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Gestion économique de projet - Haute école du paysage, d ...

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Objectif<br />

<strong>Gestion</strong> <strong>économique</strong> <strong>de</strong> <strong>projet</strong><br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

document<br />

09004<br />

Pierre.Bonnal@hesge.ch | http://campus.hesge.ch/bonnalp/<strong>de</strong>fault.html | 23 février 2009<br />

Document et concepts originaux sous licence Creative Commons www.creativecommons.org<br />

Traiter <strong>de</strong> la problématique <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s coûts et <strong>de</strong>s ressources dans les <strong>projet</strong>s<br />

en proposant aux participants <strong>du</strong> Certificat <strong>de</strong> formation continue universitaire en<br />

Management <strong>de</strong> <strong>projet</strong> <strong>de</strong> HEC / Université <strong>de</strong> Genève (http://<strong>projet</strong>.unige.ch) un<br />

portefeuille <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s et d’outils applicables à <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s <strong>de</strong> natures variées. Trois<br />

<strong>projet</strong>s présentant <strong>de</strong>s spécificités distinctes accompagnent cet enseignement :<br />

– le <strong>projet</strong> EVA Europe <strong>projet</strong> événementiel<br />

– le <strong>projet</strong> bzh-kite <strong>projet</strong> <strong>de</strong> développement d’un pro<strong>du</strong>it nouveau<br />

– le <strong>projet</strong> Chai Saint-André <strong>projet</strong> d’ingénierie dans le secteur vinicole<br />

Format pédagogique, évaluation, intervenant<br />

Proposer aux participants un portefeuille d’outils variés : certains simples, susceptibles<br />

d’être mis en œuvre rapi<strong>de</strong>ment ; d’autres plus élaborés qui nécessiteront <strong>de</strong> la part<br />

<strong>de</strong>s participants une pério<strong>de</strong> d’assimilation et d’appropriation plus longue. Cet enseignement<br />

est donné dans un cadre académique, aussi comporte-t-il quelques éléments<br />

<strong>de</strong> théorie (finance d’entreprise). Il prend la forme d’une alternance <strong>de</strong> présentations<br />

et d’exercices/ateliers portant sur la mise en œuvre opérationnelle <strong>de</strong>s principaux métho<strong>de</strong>s<br />

et outils <strong>de</strong> gestion <strong>économique</strong> <strong>de</strong> <strong>projet</strong>.<br />

L’évaluation interviendra sous la forme d’un test <strong>de</strong> 1 h. 30 à la toute fin <strong>du</strong> mo<strong>du</strong>le<br />

(samedi 28 février) qui ne portera que sur les éléments rapi<strong>de</strong>ment assimilables.<br />

Intervenant : Pierre Bonnal, professeur à la <strong>Haute</strong> <strong>école</strong> <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> Genève<br />

courriels : pierre@bonnal.eu ou pierre.bonnal@hesge.ch<br />

téléchargement : http://campus.hesge.ch/bonnalp/teaching.html<br />

Bibliographie<br />

PMI Standard Committee (2003) Gui<strong>de</strong> <strong>du</strong> référentiel <strong>de</strong> connaissances en gestion<br />

<strong>de</strong> <strong>projet</strong>. Newton Square, PA : Project Management Institute. 218 p. ISBN 1930699689.<br />

tout particulièrement le chapitre 7.<br />

Buttrick, R. (2002) <strong>Gestion</strong> <strong>de</strong> <strong>projet</strong> en action. Paris : Pearson E<strong>du</strong>cation/Village Mondial.<br />

455 p. ISBN 2744060208. tout particulièrement le chapitre 22.<br />

Vallet, G. (1995) Techniques d’analyse <strong>de</strong> <strong>projet</strong>s. Paris : Dunod / L’Usine Nouvelle (coll.<br />

Fonctions <strong>de</strong> l’entreprise). 161 p. ISBN 2100028219.<br />

Vallet, G. (2001) Technique <strong>de</strong> planification <strong>de</strong> <strong>projet</strong>s. 3 e éd. Paris : Dunod / L’Usine<br />

Nouvelle (coll. Fonctions <strong>de</strong> l’entreprise). 288 p. ISBN 2100071807.<br />

version<br />

1.1


document<br />

09004<br />

Vallet, G. (2003) Techniques <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> <strong>projet</strong>s. Assurer les conditions d’achèvement<br />

d’un <strong>projet</strong>. 2 e éd. Paris : Dunod / L’Usine Nouvelle (coll. Fonctions <strong>de</strong> l’entreprise).<br />

208 p. ISBN 2100053442.<br />

Puis, pour ceux qui voudraient en savoir plus sur la fonction finance dans l’entreprise :<br />

Seauvageot, G. (2004) La finance. 2 e éd. Paris : Éd. Nathan (coll. Repères pratiques).<br />

160 p. ISBN 209183078X.<br />

Voir aussi en page 108 pour une bibliographie éten<strong>du</strong>e sur EVM.<br />

Table <strong>de</strong>s matières<br />

1. Cycle <strong>de</strong> vie et processus <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s coûts ........................................3<br />

2. La planification et l’estimation <strong>de</strong>s coûts ............................................... 5<br />

3. L’évaluation <strong>de</strong> la faisabilité financière ou <strong>économique</strong> ............................. 19<br />

4. L’établissement <strong>du</strong> budget ............................................................. 34<br />

5. Le contrôle <strong>de</strong>s coûts ................................................................... 36<br />

Annexes<br />

A 1 — La métho<strong>de</strong> Delphi ..................................................................42<br />

A 2 — Techniques d’ajustement linéaire .................................................. 43<br />

A 3 — Flux financiers récurrents .......................................................... 47<br />

A 4 — Earned Value Management .........................................................51<br />

0 De quoi parle-t-on ?<br />

Quelle différence existe-t-il entre « gestion <strong>économique</strong> <strong>de</strong> <strong>projet</strong> », « gestion <strong>de</strong>s coûts dans les<br />

<strong>projet</strong>s », « gestion <strong>de</strong>s coûts et <strong>de</strong>s ressources », ou encore « coûtenance » 1 ?<br />

C’est peu ou prou la même chose ! Le PMI 2 parle <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s coûts <strong>du</strong> <strong>projet</strong>, ensemble <strong>de</strong>s<br />

activités <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> <strong>projet</strong> qui « comprend les processus nécessaires à la réalisation <strong>du</strong> <strong>projet</strong><br />

dans les limites budgétaires approuvées. » Cette définition tra<strong>du</strong>it bien que ce sont toutes les<br />

ressources qui entrent dans l’élaboration <strong>de</strong>s budgets : ressources humaines (collaborateurs<br />

<strong>de</strong> l’entreprise, <strong>de</strong> l’organisation...), ressources matérielles (fournitures, matière d’œuvre...),<br />

équipements et infrastructures (outillages, locaux...), ressources financières.<br />

Toujours d’après ce même référentiel, la gestion <strong>de</strong>s coûts <strong>du</strong> <strong>projet</strong> s’appuie sur quatre processus<br />

principaux :<br />

Planification <strong>de</strong>s ressources. C’est le processus qui consiste à déterminer quelles ressources<br />

(cf. début d’inventaire ci-<strong>de</strong>ssus) doivent être utilisées pour réaliser les activités <strong>du</strong> <strong>projet</strong><br />

et en quelle quantité.<br />

Estimation <strong>de</strong>s coûts. C’est le processus qui consiste à établir une approximation (estimation)<br />

<strong>du</strong> coût <strong>de</strong>s ressources nécessaires à l’achèvement <strong>de</strong>s activités <strong>du</strong> <strong>projet</strong>.<br />

Établissement <strong>du</strong> budget. C’est le processus qui consiste à attribuer à chacune <strong>de</strong>s activités<br />

<strong>du</strong> <strong>projet</strong> sa quote-part <strong>de</strong> l’estimation <strong>du</strong> coût total 3 .<br />

1. Terme inventé par l’AFITEP, l’association professionnelle française <strong>du</strong> management <strong>de</strong> <strong>projet</strong><br />

(http://www.afitep.fr), terme à savoir <strong>de</strong> seuls ceux qui souhaitent se soumettre à la certification française !<br />

2. Project Management Institute, l’association professionnelle états-unienne <strong>du</strong> management <strong>de</strong> <strong>projet</strong><br />

(http://www.pmi.org), éditrice <strong>du</strong> Gui<strong>de</strong> <strong>du</strong> référentiel <strong>de</strong> connaissances en gestion <strong>de</strong> <strong>projet</strong>, version française<br />

<strong>du</strong> Project Management Body of Knowledge, document normatif auquel il est fréquemment fait référence dans ce texte,<br />

chaque fois qu’un logo apparaît dans la marge.<br />

3. Le PMI utilise le néologisme « Budgétisation » pour dénommer ce processus.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

2


document<br />

09004<br />

Contrôle <strong>de</strong>s coûts. C’est le processus qui consiste à contrôler les modifications apportées au<br />

budget <strong>du</strong> <strong>projet</strong>, tout au long <strong>de</strong> l’exécution.<br />

À noter que les trois premiers processus interviennent en amont dans le cycle <strong>de</strong> vie <strong>du</strong> <strong>projet</strong><br />

alors que le processus <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s coûts intervient plus tardivement.<br />

Ces processus interagissent entre eux et avec les processus d’autres activités <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong><br />

<strong>projet</strong>, comme l’échéancement <strong>de</strong>s activités, la constitution <strong>du</strong> registre <strong>de</strong>s risques... Chaque<br />

processus peut nécessiter la participation <strong>de</strong> plusieurs protagonistes, selon les besoins <strong>du</strong> <strong>projet</strong>.<br />

Bien que les processus sont présentés comme <strong>de</strong>s éléments distincts avec <strong>de</strong>s interfaces bien<br />

définies, ils peuvent dans la pratique se chevaucher et interagir les uns avec les autres. Par<br />

exemple, il peut s’avérer nécessaire, en phase d’exécution <strong>du</strong> <strong>projet</strong> <strong>de</strong> re-planifier et ré-estimer<br />

les ressources requises suite à la survenue d’un événement imprévu.<br />

Dans certains <strong>projet</strong>s, et surtout dans les petits <strong>projet</strong>s, les processus <strong>de</strong> planification <strong>de</strong>s ressources,<br />

d’estimation <strong>de</strong>s coûts et d’établissement <strong>du</strong> budget sont tellement liés qu’ils sont considérés<br />

comme un processus unique : ils peuvent être réalisés par une seule personne en un temps<br />

relativement court.<br />

Dans un souci <strong>de</strong> concision, le parti a été pris <strong>de</strong> considérer que l’estimation <strong>de</strong>s coûts et <strong>de</strong>s<br />

ressources intègre le processus <strong>de</strong> planification <strong>de</strong>s ressources tel que le définit le PMI.<br />

La gestion <strong>de</strong>s coûts <strong>du</strong> <strong>projet</strong> s’intéresse principalement au coût <strong>de</strong>s ressources nécessaires à la<br />

réalisation <strong>de</strong>s activités <strong>du</strong> <strong>projet</strong>. Toutefois, la gestion <strong>de</strong>s coûts <strong>du</strong> <strong>projet</strong> doit également prendre<br />

en compte les effets <strong>de</strong>s décisions prises dans le cadre <strong>du</strong> <strong>projet</strong> sur le coût d’utilisation <strong>du</strong> ou<br />

<strong>de</strong>s livrables issus <strong>du</strong> <strong>projet</strong> : les coûts d’exploitation. Par exemple, la décision <strong>de</strong> limiter un<br />

paramètre peut certes ré<strong>du</strong>ire le coût <strong>du</strong> <strong>projet</strong>, mais au détriment <strong>de</strong>s bénéficiaires qui pourront<br />

voir les coûts d’exploitation augmenter.<br />

Cette conception plus large <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s coûts est souvent appelée évaluation <strong>du</strong> coût <strong>du</strong><br />

cycle <strong>de</strong> vie. Cette évaluation, associée aux techniques <strong>de</strong> l’ingénierie <strong>de</strong> la valeur, permet<br />

<strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire les coûts et les <strong>du</strong>rées, d’améliorer la qualité et les performances et d’optimiser la<br />

prise <strong>de</strong> décision.<br />

Il est <strong>de</strong>s domaines d’application dans lesquels la prédiction et l’analyse <strong>de</strong>s futures performances<br />

financières <strong>du</strong> ou <strong>de</strong>s livrables <strong>du</strong> <strong>projet</strong> ont lieu en <strong>de</strong>hors <strong>du</strong> <strong>projet</strong> (lorsque phases<br />

d’avant-<strong>projet</strong> et <strong>de</strong> <strong>projet</strong> sont dissociées). Il est d’autres domaines dans lesquels la gestion <strong>de</strong>s<br />

coûts inclut également ce processus.<br />

La gestion <strong>de</strong>s coûts <strong>du</strong> <strong>projet</strong> doit tenir compte <strong>du</strong> besoin en information <strong>de</strong>s acteurs : <strong>de</strong>s<br />

acteurs différents peuvent mesurer les coûts d’un <strong>projet</strong> différemment et à <strong>de</strong>s moments différents.<br />

Par exemple, le coût d’un approvisionnement peut être mesuré lorsqu’il est engagé,<br />

facturé, payé... Le <strong>projet</strong> Chai Saint-André est utilisé pour illustrer cela.<br />

1 Cycle <strong>de</strong> vie et processus <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s coûts<br />

La figure 1 localise temporellement les divers processus <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s coûts <strong>du</strong> <strong>projet</strong> 4 .<br />

En phase d’avant <strong>projet</strong>, on con<strong>du</strong>it entre autres <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> faisabilité <strong>de</strong> <strong>projet</strong>, et une<br />

<strong>de</strong> ses constituantes, l’analyse <strong>de</strong> faisabilité financière ou l’analyse <strong>de</strong> faisabilité éco-<br />

4. Le PMI découpe le cycle <strong>de</strong> vie d’un <strong>projet</strong> en cinq processus : le processus <strong>de</strong> démarrage se confond avec le jalon<br />

« Décision » <strong>de</strong> la figure 1 ; le processus <strong>de</strong> planification intervient au début <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> <strong>projet</strong> ; les processus <strong>de</strong><br />

réalisation et contrôle constituent l’essentiel <strong>de</strong> cette phase <strong>de</strong> <strong>projet</strong> (après que la planification soit faite) ; finalement,<br />

le processus <strong>de</strong> clôture intervient après que le ou les livrables ont été remis au mandants et autres bénéficiaires. La<br />

phase d’avant-<strong>projet</strong> en tant que telle ne constitue pas à proprement parler un <strong>de</strong>s « processus » <strong>du</strong> Gui<strong>de</strong> <strong>du</strong> référentiel<br />

<strong>de</strong> connaissances en gestion <strong>de</strong> <strong>projet</strong> <strong>du</strong> PMI.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

3


Besoin<br />

Estimation et évaluation<br />

<strong>de</strong> la faisabilité financière<br />

AVANT-PROJET<br />

quelques itérations<br />

Décision<br />

Établissement<br />

<strong>du</strong> budget<br />

PROJET<br />

Contrôle<br />

<strong>de</strong>s coûts<br />

Livrable(s)<br />

quelques itérations<br />

Capitalisation<br />

<strong>de</strong> l’expérience<br />

document<br />

09004<br />

Figure 1 – Cycle <strong>de</strong> vie d’un <strong>projet</strong> et processus <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s coûts.<br />

nomique, consiste à estimer les coûts <strong>de</strong>s réponses possibles au besoin exprimé (processus<br />

d’estimation) et à évaluer leurs viabilités respectives (processus d’évaluation). À noter que<br />

pour répondre à un besoin donné, plusieurs réponses peuvent être trouvées. Aussi peut-on être<br />

amené à con<strong>du</strong>ire plusieurs analyses <strong>de</strong> faisabilité pour chacune <strong>de</strong>s réponses envisagées. Ces<br />

analyses seront bien sûr plus ou moins poussées ; le caractère plus ou moins viable d’une réponse<br />

dimensionne généralement l’effort qu’on alloue à la con<strong>du</strong>ite d’une analyse <strong>de</strong> faisabilité particulière.<br />

La décision <strong>de</strong> réaliser le <strong>projet</strong> est prise après avoir pris connaissance <strong>de</strong>s conclusions<br />

<strong>de</strong> ou <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> faisabilité con<strong>du</strong>ites.<br />

Lorsque la décision « d’y aller » est prise, l’avant-<strong>projet</strong> <strong>de</strong>vient <strong>projet</strong> : un chef <strong>de</strong> <strong>projet</strong> reçoit<br />

le mandat <strong>de</strong> mener le <strong>projet</strong> à bien, une équipe <strong>de</strong> <strong>projet</strong> se constitue autour <strong>de</strong> lui.<br />

Une <strong>de</strong>s premières tâche <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> <strong>projet</strong> consiste à établir le budget <strong>du</strong> <strong>projet</strong> (processus<br />

d’établissement <strong>du</strong> budget), autrement dit à répartir les ressources <strong>de</strong> telle manière que<br />

chacun <strong>de</strong>s collaborateurs au <strong>projet</strong> puisse réaliser les activités qui lui sont attribuées. Une fois<br />

les budgets établis, la réalisation <strong>du</strong> <strong>projet</strong> peut débuter. Le chef <strong>de</strong> <strong>projet</strong> doit s’assurer que le<br />

<strong>projet</strong> se réalise conformément aux plans ; une tâche <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> <strong>projet</strong> consiste à s’assurer<br />

que les dépenses sont bien inscrites dans les limites <strong>du</strong> budget (processus <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s<br />

coûts ou <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong>s coûts).<br />

Dans un souci <strong>de</strong> concision, la figure 1 omet volontairement la <strong>de</strong>rnière phase <strong>du</strong> processus <strong>de</strong><br />

<strong>projet</strong> : la phase <strong>de</strong> terminaison. Une fois le ou les livrables remis aux mandants et autres parties<br />

prenantes, le <strong>projet</strong> n’en est pas fini pour autant ! L’équipe <strong>de</strong> <strong>projet</strong> doit mettre <strong>de</strong> l’ordre dans<br />

ses affaires et mettre au profit <strong>du</strong> référentiel <strong>de</strong> connaissance <strong>de</strong> l’organisation l’expérience<br />

acquise tout au long <strong>du</strong> <strong>projet</strong> : activités prévues / planifiées vs. activités réalisées, budgets vs.<br />

dépenses effectives, risques considérés et non envisagés vs. risques survenus... La finalité <strong>de</strong><br />

cet exercice est bien sûr <strong>de</strong> mettre à la disposition <strong>de</strong> tous cette expérience acquise, afin que<br />

chacun puisse en faire le meilleur usage lors d’analyses <strong>de</strong> faisabilités <strong>de</strong> nouveaux <strong>projet</strong>s, ainsi<br />

que par les <strong>projet</strong>s en cours <strong>de</strong> réalisation.<br />

Cet inventaire <strong>de</strong>s processus peut laisser penser qu’ils sont consécutifs : que l’estimation et<br />

l’évaluation interviennent en phase d’avant-<strong>projet</strong>, que l’établissement <strong>du</strong> budget se fait en tout<br />

début <strong>de</strong> phase <strong>de</strong> <strong>projet</strong>, que la réalisation <strong>du</strong> <strong>projet</strong> ne fait appel qu’au contrôle <strong>de</strong>s coûts. C’est<br />

vrai dans les gran<strong>de</strong>s lignes, mais l’établissement <strong>du</strong> budget peut faire apparaître <strong>de</strong>s problèmes,<br />

auquel cas certains coûts pourront nécessiter ré-évaluation. Des inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> réalisation (survenue<br />

<strong>de</strong> risques) peuvent con<strong>du</strong>ire à la prise <strong>de</strong> mesures correctrices, elles doivent être étudiées,<br />

estimées et évaluées ; les budgets doivent être re-répartis... C’est donc tout au long <strong>du</strong> cycle <strong>de</strong><br />

vie <strong>du</strong> <strong>projet</strong> qu’il peut être fait appel à tous les processus associés à la gestion <strong>de</strong>s coûts.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

t<br />

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4


document<br />

09004<br />

On retiendra que la gestion <strong>de</strong>s coûts d’un <strong>projet</strong> est constituée <strong>de</strong> cinq processus<br />

:<br />

– la planification et estimation <strong>de</strong>s coûts<br />

– l’évaluation <strong>de</strong> la faisabilité financière ou <strong>économique</strong><br />

– l’établissement <strong>du</strong> budget<br />

– le contrôle <strong>de</strong>s coûts<br />

– la capitalisation <strong>de</strong> l’expérience.<br />

Chacun <strong>de</strong> ces processus fait appel à <strong>de</strong>s savoir-faire et <strong>de</strong>s outils particuliers qu’il<br />

convient <strong>de</strong> maîtriser.<br />

À noter que certains d’entre eux seront utiles dans <strong>de</strong>s contextes <strong>de</strong> <strong>projet</strong> et pas<br />

dans d’autres.<br />

À noter aussi que les tâches <strong>de</strong> gestion <strong>économique</strong> et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s délais (établissement<br />

et suivi <strong>de</strong>s calendriers <strong>de</strong> réalisation) sont intimement imbriquées et ne<br />

sauraient être abordées indépendamment les unes <strong>de</strong>s autres.<br />

2 La planification et l’estimation <strong>de</strong>s coûts<br />

Il s’agit d’un processus essentiellement mis en œuvre en phase d’avant-<strong>projet</strong> ; mais dont il<br />

peut être fait usage en phase <strong>de</strong> réalisation. Typiquement consécutivement à la survenue d’un<br />

événement imprévu, lorsqu’il s’agit <strong>de</strong> répondre au mieux à l’inci<strong>de</strong>nt.<br />

Comme pour tous les processus, la réalisation <strong>de</strong> celui-ci requiert <strong>de</strong>s intrants, met en œuvre<br />

<strong>de</strong>s outils, pour pro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s extrants. La figure 2 donne un résumé <strong>de</strong>s éléments participants<br />

à ce processus.<br />

Savoirs indivi<strong>du</strong>els<br />

Savoirs organisationnels<br />

Savoirs globaux<br />

Analyse <strong>du</strong> besoin<br />

Analyse d’opportunité<br />

Faisabilité marketing<br />

Faisabilité technique<br />

Organigramme technique<br />

Organigramme <strong>de</strong>s activités<br />

Inventaire <strong>de</strong>s ressources<br />

Calendrier <strong>de</strong> réalisation<br />

Processus <strong>de</strong> planification<br />

et d’estimation<br />

Outils <strong>de</strong> la planification<br />

(y.c. sous contrainte <strong>de</strong> ressources)<br />

Diagrammes <strong>de</strong> flux financiers<br />

Métho<strong>de</strong>s d’estimation<br />

(estimations intuitives, globales,<br />

paramétriques, analytiques)<br />

version<br />

1.1<br />

Rapport <strong>de</strong> planification<br />

et d’estimation <strong>de</strong>s coûts<br />

Figure 2 – Éléments <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> planification et estimation <strong>de</strong>s coûts.<br />

