNtes' notre ville.<br />

C'est en effet dans <strong>la</strong> cathédrale Saint-Etienne qil'elle voulut être enterrée.<br />

Son tombeau, décoré d'une statue, était situé dans lechoeur,dueôté <strong>de</strong><strong>la</strong>porte<br />

Maugarni. Janvier, donnant un croquis grossier <strong>de</strong> ce tombeau, dit : « Cette<br />

comtesse dont vous voyez ey-<strong>de</strong>ssus <strong>la</strong> figure a fondé un obit à St-Estienne,<br />

où elle était à <strong>la</strong> ceinture du choeur où est â présent le tlirone <strong>de</strong> Monseigneur<br />

l'Evesque, et ce entre les <strong>de</strong>ux piliers... » (Msse inédits <strong>de</strong> Janvier,<br />

t. Il, p. 388-389.) Roehard. transcrivant Lenfant (p. 1 4, uns, Chardon),<br />

dit « j'ai yen dans le coeur <strong>de</strong> St-Estienne dudit <strong>Meaux</strong> à eosté <strong>de</strong><br />

l'autel, vers <strong>la</strong> porte npellé porte Maugarny, une tombe eslevée <strong>de</strong> trois<br />

pieds <strong>de</strong> haut, sur <strong>la</strong>quelle estoit l'effigie en bosse d'une comtesse; <strong>la</strong>quelle<br />

effigie on ensensoit touttes les fois que l'on encensoit ft l'autel, il y avoit<br />

sur <strong>la</strong>dite tombe un gros cierge ardant nuit et jour qui estoit livré par je'<br />

tresorier dudit St-Estienne; auquel tresoricr estoit payé pour ledit cierge<br />

parle receveur du domaine <strong>la</strong> somme qui estoit necessaire pour ledit entretien;<br />

<strong>la</strong>quelle tombe et effigie fut abatiie et <strong>de</strong>molie par ceux <strong>de</strong> ta religion<br />

pretendile reformée (1562) <strong>la</strong>quelle comtesse avait nom Marie. Ce cierge<br />

avait été fondé par henni", son mari (pièce au cartu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>).<br />

13. Henricus, Henri, Il qui succéda à sot' père en 1(81 et mourut en 4491.<br />

44. Dominus'Haieius <strong>de</strong> P<strong>la</strong>neelo, Haies <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ney. Il avait exercé<br />

d'abord les fonctions <strong>de</strong> chancelier <strong>de</strong> Henri en 1468 et 4413, remp<strong>la</strong>çant<br />

momentanément Et.ienne. Il était chancelier du comte en Terre-Sainte, où<br />

il figure dans une Charte <strong>de</strong> 14)9 (datée <strong>de</strong> Sébaste, l'ancienne Samarie, in


- 28 -<br />

utS Sebasliensi, no Ils), en 1180 à Troyes (no 319), lI conserva ses fonctions<br />

<strong>de</strong> chancelier sous <strong>la</strong> régence <strong>de</strong> <strong>la</strong> comtesse Marie et sous le règne <strong>de</strong><br />

Henri 11.11 <strong>de</strong>vint en 1190 évêque <strong>de</strong> Troyes (Gal. Christ, XII, 503 lico). il<br />

était le fière <strong>de</strong> Hugues <strong>de</strong> Plnney (Iftego <strong>de</strong> P<strong>la</strong>nccio). On les trouve toits<br />

<strong>de</strong>ux appelés <strong>de</strong> F<strong>la</strong>nciaco. Hugues <strong>de</strong> Pianoy est un <strong>de</strong> ceux (loi se<br />

portent garants ên 1lO (n' 131) du serment que l'évêque <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> obtient<br />

<strong>de</strong> Henri et par lequel. ce <strong>de</strong>rnier promet <strong>de</strong> ne plus imiter <strong>la</strong> monnaie <strong>de</strong><br />

<strong>Meaux</strong>.<br />

15. fleobaldus <strong>de</strong> Fimils, Thibaut <strong>de</strong> Fismes. .10 restitue ce nom, qui<br />

dans l'Histoire <strong>de</strong> Méaux est écrit : Theobaldus <strong>de</strong> Purnis. Il est certain<br />

qu'il s'agit <strong>de</strong> Thibaut <strong>de</strong> Fismes, dont le nom se retrouve dans vingt-huit<br />

Chartes, <strong>de</strong> 1101 à <strong>1179</strong>. 11 était clerc, confine nous l'apprend <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong><br />

1162 (n' (ID). Il était dans l'intSnuté <strong>de</strong> Henri 1 - au moment où fut rédigée <strong>la</strong><br />

Otarie communale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, puisque cette même année lise il aceonipagnn<br />

le prince en Terre-Sainte. Il y mourut vraisemb<strong>la</strong>blement. Il signe dans une<br />

Charte datée <strong>de</strong> Jérusalem (no 314), et dans une autre datée dù Sébaste,<br />

Samarie (no 315).<br />

46. Domlnus Ancellus <strong>de</strong> Triagnello', Dom Anceau ou Anseau <strong>de</strong><br />

Tt'ainel. L'l'Iistoire<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> donne: Triaguello. On trouve dans les Chartes:<br />

<strong>de</strong> Triagnelto, <strong>de</strong> T,'ianel?o, <strong>de</strong> Triagnel, <strong>de</strong> Triangulo. li figure (<strong>la</strong>its<br />

119 pièces du catalogue. C'était le bouteilles' (buticu<strong>la</strong>rius) ou l'échanson<br />

(pincerna) du comte. En cette qualité, il loi versait à boire dans les repas<br />

<strong>de</strong> cérémonie. C'est un intime conseiller <strong>de</strong> Henri. li l'avait accompagné en<br />

Terre-Sainte, à <strong>la</strong> croisa<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1141, lI est un <strong>de</strong>s garants du serment <strong>de</strong><br />

Henri en 1165, lorsque le comte esTobligé <strong>de</strong> s'humilier <strong>de</strong>vant l'évêque <strong>de</strong><br />

<strong>Meaux</strong> au sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> fausse monnaie.<br />

41. Garnerlus, frater ejus, Carnier <strong>de</strong> Triagnello ou <strong>de</strong> Trame],<br />

frère du bouteiller Anseau. Il était sire <strong>de</strong> Maiigny-le-Châtel et est désigné<br />

sous le nom <strong>de</strong> Carnier <strong>de</strong> Marigny dans une Charte <strong>de</strong> 1175 (u' 218). lE<br />

figure dans trente-cinq actes <strong>de</strong> 1152 à <strong>1179</strong>, année où il signe <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong><br />

<strong>Meaux</strong>, li porte le titre <strong>de</strong> baron en (fi<strong>la</strong> (n' 147), et après <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> Henri,<br />

il est un <strong>de</strong>s conseillers <strong>de</strong> sa veuve, <strong>la</strong> Comtesse Marie; il est alors témolu<br />

à Provins en 1181 (n' 324), et àTroyes en 1182 (no 321).<br />

18. Robertus <strong>de</strong> Milliaco, Robert <strong>de</strong> Milly. li figure dans <strong>de</strong> nombreux<br />

actes <strong>de</strong> 1167 à 1198. il accompagna le comte à, <strong>la</strong> croisa<strong>de</strong>, car nous<br />

le trouvons parmi les témoins d'une Charte datée <strong>de</strong> Jérusalem en <strong>1179</strong><br />

(no 314), et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chatte datée <strong>de</strong> Sébaste (même année), oit nous , avons<br />

déjà relevé le nom <strong>de</strong> Haïce <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ncy (n o 315). Dans une Charte datée <strong>de</strong><br />

<strong>Meaux</strong> (Me?dis, 1184), <strong>la</strong> comtesse bIrieconstate que l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Enron<br />

a donné à Robert <strong>de</strong> Milly tout ce qu'elle possédait apud J3uissiacusn.<br />

(Toussaint-Duplessis, lI, 71). En 1108, il se perte garant <strong>de</strong> <strong>la</strong> fidélité <strong>de</strong><br />

Thibaut 11, comte <strong>de</strong> Champagne, envers le roi <strong>de</strong> France. En 1220. ayant


- -<br />

été autorisé par le comte Thibaut fi défricher 40 art)ents <strong>de</strong> <strong>la</strong>forét du Maul,<br />

il renonce en compensation pour dix ans A l'exercice (lu droit d'usageque luiet<br />

ses hommes, tant <strong>de</strong> Villers-sur-Rognon que <strong>de</strong> floissy-le-Châtel, possédaient<br />

dans cette forêt, et notamment dans 500 arpents situés au lieu dit le<br />

bois au Botez (aujourd'hui bois Douté), lequel était aménagé en plusieurs<br />

coupes. Il renonce aussi au droit d'usage dans le bois appelé velus foresta<br />

et appartenant 1 l'abbesse <strong>de</strong> Jouarre. Enfin il reconnaît que le comte<br />

Thibaut a mis en défends 4 800 arpents <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt du Mant. En 1229, il<br />

fait avec Thibaut 11 l'échange d'une <strong>de</strong> ses sç^,uis qui avait épousé un homme<br />

'le corps <strong>de</strong> Thibaut (cat. n° 190k). Il mourut après 4238. il était un <strong>de</strong>s chevaliers<br />

bannerets <strong>de</strong> Champagne et fut maUre <strong>de</strong> <strong>la</strong> milice du Temple en<br />

Franco.<br />

19. Matheux; Ruphus, Mathieu Roux ou Le Roux, est témoin en Il -î 3<br />

215), lorsque lieuri approuve les donations faites à l'abbaye <strong>de</strong> Lanivoun<br />

par C<strong>la</strong>renibaud <strong>de</strong> Chappes, Galeu'an <strong>de</strong> Vau<strong>de</strong>uvie et Erord, ceinte <strong>de</strong><br />

Brienne; en 1174 (no 228), lorsque Henni approuve <strong>de</strong>s acquisitions faitespar<br />

l'abbaye Saint-Remy <strong>de</strong> Reims.<br />

20. Willermus marescallus, Guil<strong>la</strong>ume le maréchal. Il s'agit <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>uune<br />

le Roi, maréchal <strong>de</strong>Henri ir, <strong>de</strong> tItiS è 4119. Il figure dans cent vingthuit<br />

Chartes. C'était, un <strong>de</strong>s conseillers intimes du prince il le suivit à <strong>la</strong><br />

croisa<strong>de</strong> <strong>de</strong>ll, et il fut vraisemb<strong>la</strong>blement tué <strong>la</strong> même année, en<br />

Asie Milieu re, par les Turcs, qui firent prisonnier le comte lui-même. Il<br />

n'était Vas dc si haute noblesse que le sénéchal Geoffroi <strong>de</strong> Joinville, le bouteille,'<br />

Anseau <strong>de</strong> Trainel et les connétables Èu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Pougy et Gui <strong>de</strong> Dampierre.<br />

Il est qualifié <strong>de</strong> unies, chevalier. en 4170 (n' 181), Son fils Milon <strong>de</strong><br />

Provins figure plus loin.<br />

24. Benolus <strong>de</strong> Alneto, .To préférerais lire dans <strong>la</strong> Charte le nom <strong>de</strong><br />

Ncvclon tic Aineto, Nevelon d'Aulnoy, té,00in dans les actes <strong>de</strong> Chantpagne<br />

entre 4151 et 1186. Voyez Livre <strong>de</strong>s vassaux (no 2152', Chastelenie<br />

<strong>de</strong> Ronni et l'Histoire <strong>de</strong>s connes <strong>de</strong> Cèa"pagne par d'Arbois <strong>de</strong> Jubainville,<br />

t. IX,, p' 473 et 474. Mais le ms. les Archives nationales ne permet<br />

pas <strong>de</strong>lireautre chose que Beaolus, Brnsseldonne Nevelus (Fiefs, I, 186).<br />

22. Glrardus Eventatus, Girard l'Esventé, li était chevalier (Charte <strong>de</strong><br />

1160, no 81). Il est témoin dans <strong>de</strong> nombreuses pièces entre lUiS et 1194.<br />

Il vivait encore en 1200 (Cat. <strong>de</strong>s actes, n° 516). Son frère Oeoffroi et lut font<br />

partie dit <strong>de</strong> Marie aprés <strong>la</strong> mort du ceinte. C'est à lui que nous<br />

<strong>de</strong>vons le connaître l'hommage <strong>de</strong> i-Ienri 7cr à l'empereur Frédéric Barberousse<br />

(sa déc<strong>la</strong>ration se trouve au Feoda Campanie). On trouve aussi un<br />