2.1 Les intrants <strong>de</strong> ce processus<br />

Il ne faut pas perdre <strong>de</strong> vue que cet exercice s’initie en phase d’avant-<strong>projet</strong>, et qu’à ce sta<strong>de</strong><br />

d’avancement, les éléments <strong>de</strong>scriptifs <strong>du</strong> <strong>projet</strong> à disposition sont peu nombreux.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

page<br />

5


2.1.1 L’analyse <strong>du</strong> besoin, l’analyse d’opportunité<br />

document<br />

09004<br />

Toute démarche <strong>de</strong> <strong>projet</strong> part d’un besoin, d’un désir, d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, d’un problème, d’une<br />

opportunité, ou ne serait-ce que d’une simple idée. Mener à bien un <strong>projet</strong> consiste à combler<br />

ce besoin, à satisfaire ce désir, à répondre à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, à trouver une solution au problème, à<br />

accé<strong>de</strong>r à une opportunité... Les premières réflexions que doit avoir l’analyste <strong>du</strong> <strong>projet</strong> 5 doivent<br />

porter sur la compréhension <strong>de</strong> l’élément déclencheur <strong>de</strong> la démarche <strong>de</strong> <strong>projet</strong>.<br />

L’analyse <strong>du</strong> besoin ou l’analyse d’opportunité est le premier processus mis en route. La<br />

finalité <strong>de</strong> cette analyse est <strong>de</strong> s’assurer que le problème est bien posé, qu’il est correctement<br />

compris. Elle peut le cas échéant suggérer <strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> réponse á l’élément déclencheur, <strong>de</strong>s<br />

amorces <strong>de</strong> solutions au problème.<br />

Dans certains contextes <strong>de</strong> <strong>projet</strong>, cette démarche initiale est qualifiée d’analyse <strong>de</strong> faisabilité<br />

<strong>de</strong> marché, ou d’analyse <strong>de</strong> faisabilité marketing. Elle est un élément constitutif <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong><br />

faisabilité <strong>du</strong> <strong>projet</strong>.<br />

Un <strong>de</strong>s intrants <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> planification et d’estimation <strong>de</strong>s coûts est donc un Rapport<br />

d’analyse <strong>du</strong> besoin, ou un Rapport d’analyse d’opportunité, que celui-ci soit préliminaire<br />

ou provisoire. L’analyste ne peut disposer <strong>de</strong> tels rapports dans leur forme finale car toutes ces<br />

réflexions s’inscrivent dans une démarche récursive : l’analyse <strong>du</strong> besoin ou <strong>de</strong> l’opportunité<br />

s’affine et s’affirme au fur et à mesure que la démarche d’avant-<strong>projet</strong> progresse ; elle se nourrit<br />

<strong>de</strong>s extrants <strong>de</strong>s processus naturellement subséquents que sont la faisabilité technique, puis la<br />

faisabilité financière ou <strong>économique</strong>.<br />

Pratiquement, que contient ce rapport ?<br />

– une liste <strong>de</strong> ceux qui éprouvent ce besoin ou <strong>de</strong> ceux qui pourraient bénéficier <strong>de</strong> l’opportunité ;<br />

le besoin ou l’opportunité doit (<strong>de</strong>vrait) être formulé <strong>de</strong>puis les divers points <strong>de</strong> vue<br />

– une évaluation <strong>de</strong>s concessions qu’ils sont prêts à faire pour satisfaire ce besoin, pour voir<br />

cette opportunité ce matérialiser (combien sont-ils prêts à payer ?)<br />

– un inventaire <strong>de</strong>s limites, contraintes et autre freins susceptibles prétériter la satisfaction <strong>de</strong><br />

ce besoin, l’accession à cette opportunité<br />

– enfin, <strong>de</strong>s réponses et solutions qui permettraient <strong>de</strong> le satisfaire ou <strong>de</strong> l’atteindre.<br />

2.1.2 L’analyse <strong>de</strong> faisabilité technique<br />

Il s’agit <strong>du</strong> processus qui consiste à soumettre chacune <strong>de</strong>s solutions envisagées à évaluation<br />

technique : <strong>de</strong> s’assurer que chacune d’elles est techniquement réalisable, qu’elle s’inscrit dans<br />

les limites imposées par les mandants, bénéficiaires et autres parties prenantes d’un part, par la<br />

réglementation ou la législation d’autre part. Dans un souci <strong>de</strong> documentation, il est généralement<br />

fait état <strong>de</strong>s solutions non-faisables ; celles-ci ne sont bien sûr pas soumises à planification<br />

et estimation <strong>de</strong>s coûts.<br />

Un second intrant au processus <strong>de</strong> planification et d’évaluation <strong>de</strong>s coûts est donc le ou les<br />

Rapports d’analyse <strong>de</strong> faisabilité, que celui-ci ou ceux-ci soient préliminaires ou provisoires.<br />

Si l’analyste <strong>du</strong> <strong>projet</strong> à une culture <strong>projet</strong> et si le contexte <strong>du</strong> <strong>projet</strong> s’y prête, il a peut-être pris<br />

soin <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ire quelques éléments <strong>de</strong> structuration <strong>de</strong> <strong>projet</strong> tels que 6 :<br />

– un premier organigramme technique <strong>du</strong> <strong>projet</strong> (PBS Project/Pro<strong>du</strong>ct Breakdown Structure)<br />

– une ébauche d’organigramme <strong>de</strong>s activités (WBS Work Breakdown Structure)<br />

– un premier inventaire <strong>de</strong>s ressources nécessaires (RBS Resource Breakdown Structure)<br />

5. L’analyste <strong>de</strong> <strong>projet</strong> est la personne à qui on confit le soin <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ire la phase d’avant-<strong>projet</strong> ; cf. le mo<strong>du</strong>le<br />

Analyses <strong>de</strong> faisabilité <strong>de</strong> <strong>projet</strong> pour plus <strong>de</strong> détails sur l’organisation et la con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> cette phase.<br />

6. Cf. le mo<strong>du</strong>le Planification opérationnelle pour plus <strong>de</strong> détails sur ces éléments.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

6


document<br />

09004<br />

– les gran<strong>de</strong>s lignes d’un calendrier <strong>de</strong> réalisation (sous la forme d’un diagramme <strong>de</strong> Gantt...).<br />

2.1.3 Les sources d’information<br />

L’analyste <strong>de</strong> <strong>projet</strong> dispose (doit disposer) d’informations provenant <strong>de</strong> sources diverses, tant<br />

pour évaluer le besoin, que pour imaginer et concevoir <strong>de</strong>s réponses au besoin, que pour procé<strong>de</strong>r<br />

à la planification et l’évaluation <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong>s diverses solutions. Ces sources sont <strong>de</strong> trois<br />

natures, elles peuvent se trouver :<br />

– dans l’intelligence, les savoirs, les savoir-faire, la créativité indivi<strong>du</strong>elle <strong>de</strong>s collaborateurs <strong>de</strong><br />

l’organisation problématique <strong>de</strong> culture d’entreprise et <strong>de</strong> politique <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s ressources<br />

humaines<br />

– dans l’intelligence et la connaissance collective <strong>de</strong> l’organisation problématique <strong>de</strong> culture<br />

d’entreprise (y compris usage <strong>de</strong> techniques <strong>de</strong> créativité collective) et <strong>de</strong> politique <strong>de</strong> management<br />

<strong>de</strong> la connaissance, <strong>de</strong> capitalisation <strong>de</strong> l’expérience acquise, d’enregistrement <strong>de</strong><br />

données historiques...<br />

– dans la connaissance globale, celle accumulée par l’humanité dans son ensemble problématique<br />

<strong>de</strong> veille technologique, d’intelligence <strong>économique</strong>, <strong>de</strong> data mining, <strong>de</strong> knowledge<br />

mapping...<br />

Le besoin d’accé<strong>de</strong>r à ces sources d’information, <strong>de</strong> connaissance, <strong>de</strong> savoir dépends bien sûr <strong>du</strong><br />

contexte, <strong>de</strong> l’importance, <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong>s enjeux <strong>de</strong>s solutions et <strong>du</strong> ou <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s qui s’en<br />

suivront.<br />

2.2 Les outils<br />

Ce processus comporte <strong>de</strong>ux volets : un premier volet qualitatif permettant d’i<strong>de</strong>ntifier les<br />

postes <strong>de</strong> dépenses et le cas échéant <strong>de</strong> revenus (essentiellement le processus <strong>de</strong> planification)<br />

; un second volet quantitatif permettant d’en mesurer leurs montants (essentiellement le<br />

processus d’estimation). Des outils spécifiques ont été élaborés pour chacun <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux volets.<br />

2.2.1 Précision <strong>de</strong>s résultats<br />

Il va <strong>de</strong> soi que la précision <strong>de</strong>s résultats dépend <strong>du</strong> choix <strong>de</strong> l’outil : plus sa mise en œuvre sera<br />

légère, plus les résultats obtenus seront approximatifs !<br />

Pour les <strong>projet</strong>s in<strong>du</strong>striels, on distingue cinq niveaux d’estimation 7 :<br />

– « Estimation précise » précision à ± 5 %<br />

– « Estimation définitive » précision à ± 10 %<br />

– « Estimation préliminaire » précision à ± 20 %<br />

– « Estimation d’étu<strong>de</strong>s » précision à ± 30 %<br />

– « Ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur » précision moindre que ± 30 %<br />

Plus largement, il semble admis qu’on parle d’estimation dès lors que la précision recherchée<br />

est meilleure que ± 25 %, et d’évaluation si elle est moins bonne.<br />

7. Terminologie retenue par l’American Association of Cost Engineer dès 1958, reprise par l’AACE International, Association<br />

for the Advancement of Cost Engineering (http://www.aacei.org)<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

7


2.2.2 Les outils <strong>de</strong> planification<br />

document<br />

09004<br />

De <strong>de</strong>ux choses l’une :<br />

– <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structuration <strong>de</strong> <strong>projet</strong> existent et sont utilisables comme intrants à ce processus<br />

<strong>de</strong> planification ; auquel cas le premier volet <strong>de</strong> cet exercice est quasiment terminé<br />

– aucun élément <strong>de</strong> structuration n’est disponible ; dans ce cas, l’analyste <strong>de</strong>vra procé<strong>de</strong>r à cet<br />

exercice <strong>de</strong> structuration <strong>de</strong> <strong>projet</strong>.<br />

Il ne faut pas perdre <strong>de</strong> vue que la finalité <strong>de</strong> cet exercice consiste à i<strong>de</strong>ntifier les postes <strong>de</strong><br />

dépenses ou <strong>de</strong> revenus, qu’il s’agisse :<br />

– <strong>de</strong>s dépenses d’investissement : celles liées à la réalisation <strong>du</strong> <strong>projet</strong>, autrement dit : le<br />

coût <strong>du</strong> <strong>projet</strong><br />

– <strong>de</strong>s dépenses d’exploitation, dites aussi frais <strong>de</strong> fonctionnement, qui interviennent une<br />

fois que le <strong>projet</strong> est terminé, qu’il est ren<strong>du</strong> opérationnel ; il est <strong>de</strong>s contextes et <strong>de</strong>s configurations<br />

<strong>de</strong> <strong>projet</strong> pour lesquels on ne s’occupe nullement <strong>de</strong> ces dépenses !<br />

– <strong>de</strong>s revenus qui peuvent être :<br />

– le prix que le mandants est prêts à payer pour que le <strong>projet</strong> soit réalisé<br />

– les revenus d’exploitation qui sont générées une fois le <strong>projet</strong> terminé<br />

– la valeur <strong>de</strong> revente <strong>de</strong> l’installation à l’issue <strong>de</strong> son exploitation, le cas échéant.<br />

Le diagramme <strong>de</strong>s flux financiers. Le diagramme <strong>de</strong>s flux financiers (DFF) est un instrument<br />

qui peut s’avérer bien utile dès lors que les dépenses et revenus interviennent <strong>de</strong> manière<br />

passablement imbriquée. Comme illustré sur la figure 3 a, le temps s’écoule <strong>de</strong> la gauche vers<br />

la droite et les flux sont représentés sous la forme <strong>de</strong> barres, barres placées au <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> l’axe<br />

horizontal et dirigées vers le haut pour les revenus, et en <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> cet axe et vers le bas pour<br />

les dépenses. La hauteur <strong>de</strong> ces barres est proportionnelle au montant <strong>du</strong> flux.<br />