Hugues l'Esventé aux n°' 74 et 26).<br />

23, Milo <strong>de</strong> Tarnantis ou <strong>de</strong> Tes-nantis, Milon <strong>de</strong> Ternnnt désigné<br />

aussi sous le nom (le Milon <strong>de</strong> Bray (<strong>de</strong> Brayo), est le fils <strong>de</strong> Deimbert, dont<br />

nous avons parlé plus haut. II est témoin dans <strong>de</strong> nombreuses Chartes, no-


- :30 -<br />

<strong>la</strong>minent en 1117, lorsque Henri libère <strong>la</strong> Maison-Dieu <strong>de</strong> Provins <strong>de</strong> tonte<br />

coutume et <strong>de</strong> toute taille. On le retrouve jusqu'en 1180.<br />

24. Tecelinus <strong>de</strong> C<strong>la</strong>reyo, Técelin <strong>de</strong> Clérey, est témoin en 4171 (n' 192),<br />

à Sézanne Henri donne à Tinhaut. Réve<strong>la</strong>rd, dont nous parlons ensuite,<br />

toutes ses possessidns à Monthayon, etc. en 1172 (no 201), à Provins tienri<br />

approuve <strong>la</strong> cession faite à l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Médard <strong>de</strong> Soissonrpar Nico<strong>la</strong>s<br />

<strong>de</strong> Basoche Ç en 1113 (n' 214), à Troyes : Henri approuve 1111e donation à<br />

l'abbaye <strong>de</strong> Pontigny; en <strong>1179</strong> (n' 304), à Troyes, il est témoin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte<br />

communale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>.<br />

21. Tlieobaldus Reve<strong>la</strong>rdus ou Reve<strong>la</strong>rz, Thibaut Révô<strong>la</strong>rd. Il est<br />

témoin en 1171 (n' 191), à Provins, Henri confirme <strong>de</strong>s donations faites ans<br />

Templiers (n o 102), à Troyes, Henri déc<strong>la</strong>re que les acquéreurs <strong>de</strong> terres<br />

situées dans <strong>la</strong> seigneurie <strong>de</strong> Dainery paieront à l'abbaye Saint-Nédard <strong>de</strong><br />

Soissons les censives attachées à ces terres et dues à <strong>la</strong>dite abbaye en 1172,<br />

(n' 201, cité 'plus haut) (n' 204), à Troyes, donation au prieuré -<strong>de</strong> Saint-Jeanen-ChAtel<br />

en 1417 (n' 12), à Sézanne, transaction entre l'abbaye <strong>de</strong> Clicminet'<br />

et les gens <strong>de</strong> Maurupt en 1178 (no 281), à Clcâteau-Thierr y, approbation<br />

<strong>de</strong>s acquêts <strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong> Prémontré; (n' 290), à Troyes, donation k<br />

Moutier tir enfin à Menus, en 1119. La Charte n° 204 nous apprend<br />

qu'il était <strong>la</strong>ie.<br />

26. Adam Brulena, d'après letexte <strong>de</strong>s Archives nationaleè. Faut-il restituer<br />

Bri<strong>de</strong>na, d'après d'Arbois <strong>de</strong> Jubninville? La Charte n' 296 <strong>de</strong> l'année<br />

<strong>1179</strong> (comme celle <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>) en faveur <strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong> Saint-Martin d'Hernay<br />

porte eues le même auteur Adatno T,'u<strong>de</strong>na. Ce témoin figure en 1117<br />

(no 272), à l'occasion d'une transaction entre l'abba ye <strong>de</strong> Clietisinon et les<br />

hommes <strong>de</strong> Maurupt ; eu 1178 (n' 290), dans une donation <strong>de</strong> Ulmes à l'abbaye<br />

<strong>de</strong> Montier <strong>la</strong> Celle enfin en <strong>1179</strong> (n' 29G). II parait encore après <strong>la</strong><br />

mort du comte Henri 1er dans une pièce <strong>de</strong> 1161. llrusse] alu Balena,<br />

27. Artaudus camerarius, Artaud le chambrier. Le chambrier ôtait<br />

un <strong>de</strong>s grands officiers du comte (avec le sénéchal, le connétable, le maréchal<br />

et le bouteiller). Il rémplissait les délicates fonctions <strong>de</strong> trésorier.<br />

C'était le ministre <strong>de</strong>s finances du comte. Il est à remarquer qu'il ne porte<br />

ici que son titre camerarius. On le trouve dans une Charte do 1116<br />

(n' 253 bis), désigné sous le nom d'Ertaud <strong>de</strong> Nogent, chambrier du comte<br />

Henri, Er<strong>la</strong>udus <strong>de</strong> Nûgento, concitis Ifenrici carnerarius. Il figure éga'<br />

lement en 1482 (n' 327) comme témoin d'une Charte <strong>de</strong> <strong>la</strong> comtesse Marie, et<br />

il est appelé A'l&ldus <strong>de</strong> Nojant. Cependant il me parait ne pas' avoir été<br />

gentilhomme, comme le prouve un chapitre du sire <strong>de</strong> Joinville que je crois<br />

important <strong>de</strong> citer lei. <strong>Les</strong> princes trouvaient le plus souvent dans <strong>la</strong> bourgeoisie<br />

les honnêtes .conseillers auxquels ils cénf<strong>la</strong>ient l'administration <strong>de</strong><br />

leurs finances. Voici te récit <strong>de</strong> Joinville « Houris cuens <strong>de</strong> Cbnnipaingne et<br />

<strong>de</strong> Brie.., fut appelez Fleuris li Larges; et dut bien ainsi estre appelez, car<br />

Il fut <strong>la</strong>rges à Dieu et au siècle: <strong>la</strong>rges à Dieu, sicommeil appiert à l'eghse


- 81 -<br />

St-Estienne <strong>de</strong> Troyes et eus autres belles eglises que il fonda en Champaingne;<br />

<strong>la</strong>rges au siècles, sicoinnci[ apparut ou c uit f i Er taus <strong>de</strong> Nogeni,<br />

et en meut d'autres lieus que je vous conteroic bien, se je ne doutoie à<br />

empeseltier ma matière.<br />

Ertaus <strong>de</strong> Nogent (u li bourgeois du mon<strong>de</strong> (lue le Comte creoit le plus;<br />

et Cu si rielie que iFfist le chastel <strong>de</strong> Nogent l'Ertaut(1) doses <strong>de</strong>niers. Or aviut<br />

chose que fi cuens fleuri <strong>de</strong>scendi <strong>de</strong> ses sales <strong>de</strong> Troies pour aller °j' messe<br />

à St-Estieune, le jour d'une Pen Ihecouste. Ans pica <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grez vint au<strong>de</strong>vant<br />

(le li uns poivres chevaliers, qui s'agenoil<strong>la</strong> <strong>de</strong>vant fi, et fi (Est ainsi « Sire,<br />

• je vous pi'i pour Dieu que vous me donnés don vostre; par quoyjo puisse<br />

• marier lues dons filles, que vous votez ci. » Ertaus, qui aloit daiiere Il, tlist<br />

au povre chevalier « Sire chevaliers, vous ne faites pas que courtois <strong>de</strong><br />

• <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à mon signour; car il a tant donnei que il n'a mais que donner ».<br />

Li <strong>la</strong>rges eueiss se tourna <strong>de</strong>vers Ertaut, et fi dist « Sire vi<strong>la</strong>ins, vous<br />

« ne dites mie voir, <strong>de</strong> ce que vous dites que je n'ai 'nais que donner: si, ai<br />

t, vous-tneisrnes. Et tenez, sire elievaliei's, car je le vous doing, et si te vous<br />

« garantirai. » Li chevalier nefu pas esbahiz, ainçois le prisi par <strong>la</strong> chape, et<br />

fi dist que il lie le iairoit jusque à tant que il avcroitfineiùIl. Et avant que<br />

fi esehapasi, et Ertaus finei à li <strong>de</strong> cinq cens livres. »<br />

Ainsi donc Fleuri jor avait pu, en cette circonstance, rappeler à Artaud<br />

qu'iln'était pas gentilhomme, mais vi<strong>la</strong>in. Joinville J'appelle un bourgeois,<br />

et si, emnine le fait remarquer M. d'Arbois dc Jubainville, le litre <strong>de</strong> Dominus,<br />

quand on le donne aux <strong>la</strong>ïcs qualifie le plus souvent <strong>de</strong>s chevaliers,<br />

il est à présumer ([ne ce titre est donné à Artaud (Fooda Campanie, u°° 45<br />

et 76) en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> haute situation qu'il occupait auprès du comte.<br />

Il possédait eu outre <strong>de</strong>s propriétés qui lui donnaient <strong>de</strong>s prérogatives<br />

quasi seigneuriales: par exemple il avait acquis en 1169 <strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong> Saint-<br />

Mai-tin-ès-Aires (2) utmfour situé à Troyes, prés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Porte-du-Comte, et<br />

lefauconnier Ebrard lui avait cédé les oboles <strong>de</strong>s bou<strong>la</strong>ngers dudit foui'.<br />

Une Charte <strong>de</strong> 1176 nous apprend qu'il avait <strong>de</strong>s hommes à Laubresset et à<br />

Champigny (3). Le passage <strong>de</strong> Joinville que j'ai cité nous révèle en outre<br />

qu'il avait construit le château <strong>de</strong> Nogent-l'Artaud.<br />

Il accompagna le ceinte eu Terre-Sainte, il croisa<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1170, comme le<br />

prouvent les Chartes datées do Jérusalem et <strong>de</strong> Sébaste déjà citées pour<br />

d'autres conseillers <strong>de</strong> l-kiwi (4). Artaud est également témoin du voeu que le<br />

(I) Nogen t-l'Àrtaud, qui doit son nom il notre elmniubrier, est aujourd'hui un bourg<br />

(In département <strong>de</strong> l'Aisne (arrondissement <strong>de</strong> Cliteau-Tlnerrv, canton <strong>de</strong> Char»)<br />

(2)Arclm. du l'Aube. Fonds <strong>de</strong> Elmétel-Dien, Cojmie.' 1°F cartul. (le l'lmùtel-Dieu, Le<br />

comte <strong>de</strong> Troyes, folio 10 verso, n o 109 du Catalogue d'Arbois <strong>de</strong> Jabainville.<br />

(3) Arel, <strong>de</strong> (Aube, cartul. <strong>de</strong> Larivonn folio 82 recto et verso (il , 258 bis <strong>de</strong> Ce[.)<br />

Laubresset est un vil<strong>la</strong>ge tin canton <strong>de</strong> Lusigny, arrondissement <strong>de</strong> Troyes (Aube),<br />

Clmanipignv est dans le canton d'Areis-sur-Aube.<br />

(5) Nos 81.1 et 31b du CAL. d'Arbois. Une copie <strong>de</strong> <strong>la</strong> prenlière est aux Archives <strong>de</strong><br />

l'Aube. Pour <strong>la</strong> secon<strong>de</strong>, voir lffi(oirc du Cé(i,mafs par Ed. Morin, p. M.