(a)<br />

revenues (entrées)<br />

1<br />

2<br />

3<br />

dépenses (sorties)<br />

4<br />

5<br />

t<br />

(b)<br />

flux ponctuel<br />

x<br />

0 1 2 3<br />

t<br />

flux récurrents<br />

n fois<br />

r<br />

(c)<br />

r<br />

r<br />

0 1 2 3<br />

Figure 3 – Représentation <strong>de</strong>s dépenses et revenus au moyen <strong>du</strong> diagramme <strong>de</strong>s flux financiers.<br />

Pour <strong>de</strong>s raisons pratiques évoquées plus loin dans ce document, les professionnels <strong>de</strong> la finance<br />

cherchent à discrétiser l’axe temporel, autrement dit a transformer le temps qui est une donnée<br />

continue en une succession <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s. Par convention, les flux sont supposés intervenir en fin<br />

<strong>de</strong> pério<strong>de</strong>, qu’il s’agissent <strong>de</strong> dépenses ou <strong>de</strong> revenus.<br />

Pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> simplification <strong>de</strong>s calculs, on distingue ensuite les flux ponctuels (cf. figure<br />

3 b) <strong>de</strong>s flux récurrents (cf. figure 3 c).<br />

Éléments <strong>de</strong> structuration <strong>de</strong> <strong>projet</strong>. Dans l’éventualité où aucun élément <strong>de</strong> cette nature<br />

n’est mis à la disposition <strong>de</strong> l’analyste <strong>de</strong> <strong>projet</strong>, il est <strong>de</strong> son ressort d’établir ces structures.<br />

S’il s’agit d’un <strong>projet</strong> in<strong>du</strong>striel, l’analyste peut adopter une approche très structurée : en premier<br />

lieu établissement <strong>de</strong> l’organigramme technique <strong>du</strong> <strong>projet</strong>, organigramme qui sert d’intrant<br />

à la construction <strong>de</strong> l’organigramme <strong>de</strong>s activités ; puis utilisation <strong>de</strong> la matrice ressources –<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

t<br />

page<br />

8


document<br />

09004<br />

responsabilités pour i<strong>de</strong>ntifier les postes <strong>de</strong> dépense 8 . Dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s in<strong>du</strong>striels, le<br />

terme « structure d’investissement » est parfois utiliser pour qualifier le résultat <strong>de</strong> cet exercice.<br />

On qualifie <strong>de</strong> « batterie limite 9 » le périmètre <strong>de</strong> cette structure d’investissement : ce<br />

qui est à l’intérieur <strong>de</strong> la batterie limite est décompter ; ce qui est à l’extérieur n’est pas pris en<br />

compte dans l’investissement.<br />

Si le <strong>projet</strong> n’est pas foncièrement <strong>de</strong> nature technique, l’analyse peut se contenter <strong>de</strong> construire<br />

pour le mieux un simple organigramme <strong>de</strong>s activités.<br />

Recherche <strong>de</strong> l’exhaustivité. L’analyste doit gar<strong>de</strong>r à l’esprit que cet exercice doit être mener<br />

à bien dans un souci <strong>de</strong> recherche d’exhaustivité. Tout oubli d’un poste <strong>de</strong> dépenses ou <strong>de</strong><br />

revenus, se tra<strong>du</strong>it par une perte <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> l’estimation, ouvrant la voie à d’éventuelles mauvaises<br />

surprises lors <strong>de</strong> la réalisation <strong>du</strong> <strong>projet</strong>. De quels moyens dispose-t-il pour l’ai<strong>de</strong>r dans<br />

cette recheche ?<br />

– Connaissances indivi<strong>du</strong>elles le souvenir d’expériences personnelles présentant <strong>de</strong>s caractères<br />

similaires, conservé en mémoire, ou noté sur un calepin.<br />

– Connaissances collectives organisationnelles les référentiels métier <strong>de</strong> l’organisation (retour<br />

d’expérience capitalisé) pouvant justifier <strong>de</strong> l’utilité d’un project management office et <strong>de</strong> la<br />

bonne réalisation <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> terminaison <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s ! Des experts internes peuvent être<br />

sollicités pour obtenir leur avis ; la métho<strong>de</strong> Delphi peut le cas échéant être mise en œuvre (cf.<br />

Annexe 1).<br />

– Connaissances collectives globales <strong>de</strong>s associations professionnelles tiennent à jour <strong>de</strong>s<br />

référentiels. Relativement au processus <strong>de</strong> planification, et pour n’en citer qu’un : PMI Standard<br />

Committee (2006) Practice Standard for Work Breakdown Structures. 2nd. ed. Newton<br />

Square, PA : Project Management Institute. 218 p. 1933890134, qui donne en annexe <strong>de</strong> nombreux<br />

exemples d’organigrammes d’activités <strong>de</strong> <strong>projet</strong>s <strong>de</strong> diverses natures. L’analyste peut<br />

chercher à obtenir l’avis d’experts externes, en utilisant la métho<strong>de</strong> Delphi.<br />

Estimation <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> EVA Europe.<br />

Parmi les outils <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>projet</strong>, il y a la méthodologie EVM (Earned Value Management,<br />

terme utilisé aux États-Unis) ou EVA (Earned Value Analysis, terme utilisé<br />

dans les Îles britanniques) dont il est question largement question dans l’Annexe 4.<br />

Cette méthodologie, a en croire l’affluence <strong>de</strong> professionnels qui fréquentent les<br />

conférences spécialisées, suscite beaucoup d’intérêt : <strong>de</strong>s conférences sont organisées<br />

annuellement <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> dix ans, tant aux États-Unis (EVM World, dont<br />

la prochaine se tiendra à Naples en Flori<strong>de</strong>) qu’au Royaume Uni (UK EVA Events).<br />

L’Europe continentale ne possè<strong>de</strong> pas <strong>de</strong> conférence dédiée à cette approche <strong>de</strong><br />

management <strong>de</strong> <strong>projet</strong>, aussi a-t-il été décidé d’en organiser une en octobre prochain<br />

à Genève.<br />

Les résultats d’une première analyse <strong>de</strong> faisabilité organisationnelle sont résumés<br />

ci-après. Il vous est <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une estimation <strong>de</strong>s coûts (dépenses<br />

mais aussi revenus a ) <strong>de</strong> cet événement. Moyens à votre disposition : les connaissances<br />

et savoir-faire acquis dans les précé<strong>de</strong>nts mo<strong>du</strong>les b ; mais avant tout, votre<br />

bon sens pour poser les hypothèses qui s’imposent !<br />

a. Charges et pro<strong>du</strong>its dans le vocabulaire <strong>de</strong> la comptabilité !<br />

b. Mo<strong>du</strong>le <strong>de</strong> Planification opérationnelle notamment.<br />

8. Cf. le mo<strong>du</strong>le Planification opérationnelle pour plus <strong>de</strong> détails sur cette manière <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r.<br />

9. <strong>de</strong> l’anglais battery limits<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

9


EVA Europe<br />

Genève Septembre 2009<br />

Format <strong>de</strong> la manifestation :<br />

– <strong>de</strong>ux jours <strong>de</strong> pré-conférence mettant<br />

l’accent sur la formation : <strong>de</strong>s séminaires<br />

d’une <strong>de</strong>mi-journée ou d’une journée<br />

susceptibles d’accueillir entre dix et quinze<br />

personnes chacun<br />

– une journée <strong>de</strong> conférence proprement dite<br />

axée sur <strong>de</strong>s témoignages <strong>de</strong> 45 minutes à<br />

une heure, témoignages prononcés par <strong>de</strong>s<br />

praticiens <strong>du</strong> management <strong>de</strong> <strong>projet</strong><br />

– une <strong>de</strong>mi-journée <strong>de</strong> workshop académique<br />

dédié à <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> recherche dans le<br />

domaine sous la forme <strong>de</strong> communications<br />

d’une <strong>de</strong>mi-heure<br />

– finalement, une <strong>de</strong>mi-journée <strong>de</strong> <strong>de</strong>briefing<br />

(phase <strong>de</strong> terminaison) pour capitaliser<br />

l’expérience acquise et préparer l’édition<br />

no. 2 <strong>de</strong> cette manifestation.<br />

Un banquet, dans un restaurant genevois,<br />

peut être organisé le mercredi soir.<br />

La langue officielle <strong>de</strong> la manifestation sera<br />

l’anglais.<br />

MAR MER JEU VEN<br />

9:00 12:00 14:00 17:00<br />

1 2<br />

9:00 12:00 14:00 17:00<br />

3 4<br />

Pré-conférence<br />

(séminaires <strong>de</strong> formation)<br />

9:00 12:00 14:00 17:00<br />

5 6<br />

Conference<br />

9:00 12:00 14:00 17:00<br />

7 8<br />

Workshop<br />

académique<br />

Debriefing<br />

<strong>de</strong> clôture<br />

Dates et lieux :<br />

Les dates ne sont pas arrêtées. La pério<strong>de</strong><br />

présentie est la secon<strong>de</strong> moitié <strong>du</strong> mois <strong>de</strong><br />

septembre 2009 ou le tout début <strong>du</strong> mois<br />

d’octobre.<br />

Le CERN à Meyrin, propose d’accueillir<br />

gracieusement la manifestion et met à<br />

document<br />

09004<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

10<br />

disposition son Globe <strong>de</strong> l’innovation pour la<br />

tenue <strong>de</strong> la conférence ainsi que <strong>de</strong>s salles <strong>de</strong><br />

séminaires pour la pré-conférence, le<br />

workshop et le <strong>de</strong>briefing, salles situées à<br />

proximité immédiate <strong>du</strong> centre <strong>de</strong> conférence.<br />

Le Globe <strong>de</strong> l’innovation peut accueillir jusqu’à<br />

250 personnes.<br />

Public cible :<br />

Les participants seront <strong>de</strong>s praticiens <strong>du</strong><br />

management <strong>de</strong> <strong>projet</strong> et <strong>de</strong>s consultants<br />

pour l’essentiel, mais aussi quelques<br />

représentants d’éditeurs <strong>de</strong> logiciels <strong>de</strong><br />

management <strong>de</strong> <strong>projet</strong>, <strong>de</strong>s formateurs et<br />

personnels académiques venant <strong>de</strong> toute<br />

l’Europe (continentale). L’affluence estimée :<br />

– pour les journées <strong>de</strong> pré-conférence : <strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong> 50 participants par jour<br />

– pour la journée <strong>de</strong> conférence : <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />

200 participants<br />

– pour le workshop académique : une<br />

vingtaine <strong>de</strong> participants<br />

– sans omettre les membres <strong>de</strong> l’équipe<br />

organisatrice <strong>de</strong> la manifestation : une<br />

dizaine <strong>de</strong> personnes.<br />

Partenaires et sponsors :<br />

En tout premier lieu le CERN qui offre<br />

l’hébergement.<br />

– partenaires métier : <strong>de</strong>s entreprises <strong>de</strong><br />

conseil et <strong>de</strong> formation ; <strong>de</strong>s éditeurs <strong>de</strong><br />

logiciels, <strong>de</strong>s institutions académiques...<br />

– partenaires associatifs : associations<br />

professionnelles <strong>de</strong> management <strong>de</strong> <strong>projet</strong><br />

– <strong>de</strong>s partenaires média : journaux et<br />

magazines <strong>de</strong> la presse <strong>économique</strong>, sites<br />

internet offrant <strong>du</strong> contenu en management<br />

<strong>de</strong> <strong>projet</strong>, réseaux sociaux professionnels...<br />

Tarifs<br />

Ils doivent résulter <strong>de</strong> l’estimation et <strong>de</strong><br />

l’évaluation <strong>de</strong>s coûts !<br />

Flux monétaires imputables. Une approche naïve peut effectivement consister à considérer<br />

tous les flux possibles i<strong>de</strong>ntifiés dans la seule perspective <strong>du</strong> <strong>projet</strong>.<br />

Une autre approche, dite approche marginale ou approche différentielle, consiste à ne<br />

considérer que les flux monétaires altérés (supprimés ou modifiés) ou générés par le <strong>projet</strong> :<br />

Flux monétaires<br />

<strong>du</strong> <strong>projet</strong> X<br />

Flux monétaires<br />

<strong>de</strong> l’entreprise<br />

avec le <strong>projet</strong> X<br />

Flux monétaires<br />

<strong>de</strong> l’entreprise<br />

sans le <strong>projet</strong> X<br />

Les coûts passés ou irrécupérables ne doivent pas être pris en compte. En effet, quelle que<br />

soit la décision, ces coûts existeront !<br />

Pierre Bonnal HEG Genève


document<br />

09004<br />

Les coûts <strong>de</strong> renonciation doivent être imputés. Un autre <strong>projet</strong> peut priver d’autres activités<br />

<strong>de</strong> l’entreprise ou <strong>de</strong> l’organisation <strong>de</strong> ressources, et affecter leurs performances. Auquel cas, les<br />

conséquences <strong>de</strong> cela doivent absolument être imputées au nouveau <strong>projet</strong>.<br />

Les dépendances entre <strong>projet</strong>s doivent être évaluées avec la plus gran<strong>de</strong> attention.<br />

2.2.3 Les outils d’estimation<br />

Quatre métho<strong>de</strong>s (ou familles <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s) s’offrent à l’analyste <strong>de</strong> <strong>projet</strong> pour procé<strong>de</strong>r à l’estimation<br />

<strong>de</strong>s coûts proprement dite. À noter que dans certaines mesures, ces métho<strong>de</strong>s s’appliquent<br />

aussi à l’estimation <strong>de</strong> la <strong>du</strong>rée d’un <strong>projet</strong> ou <strong>de</strong>s <strong>du</strong>rées <strong>de</strong>s activités. Ces métho<strong>de</strong>s<br />

sont :<br />

– les métho<strong>de</strong>s intuitives<br />

– les métho<strong>de</strong>s globales<br />

– les métho<strong>de</strong>s paramétriques<br />

– les métho<strong>de</strong>s analytiques<br />

Métho<strong>de</strong>s intuitives. Qualifiées aussi <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>du</strong> doigt mouillé, <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>x humi<strong>de</strong> ou<br />

pifométrique. Elles valent, ceux qu’elles valent ! Elles peuvent néanmoins être améliorées en<br />

soumettant le problème d’estimation à <strong>de</strong>s experts pour utiliser leurs intuitions respectives.<br />

L’agrégation <strong>de</strong> ces intuitions d’experts peut fournir à l’analyste un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur digne<br />

d’intérêt.<br />

Métho<strong>de</strong>s globales (ou synthétiques). Elles sont aussi qualifiées <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>scendantes,<br />

<strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s top-down. On distingue ensuite les métho<strong>de</strong>s factorielles <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s<br />

analogiques ou métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> comparaison. L’idée maîtresse est d’essayer d’estimer<br />

le coût <strong>du</strong> <strong>projet</strong> à partir <strong>de</strong> données historiques : ce qu’ont effectivement coûtés <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s<br />

réalisés, plus ou moins semblables, <strong>de</strong> tailles plus ou moins comparables.<br />

Partant <strong>de</strong> la définition que <strong>de</strong>ux <strong>projet</strong>s sont nécessairement différents, on utilise <strong>de</strong>s facteurs<br />

d’extrapolation. Lorsqu’une démarche systématique est utilisée on parle plutôt <strong>de</strong> métho<strong>de</strong><br />

factorielle (on fait essentiellement usage <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s in<strong>du</strong>striels<br />

; dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s informatiques dans une moindre mesure). On distingue celles<br />

qui mettent en œuvre <strong>de</strong>s facteurs multiplicatifs constants, <strong>de</strong> celles plus élaborées qui font<br />

usage <strong>de</strong> facteurs variables.<br />

On qualifie <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s analogiques ou <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> comparaison les approches qui<br />

consistent à rechercher <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s analogues ou comparables déjà réalisés, a démontrer que le<br />

<strong>projet</strong> à estimer est en tout point semblable, et à conclure que le coût estimé est dans l’ordre <strong>de</strong><br />

gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s déjà réalisés.<br />

Avantage <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s globales : ce sont les moins coûteuses à mettre en œuvre.<br />

Inconvénient : <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> précision ± 30 % pour certains auteurs d’étu<strong>de</strong>s académiques, −30 % +<br />

50 % pour d’autres.<br />

M. Tibaren est définitivement un passionné <strong>de</strong><br />

vigne et <strong>de</strong> vin. Ses rêves sont <strong>de</strong>venus réalité<br />

lorsqu’il a acquis il y a une dizaine d’années<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

11<br />

2 ha <strong>de</strong> vignes dans les Cévennes provençales.<br />

Il a acheté <strong>de</strong>puis quelques parcelles<br />

supplémentaires. Son petit domaine atteint<br />

désormais 5 ha. M. Tibaren pro<strong>du</strong>it chaque<br />

année <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 200 hl <strong>de</strong> vin, soit <strong>de</strong> quoi<br />

commercialiser 25’000 bouteilles.<br />

Jusqu’à présent, il confiait le fruit <strong>de</strong> ses


vendanges à la coopérative viticole voisine.<br />

Mais très soucieux <strong>de</strong> qualité et convaincu<br />

qu’il était capable d’élever un vin <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />

qualité, il a décidé <strong>de</strong> se lancer dans<br />

l’acquisition d’un chai. Ses toutes premières<br />

investigations se sont focalisées sur la<br />

recherche d’un bâtiment ancien susceptible<br />

<strong>de</strong> recevoir le chai <strong>de</strong> ses rêves, puis d’un<br />

financement, et enfin d’un maître d’œuvre.<br />

Pour chacun <strong>de</strong> ces trois points, ses<br />

investigations se sont avérées très<br />

concluantes.<br />

M. Tibaren a sollicité les services <strong>de</strong> VinoPlus,<br />

un cabinet d’ingénierie vinicole réputé, afin<br />

que celui-ci pro<strong>du</strong>ise un avant-<strong>projet</strong> et<br />

prépare un plan d’affaire qui sera soumis à<br />

quelques investisseurs locaux. Juste après<br />

avoir reçu mandat <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> M. Tibaren, les<br />

ingénieurs <strong>du</strong> cabinet VinoPlus lui ont<br />

document<br />

09004<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

12<br />

présenté une première estimation à ± 30 %,<br />

en fondant leur estimation sur les coûts<br />

effectifs <strong>de</strong> chais réalisés dans le sud-est <strong>de</strong> la<br />

France au cours <strong>de</strong>s quelques <strong>de</strong>rnières<br />

années (cf. tableau ci-<strong>de</strong>ssous).<br />

Il lui en coûtera 300 k¤ ± 30 %.<br />

Année bouteilles / an coût <strong>du</strong> <strong>projet</strong><br />

2000 10’000 130 k¤<br />

2001 30’000 310 k¤<br />

2001 15’000 240 k¤<br />

2002 20’000 180 k¤<br />

2002 40’000 380 k¤<br />

2004 10’000 250 k¤<br />

2004 25’000 350 k¤<br />

2005 40’000 500 k¤<br />

Estimation <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> Chai Saint-André.<br />

Comment les ingénieurs <strong>du</strong> cabinet VonoPlus ont-ils obtenu cette estimation ? Estelle<br />

satisfaisante ?<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

coût<br />

[k€]<br />

0<br />

10<br />

15<br />

20<br />

25<br />

30<br />

35<br />

40<br />

capacité<br />

[bouteilles/an]<br />

Métho<strong>de</strong>s paramétriques (ou mo<strong>du</strong>laires). Elles tentent d’exprimer les coût d’un <strong>projet</strong> au<br />

moyen d’une fonction prenant en compte plusieurs paramètres :<br />

coût = ƒ (p1, p2, . . . , pn) p1, p2, . . . , pn étant les paramètres dimensionnants.<br />

Ces expressions sont qualifiées <strong>de</strong> formules d’estimation <strong>de</strong> coûts 10 .<br />

10. Cost Estimating Relationships (CER) en anglais.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

45


document<br />

09004<br />

Il s’agit donc <strong>de</strong> boites noires, qui reçoivent <strong>de</strong>s données qualitatives et quantitatives décrivant<br />

les caractéristiques et spécificités <strong>du</strong> <strong>projet</strong> comme intrant, et qui pro<strong>du</strong>isent un coût parfois<br />

associé à un indice <strong>de</strong> précision comme extrant.<br />

Les métho<strong>de</strong>s dites mo<strong>du</strong>laires diffèrent <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s paramétriques par le fait qu’il ne s’agit<br />

pas <strong>de</strong> trouver une paramétrisation <strong>du</strong> <strong>projet</strong> vu comme un tout, mais <strong>de</strong> chercher une décomposition<br />

<strong>du</strong> <strong>projet</strong> en mo<strong>du</strong>les. Ce sont ensuite ces mo<strong>du</strong>les qui servent <strong>de</strong> base à la paramétrisation<br />

<strong>du</strong> <strong>projet</strong>.<br />

Il y a autant <strong>de</strong> formules d’estimation <strong>de</strong> coûts qu’il y a <strong>de</strong> domaines à <strong>projet</strong>s ! Les <strong>projet</strong>s<br />

in<strong>du</strong>striels possè<strong>de</strong>nt les leurs (avec maintes variantes, logiciels...) ; il en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s<br />

informatiques, <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s événementiels. En la matière, les <strong>projet</strong>s qualifiés <strong>de</strong> difficiles sont<br />

moins bien lotis.<br />

Les analystes amenés à mettre en œuvre les métho<strong>de</strong>s paramétriques font en général l’acquisition<br />

<strong>de</strong> logiciels spécialisés. Pour n’en citer que quelques uns :<br />

– le logiciel TruePlanning ® <strong>de</strong> la société PRICE System (http://www.pricesystems.com)<br />

– le logiciel Cost+ <strong>de</strong> la société 3f (http://www.3f-fr.com)<br />

– la métho<strong>de</strong> COCOMO 11 pour les <strong>projet</strong>s informatiques (http://csse.usc.e<strong>du</strong>)<br />

(cf. figures 4 et 5).<br />

Figure 4 – La métho<strong>de</strong> COCOMO — Définition <strong>de</strong>s préférences.<br />

L’association professionnelle ISPA (International Society of Parametric Analysts) maintient les<br />

meilleures pratiques dans ce domaine, et édite le Parametric Estimating Handbook téléchargeable<br />

librement <strong>de</strong>puis le site web <strong>de</strong> cette association (http://www.ispa-cost.org).<br />

11. De l’anglais COnstructive COst MO<strong>de</strong>l ; c’est un modèle permettant <strong>de</strong> définir une estimation <strong>de</strong> l’effort à fournir<br />

dans un développement logiciel, ainsi que la <strong>du</strong>rée que ce <strong>de</strong>rnier, en fonction <strong>de</strong>s ressources allouées. Le résultat <strong>de</strong> ce<br />

modèle n’est qu’une estimation, il n’est en rien infaillible et parfaitement exact ! Conçu dans les années 1970 par Barry<br />

Boehm, COCOMO est une métho<strong>de</strong> basée sur les résultats <strong>de</strong> 63 <strong>projet</strong>s <strong>de</strong> développements informatiques (allant <strong>de</strong> 2000<br />