- 32 -<br />

comte 9 au cours <strong>de</strong> ses épreuves en Asie Mineure, fit à saint Mammès, patron<br />

do <strong>la</strong> cathédrale tic Langres, et qu'exécuta <strong>la</strong> comtesse Maria en 1182 (1).<br />

Pins heureux que Guil<strong>la</strong>ume le maréchal, il revint en Fiance et survécut<br />

même à Houri Jer, Ii conserva également <strong>la</strong> confiance <strong>de</strong> sa veuve et <strong>de</strong> son<br />

fils, dont il fut également chambrier. Il figure dans <strong>de</strong> nombreuses pièces<br />

<strong>de</strong> 1182 à 1188.<br />

<strong>Les</strong> autres chambriers du comte Henri ont été, d'abord Pierre llursaud,<br />

ancien conseiller <strong>de</strong> Thibaut Il; Habran ou Abraham <strong>de</strong> Provins, fils du précé<strong>de</strong>nt;<br />

Isanibard, Aubert <strong>de</strong> Milly, Ebrard et Joshort, qui figure parmi<br />

les témoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> et dont nous parlons ci-après.<br />

98. Josbertus, Joshert, fut chambrier du comte Heurt 11c et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

comtesse Marie. Il figure avec ce titre dans six Chartes citées baI' d'Arbois<br />

(le Juhainville, <strong>de</strong> 4170 à 1183. Henri let eut toujours plusieurs chambriers,<br />

qui étaient vraisemb<strong>la</strong>blement subalternes d'un chambrier en chef. (Pierre<br />

Barraud, Josbcrt, i<strong>la</strong>bran et Artaud:) -<br />

29. Milo <strong>de</strong> Pruvino, Mi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> Provins, fils <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>ume le Roi, témoin<br />

dans un grand nombre <strong>de</strong> Chartes <strong>de</strong> Fleuri I, <strong>de</strong> Marie et <strong>de</strong> licnri Il,<br />

(le l 105 à 1187, est appelé sergent (servions) dans un acte <strong>de</strong> Henri on cette<br />

même année <strong>1179</strong>, puis chambrier (canzerarius) dans une Charte <strong>de</strong> Marie.<br />

Enfin M. d'Arbois <strong>de</strong> ,Juhainville suppose qu'il succéda à son père dans les<br />

fonctions <strong>de</strong> maréchal, d'après toue Charte <strong>de</strong> 1197 où Hélie <strong>de</strong> Villemaur<br />

est d4signée comme veuve <strong>de</strong> feu Milon do Provins, maréchal. Le personnage<br />

qui figure dans un acte d'avril 4108, à Melun, est son fils.<br />

30. Stephanus cancel<strong>la</strong>rlus, kticime, chancelier <strong>de</strong> 1176 à <strong>1179</strong>, suivit<br />

Houri 1er en Terre-Sainte. Il appartenait au clergé. M. d'Arbois <strong>de</strong> Jubainville<br />

suppose qu'il est peut-être le mime 4u'Etienne, prévôt <strong>de</strong> Saint-Quiriace<br />

oie Provins vers 1170. Le chancelier était chargé <strong>de</strong> faire rédiger <strong>la</strong> Charte<br />

par le notaire du comte. Quelquefois peut-être il <strong>la</strong> rédigeait et <strong>la</strong> col<strong>la</strong>tionnait.<br />

<strong>Les</strong> scribes qui résidaient dans certaines villes dépendaient oie lui. Par<br />

exemple, c'est le chancelier qui donne un scribe à <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong><br />

Scriplorem dabit cancc?<strong>la</strong>rivs communie, etc. Voyez <strong>la</strong> Charte.<br />

31. Willermus on Willelmus, Guil<strong>la</strong>ume (notarius), notaire <strong>de</strong> Henri<br />

<strong>de</strong> 1452 à <strong>1179</strong>, était clerc. Une Charte <strong>de</strong> 1167 (no 60) porte }Vi1lcZmvs<br />

,zotarius, ctericus. La formule habituelle est celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>:<br />

Nota Wi?lelnoi ou Guillelsni. Le notaire était chargé <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction<br />

<strong>de</strong>s Chartes.<br />

(1) Archives <strong>de</strong> <strong>la</strong> Haute.Mnral, carIaI, du chapitre <strong>de</strong> Langres, folio 4G verso,<br />

folio 0 recto.


VI.<br />

CHARTE DE THIBAUT 1V<br />

(MAI '<strong>1222</strong>)<br />

CONFIRMANT LA CHARTE ACCORDÉE EN <strong>1179</strong> PAR HENRI Jêr<br />

AUX HABITANTS DE MEAUX<br />

Gie Thiebaus <strong>de</strong> Champai gne et <strong>de</strong> Brie cuens Pa<strong>la</strong>zins<br />

fais a savoir a touz qui sont et qui avenir son! que <strong>la</strong><br />

Commune que mes pores donna eus hommes <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> je<br />

leur ay ottroyce et conformce a touz jours et sous ces mesmes<br />

poiflz<br />

Premieremant il ont, jure qui] porteront Ioiaute a moi et a<br />

mes hoirs qui venront apres moi et Ii ont jure que Ii uns<br />

Gie, c'est-à-dire Je, comme JO, ieo (<strong>la</strong>tin ego);<br />

Thiebaus, cas sujet avec l's finaleonfoituément à <strong>la</strong> règle observée<br />

jusqu'à <strong>la</strong> fin du xivsiècle, Thibastt.<br />

cuens Pa<strong>la</strong>zins, même cas, ceinte pa<strong>la</strong>tin.<br />

mes peres, li]. mon père (Henri le- quia concédé <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>1179</strong>).<br />

<strong>Les</strong> noms qui n'avaient pas 1's en <strong>la</strong>tin comme celui-ci : père, venant dd<br />

pater, ne le prirent pas d'abord en fiançais, mais par analogie ils le<br />

reçurent bientôt (dès le xi,' siècle).<br />

bonformee, confirmée. -<br />

il ont jure... (t au pluriel ne prend un s final que <strong>de</strong>puis le xv' siècle<br />

hoirs, héritiers.<br />

venront, viendront.<br />

11, Comme ils.<br />

fi uns, cas sujet: l'un. 3e restitue d'après le m, cette ligne omise par<br />

Carre.<br />

3


- 34 -<br />

ai<strong>de</strong>ra ],autre a son povoir, et les inslitueions <strong>de</strong> <strong>la</strong> Coinmime<br />

sont I<strong>de</strong>s : Se li homme tic <strong>la</strong> Commune vuellent<br />

paire femme n femme qui ne soit pas '(le <strong>la</strong> Commune,<br />

d'autre poste pante <strong>la</strong> pourront, niais il en <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ront<br />

congie au Seigneur et a <strong>la</strong> femme. Et se li sires en p<strong>la</strong>idoioit<br />

au curé, on li amen<strong>de</strong>roit <strong>de</strong> y sous sens plus. Li<br />

homme <strong>de</strong> ehief paieront n leur Seigneur leur ehevage<br />

quiHeur <strong>de</strong>vront, et sil ne paient au jour, il <strong>la</strong>men<strong>de</strong>ront<br />

<strong>de</strong> y <strong>de</strong>niers. E( se aucuns faisoit villenie n honune <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Commune et il ne le vouloil, amen<strong>de</strong>r au reart <strong>de</strong>s escheyins<br />

<strong>la</strong> Commune irroit sur liii et sur celui qui le reeepteroit<br />

teles, comme ( elles.<br />

Se li homme.., si les hommes.<br />

truellent panre. femme a femme qui ne soit pas.., c'est-à-dire<br />

tentent prendre pour femme une femme qui...<br />

poste, seigneurie (d'autre poste, ex alia potestate), c'est-à-dire une<br />

femme appartenant h un autre seigneur Comme serve ou mainmortable.<br />

se Il sires... si le sire, le seigneur frustre d'une toto <strong>de</strong> son bétail<br />

humain,<br />

en p<strong>la</strong>idoloit, le texto du sus, <strong>de</strong> itoeliard (bibliothèque <strong>de</strong> M. Chardon)<br />

donne à tort p<strong>la</strong>iiloirit.<br />

Li homme <strong>de</strong> chief... c'cst--dire <strong>Les</strong> houi,ncs sic chef.... Nous avons<br />

rétabli cette phrase, qui avait été mai lue Et l'hom m e tic Chier payeroit...<br />

phrase qui n'est pas correcte selon les règles du sur siècle. <strong>Les</strong><br />

hommes <strong>de</strong> chef et <strong>de</strong> corps (capitales hosnines. <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> SliP) sont<br />

Ceux qui étaient soumis à <strong>la</strong> servitu<strong>de</strong> personnelle et réelle.<br />

chevage... (censuni capi(alem) Ici due par l'homme tic<br />

Chef âson seigneur. -<br />

villenie, ("jure, toit.<br />

au regart <strong>de</strong>s eschevins,suitant l'est iutaeleu <strong>de</strong>s dcherins (act con'<br />

si<strong>de</strong>,ttionenr catin n<br />

oru,, dit <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> fliP).<br />

irroit ou itroit signifie ici so,'tjra jt, venant dit issir et net' du<br />

verbe aller.<br />

recepteroit. qui ic recueillerait, mi prdlc;'ait asile. Cotte phrase est<br />

Inintelligible pat' suite d'une interpo<strong>la</strong>tion, chez Rochard, chez Carre. J0<br />

<strong>la</strong> rétablis avec le manuscrit dos Aleliives nationales (tCK 1066) s'ensinç<br />

n'estoit que, c'estàadire si toutefois il avait averti le receleur et que celui-


- 35 - -<br />

sensinc nestoit que il heust montre au recepicour et il ne <strong>la</strong><br />

faisait amen<strong>de</strong>r. Sc aucuns fdrfaisoit a aucun qui veneist au<br />

maichie (le <strong>Meaux</strong> <strong>de</strong>dans une hue <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> et Ion oyoit<br />

ery <strong>la</strong> <strong>commune</strong> aicleroit n celui cul <strong>la</strong>n aui'oit forfait<br />

jusques atant que il seroit amen<strong>de</strong> a <strong>la</strong> Commune et a<br />

thotnme sensine nestoit que Ii homme fust ennemis <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Commune. Et ou Marehie <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> <strong>la</strong> justice <strong>de</strong>s ni areliens<br />

estranges sera indic si comme elleseuiL. Nuls fors que Je lie<br />

pourra conduire a <strong>Meaux</strong> home qui ait forfait a homme<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune se nest par le Maicur. Se li lioins estranges<br />

admene a <strong>Meaux</strong> vien<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>seor<strong>de</strong> muet entre son seigneur<br />

ci ne donnât pas satisfactïonaun échevins. Voici le teste <strong>de</strong> itochard<br />

(ms. chardon) ,.. <strong>la</strong> Commune iroit na' luit et sur cota qui le reti,jroit<br />

sur luy reccpteroit sensui, nestoit que il eut... Carro écrit . ... <strong>la</strong><br />

Cou, in une irait sui Ivy et sur celui, qui le retireroit sur lisp reeepteroit<br />

sansur, n'estoil que il eut... - Ensine est <strong>la</strong> ternie primitive d'ainsi.<br />

On trouve les formes ansi, et nsi, ainsi, eissi, issi, ensinc, einseinc ainsine,<br />

eissinc, issine. Je trouve Se einsin estoit (12G9 « Lettres du comte <strong>de</strong><br />

Boulogne, comtes d'Artois s, 373 .Arch. du Pas-<strong>de</strong>-Ca<strong>la</strong>is) et Se ainsi que<br />

n'es(oit que le feu t'erdit (1278 « Lettre <strong>de</strong> Jehan do Joinville, Inventaire<br />

<strong>de</strong> saint Urbain». Areli. <strong>de</strong> l'Aube). Cf. Dict. Go<strong>de</strong>froy.<br />

qui veneist, qui vint.<br />

et l'on oyait ery, et que l'on entendit te cri c<strong>la</strong>ppez au secours.<br />

jusques atant que il serait amen<strong>de</strong>. . il est ici neutre, jusqu'à ce<br />

qu'il fût accordé satisfaction,..<br />

sensiuc nestoit... si toutefois il ne se trouvait pas que Vho,nuse fût..<br />

(vo yez <strong>la</strong> note plus haut). - Le texte <strong>de</strong> Carra donne fut ennemis <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>commune</strong> et au Marché <strong>de</strong> Meauw. La justice <strong>de</strong>s marchands.,. Nous<br />

ayons coupé et ponctué <strong>la</strong> phrase d'une façon plus rationnelle, comme on<br />

le voit, en nous appuyant sur le ms. <strong>de</strong>s Archives nationales<br />

sera mole, sera mienne, m'appartiendra.<br />

comme elle seult, comme elle a coutume <strong>de</strong> l'être. Personne, excepté<br />

..,moi, ne pourra... J'ai rétabli également cette phrase, inintelligible citez Carra.<br />

se uest par... si ce n'est avec rautorisation du Maire.<br />

Se li homs estranges... Si l'hou,me étranger...<br />

muet, movet, soulève discor<strong>de</strong>... On pourrait donner au verbe un sens<br />

passif si discor<strong>de</strong> était soulevée, surgissait (il y a enzerserit dans <strong>la</strong><br />

Charte <strong>la</strong>tine, mais muet est <strong>la</strong> lecture du ms. <strong>de</strong>s Arcluves). -


- -<br />

et <strong>la</strong> Commune li homme aura quinze jours <strong>de</strong>, respit <strong>de</strong><br />

vendre les vien<strong>de</strong>s quil aura aporteos et <strong>de</strong> reporter a seurete<br />

ses <strong>de</strong>niers et ses autres choses outre ses vian<strong>de</strong>s sensine<br />

nestoit élue cil bonis liens[. forfait ou que il estoit aveuc<br />

ceux qui auroient forfait. Se <strong>la</strong> Commune issoit aucune<br />

foiz contre ses annemis nuls <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune ne parlera aux<br />

enemis <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune se par le congie non <strong>de</strong> ceuix qui<br />

gar<strong>de</strong>ront <strong>la</strong> Commune. Et li homme establi ont jure qui ne<br />

<strong>de</strong>porteront homme pour avoir (lisez amor, amour) ne pour<br />

cousinage, ne pour hayne ne les greveront tuais feront droit<br />

jugement par tout a leur esciant. l'uit li autre ont jure quit<br />

soufferront et ottroieront le jugement que cil qui sont etabli<br />

sur eulx feront. Se aucuns <strong>de</strong> là Commune forfaisoit et il<br />

ne li vouloit amen<strong>de</strong>r par les Jurez li homme <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune<br />

vien<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>nrées alimentaires, vivres, tout ce qui se mange il no<br />

s'agit pas seulement <strong>de</strong> ce que nous appelons aujourd'hui <strong>la</strong> vian<strong>de</strong>.<br />

ses <strong>de</strong>niers, l'argent dont il est porteur.<br />

heust, eût.<br />

&Veuc, avec.<br />

Issoit, sortait, prenait les armes. -<br />

se par le congie non <strong>de</strong>... il faut entendre si ce s'est par te congé<br />

<strong>de</strong> ceux.,, c'est-à-dire avec <strong>la</strong> permission <strong>de</strong> ceux... - Dans l'expression<br />

se non, sinon, les <strong>de</strong>ux mots pouvaient être séparés ait Lige.<br />

Exemple N'i ad esehipre jui s'clei,iit se par lui nun... (Chanson <strong>de</strong> Ro<strong>la</strong>nd,<br />

vers 1S22.) Qu'il ni vouloit signor nu( se lui non (AioI, V. 2982), etc.<br />

ii homme establi... statuti hommes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> 1119.<br />

pour amour Le texte donne ici pour avoir, mais le ma. <strong>la</strong>tin do <strong>la</strong><br />

Charte <strong>de</strong> 1119 donne propter an!orem. Notre interprétation nous semble<br />

donc justifiée.<br />

ne les greveront,.. ne l'opprimeront, ne lui fsr'ont du mal.<br />

Tait li autre, tous les autres..<br />

cil, ceux.<br />

forfaisoit, commettait un délit, se rendait coupable... et il ne li<br />

<strong>la</strong>it... li, cas régime, datif, lui..jft <strong>la</strong> Commune... Ne vou<strong>la</strong>it se soumettre<br />

vis-à-vis <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune à l'amen<strong>de</strong> fixée pal' les jurés.<br />

I.


- 37 -<br />

cil justice. Se aucuns naloit aveuc les autres quant<br />

<strong>la</strong>n sonnera <strong>la</strong> elorche pour assembler <strong>la</strong> Commune il <strong>la</strong>men-<br />

(lera <strong>de</strong> xii <strong>de</strong>niers. Se aucuns <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune trespasse le<br />

comman<strong>de</strong>ment (le <strong>la</strong> Commune, li maires le pourra bannir<br />

tant comme il li semblera que bien soit et aus jurez. Se aucuns<br />

tic hors disoit que aucuns <strong>de</strong> Ia . Commitne fust ses homs et Ji<br />

homme <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune puent avoir <strong>de</strong>ux Icaus hommes ou<br />

un <strong>de</strong>s jurez que par son seigneur ou l)F ses <strong>de</strong> ranciers il<br />

se fust mis cil Commune il remendroit en <strong>la</strong> Commune<br />

malgré son seigneur; et saucuns ree<strong>la</strong>moit aucun <strong>de</strong> <strong>la</strong> Coininline<br />

et cil (le <strong>la</strong> Commune recognoissoit son seigneur, il<br />

aurait xv jours <strong>de</strong> respil pour soy et ses choses mettre a<br />

seurete et si voloit reinanoir en <strong>la</strong> ville faire le poiirroit sauf<br />

le droit don Seigneur. Nuls autres don Maieur ne pouha<br />

penre homme <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune. Sc aucuns <strong>de</strong>voit faire saiement<br />

a autrui et avant le remunissement il disoit. quit M<strong>la</strong>st<br />

trespasse, transgresse.<br />

Se aucuns <strong>de</strong> hors.., si quelque étranger...<br />

ses boms, c'est le singulier son homme.<br />

<strong>de</strong>ux leaus hommes... <strong>de</strong>ux prud'hommes, <strong>de</strong>ux hommes loyaux,<br />

honorables, <strong>de</strong>ux notables. -<br />

ou un <strong>de</strong>s jurez, sous-entendre pour déc<strong>la</strong>rer que.<br />

Il remendroit, il resterait.<br />

en <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune, si celui dota Commune... -<br />

remanoir, rester (remanere). Je supprime <strong>de</strong>m curer, qui est une<br />

g]oso chez Rocliard et Cano.<br />

Nuls autres don Majeur, Nul autre que le Maire ne pourra<br />

prendre, mettre en prison.<br />

faire sarement, faire serment.<br />

remunissement. Ce mot traduit arrannationem ou adramitione,n<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>la</strong>tine. J0 lis dans Dueange (Gloss in/irace <strong>la</strong>tinitatis),<br />

Ran,ire testimonia, testes in judicio adramire sou prornittere. P<strong>la</strong>citu,n<br />

ann. 821 apud Mabiilionium, t. 2, Annal.Bencdic., p. 273, col. 1.<br />

Et Murator, t. 2, part. 2, col, .973 Testimonia ramivit.<br />

.4drami,'e, adchram ire, achramire, achranmire, adhramire, arramire.


- :38 -<br />

en sa hcs.oingne., il ne revanroi L mie <strong>de</strong> son oeuvre - polir<br />

son sarenient faire ne ne cherra enpoine, mais puisflui! SerOit<br />

revcnuz il en seroit admonestez souffisamniant convenablement<br />

il feroit le sarement. Se <strong>la</strong> Commune pour ma<strong>de</strong> on<br />

/ polir estour ou pour autre chose faisait, (aille ou mise ou ni<br />

.mettroit riens dc ehosequi appartenist a fief. Nuls tics ehastelleries<br />

dantour <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> ne se Puet inclUt ci) <strong>la</strong> Commune<br />

se nest par moi. De <strong>la</strong> jousliee et dou forfait qui est estaby<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong>rreein <strong>de</strong> murtre <strong>de</strong> rapt <strong>de</strong> arsion il sera en mon jugement<br />

et en ma ordonnance et cil qui ces forfail.z feroit serait<br />

équivalent à catere e promittere, obligera se coram judiec rom qltaJn pica,<br />

se fa.etusum, t:erbi qratia furaturum, testes adductnru,n, «ut duale jus<br />

suvm probaturum. L'expression adh<strong>la</strong>n]ite Sacra,nCntsø2,. que Ducange<br />

commente ainsi cavera se carte die et certb <strong>la</strong>ce juraturum eut testes<br />

addueturun,, signifie promettre ou s'obliger <strong>de</strong> faire serment. (Lex Sauce.<br />

- lit. 39.) Le moyeu âge connaissait le verbe «rami,. Araniir bataille,<br />

c'était promettre <strong>de</strong> subir l'épreuve du combat judiciaire. On trouve<br />

arraminatio dans une Charte do Philippe Il, roi <strong>de</strong> Franco (1209)<br />

et en français arremim cal et arrement dans le mênie sens. Enfin Dueange<br />

cite cette phrase du eartu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> Dijon qui reproduit textuellement l'article<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte communale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> :Si quis sacramentum alicni facere<br />

,lebue,it et asile adran,jtionem sacramenti, se in negotium s1t]tnl ituruiji<br />

dirent, propter jjlud faciendum <strong>de</strong> itinere site non rejnanebit... secl<br />

postquam redienit... CharnU. Jiivion., P. 2. Le dict. <strong>de</strong> M. Go<strong>de</strong>troy<br />

<strong>de</strong>mie au verbe arramir le sens <strong>de</strong> pro,bettre pan serment. Ce mot, comme<br />

le mot erra me cf. Leurière, Glossaire du droit français) et leurs équivalents<br />

<strong>la</strong>tins, n trot) emb,urassé les érudits pour que nous prétendions<br />

fournir une solulién définitive.<br />

Rochard et Carro ont, à tort, écrit non eniissenient et rcvenïsse,,ient. Le<br />

met ren]unisseinent, que nous avons eopiê textuellement dans le manuscrit<br />

<strong>de</strong>s Archives nationales (EK, 1066),, ne se trouve pas dans le dictionnaire<br />

Go<strong>de</strong>froy. Il'est vraisemb<strong>la</strong>ble que ces fluctuations d'orthographe indiquent<br />

lui mot dont le sens étymologique était perdu dès le moyen ûge.<br />

li ne revanroit mie, il ne reviendrait pas.<br />

ne ne cherra en poine, ni ne cherra.,. ne tombera pas, ne sera pas<br />

<strong>la</strong>is en peine, ne sera pas inquiété.<br />

pour may<strong>de</strong> ou pour estour, pour me prêter ai<strong>de</strong> ou pou]' entreprise,<br />

expédition (estur, esteur et estor). Maijdc est pour nia oydc,<br />

taille ou mise, contributions et cotisations par collectes.<br />

arsion, action <strong>de</strong> brûler, incendie, du verbe ardoi,, brûler.


- 39 -.<br />

bailliez a mon prevost se Ii maires en ha Povoir ne diluecques<br />

en avant il ne seroit receuz en <strong>la</strong> Commune se iiest<br />

par <strong>la</strong>ssetnemant ans jurez. Au brisier <strong>la</strong> ville on <strong>la</strong>men<strong>de</strong>ra<br />

<strong>de</strong> LX SOUS. Des gaiges <strong>de</strong> bataille son en fait payer apres le<br />

coup, li uns et Ji autres en <strong>de</strong>vra xxx sous. Se <strong>la</strong> bataille est<br />

vaincue , elle paiera LX sous. Se aucuns est pris en domage<br />

dautrui ou en vigne ou en champ ou en pie ou en autre lieu<br />

en ma justice et cil eui <strong>la</strong> chose est se c<strong>la</strong>inme il rendra le<br />

domage et <strong>la</strong> justice en aura, vu sous vi <strong>de</strong>niers. Se il y est<br />

pris <strong>de</strong> nuiz il limen<strong>de</strong>ra <strong>de</strong> LX SOUS.. Se aucuns habit autre<br />

en chemin et <strong>la</strong> c<strong>la</strong>mors en venoit avant et sil en estoit<br />

cognoissens il a,nen<strong>de</strong>roit <strong>la</strong> brisure doit <strong>de</strong> vii sous.<br />

Forfaitz <strong>de</strong>false mesure seroit amen<strong>de</strong>z <strong>de</strong> vit vi <strong>de</strong>niers, -<br />

et sil ne povoi t au jour nomme il paieroit V SOUS (le <strong>la</strong> loi, et<br />

si juroit quar n soit il navoit heu fausse mesure se<br />

il ne vouloit jurer ce il seroit a ma vouleute et a mon egart<br />

(le ]uv. Qui fera sane a force il rendra xv sous pour le forfait;<br />

Ji autre forfait que je ai au <strong>de</strong>vant'dit seront amen<strong>de</strong> en sous.<br />

En quelque lieu en ma terre je man<strong>de</strong>rai <strong>la</strong> Commune 'par<br />

mes lettres pour nia hesoi ugne elle hi venta et puis que elle<br />

Au brisler <strong>la</strong> ville, en cas <strong>de</strong> brisure, c'est-d-dire d'effraction commise<br />

en ville.... On verra qu'il est question plus loin <strong>de</strong> <strong>la</strong> brisure du<br />

chemin. La charte <strong>la</strong>tine dit Ivfract'ionem viOls, chemini. - Brisure,<br />

dons le tiici. Laeurne <strong>de</strong> Sainte Pa<strong>la</strong>ye c est traduit per action <strong>de</strong> briser,<br />

<strong>de</strong> rompre, infraction,. i Assises <strong>de</strong> Jérusalem, • j , fi : Qui vient apeler<br />

ho,,ic <strong>de</strong> rapt, oit <strong>de</strong> briseure <strong>de</strong> chemin ou <strong>de</strong> force quelqu'eUe soit. Le<br />

mot n'est pas donné par le dictionnaire Go<strong>de</strong>froy.<br />

Des galges <strong>de</strong> bataille. li s'agit (les sommes que Pou <strong>de</strong>vra payer en<br />

cas <strong>de</strong> combat judiciaire. Si les <strong>de</strong>ux adversaires s'enten<strong>de</strong>nt après le premier<br />

engagement indécis, ils paieront chacun trente sous si le combat<br />

donne <strong>la</strong> victoire à l'tm, le vaincu paiera soixante sous. La Chai-te <strong>de</strong> <strong>1179</strong><br />

Prescrivait sine amen<strong>de</strong> (le plus à payer, avant même d'en venir ix moins,<br />

si le combat décidé n'avait pas lieu: Si <strong>de</strong> duello compositio sine ictu<br />

facta front, quiii que soli<strong>de</strong>s ernendabitur. Si, eu ce qui touche le duel,<br />

entente se fait sans coup donné, il sera payé une amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> cinq sous.<br />

et si juroit quar a son esciant..., Cl s'il jurait que c'était sans<br />

le savoir q u 'il. avait employé fausse mesure.