à 100 000 lignes <strong>de</strong> co<strong>de</strong>). Elle se base donc sur <strong>de</strong>s statistiques. Aujourd’hui, il existe également le modèle COCOMO II,<br />

plus adapté à l’aspect ré-utilisation <strong>de</strong>s composants. [source : Wikipedia]<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

13


document<br />

09004<br />

Figure 5 – La métho<strong>de</strong> COCOMO — Paramètres et résultats <strong>de</strong> l’estimation.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

14


Citons aussi les ouvrages <strong>de</strong> référence :<br />

document<br />

09004<br />

Foussier, P. (2006) From pro<strong>du</strong>ct <strong>de</strong>scription to cost : a practical approach. Volume 1 : the parametric<br />

approach. London : Springer-Verlag (coll. Decision Engineering). 296 p. ISBN 185233973X.<br />

Foussier, P. (2006) From pro<strong>du</strong>ct <strong>de</strong>scription to cost : a practical approach. Volume 2 : building<br />

a specific mo<strong>de</strong>l. London : Springer-Verlag (coll. Decision Engineering). 362 p. ISBN 1846280427.<br />

Métho<strong>de</strong>s analytiques (ou détaillées). Elles sont aussi qualifiées <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s ascendantes<br />

ou <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s bottom-up. Ce sont <strong>de</strong> très loin les métho<strong>de</strong>s les plus utilisées car les<br />

plus naturelles. Ce sont aussi <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s bien plus précises que celles décrites ci-avant. La<br />

contre-partie est que leur mise en œuvre peut s’avérer coûteuse ; il faut donc que le jeu en vaille<br />

la chan<strong>de</strong>lle !<br />

Elles nécessitent toutes la connaissance <strong>de</strong> la structure exacte <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it ou <strong>du</strong> service (nomenclature<br />

<strong>de</strong>s composants, organigramme technique <strong>du</strong> <strong>projet</strong>...), et d’un <strong>de</strong>scriptif détaillé <strong>de</strong>s<br />

tâches à accomplir (gammes <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction, organigramme <strong>de</strong>s activités...).<br />

Dans certains domaines (<strong>projet</strong>s <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its nouveaux par exemple) l’analyste<br />

dispose <strong>de</strong> logiciels spécialisés. Pour n’en citer que quelques uns :<br />

– le logiciel SEER-DFM <strong>de</strong> la société Golorath (http://www.golorath.com) (cf. figure 6)<br />

– le DFMA ® <strong>de</strong> la société Boothroyd Dewhurst Inc. (http://www.dfma.com) (cf. figures 7 et 8)<br />

Avantage <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s analytiques : <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> précision jusqu‘à ± 5 %.<br />

Inconvénient : elles sont réputées coûteuses : une effort est à consentir avant d’arriver à quelques<br />

conclusions exploitables.<br />

Figure 6 – Captures d’écrans <strong>du</strong> logiciel SEER-DFM.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

15


Figure 7 – Captures d’écrans <strong>du</strong> logiciel DFMA ® .<br />

Figure 8 – Capture d’écran <strong>du</strong> logiciel DFMA ® .<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

document<br />

09004<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

16


Breizh-Voiles (nom fictif, mais problématique<br />

bien réelle !) est un grand fabricant breton <strong>de</strong><br />

voiles pour petites embarcations. Cette<br />

activité quasi-in<strong>du</strong>strielle est génératrice <strong>de</strong><br />

beaucoup <strong>de</strong> chutes <strong>de</strong> voiles. Les propriétaires-gérants<br />

se sont <strong>de</strong>mandé comment ces<br />

chutes pouvaient être valorisées. Le<br />

08<br />

01<br />

10<br />

20<br />

21<br />

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13<br />

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12 15<br />

04<br />

03<br />

23<br />

document<br />

09004<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

17<br />

développement d’une activité <strong>de</strong> fabrication<br />

<strong>de</strong> cerf-volants pourrait constituer un<br />

débouché intéressant (un exutoire pour<br />

utiliser le vocabulaire <strong>de</strong>s spécialistes <strong>du</strong><br />

recyclage). L’idée <strong>de</strong>s propriétaires-gérants<br />

n’est pas <strong>de</strong> révolutionner ce marché avec un<br />

pro<strong>du</strong>it particulièrement innovant, mais <strong>de</strong><br />

fabriquer <strong>de</strong>s cerfs-volants performants, faits<br />

<strong>de</strong> matériaux <strong>de</strong> qualité dont les chutes <strong>de</strong> la<br />

voilerie, susceptibles <strong>de</strong> convenir aux<br />

conditions environnementales bretonnes.<br />

Un <strong>de</strong>signer s’est penché sur un concept <strong>de</strong><br />

cerf-volant, faisant le meilleur usage possible<br />

<strong>de</strong> matériaux recyclés. L’avant-<strong>projet</strong> remis à<br />

Breizh-Voiles est présenté ci-<strong>de</strong>ssous.<br />

11<br />

02<br />

Estimation <strong>de</strong>s coûts <strong>du</strong> <strong>projet</strong> bzh-kite.<br />

Au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> sommaire, c’est déjà une approche analytique qui est<br />

préférée pour estimer les coûts d’un <strong>projet</strong> <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>it nouveau.<br />

La figure ci-avant repère les constituants d’un cerf-volant ; le tableau ci-aprés fournit<br />

une nomenclature plus précise <strong>de</strong> ceux-ci. Il vous est <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> faire une<br />

estimation <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> ce <strong>projet</strong>.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

06<br />

17<br />

07<br />

18<br />

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16<br />

24<br />

14<br />

05


Rep.<br />

01<br />

02<br />

03<br />

04<br />

05<br />

06<br />

07<br />

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20<br />

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23<br />

24<br />

Constituants <strong>du</strong> cerf-volant<br />

Voilure<br />

Renfort <strong>de</strong> nez<br />

Renfort arrière<br />

Renfort <strong>de</strong> bord <strong>de</strong> fuite<br />

Renfort d’extrémité<br />

Renfort <strong>de</strong> bord d’attaque<br />

Membrure <strong>de</strong> bord d’attaque<br />

Étrésillon<br />

Longeron<br />

Wisker<br />

Té <strong>de</strong> nez<br />

Croisillon<br />

Té <strong>de</strong> wisket<br />

Té <strong>de</strong> bord d’attaque<br />

Point d’encrage central<br />

Point d’encrage latéral arrière<br />

Point d’encrage latéral avant<br />

Point d’accrochage<br />

Bri<strong>de</strong><br />

Ligne <strong>de</strong> retenue<br />

Anneau <strong>de</strong> sangle<br />

Sangle<br />

Enrouleur <strong>de</strong> ligne<br />

Housse <strong>de</strong> transport<br />

Qté<br />

1<br />

1<br />

1<br />

2<br />

2<br />

2<br />

2<br />

2<br />

1<br />

2<br />

1<br />

1<br />

2<br />

2<br />

1<br />

2<br />

2<br />

2<br />

6<br />

2<br />

2<br />

2<br />

1<br />

1<br />

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09004<br />

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1.1<br />

Spécification<br />

1800 mm × 700 mm ; 0.5 m 2 ; Polyami<strong>de</strong> 5.5 nylon<br />

Nylon polyami<strong>de</strong> renforcé<br />

Nylon polyami<strong>de</strong> renforcé<br />

Nylon polyami<strong>de</strong> renforcé<br />

Nylon polyami<strong>de</strong> renforcé<br />

Nylon polyami<strong>de</strong> renforcé<br />

Ø6 mm × 1100 mm ; tube en fibre <strong>de</strong> carbone<br />

Ø6 mm × 600 mm ; tube en fibre <strong>de</strong> carbone<br />

Ø6 mm × 550 mm ; tube en fibre <strong>de</strong> carbone<br />

Ø6 mm × 120 mm ; tube en fibre <strong>de</strong> carbone<br />

Cycolac ABS<br />

Cycolac ABS<br />

Cycolac ABS<br />

Cycolac ABS<br />

Ø10 mm × 0.4 mm 2 ; acier inoxydable<br />

Ø10 mm × 0.4 mm 2 ; acier inoxydable<br />

Ø10 mm × 0.4 mm 2 ; acier inoxydable<br />

Ø10 mm × 0.4 mm 2 ; acier inoxydable<br />

0.1 mm 2 × ca. 800 mm ; fil <strong>de</strong> nylon<br />

0.15 mm 2 × ca. 800 mm ; fil <strong>de</strong> nylon<br />

Ø20 mm × 1 mm 2 ; stainless steel<br />

Sangle nylon <strong>de</strong> 20 mm<br />

Cycolac ABS<br />

Nylon transparent thermosoudé<br />

On retiendra qu’il existe plusieurs approches pour estimer le coût d’un <strong>projet</strong> :<br />

– Les approches intuitives : les plus simples et immédiates, mais aussi les plus<br />

imprécises !<br />

– Les approches globales : elles se rapportent non pas à la valeur <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s<br />

différents éléments constitutifs <strong>du</strong> <strong>projet</strong> mais au <strong>projet</strong> dans sa globalité. Elles sont<br />

aussi qualifiées d’analogiques parce qu’elles estiment le coût <strong>du</strong> <strong>projet</strong> par analogie<br />

avec <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s déjà réalisés.<br />

– Les approches paramétriques : elles sont qualifiées ainsi parce qu’elles font<br />

usage <strong>de</strong> paramètres qualitatifs et quantitatifs pertinents <strong>du</strong> <strong>projet</strong> pour estimer<br />

son coût. Elles sont orientées « pro<strong>du</strong>it » (ou « mo<strong>du</strong>les » pour les approches mo<strong>du</strong>laires)<br />

en ce sens qu’elles prennent en compte les caractéristiques <strong>du</strong> <strong>projet</strong> au<br />

travers d’une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> son livrable final.<br />

– les approches analytiques : elles s’appuient sur une décomposition <strong>du</strong> <strong>projet</strong> en<br />

processus élémentaires (tant en phase <strong>projet</strong> pour ce qui est <strong>de</strong>s dépenses d’investissement,<br />

qu’en phase d’exploitation pour les dépenses d’exploitation et les<br />

revenus générés le cas échéant). Pour cette raison, on qualifie parfois les approches<br />

analytiques d’approches orientées « tâches » ou « processus ».<br />

Le choix <strong>de</strong> l’une ou l’autre <strong>de</strong> ces approches dépend <strong>de</strong> la précision recherchée :<br />

– On évalue un « ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur » par une métho<strong>de</strong> intuitive ou globale.<br />

– Une estimation préliminaire ou une estimation <strong>de</strong> base est obtenue à partir d’approches<br />

paramétriques.<br />

– Une estimation détaillée est réalisée au moyen d’une approche analytique.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

page<br />

18


2.3 Les extrants <strong>de</strong> ce processus<br />

document<br />

09004<br />

Les extrants <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> planification et d’estimation <strong>de</strong>s coûts se présentent sous la forme<br />

d’un Rapport d’estimation <strong>de</strong>s coûts. Suivant le sta<strong>de</strong> d’avancement dans le processus d’estimation,<br />

ce rapport comportera :<br />

– la structure <strong>de</strong>s coûts ou un <strong>projet</strong> <strong>de</strong> structure <strong>de</strong>s coûts pour le <strong>projet</strong><br />

– un inventaire qualitatif et/ou quantitatif <strong>de</strong>s flux financiers.<br />

3 Évaluation <strong>de</strong> la faisabilité financière ou <strong>économique</strong><br />

3.1 Les intrants <strong>de</strong> ce processus<br />

Le Rapport d’estimation <strong>de</strong>s coûts dont il est fait mention ci-avant, ainsi que les divers intrants<br />

utilisés pour la réalisation <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> planification et d’estimation <strong>de</strong>s coûts, constituent<br />

un point <strong>de</strong> départ à l’évaluation <strong>de</strong> la faisabilité <strong>économique</strong>.<br />