- 40 -<br />

sera venue au lieu que je ii aurai men<strong>de</strong> elle ne yrra avant<br />

cil hesoingne, jusques atant que elle verra ou moi present<br />

ou mon seneehal ou mon houteilljei' oit connetable ou<br />

mon maresebal qui les moitit en ma hesoingue. Se <strong>la</strong>n <strong>de</strong>mendoit<br />

tounni .a aucun <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune et cil qui le <strong>de</strong>men-<br />

ma besoingne, mon service militaire.<br />

mon senechal, 'non sénéchal. Senochal est au cas régime, on trouvera<br />

plus loin le cas sujet: senoeltaus. Cet officier est appelé senescallus<br />

dans <strong>la</strong> Charte <strong>la</strong>tine, mais on lui donnait aussi le nom <strong>de</strong> dapifcr, c'est-édite<br />

portcur '<strong>de</strong> p<strong>la</strong>ts, ce qui rappelle sine (les prérogatives du sénéchal,<br />

celle <strong>de</strong> servir son seigneur â table aux jours <strong>de</strong> cérémonie. Le mot sellesco<br />

l<strong>la</strong>s remp<strong>la</strong>ce le mot dapifer à partir <strong>de</strong> 1159-1161. Le sénéchal <strong>de</strong><br />

ilenri 1- était en 1519 Geoffroi 111 <strong>de</strong> Joinville, mort en 1184. La sénéchaussée<br />

<strong>de</strong> Champagne ayant été reconnue héréditaire (juin 1218, n 0 1124<br />

du Catalogue <strong>de</strong>s actes), il semble qu'à l'époque <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> Mcmix<br />

(mai <strong>1222</strong>), cette charge était exercée par Simon <strong>de</strong> Joinville. Son fils, le<br />

fameux historien Jean <strong>de</strong> Joinville, fut également sénéchal. Lire plus loin <strong>la</strong><br />

note re<strong>la</strong>tive à Oudart.<br />

mon bouteillier, le bouteille,- ou échanson du comte. Voyez <strong>la</strong> note<br />

re<strong>la</strong>tive à Anseau <strong>de</strong> Traînel dans <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s témoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> I M.<br />

Le bouteiller veille aux celliers et aux caves (L. Gantier, <strong>la</strong> Chevalerie, 562),<br />

On voit ici que ses attributions sont plus relevées. Le bouteiller <strong>de</strong><br />

Thibaut IV était à cette époque linges <strong>de</strong> Chatillon, seigneur <strong>de</strong> Crécy-en-<br />

Bi'ie.<br />

mon connetable, le connétable (cornes stabuli) est le grand écuyer du<br />

comte, le maUre <strong>de</strong> son écurie. C'est par suite un chef militaire. Lors<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> (<strong>1179</strong>), En<strong>de</strong>s, seigneur <strong>de</strong> Pougy. remplissait cette<br />

fonction auprès du comte <strong>de</strong> Champagne. li eut pour successeur Guil<strong>la</strong>ume I",<br />

seigneur <strong>de</strong> Dampierre. En <strong>1222</strong>, le connétable était Guil<strong>la</strong>ume Il, second<br />

fils du précé<strong>de</strong>nt,<br />

mon mareschal, c'est un sous-connétable. <strong>Les</strong> maréchaux furent au<br />

nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux â <strong>la</strong> fois à <strong>la</strong> cour <strong>de</strong> Champagne.<br />

Gautier <strong>de</strong> Provins, Geoffroi <strong>de</strong> Chartres, Gerçais, Guil<strong>la</strong>ume le Roi,<br />

Je fameux chroniqueur Geoffroi <strong>de</strong> Villeliardoiu (ce <strong>de</strong>rnier sous Henri Il,<br />

Thibaut lii et IV) et Ondart d'Aulnoy t'emplirent les fonctions <strong>de</strong> maréchal<br />

auprès <strong>de</strong>s comtes.<br />

moint, mène.<br />

tounni, tonnejieu ou tonlien (theloneum do' <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>1179</strong>).<br />

On ,zontrnajt ainsi un droit <strong>de</strong> mutation sur les aliénations <strong>de</strong> meubles<br />

à titre onéreux, c'est-d-dire un droit analogue aux droits <strong>de</strong> lods et <strong>de</strong><br />

ventes perçus en cas d'aliénation <strong>de</strong>s immeubles roturiers. En 4159, Fleuri<br />

asseoit sur le tonhieu <strong>de</strong> Troyes une rente au profit <strong>de</strong>s Templiers. En 1160<br />

(n' 18 du Catalogue <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> licnri le Libéral par d'Arbois <strong>de</strong> Jubain-<br />

(ville il donne au chapitre <strong>de</strong> St-Maclou <strong>la</strong> dires du tonlien <strong>de</strong> Bar-sur-Aube.


- -<br />

<strong>de</strong>roit ne nommoit le jour et dont il le <strong>de</strong>vroit avoir, on ne<br />

li repondroit et se il nommoit le jour et cil cciii il le <strong>de</strong>men-<br />

<strong>de</strong>roit disoit par son sarment qui! ne Îust mie voir, il<br />

<strong>la</strong>men<strong>de</strong>roit (le y sous. Li homme <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> me ferontcreance<br />

<strong>de</strong> pain <strong>de</strong>vins <strong>de</strong> chars et dautres vian<strong>de</strong>s le jour queje venrai<br />

a <strong>Meaux</strong> (en mon ehastel) et <strong>la</strong>n<strong>de</strong>main se je hi sui tant et<br />

se je ne leur rondo je cc que il niauroient erehu <strong>de</strong>dans quinze<br />

Jours il ne recroieroient plus jusques atant (luit fuissent paie.<br />

En ceste franchise <strong>de</strong> eeste Commune est mis Trielebardoul<br />

Charinentre sauf le droit mon seigneur Symort et Chamnbery<br />

-eu Congy et Nantueil et touz les autres hommes <strong>de</strong> <strong>la</strong> poeste<br />

<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> .es quteux je avoie taille et joustiee. Se je me .p<strong>la</strong>i.<br />

gnois daucun <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune ou <strong>de</strong> toute <strong>la</strong> Commune li<br />

maires maintiendra droiture <strong>la</strong> ou je voudray <strong>de</strong>dans Iacbi ut<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> cité. De home <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune nuls ne aura morte main.<br />

Li homme tic <strong>la</strong> Commune en leurs personnes auront<br />

cellefranehise quit avoient <strong>de</strong>vant ce que <strong>la</strong> Commune fust<br />

faite. Li chanceliers a <strong>la</strong> Commune donra eserivain. Et su<br />

sambloit ait et ans esehevins qui] ne fust mie convenables<br />

li chanceliers a leur eonsoil y mettroit autre. Li es.<br />

En 115 (n e 238) il donne à l'abbaye <strong>de</strong> Fontevranit une rente <strong>de</strong> dix livres<br />

sur le tonlicu <strong>de</strong> Provins. Il est question du tonlieu d'Oulehy en 1117<br />

(n' 266). Celui <strong>de</strong> Tréfols est donné à St Nico<strong>la</strong>s <strong>de</strong> Sézairne par Henri let<br />

en 1119 (n' 205). Le tonhieze avait surtout (le l'importance dans les foires et<br />

les marchés. C'est le cas à <strong>Meaux</strong>. Cf. d'Arbois <strong>de</strong> Jubainvilte, lEst. (les<br />

comtes <strong>de</strong> Champagne, t. III, p. 299.<br />

voir, vrai, Que Ce n'est pas vrai.<br />

chars, chair, vian<strong>de</strong><br />

<strong>la</strong>ccint,. l'enceinte.<br />

De home <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune, Personne n'aura droit <strong>de</strong> nia importe suihomme<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>commune</strong>.<br />

Li homme <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune en leurs personnes... <strong>Les</strong> Meldois<br />

avaient doue déjà <strong>de</strong>s libertés reconnues avant <strong>la</strong> Charte. -<br />

maieur, maire.


- -<br />

erivains.jurra feante au chancelier tic <strong>la</strong> Commune. Se aucuns<br />

<strong>de</strong>scors aveu oit ou tic jugeaient ou cl ntre chose qui ne soit<br />

mie en cette chartre il sera amen<strong>de</strong> scions <strong>la</strong> cognoissauce<br />

et le tesmoing <strong>de</strong>s jurez <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> Soissons; ne<br />

ja pour ce ne pourrai je dire que en ait meffait envers<br />

moi. Tel usaire comme li homme <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> avo jent heu<br />

<strong>de</strong>vant en <strong>la</strong> forest <strong>de</strong> Maanl cest a dire le mort bois a ardoli<br />

et les eseharaz a leurs vignes autel ottroy je ans homes (le <strong>la</strong>.<br />

Commune. Et se <strong>de</strong>scors en naissoit. il seroit terminez par le<br />

tesmoing et par le saremen do y hommes <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> et<br />

nu hommes <strong>de</strong> Coulomiers. Et li homme <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune<br />

pour <strong>la</strong> Commune que je sueffre rendront, a moi ou a mou<br />

pievost <strong>la</strong>n<strong>de</strong>main <strong>de</strong> Noel cxi, livres, et pour ces esta-<br />

f'eaute, fidélité.<br />

le tesmoing, le tdmoignagc, l'arbitrage.<br />

<strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> Soissons, « li est , vraisemb<strong>la</strong>ble que <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong><br />

Commune accordée par Louis le Cita à Soissons (à une date qu'on ne<br />

peut déterminer avec certitu<strong>de</strong>), et que, nous ne connaissons que par une<br />

confirmation <strong>de</strong> Phulippe Auguste (L. Delisle, cat. n 31). futeoncédée d'accord<br />

avec l'évêque et avec le comte. - Ce <strong>de</strong>rnier d'ailleurs n'avait que peu <strong>de</strong><br />

droits sur <strong>la</strong> cité. Sur <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> Soissons et sur ],a <strong>de</strong> son établissement,<br />

voir H. Martin et P. Jacob, Histoire <strong>de</strong> Soissons, p. 471. » Note<br />

<strong>de</strong> M, Luehaire. lEst, <strong>de</strong>s lnst. monarchiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> F-rance sous les pre-<br />

'fiers Capétiens, t. Il, p. 178.<br />

<strong>la</strong> f'orest <strong>de</strong> Maant, <strong>la</strong> forêt dis Muni, entre Viilensareuil, Piei'relevôe,<br />

Signy-Signets et Montecaux (carte du fun. <strong>de</strong> liaI., feuille xviii-23).<br />

ardoir, brille,'.<br />

escharaz, écha<strong>la</strong>s (scarescellos <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> (170).<br />

autel ottroy je, j'accor<strong>de</strong> ,né,,ie e?ltOi'iSatiOl?.<br />

terminez, terminé.<br />

tesmoing, témoignage.<br />

suffre, je pernuets,je souffre.<br />

XL livres. L'évaluation en monnaie actuelle <strong>de</strong> cette somme est très<br />

difficile à établir d'une façon exacte. D'une manière approximative, on peut<br />

admettre que <strong>la</strong> livre va<strong>la</strong>it an moyen klige environ 20 (r, La somme<br />

<strong>de</strong> 150 livres représenterait donc environ une valeur intrinsèque <strong>de</strong><br />

2,800 f,'. Mais cette valeur 1 <strong>de</strong>puis ce temps jusqu'à nos jours


- 43 -<br />

blissemens je oltroie a touz jours a nies hommes q'ufl<br />

sont <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> quil soient quite <strong>de</strong> taille<br />

et dc p<strong>la</strong>ît que Jan appelle general sauf mon droit par totos<br />

choses tant a ce qui appartient-a ma féauLe quant a<br />

ce qui appartient a mes ehevages. Et que ces choses soient<br />

fermes a touz jours au proieres <strong>de</strong> ceulx <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune en<br />

jura pour moi Oudars mes seneehaus que toutes ces choses<br />

diminué dans <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong> 50 ou 60 à I. « En d'autres tennes.<br />

ditM. Gaston Paris, il faut, pour obtenir <strong>la</strong> valeur réelle d'une<br />

monnaie ancienne, multiplier par 50 le elrifi'e <strong>de</strong> francs bu <strong>de</strong><br />

centimes correspondant à celte somme. Ainsi, quand joli nous dit que<br />

<strong>la</strong> rançon «un chevalier fut estimée à 300 livres tournois (<strong>la</strong> livre tournois<br />

va<strong>la</strong>it environ 20f..), nous ne <strong>de</strong>vons pas croire que cette somme fut équivalente<br />

à 2,000 (r. <strong>de</strong> notre monnaie actuelle'; il faut multiplier ce <strong>de</strong>rnier<br />

chiffre par 50 et' entendre que cette rançon équivaudrait A 100,000 (r. »<br />

(G. Paris, article Monnaie du Glossaire technique <strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong>s eln'oniqucnrs<br />

fiançais publié chez Hachette, 1892.) Par conséquent il nous faudrait,<br />

multiplier par Sole chiffre <strong>de</strong> 2,800 (r. représentant <strong>la</strong> re<strong>de</strong>vance <strong>de</strong>sMeldois,<br />

ce qui atteint le chiffre respectable <strong>de</strong> 140,000 fr. Nous sommes loin <strong>de</strong>s<br />

3.780 (r. indiqués par Carre. D'après Ni. d'Arbois <strong>de</strong> Jubainville, <strong>la</strong> livre<br />

va<strong>la</strong>it sous I'lenri le Libéral 21fr. 68, le sou 1fr. 08. La livre <strong>de</strong> saint Louis<br />

ne va<strong>la</strong>it clim 20 fi'. 77 ou 20 û'. 26. (Cf.aussi <strong>de</strong> Wailly. édition <strong>de</strong> Villehardouin<br />

et <strong>de</strong> Joinville, et mémoires Sur le système monétaire <strong>de</strong> saint<br />

Louis et sur les variations <strong>de</strong> <strong>la</strong> livre tournois.)<br />

chevages, les droits <strong>de</strong> chef et rie corps, dont il a déjà été question.<br />

Cette traduction répondrait à capitalia, mais je texte <strong>la</strong>tin du ms. (le Thon<br />

Porte ad eastclle. -<br />

Et que ces choses..., Et pour que ces choses.,, soient fermement<br />

établies, conformément aux désirs <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune.,.<br />

proieres, prières.<br />

en jura pour moi Oudars mes senechaus... en jura pour moi, e<br />

juré e* 'non nom Oudûrt mon sénéchal quo.. Je restitue ici le vrai texte.<br />

Carra donne: en jura par moi ou d'un <strong>de</strong> mes séndohaux que.. ' Ce<strong>la</strong> ne<br />

s'eut rien dire, hies senechazis est un singulier comme mon sénéchal. Eu<br />

etlèt le sénéchal était un officier unique, sorte <strong>de</strong> factotum du seigneur féedal.<br />

C'est lin qui était chargé <strong>de</strong> transmettre ses volontés aux vassaux.<br />

(Cf. héon (Dantier, <strong>la</strong> Chevalerie, 562.) Le comte <strong>de</strong> Champagne n'avait pas<br />

à <strong>la</strong> (ois plusieurs sénéchaux, le sénéchal <strong>de</strong> Navarre'<strong>de</strong>vant être considéré<br />

.a flocliard, (lui n'a pas compris davantage ce passage. donne (lnnS<br />

le nis. Chardon: eu jura par moy, en dora, ce qui nô signifie rien. Notre<br />

correction d'après le rus, <strong>de</strong>s Archives nationales (KE, 1066) n'est 'loue<br />

pas sans importance. Mais je suis étonné <strong>de</strong> voir Oudai't, sans doute<br />

Oudart d'Au?noy, qualifié du tilre <strong>de</strong> sénéchal en <strong>1222</strong>. A cette époque il


- 44 -<br />

seiont a touz jours si coin elles sont contenues en. ceste<br />

eliartre, et je les conforme <strong>de</strong> mon sec). Ces lettres furent, t<br />

en <strong>la</strong>it (le lincarnacion nostre Seigneur mit <strong>de</strong>ux cent vingt<br />

<strong>de</strong>ux ou mois <strong>de</strong> Na3' et furent donnees n Prouvins par <strong>la</strong><br />

main <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>ume le chancelier.<br />

semble, d'après M. d'Arbois <strong>de</strong> Jubainvillie, que les fohetions <strong>de</strong> sénéchal<br />

ôtaient exercées par Simon <strong>de</strong> Joinville, père <strong>de</strong> l'historien, tandis que le<br />

titre <strong>de</strong> maréchal est donné à Oudart dans les Chartes <strong>de</strong> 1206 à 1221.<br />

L'hérédité <strong>de</strong> <strong>la</strong> sénéchaussée <strong>de</strong> Champagne, ayant été fort contestée (voir<br />

Catalogue <strong>de</strong>s actes, u°° 861, 11 21, 1630, 1631), ne fut reconnue par<br />

Thibaut IV qu'en juillet 1226 (no 4720 du Cat.). A l'époque <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte<br />

<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> (niai 4222, les fonctions <strong>de</strong> sénéchal étaient exercées, comme le<br />

prouve le texte, par Oudart, peut-être en qualité d'intérimaire. En effet,<br />

Simon <strong>de</strong> Joinville, après avoir pris parti pour Erard <strong>de</strong> Brienne contre<br />

B<strong>la</strong>nche et Thibaut, avait suivi.Jean 'le Brienne en Palestine, et il assistait à<br />

<strong>la</strong> prise <strong>de</strong> Damiette en 1219 (Joinville. édit. Didot, cxxxiv). fi était <strong>de</strong><br />

retourne 1221, coninie le prouve <strong>la</strong> pièce n° 4333 du Catalogue, 'liais il ne<br />

reprit sans doute pas immédiatement ses fonctions <strong>de</strong> sénéchal, puisque <strong>la</strong><br />

pièce n° 1320 du Catalogue i'eniet encore on question on 1226 <strong>la</strong> question <strong>de</strong><br />

l'hérédité <strong>de</strong> cette charge. -<br />

Guil<strong>la</strong>ume le chancelier. li avait succédé à Remy, <strong>de</strong>venu évêque (le<br />

Pampelune eu 1220. Guil<strong>la</strong>ume parait avoir été chanoine <strong>de</strong> Saint-Martin<br />

<strong>de</strong> Tours et prévôt <strong>de</strong> Chablis. On le voit exercer les fonctions <strong>de</strong> chancelier<br />

pour <strong>la</strong> première fois dans mie Charte d'avril <strong>1222</strong> et pour <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière dans<br />

un acte <strong>de</strong> décembre 1232.


\tl1<br />

ÉNUMÉRATION DES ARTICLES<br />

CONTENUS DANS LA CHARTE COMMUNALE DE MEAUX<br />

Voici, daprùs les documents qui précé<strong>de</strong>nt, les articles<br />

pu forment <strong>la</strong> constitution communale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong><br />

4° Droit pour les hommes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> se marier<br />

avec unefemme <strong>de</strong> n'importe quelle seigneurie. Si leseigneur<br />

réc<strong>la</strong>me, on lin paiera une somme <strong>de</strong> cinq sous;<br />

20 Obligation pour les hommes <strong>de</strong> chef (le 'payer le cens<br />

dû à leur seigneur. Amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> cinq sous en cas (le retard<br />

3 0 L'injure faite à un Communier <strong>de</strong>vra être amendée<br />

selon <strong>la</strong> décision <strong>de</strong>s échevins, sinon <strong>la</strong> Commune se tournera<br />

contre le délinquant et contre ses répondants<br />

40 Protection accordée par <strong>la</strong> Commune aux marchands<br />

venant ait marché <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> (dans le périmètre d'une lieue);<br />

5° Au marché <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, !a justice <strong>de</strong>s marchands étrangers<br />

continuera d'appartenir au comte<br />

60 Défense d'introduire à <strong>Meaux</strong>, sinon par autorisation<br />

spéciale du maire, nu homme ayant forfait contre <strong>la</strong> Commune;<br />

7° Si un étranger apporte à <strong>Meaux</strong> <strong>de</strong>s vivres ou <strong>de</strong>nrées<br />

et qu'une discor<strong>de</strong> s'élève entre <strong>la</strong> Commune et son seigneur,<br />

il aura quinze jours <strong>de</strong> répit pour vendre ses marchandises<br />

OU ROUF les mettre en sûreté ainsi que ses autres biens et son<br />

argent, à moins qu'il ne se soit montré ennemi ou complice<br />

<strong>de</strong>s ennemis <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune;


e<br />

- 40 -<br />

80 Défense à tous les Communiers <strong>de</strong> communiquer avec<br />

les ennemis <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune, tant, que durera <strong>la</strong> discor<strong>de</strong>. Au<br />

cas même où <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong>vrait marcher contre ses ennerois,<br />

nul ne pourra parler aux ennemis (le <strong>la</strong> Commune, si ce<br />

n'est avec autorisation du maire et <strong>de</strong>s échevins<br />

9' <strong>Les</strong> hommes « établis «, c'est-à-dire les représentants<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune, ont juré <strong>de</strong> rendre <strong>la</strong> justice loyalement, sans<br />

considération dc leurs amitiés et <strong>de</strong> leurs parentés<br />

10' De leur côté les Communie.rs déc<strong>la</strong>rent se soumettre<br />

d'avance an jugement que les jurés prononceront sur eux, le<br />

cas échéant;<br />

110 S'ils ne s'y soumettent pas, les hommes <strong>de</strong> <strong>la</strong>- Commune<br />

« en feront justice » ; - -<br />

-12 Amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> 12 <strong>de</strong>niers à celui qui ne répbndra pas à<br />

l'appel <strong>de</strong> <strong>la</strong> cloche communale<br />

43' Droit reconnu au maire <strong>de</strong> bannir, avec assentiment<br />

<strong>de</strong>s jurés, ceux qui n'observeront pas les -comman<strong>de</strong>ments<br />

• <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune<br />

44° Si ait réc<strong>la</strong>me comme son homme un Com-<br />

- munier, le Communier pourra rester dans <strong>la</strong> Commune malgré<br />

son seigneur, s'il peut produire le témoignage <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

hommes honorables ou d'un <strong>de</strong>s jurés affirmant qu'il a été<br />

mis dans' <strong>la</strong> Commune par son seigneur ou par un <strong>de</strong> ses<br />

<strong>de</strong>vanciers. Et au cas oitil recoiinaîtrait qu'il est hienl'honime<br />

du seigneur (et que par conséquent soit dans <strong>la</strong><br />

Commune n été irrégulière), il attrait quinze jours <strong>de</strong> répit<br />

pour mettre sa personne et ses biens cil sûreté, ou bien il<br />

pourra rester dans <strong>la</strong> ville, le droit dû au seigneur restant<br />

sauf; -<br />

450 Droit reconnu au maire seul <strong>de</strong> faire arrêter un Comnuinier<br />

16' Si quelqu'un (<strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune) doit prêter serinent et


- 4f -<br />

qu'il soit obligé <strong>de</strong> s'absenter- a POUF SCS affaires avant les<br />

ic'cs formalités, on ne l'obligera pas à revenir pour les<br />

remplir, niais k sonretour, avant été averti comme il convient,<br />

il prêtera le serment;<br />

47° Si <strong>la</strong> Commune, pour Prêter ai<strong>de</strong> au comte ou pour<br />

une expédition ou cause quelconque, lève un impôt, elle ne<br />

prélèvera rien sur les fiefs;<br />

48 0 Aucun homme <strong>de</strong>s châtel! çmies environnant <strong>Meaux</strong><br />

ne pourra se faire inscrire dans <strong>la</strong> Commune sans l'autorisation<br />

du comte<br />

19 0 La justice criminelle (<strong>la</strong>rcin, meurtre, rapt, incendie)<br />

ressortit (IL! comte. Le maire, s'il peut l'arrêter, livrera le<br />

délinquant ait du comte, et dans <strong>la</strong> suite le délinquant<br />

ne pourra être reçu dans <strong>la</strong> Comihune, si ce n'est avec l'assentiment<br />

(les jurés ; -<br />

20 0 La vioIciee commise dans <strong>la</strong> ville sera punie d'une<br />

amen<strong>de</strong> (le soixante sous d'argent<br />

21 0 <strong>Les</strong> amen<strong>de</strong>s en cas <strong>de</strong> duel judiciaire sont réglées<br />

comme il suit si les <strong>de</strong>ux partis s'enten<strong>de</strong>nt avant d'en être<br />

venus aux coups, ils paieront cinq sous si l'entente n'a lieu<br />

qu'après le premier coup, chacun paiera trente sous ; si le<br />

combat se pourst!it j usqu'à un résultat, le vaincu paiera<br />

soixante sous<br />

220 Le dommage commis dans ]il (dans les<br />

vignes, champs ou prés) sera puni (lune in<strong>de</strong>mnité en faveur<br />

du propriétaire et dune amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> sept sous et <strong>de</strong>mi pour<br />

<strong>la</strong> justice. L'amen<strong>de</strong> sera portée à• soixante sous si le délita<br />

été commis <strong>de</strong> nuit;<br />

23 0 La violence con!huise sur un chemin sera punie d'une<br />

amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> Sept sous<br />

240 Le forfait <strong>de</strong> fausse mesure sera puni d'une amen<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> sept sous et <strong>de</strong>mi. Elle sera augmentée <strong>de</strong> cinq sous si