À ces intrants viennent éventuellement s’ajouter <strong>de</strong>s critères d’évaluations <strong>économique</strong>s (taux<br />

d’actualisation par exemple). Ceux-ci sont présentés dans les pages qui suivent.<br />

3.2 Les outils<br />

On distingue <strong>de</strong>ux types d’approches <strong>de</strong>squelles vont dépendre l’arsenal méthodologique à employer<br />

:<br />

– celles dites avantages/coûts qui cherchent à mettre en valeur les avantages qu’apporterait<br />

réalisation <strong>du</strong> <strong>projet</strong> et à les comparer au coût <strong>de</strong> réalisation <strong>du</strong> <strong>projet</strong> faisabilité <strong>économique</strong><br />

– celles purement financières qui consistent à faire un calul <strong>de</strong> retour sur l’investissement ou<br />

<strong>de</strong> rentabilité financière faisabilité financière.<br />

L’une comme l’autre <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux approches nécessitent l’utilisation <strong>de</strong>s mathématiques financières.<br />

3.2.1 Éléments <strong>de</strong> mathématiques financières<br />

La problématique est résumée sur la figure ci-<strong>de</strong>ssous :<br />

Autrement dit, un flux financier d’un montant à l’instant t n’est pas égal à un flux d’un même<br />

montant à l’instant t + 1 ! Il faut ajouter à ce montant un intérêt , pro<strong>du</strong>it <strong>du</strong> montant initial<br />

par un taux d’intérêt pour que cette égalité vaille. Cet intérêt correspond au loyer <strong>de</strong> l’argent,<br />

c’est-à-dire à la valeur que le prêteur est prêt à consentir pour compenser les avantages<br />

immédiats qu’il pourrait obtenir <strong>de</strong> la somme prêtée.<br />

L’intérêt est vu comme une dépense pour l’emprunteur, et comme un revenu pour le prêteur. Le<br />

principe vaut donc autant pour le prêteur que pour l’emprunteur.<br />

L’illustration précé<strong>de</strong>nte fait abstraction <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s : on a simplifié en considérant<br />

que (t + 1) − t = 1 était égal à une seule pério<strong>de</strong>. Toutefois, il va <strong>de</strong> soi que plus longue est l’indisponibilité<br />

<strong>de</strong> la somme prêtée, plus importante doit être la compensation financière ! Le montant<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

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1.1<br />

page<br />

19


document<br />

09004<br />

<strong>de</strong>s intérêts est donc fonction <strong>du</strong> temps, autrement dit, <strong>du</strong> nombre <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s s’écoulant entre<br />

le moment <strong>du</strong> prêt (ou <strong>du</strong> placement), et le moment <strong>du</strong> remboursement (ou <strong>de</strong> la récupération).<br />

Les pério<strong>de</strong>s peuvent être comptées en jours, semaines, quinzaines, mois, trimestre ou années.<br />

C’est généralement cette <strong>de</strong>rnière unité qui prévaut lors <strong>de</strong> l’évaluation <strong>de</strong> la faisabilité financière<br />

ou <strong>économique</strong> <strong>de</strong> <strong>projet</strong>s d’investissement.<br />

Il existe <strong>de</strong>ux manières <strong>de</strong> prendre en compte l’intérêt :<br />

– on peut dire que l’intérêt périodique est proportionnel à la somme prêtée (valeur initiale) et est<br />

constant ; on parle alors d’intérêt simple<br />

– on peut aussi imaginer qu’à l’issue <strong>de</strong> <strong>de</strong> chaque pério<strong>de</strong>, la somme prêtée soit virtuellement<br />

remboursée avec intérêts, et immédiatement prêtée à nouveau ; comparativement à la valeur<br />

initiale, les intérêts vont croissants et on parle alors d’intérêt composé.<br />

Conventions <strong>de</strong> dénomination. On appelle valeur actuelle, notée VA0, la somme prêtée à<br />

l’instant t = 0 et valeur définitive, notée VDn, la somme à rembourser à l’instant t = n (après<br />

que n pério<strong>de</strong>s se sont écoulées). On note le taux d’intérêt à appliquer à une pério<strong>de</strong>.<br />

Cas <strong>de</strong> l’intérêt simple.<br />

À l’issue <strong>de</strong> la 1 re pério<strong>de</strong> : VD1 = VA0 + VA0 × = VA0 (1 + )<br />

À l’issue <strong>de</strong> la 2e pério<strong>de</strong> : VD2 = VA0 + VA0 × <br />

<br />

1re + VA0 × <br />

<br />

pério<strong>de</strong> 2e = VA0 (1 + 2)<br />

pério<strong>de</strong><br />

À l’issue <strong>de</strong> la 3e pério<strong>de</strong> : VD3 = VA0 + VA0 × <br />

<br />

1re + VA0 × <br />

<br />

pério<strong>de</strong> 2e + VA0 × <br />

<br />

pério<strong>de</strong> 3e = VA0 (1 + 3)<br />

pério<strong>de</strong><br />

.<br />

À l’issue <strong>de</strong> la n-ième pério<strong>de</strong> : VDn = VA0 + VA0 × <br />

<br />

1re + · · · + VA0 × <br />

<br />

= VA0 (1 + n)<br />

pério<strong>de</strong> n-ieme pério<strong>de</strong><br />

Dans le cas <strong>de</strong> l’intérêt simple, la somme VDn à rembourser n pério<strong>de</strong>s après avoir reçu en prêt<br />

la somme VA0 s’obtient comme suit :<br />

VDn = VA0 (1 + n) (1)<br />

Cas <strong>de</strong> l’intérêt composé.<br />

À l’issue <strong>de</strong> la 1 re pério<strong>de</strong> : VD1 = VA0 + VA0 × = VA0(1 + )<br />

À l’issue <strong>de</strong> la 2 e pério<strong>de</strong> : VD2 = VD1 + VD1 × = VD1(1 + )<br />

= VA0(1 + ) ( + 1) = VA0(1 + ) 2<br />

À l’issue <strong>de</strong> la 3 e pério<strong>de</strong> : VD3 = VD2 + VD2 × = VD2(1 + )<br />

.<br />

= VA0(1 + ) 2 ( + 1) = VA0(1 + ) 3<br />

À l’issue <strong>de</strong> la n-ième pério<strong>de</strong> : VDn = VDn−1 + VDn−1 × = VDn−1(1 + )<br />

= VA0(1 + ) n−1 ( + 1) = VA0(1 + ) n<br />

Dans le cas <strong>de</strong> l’intérêt composé, la somme VDn à rembourser n pério<strong>de</strong>s après avoir reçu en<br />

prêt la somme VA0 s’obtient comme suit :<br />

VDn = VA0 (1 + ) n<br />

Pratiquement :<br />

– l’intérêt simple est un concept d’aucun usage pour l’analyste<br />

– on n’a pas réellement besoin <strong>de</strong> déterminer VDn à partir <strong>de</strong> VA0, mais plutôt le contraire ; c’est<br />

donc l’expression ci-après, dé<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> l’expression 2, qui sera d’une utilité essentielle :<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

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20<br />

(2)


VA0 = VDn<br />

(1 + ) n = VDn (1 + ) −n<br />

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09004<br />

L’expression 3 ci-<strong>de</strong>ssus permet <strong>de</strong> calculer la valeur actuelle d’une valeur définitive connue à la<br />

pério<strong>de</strong> t = n (cas <strong>de</strong> flux ponctuel). L’analyste peut se trouver confronté à <strong>de</strong>voir calculer la<br />

valeur actuelle <strong>de</strong> plusieurs valeurs définitives intervenant régulièrement à chaque pério<strong>de</strong> (cas<br />

<strong>de</strong> flux récurrents) ; ces valeurs définitives sont d’un montant R, elles sont au nombre <strong>de</strong> n et<br />

interviennent périodiquement <strong>de</strong> 1 à n :<br />

Il s’en suit la suite géométrique <strong>de</strong> n termes :<br />

0<br />

VA0 = R (1 + ) −1 + R (1 + ) −2 + · · · + R (1 + ) −n<br />

<br />

n fois<br />

1<br />

2<br />

3<br />

0<br />

R<br />

1<br />

R<br />

2<br />

n fois<br />

Et après quelques manipulations algébriques (cf. Annexe 3), on obtient l’expression suivante :<br />

VA0 = R (1 + )n − 1<br />

(1 + ) n<br />

Une fois ces éléments en main, il ne reste qu’à en faire le meilleur usage ! Étant donné que <strong>de</strong>ux<br />

flux intervenant à <strong>de</strong>s instants différents ne sont pas comparables <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux, il faut donc les<br />

actualiser <strong>de</strong> façon à pouvoir les comparer. Pour ce faire, on utilise l’expression 3 si le flux est<br />

ponctuel et l’expression 5 si le flux à actualiser est récurrent.<br />

3.2.2 Hypothèses <strong>de</strong> modélisation<br />

Les calculs d’évaluation <strong>de</strong> faisabilité financière ou <strong>économique</strong> <strong>de</strong> <strong>projet</strong>s se font au moyen <strong>de</strong><br />

modèles, et ceux-ci se basent, pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> praticité, sur une nécessaire simplification <strong>de</strong><br />

la réalité. Les hypothèses généralement retenues sont les suivantes :<br />

1. L’échelle temporelle est discrète 12 ; sa granularité est la pério<strong>de</strong> (généralement l’année,<br />

parfois le trimestre, plus rarement le mois). La convention <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> est généralement<br />

appliquée. Cela signifie qu’un flux planifié intervenir pendant la pério<strong>de</strong> sera, pour<br />

les besoins <strong>de</strong> la modélisation, est considéré intervenir à la fin <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong>.<br />

2. L’inflation n’est en principe pas prise en compte. Le taux d’inflation ne doit aucunement<br />

être confon<strong>du</strong> avec le taux d’intérêt !<br />

3. Dans une première approche, les taxes et impôts ne sont pas pris en compte.<br />

4. Le taux d’intérêt est constant sur toute la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> <strong>projet</strong>.<br />

5. Les facteurs non-quantifiables, dès lors qu’ils ne peuvent raisonnablement être tra<strong>du</strong>its<br />

en flux financiers, sont omis.<br />

6. Les fonds nécessaires à la réalisation <strong>du</strong> <strong>projet</strong> sont disponibles, et ne sont pas<br />

urgemment requis ailleurs.<br />

12. Par opposition à continue, cf. ci-avant.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

R<br />

3<br />

R<br />

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1.1<br />

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21<br />

(3)<br />

(4)<br />

(5)


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09004<br />

7. Les fonds en excès continuent <strong>de</strong> rapporter <strong>de</strong>s intérêts au taux d’intérêt en vigueur.<br />

8. Le marché est réputé parfait (ou efficient) :<br />

– il n’y a aucun frais <strong>de</strong> transaction<br />

– il n’y a pas d’impôt corporatif<br />

– tous les actifs sont parfaitement divisibles<br />

– l’information (financière) est gratuite et est accessible à tous<br />

– les indivi<strong>du</strong>s sont rationnels ; ils recherchent effectivement la maximisation <strong>de</strong> l’utilité<br />

espérée<br />

– les indivi<strong>du</strong>s anticipent <strong>de</strong> manière homogène : ils apprécient <strong>de</strong> la même manière les<br />

ren<strong>de</strong>ments et les risques <strong>de</strong> toutes les occasions d’investissement<br />

– les acheteurs et les ven<strong>de</strong>urs sont en nombre important pour que leurs décisions n’affectent<br />

pas les prix<br />

– les prêts et les emprunts sont offerts à taux uniformes.<br />

3.2.3 Taux d’actualisation<br />

Il s’agit <strong>du</strong> taux d’intérêt à retenir pour les calculs d’actualisation <strong>de</strong>s flux financiers. Le choix<br />