— 48 —<br />

elle n'est pas acquittée au jour dit, et le délinquant, <strong>de</strong>vra jurer<br />

en outre qu'il n'a pas sciemment usé <strong>de</strong> fausse mesure.<br />

S'il ne veut pas piononeer ce serinent (ce qui indiquerait<br />

qu'il savait que ses mesures étaient fausses), il sera remis à<br />

<strong>la</strong> justice du conne, qui déci<strong>de</strong>ra<br />

250 La violence avec effusion <strong>de</strong> sang sera punie d'une<br />

amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> quinze sous;<br />

26° <strong>Les</strong> autres forfaits seront punis d'une amen<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

cinq sous;<br />

27 0 La milice communale <strong>de</strong>vra marcher à l'appel du<br />

comte, mais lorsqu'elle sera parvenue ait fixé, clic ne<br />

<strong>de</strong>vra pas s'avancer sans avoir vu le comte en persotihe ou<br />

soit ou soit<br />

280 Si quelqu'un réc<strong>la</strong>me à un communier le Ionlieu (1)<br />

et qu'il ne puisse d'une façon précise établir son droit, sans<br />

être contredit par le Communier sous <strong>la</strong> foi du serment, il<br />

paiera une amen<strong>de</strong> <strong>de</strong> cinq sous<br />

29 0 Le jour où le comte viendra à <strong>Meaux</strong>, les Communiers<br />

lui fourniront à crédit du pain, du vin, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> et<br />

d'autresvictuailles, ainsi que le len<strong>de</strong>main mais si <strong>la</strong>dépense<br />

n'est pas acquittée dans les quinze jours, le conne n'aura rien<br />

à exiger <strong>de</strong> plus h crédit, tant qu'il n'aura pas payé sa <strong>de</strong>tte;<br />

30 0 <strong>Les</strong> libertés 'accordées aux Meidois s'étén<strong>de</strong>nt aux<br />

hommes <strong>de</strong> Charmentray, Trilbardou, Cliamhry, Congy et -<br />

Nanteuil et à toits les autres hommes <strong>de</strong> <strong>la</strong> scignèuiic <strong>de</strong><br />

<strong>Meaux</strong> sur lesquels le comte a eu jusqu'à ce jour droit <strong>de</strong><br />

justice et <strong>de</strong> taille<br />

34 0 Si le comte porte p<strong>la</strong>inte contre quelque Communier<br />

(I) Vovea<strong>la</strong> note à ce mot, page 40. Rappelons que c'est uh droit soigneurial<br />

qui se levait en plusieurs coutumes et se payait par les ven<strong>de</strong>urs<br />

ou acheteurs <strong>de</strong> (lonrées ou marchandises, pour le lieu et p<strong>la</strong>ce qu'ils occupaient<br />

dans les foires ou marchés pour les exposer en vente. On l'appelle<br />

aussi ton ne?ieu. Voy. les to;rneiicua <strong>de</strong> Beauvais. , (Laban<strong>de</strong>, llist. ac<br />

Beauvais, '. 32.)


- 49 -<br />

ou contre <strong>la</strong> Commune tout entière, le maire lui fera droit;<br />

32 0 Dans l'enceinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> cité, personne ne pourra avoir<br />

mainmorte sur un Communier<br />

330 <strong>Les</strong> Communiera conserveront, en ce qui touche leur<br />

personne, <strong>la</strong> liberté qu'ils possédaient déjà avant <strong>la</strong> constitution<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune;<br />

340 Le chancelier du comte donnera un scribe à <strong>la</strong> Coinmime,<br />

CL si ce scribe ne p<strong>la</strong>ît pas au maire et aux échevins,<br />

il leur en donnera un mitre suivant leur désir;<br />

35° Le scrihejurera fidélité au chancelier (le <strong>la</strong> Commune<br />

36° En cas <strong>de</strong> dissentiment grave, au sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> justice<br />

ou <strong>de</strong> toute autre question non prévue dans <strong>la</strong> Charte, l'arbitrage<br />

sera remis aux jurés <strong>de</strong> ia.Commune <strong>de</strong> Soissons, et le<br />

comte ne hourra pas voir dans cet acte un forfait à son égard<br />

37 0 Le conne reconnaît aux hommes <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> le droit<br />

d'usage c<strong>la</strong>ns <strong>la</strong> forêt du Main, pour y prendre (lu bois à brûler<br />

et <strong>de</strong>s écha<strong>la</strong>s pour les vignes<br />

33 0 Et si, à ce sujet, une contestation se produit, l'arbitragescrà<br />

remis à cinq hommes <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> et quatre hommes<br />

<strong>de</strong> Coulommiers (dont les noms sont inscrits dans <strong>la</strong> Charte);<br />

39 0 La Commune est reconnue par 1e comte moyennant<br />

une somme <strong>de</strong> cent quarante livres) qui sera payée le len<strong>de</strong>main<br />

<strong>de</strong> Noël<br />

40° Tous les hommes du comte inscrits dans <strong>la</strong> Commune<br />

seront désormais exempts <strong>de</strong> taille et <strong>de</strong> p<strong>la</strong>id général (1)<br />

les droits concernant les fiefs et les châtellenies restant saufs.<br />

Suivent les noms <strong>de</strong>s témoins et <strong>de</strong>s arbitres, ainsi que<br />

l'approbation <strong>de</strong> <strong>la</strong> comtesse Marie et du jeune Henri, successeur<br />

éventuel du comte.<br />

(1) Le p<strong>la</strong>citutn générai était un droit analogue au droit <strong>de</strong> fouace, qui<br />

Se percevait sur chaque feu ou maison,<br />

4


SCEAU DE LA COMMUNE DE MEAUX (N 5485)<br />

(Archives Nationales, T. 415, n° 127)<br />

Cire & ris ne<br />

CONTRE- SCEL<br />

apposé <strong>de</strong>rrière le grand Sceau ci - <strong>de</strong>SSUS<br />

Cire breiee<br />

j )sTd j e! <strong>de</strong> &j. G as si es)


viii...<br />

LE SCEAU. DE LA COMMUNE DE MEAUX<br />

Nous avons vu cfue,dans le cas d'une contestation au sujet<br />

<strong>de</strong> faits (lui n'auraient pas été prévus dans là Charte, l'arbitrage<br />

<strong>de</strong>vait être remis aux jurés et aux témoins <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Commune <strong>de</strong> Soissons. La Charte communale <strong>de</strong> Soissons,<br />

dont le texte -a été perdu, 'nous est connue cependant par<br />

une confirmation <strong>de</strong> Philippe Auguste. Elle avait servi (le<br />

modèle à <strong>la</strong>. Charte dc Meaiir, comme <strong>la</strong> Chai'te <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong><br />

<strong>de</strong>vait ensuite inspirer celles dé F'ismes.et d'Écueil. Nous ne<br />

nous étonnerons donc pas<strong>de</strong> voir le sceau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cowmune<br />

<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> reproduire à peu <strong>de</strong> chose près celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> Coinintime.<br />

<strong>de</strong> Soissons. -<br />

Aucun chroniqueur ni historien local n'a jusqu'à présent,<br />

Je crois, fait allusion à <strong>la</strong> représèntation, sur lc.sccau <strong>de</strong> J<br />

Commune <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, du maire figuré <strong>de</strong>bout en costume<br />

<strong>de</strong> chevalier, affirmant ainsi cc droit <strong>de</strong> guerre qui donnait<br />

4 <strong>la</strong> Commune une importance dont nous pouvons difficile-,<br />

ment aujourd'hui concevoir l'idée.<br />

Le sceau <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, conservé aux Archives nationales<br />

(J. 415, n' 421), porte le n° 5485 dans l'inventaire <strong>de</strong> Douct<br />

d'Arcq.<br />

Il est rond et mesure 80 millimètres.<br />

Il représente, comme nous l'avons, dit, le maire <strong>de</strong>bout, vu<br />

<strong>de</strong>-face, armé <strong>de</strong> <strong>la</strong> cotte <strong>de</strong> mailles <strong>de</strong>scendant à mi-cuisses<br />

tenant <strong>de</strong> <strong>la</strong> main droite son épée nue, et le bras gauclip<br />

couvert d'un long bouclier à ombilic. De chaque côté, un


- 52 -<br />

groupe <strong>de</strong> têtes d'hommes, qui figurent vraisemb<strong>la</strong>blement<br />

les échevins. Malheureusement, il est très abîmé.<br />

La légen<strong>de</strong> est détruite; mais il est facile <strong>de</strong> <strong>la</strong> rétablir<br />

avec celle du sceau <strong>de</strong> Soissons, où nous voyons également<br />

le maire èn cotte <strong>de</strong>lmailies, portant épée4et bouclier, entre<br />

<strong>de</strong>ux groupes (le têtes. On lit SIGILLYN (pour Sigillum),<br />

SYESSIONENSIS COMMVNIE; et on <strong>de</strong>vait lire sur le sceau<br />

<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> SIGILLXM MELDENSIS COMMYNIE.<br />

Le contre-sceau nous présente un beffroi à trois étages,<br />

avec <strong>la</strong> clochi, dans celui du milieu. II porte cette légen<strong>de</strong>,<br />

qui n'a pas souffert comme celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> face principale<br />

F SCCR«T\TM GOfflfflVflI€--<br />

Le sceau n'était pas seulement apposé aux lettres patentes,<br />

c'est-à-dire ouvertes, il y avait aussile sceau <strong>de</strong> secret pour<br />

les lettres closes (I).<br />

Le sccaii <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> que nousdécrivons ici, est appendu à<br />

une Charte datée du dimanche où l'on chante «Miseicordia<br />

Bomini », 28 avril 4308,- dans <strong>la</strong>quelle le maire, les échevins<br />

et les jurés <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> nomment lcùrs procureurs<br />

aux états généraux.<br />

- Le sceau lui-même date du xiir siècle, et il été probablement<br />

gravé lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> confirmation accordée -par Thibaut IV<br />

en <strong>1222</strong>. -<br />

On le voit, ce document est précieux, parce qu'il établit<br />

(-t) q Nous avons entendu (lue plusieurs lettres pend ans ont ésté auternps<br />

passé scellées <strong>de</strong> nostre secret, sens ce que elles aient esté voues ne examinées<br />

en <strong>la</strong> chancellerie. Nou avons b,'<strong>de</strong>nné et ordonons que dores en<br />

avant aucunes lettres patentes ne soient scellées pour quelconque cause que<br />

cesoit audit 8001 du secret, mais seulement lettres closes. » (ordosnànccs <strong>de</strong>s<br />

rois <strong>de</strong> Franco, année 4358. Glossaire français du moyen âge <strong>de</strong> Labordc,<br />

au mot signet.) -<br />

-


- -<br />

sous une forme visible le caractère indiscutable <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune<br />

<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>.<br />

Le sceau <strong>de</strong> Provins (J. 203, n° 77), appendu à une Charte<br />

du mois d'août 1268, dans <strong>la</strong>quelle le maire, les échevins et<br />

<strong>la</strong> u Commune » <strong>de</strong> Provins accor<strong>de</strong>nt à Thibaut V, roi <strong>de</strong><br />

Navarre et comte <strong>de</strong> Champagne, un subsi<strong>de</strong> pour <strong>la</strong> croisa<strong>de</strong>,<br />

est marqué encore <strong>de</strong> <strong>la</strong> livrée du maître il présente les<br />

<strong>de</strong>ux écus <strong>de</strong> Navarre et <strong>de</strong> Champagne surmontant une<br />

P<br />

orte <strong>de</strong> ville fermée, maçonnée et crénelée, accostée (le dis<br />

étoiles, cinq <strong>de</strong> chaque côté.<br />

Le sceau <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> porte d'un côté l'hôtel <strong>de</strong> ville, avec<br />

son beffroi et sa cloche, signe <strong>de</strong> son autonomie, et <strong>de</strong> l'autre<br />

le maire, aussi fier au milieu <strong>de</strong> ses échevins qu'un prince<br />

féodal parmi ses barons (1).<br />

(1) Le sceau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune d'Abbeville imite tout à fait le sceau du seigneur<br />

féodal ; il représente le maire seul et à cheval, portant <strong>la</strong> cotte <strong>de</strong><br />

mailles, le heaume, l'épée et le bouclier. Cf. At<strong>la</strong>s Lavisse et Parmentier, édit.<br />

c<strong>la</strong>ssique, figure 260.<br />

vu


Ix<br />

BIBLIOGBÀPI4[E<br />

1. Trésor <strong>de</strong>s Chartes. Archives nationales. Layette<br />

f. 206 n6 I (ho 299 aJbuté eh roùg Ma/øuscffl.<br />

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Tredis (Troyës) i 41791<br />

Le léxté Unit entier si trdiivé süf Id Febtô (l'Ùh iliêSb folib<br />

<strong>de</strong> parcIlémin j très grand. Écriiüùé dii Xill e sièclé<br />

La mention transcriptum indique dès le début le caractère<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> pièce.<br />

Elle cohtieht tous les ImS dès arbitS; rndihs Is Èots<br />

Nota WilleSti.<br />

2. <strong>Bibliothèque</strong> nationale. Manuscrit, fonds <strong>la</strong>tin tr 5992.<br />

C'est le premier texte indiqué dans le Catalogue dés actes<br />

<strong>de</strong>s comtes <strong>de</strong> Champagne, dressé j)91' M. h'Atinois bit JfliUiN.<br />

VILLE n° 304. Il fait partie du cartu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> TIIÔtJ. Ce gros<br />

volume relié en v1oûrs rouge porte Mi verso <strong>de</strong> <strong>la</strong> couverture<br />

<strong>la</strong> mention suivante Citarli<strong>la</strong>rium Cwnpaniœ quod Thud'<br />

nwn appe<strong>la</strong>i Cangius, scriptum mcdio circiter Xlii stctilo.<br />

La Charte cotilinunale <strong>de</strong> Mbaux cbmmence à <strong>la</strong> page 260 et<br />

se termine au milieu <strong>de</strong> <strong>la</strong> page 262. Elle est pi'ébédée dé <strong>la</strong><br />

désignation suivante : -<br />

Communia Uc et ï tiWbioiis EôMiMihzie iflsit2k<br />

tacle et conce&se a lienrico flUo tiomitis fl cotiitisse; que<br />

O7flTWS cichehi feheri db etsdèm ètfirmftcv obserbari ci ctiaøz


- 56 -<br />

a Iteredibus suis sicut, in caria cxin<strong>de</strong> [acta <strong>de</strong>rnonstragur<br />

COfl lineri.<br />

C'est ce document du xill e siècle que cite toujours DU CANGE<br />

dans son Glossaire, lorsqu'il emprunte <strong>de</strong>s expressions à <strong>la</strong><br />

Charte <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> (voyez par exemple ail mot adrarnire) mais<br />

<strong>la</strong> pagination était différente au. temps où il consulta le Cartu<strong>la</strong>ire<br />

<strong>de</strong> TROU, car il indique le folio 299 au lieu du folio 260<br />

pour <strong>la</strong> Charte qui nous occupe. Ce texte ne donne pas les<br />

noms <strong>de</strong>s témoins.<br />

3. <strong>Bibliothèque</strong> nationale. Manuscrit, C11a4?2pagne, XIX.<br />

Dans cet important recueil, <strong>la</strong> Charte <strong>la</strong>tine <strong>de</strong> 4479 se<br />

trouve transcrite au folio 196 par, un copiste du xviii' siècle.<br />

Elle est suivie <strong>de</strong> <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s privilèges accordés aux habitants<br />

<strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> par les comtes <strong>de</strong> Champagne et <strong>de</strong> Brie en<br />

4222, « extraite <strong>de</strong> <strong>la</strong> pancarte générale <strong>de</strong>sdits comtés.<br />

4. <strong>Bibliothèque</strong> <strong>de</strong> Troyes. Manuscrit n° 22,p. 161-163.<br />

In-folio sur papier. Cartu<strong>la</strong>re coinituin Campanioe contincns<br />

privilegia , /eoda et TCS gestas a6 anno MCCX ad annum<br />

MCC XXX. (leriture du XVJr siècle.)<br />

Fonds <strong>de</strong> Boultier, coté A, 48. Ce manuscrit <strong>de</strong> 130 feuillets<br />

se termine par <strong>la</strong> note qui suit « Hic liber transcripius<br />

fuit ex Ms. bibliotitecce c<strong>la</strong>riss. viri Jocobi Augusti Tituani,<br />

numero Xliii, manu Joannis JJou/zien, senatoris divionensis.<br />

Ce Jean Bouhicr est le grand-père du prési<strong>de</strong>nt<br />

Bouhier.<br />

Reliure en velours noir. il est fait une simple mention <strong>de</strong><br />

ce cartu<strong>la</strong>ire dans le catalogue <strong>de</strong> <strong>la</strong> bibliothèque (le Tilou,<br />

t. II, p. 420.<br />

5. Archives nationales. Manuscrit. LCK,. 1066.<br />

Ancien K, 1454, mentionné par M. n'Annois or JUDAINVILLE<br />

dans le Catalogue <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> Thibaut IV, u° 1424.


- 57 -.<br />

Exten<strong>la</strong> corni<strong>la</strong>tus campanie et brie, 'écriture du *HV siècle,<br />

sur parchemin. Le texte <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte française <strong>de</strong> Thibaut IV<br />

se trouve aux pages 83 et suivantes. C'est avec ce texte, non<br />

consulté par RodilAnD et CAulto, que flous avons corrigé les<br />

erreurs dont leurs copies fourmillent.<br />

6. <strong>Bibliothèque</strong> particulière <strong>de</strong> Mc Chardon, notaire<br />

à <strong>Meaux</strong>.<br />

Antiquitez <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>, transcrittes par C<strong>la</strong>u<strong>de</strong><br />

ROCHARD, maistre chirurgien audit <strong>Meaux</strong>. Sur les mémoires<br />

<strong>de</strong> JEAN L'ENFANT vivant procureur es sièges royaux audit lieu.<br />

Augmentée <strong>de</strong> plusieurs choses curieuses tirées (le différents<br />

mémoires. 1715. Ce manuscrit est le premiet travail <strong>de</strong>'<br />

RoduAna. La Charte française s'y trouve, à <strong>la</strong> page 97 (Litera<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> franchise <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>) et se termine à <strong>la</strong> page 401, au<br />

bas. Le texte en est très incorrect comme dans les copies<br />

suivantes:<br />

7. <strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>. Ms. 80.<br />

.,4ntiquilez <strong>de</strong> <strong>la</strong> vil<strong>la</strong> <strong>de</strong> liteaux, etc. Secon<strong>de</strong> rédaction <strong>de</strong><br />

RocuAnu, datée <strong>de</strong> 1724. La charte française s' y trouve aux<br />

pages 1Q et suivantes.<br />

8. <strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>. Ms. 82.<br />

Histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> tirée <strong>de</strong>s mémoires <strong>de</strong> JEAN<br />

L'ENFANT, vivant procureur aux sièges royaux dudit <strong>Meaux</strong> et<br />

<strong>de</strong>s mémoires <strong>de</strong> PIERRE JANVIER, vivant curé <strong>de</strong> <strong>la</strong> paroisse <strong>de</strong><br />

Saint-Thibault, augmentée <strong>de</strong> quantités <strong>de</strong> choses très<br />

curieuses par CLAUDE ROCUARD, lieutenant <strong>de</strong> M. le premier<br />

Chirugien (sic) du Boy en <strong>la</strong> ville, Bailliage et dépen<strong>de</strong>nce<br />

dudit <strong>Meaux</strong> et premier chirurgien du grand hôtel Dieu <strong>de</strong><br />

W ditte ville. Divisée en cinq parties. Première partie, 1735.<br />

Pages 366 à 374. Texte <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> 4222.<br />

-z


- 58 -<br />

9. Archives départementales <strong>de</strong> SeineetàMarne.<br />

Jo E. 1937. - (Carton)<br />

2 pièces, papier. 419-<strong>1222</strong>. <strong>Meaux</strong>. Copie (le <strong>la</strong> charte (le<br />

<strong>commune</strong> accordée à <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> par Henri le Libéral,<br />

etc. [Inventaire-sommaire dressé par Lemaire archiviste;<br />

et imprimé à Fontainebleau (1875). Tome III, supplément <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

série E, page 422;] 2 0 AA. 4. (Liasc.) 4 pièce, papieri Aèt6s<br />

constitutifs et politiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>commune</strong>. Franchisés accordées<br />

à <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>. Copie <strong>de</strong> <strong>la</strong> charte <strong>de</strong> <strong>commune</strong> donnée<br />

par Thibaut VI (sic.) (Inventàire-sommaire cité. 2 supplément<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> série E, p. 79. Tome 1V.)<br />

ib. Sussel. —Nouvel examen <strong>de</strong> l'usage général <strong>de</strong>s<br />

fiefs en Franco pendant le XI", le kW, lé xtè Ii<br />

et lé XI° sièclés.<br />

Impriméà Paris, C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Prudhomme et Ckau<strong>de</strong> kobustel,<br />

4727. Pages 483 et suivantes. (<strong>Bibliothèque</strong> nationale, L216.)<br />

Le texté <strong>la</strong>tin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte se trouve en note avec <strong>de</strong> nom-<br />

breuses fautes.<br />

11: dhanterea'u te Fèvie. titité dés É1fs; jw.,<br />

12. Toussaint-Duplessis. - Histoire <strong>de</strong> l'Église <strong>de</strong><br />

<strong>Meaux</strong>.<br />

Imprimée à Paris chez Gaudoin et Giffart, 4734. Tome II,<br />

pages65 et suivanLès.<br />

Te*ie fautif <strong>de</strong> <strong>la</strong> charte dé P<strong>1179</strong>.<br />

13j Carrô. - Histoire dé Mêaux;1 vol.; McdtM; 1i*05<br />

(Imprimerie dit Journal <strong>de</strong> Sème-et-Marne):<br />

Pièces justiûnativès. Pages 498 et 502. Trànsériptidri<br />

d'après Touss,tirT-Duï'LEssls pour là cliûte <strong>de</strong> <strong>1179</strong> et d'dprèi<br />

RdCIIARD pour M charte dé <strong>1222</strong>. Mauvais tette. Pàs (lé bris<br />

tique.


- 59.-<br />

14. Notre regretté prési<strong>de</strong>nt et ami M. BFJNOI5T, sénateur (le<br />

Seine-et-Marne et prési<strong>de</strong>nt du conseil général, a donné<br />

un certain nombre <strong>de</strong>s articles <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte communale (le<br />

<strong>Meaux</strong>, dans sa<br />

Notice sur Congis, page 7 ('Montdidier, 1887).<br />

15. Brequigny. - Table <strong>de</strong>s Diplômes, etc. Tome JIT,<br />

page 555. Mention <strong>de</strong> <strong>la</strong> Charte <strong>de</strong> <strong>1179</strong>.<br />

16. Catalogue <strong>de</strong>s Actes <strong>de</strong>s comtes <strong>de</strong> Champagne,<br />

dressé par M. D'ARBOIS DE JUUAIrÇVILLE, dans son histoire.<br />

No 304 (Charte <strong>de</strong> Henri I").<br />

N° 1421 (Charte <strong>de</strong> Thibaut IV)<br />

SIGILLOGRAPHIE<br />

1. Archives nationales, .1. 415, no 127.<br />

Fragment <strong>de</strong> sceau rond, <strong>de</strong> 80 millimètres.<br />

Contre-sceau attaché à <strong>la</strong> même pièce (Charte (l'avril<br />

1308)..<br />

Nous avons décrit plus haut ces <strong>de</strong>ux sceaux, dont nous<br />

donnons aussi <strong>la</strong> reproduction.<br />

2. Inventaire <strong>de</strong>s Sceaux, pub? f4 par DOIJET D'ARCQ. Paris,<br />

hienri Pion, 1867. Première partie, Tome H, pape 338.<br />

2V' 5485.


Introduction<br />

TABLE DES MATIÈRES<br />

Pages<br />

Verrière <strong>de</strong> l'hôtel <strong>de</strong> ville <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong>. 7<br />

Communes <strong>de</strong> Provins, <strong>de</strong> Coulommiers. 8<br />

Sens du mot Commune ........ o<br />

Origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie municipale à <strong>Meaux</strong> 10<br />

<strong>Meaux</strong>, cité <strong>de</strong> Meldi liberi ...... 10<br />

, Prépondérance <strong>de</strong>s &êques •1O<br />

Non persistance <strong>de</strong>s institutions romaines 10<br />

La Commune et l'évêque 11<br />

La Commune et <strong>la</strong> royauté ....... 43<br />

La Commune et les comtes <strong>de</strong> Champagne 13-44<br />

Constitution du texte <strong>de</strong>s Chartes ...... 15<br />

Charte <strong>de</strong> Houri let (4479) ....... 17<br />

Arbitres et témoins<br />

Charte <strong>de</strong> Thibaut 1V ( 1 222) ....... 33<br />

Enumération <strong>de</strong>s articles<br />

Le sceau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commune <strong>de</strong> <strong>Meaux</strong> . 51<br />

i..1JI.u61 apsi.0 ............... o;)<br />

Sigillographie ................ 59<br />

C

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