<strong>du</strong> taux d’actualisation est une variable clé <strong>de</strong> la valorisation par actualisation et peut fortement<br />

influencer le résultat.<br />

Le taux généralement choisi reflète le coût <strong>du</strong> capital, l’analyste pourra donc retenir le taux<br />

d’intérêt <strong>du</strong> marché pour une <strong>du</strong>rée comparable, ou éventuellement <strong>du</strong> taux d’inflation anticipé,<br />

éventuellement augmenté d’une prime <strong>de</strong> risque.<br />

Ce taux peut être imposé par les mandants <strong>du</strong> <strong>projet</strong>, ou par la direction financière <strong>de</strong> l’entreprise.<br />

Auxquels cas, cette problématique <strong>de</strong> choix est rapi<strong>de</strong>ment résolue pour l’analyste <strong>de</strong> <strong>projet</strong>.<br />

Si c’est à lui d’avoir l’initiative, plusieurs possibilités sont envisageables :<br />

– Choisir au taux d’actualisation qui reflète le coût <strong>du</strong> capital. Dans cette perspective, il est<br />

nécessaire que l’investissement génère une rentabilité au moins égale à ce que coûtent les<br />

fonds engagés, sans quoi il ne serait pas rentable. Dans ce cas :<br />

Taux d’actualisation = Taux moyen pondéré <strong>de</strong>s différentes sources <strong>de</strong> financement<br />

Si le <strong>projet</strong> est plus risqué que les actifs détenus par l’entreprise, le coût <strong>du</strong> capital peut être<br />

majoré d’une prime <strong>de</strong> risque en fonction <strong>de</strong>s risques liés au <strong>projet</strong>.<br />

– Voir le taux d’actualisation comme un coût d’opportunité et choisir un taux très sûr sur le<br />

long terme. Il s’agit ici <strong>de</strong> générer une rentabilité au moins égale à celle qu’on obtiendrait en<br />

plaçant sur les marchés financiers les fonds mobilisés pour l’investissement. Ce taux minimum<br />

est souvent majoré d’une prime <strong>de</strong> risque liée au <strong>projet</strong>. Par exemple, l’analyste peut choisir<br />

un taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment nominal sur <strong>de</strong>s obligations gouvernementales à 30 ans ; <strong>de</strong> tels taux<br />

évoluent autour <strong>de</strong> 3.5 % à 4 %.<br />

– Formuler les calculs d’actualisation différemment pour présenter aux déci<strong>de</strong>urs le taux <strong>de</strong><br />

ren<strong>de</strong>ment interne <strong>du</strong> <strong>projet</strong> (cf. § 3.2.5, page 23), et laisser à ces <strong>de</strong>rniers le soin <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r<br />

s’il y a lieu ou non <strong>de</strong> réaliser le <strong>projet</strong>.<br />

3.2.4 Analyses avantages / coûts<br />

Ce sont <strong>de</strong>s analyses pour lesquelles on va mettre en perspective ce que coûte le <strong>projet</strong> en terme<br />

<strong>de</strong> flux <strong>de</strong> dépenses et les avantages qu’il procure, avantages souvent non-quantifiables financièrement.<br />

Si les mandants, bénéficiaires et autres parties prenantes estiment que les avantages<br />

procurés justifient l’investissement, alors un avis positif pourra être donné quant à l’initiation<br />

ou à la poursuite <strong>du</strong> <strong>projet</strong>. Dans le cas contraire, l’initiative sera interrompue. Il pourra être<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

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1.1<br />

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22


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09004<br />

<strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> reprendre l’analyse <strong>de</strong> faisabilité dans son entièreté ou partiellement (volets besoin<br />

/ opportunité / marketing, technique...) pour le cas échéant trouver une réponse au problème<br />

qui donne satisfaction aux déci<strong>de</strong>urs en terme d’avantages / coûts.<br />

3.2.5 Indicateurs <strong>de</strong> rentabilité <strong>économique</strong><br />

Les principaux indicateurs <strong>de</strong> la rentabilité <strong>économique</strong> <strong>du</strong> <strong>projet</strong> exploitent la même formulation<br />

<strong>du</strong> problème, mais fournissent <strong>de</strong>s expression différente <strong>de</strong> la rentabilité <strong>du</strong> <strong>projet</strong>. Ces indicateurs<br />

sont :<br />

– la valeur actuelle nette (VAN) 13 <strong>du</strong> <strong>projet</strong>.<br />

– le taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment interne (TRI) 14 <strong>du</strong> <strong>projet</strong><br />

– le délai <strong>de</strong> récupération actualisé (DRA) 15 <strong>du</strong> <strong>projet</strong><br />

– l’indice <strong>de</strong> profitabilité (IP) 16 <strong>du</strong> <strong>projet</strong>.<br />

Valeur actuelle nette. La VAN d’un <strong>projet</strong> est définie comme l’actualisation <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

flux monétaires FMt générés par la réalisation <strong>du</strong> <strong>projet</strong>. La VAN d’un <strong>projet</strong> X se calcule comme<br />

suit :<br />

VANX =<br />

n<br />

t=0<br />

FMt<br />

(1 + ) t<br />

Par convention, dans une expression comme celle ci-<strong>de</strong>ssus, on dit que les flux monétaires <strong>de</strong><br />

dépense sont négatifs, et les flux monétaires <strong>de</strong> revenus sont positifs.<br />

Pour un <strong>projet</strong> d’investissement typique, l’expression 6 peut être déclinée <strong>de</strong> la façon suivante :<br />

VANX =<br />

n −FIt<br />

+<br />

(1 + ) t<br />

t=0<br />

Expression dans laquelle :<br />

n<br />

t=0<br />

n<br />

t=0<br />

FPEt<br />

FCEt<br />

−FIt<br />

(1 + ) t<br />

FPEt − FCEt<br />

VRn<br />

(1 + ) n<br />

(1 + ) t<br />

Règles <strong>de</strong> décision :<br />

n FPEt − FCEt<br />

t=1<br />

(1 + ) t<br />

+ VRn<br />

(1 + ) n<br />

somme <strong>de</strong>s flux d’investissement <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s t = 0 à n, FIt > 0<br />

somme <strong>de</strong>s flux d’exploitation <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s t = 0 à n, avec :<br />

flux <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its d’exploitation, FPEt > 0<br />

flux <strong>de</strong> charges d’exploitation, FCEt > 0<br />

valeur <strong>de</strong> revente en fin <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> n, VRn > 0<br />

– Seuls les <strong>projet</strong>s ayant une VAN supérieure ou égale à zéro sont mis en œuvre.<br />

– Pour <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s <strong>de</strong> même taille et mutuellement exclusifs, on ne retient que celui qui affiche<br />

la VAN la plus élevée.<br />

13. Net Present Value (NPV) en anglais.<br />

14. Internal Rate of Return (IRR) en anglais.<br />

15. Payback Period (PP) en anglais.<br />

16. Profitability In<strong>de</strong>x (PI) ou Value Investment Ratio (VIR) en anglais.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

23<br />

(6)


Diagnostic d’utilisation :<br />

document<br />

09004<br />

– La VAN prend en compte l’intégralité <strong>de</strong>s flux générés/altérés par le <strong>projet</strong>, et permet <strong>de</strong> rendre<br />

compte <strong>de</strong> la totalité <strong>de</strong> la valeur créée par le <strong>projet</strong> au terme <strong>de</strong> son horizon <strong>économique</strong>.<br />

– Les VAN <strong>de</strong> plusieurs <strong>projet</strong>s sont additives, facilitant l’appréciation d’un plan d’investissements<br />

multiple.<br />

– Ce critère ne dit rien quant à l’état <strong>de</strong>s liquidités tout au long <strong>du</strong> <strong>projet</strong>.<br />

– Ce critère n’indique pas à partir <strong>de</strong> quand le <strong>projet</strong> est rentable.<br />

– Pour un <strong>projet</strong> pouvant être réalisé indifféremment dans sa globalité ou par tranches successives,<br />

il convient d’attacher une importance particulière à la VAN <strong>de</strong> la première tranche.<br />

Taux <strong>de</strong> rentabilité interne. Il s’agit <strong>du</strong> taux d’actualisation qui annule la VAN d’une chronique<br />

<strong>de</strong> flux financiers. Dans son expression générale, le TRI est la solution <strong>de</strong> l’équation :<br />

n FMt<br />

= 0 (7)<br />

(1 + TRIX) t<br />

t=0<br />

Il est obtenue par essais successifs (dichotomie par exemple).<br />

Pour un <strong>projet</strong> d’investissement typique, l’expression 7 peut être déclinée <strong>de</strong> la façon suivante :<br />

n −FIt<br />

n FPEt − FCEt VRn<br />

+<br />

+<br />

= 0<br />

(1 + TRIX) t<br />

t=0<br />

t=1 (1 + TRIX) t (1 + TRIX) n<br />

Règles <strong>de</strong> décision :<br />

– Seuls les <strong>projet</strong>s ayant un TRI supérieur ou égal au taux exigé par le mandant sont mis en<br />

œuvre.<br />

– Pour <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s <strong>de</strong> même taille et mutuellement exclusifs, on ne retient que celui qui affiche<br />

le TRI le plus élevé.<br />

Diagnostic d’utilisation :<br />

– Fonctionne sur le même principe que la VAN. Pour ce <strong>de</strong>rnier, il faut connaître le taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment<br />

exigé par le maître d’ouvrage, afin <strong>de</strong> pouvoir comparer le TRI à quelque chose.<br />

– Ne permet pas <strong>de</strong> déterminer l’accroissement total <strong>de</strong> la richesse apportée par le <strong>projet</strong>.<br />

Délai <strong>de</strong> Récupération Actualisé. C’est la <strong>du</strong>rée, autrement dit le nombre <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s n,<br />

nécessaire pour récupérer la mise <strong>de</strong> fonds initiale. Il se calcule comme suit :<br />

FM0 =<br />

DRAX <br />

t=1<br />

FMt<br />

(1 + ) t<br />

Pour un <strong>projet</strong> d’investissement typique, l’expression 8 peut être déclinée <strong>de</strong> la façon suivante :<br />

DRAX <br />

t=0<br />

−FIt<br />

+<br />

(1 + ) t<br />

Règles <strong>de</strong> décision :<br />

DRAX <br />

t=1<br />

FPEt − FCEt<br />

(1 + ) t<br />

= 0<br />

– Seuls les <strong>projet</strong>s ayant un DRA inférieur à la <strong>du</strong>rée <strong>économique</strong> <strong>du</strong> <strong>projet</strong> sont mis en œuvre.<br />

– Pour <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s <strong>de</strong> même taille et mutuellement exclusifs, on ne retient que celui qui affiche<br />

le DRA le plus court.<br />

Diagnostic d’utilisation :<br />

– Le DRA tend à privilégier la vision à court terme opérée par certains déci<strong>de</strong>urs en matière<br />

<strong>de</strong> <strong>projet</strong>s d’investissement, au détriment d’une approche plus rationnelle qui considère l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s éléments constitutifs <strong>du</strong> <strong>projet</strong>, sur la totalité <strong>de</strong> sa vie <strong>économique</strong>.<br />

– En réalité, le DRA ne s’intéresse qu’à la rapidité avec laquelle le <strong>projet</strong> <strong>de</strong>vient rentable.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

24<br />

(8)


document<br />

09004<br />

Indice <strong>de</strong> profitabilité. Cet indice donne une représentation <strong>de</strong> la VAN par unité monétaire<br />

investie dans un <strong>projet</strong>. Il s’obtient ainsi :<br />

IPX =<br />

n<br />

t=0<br />

VANX<br />

FIt<br />

(1 + ) t<br />

Règles <strong>de</strong> décision :<br />

– La règle d’utilisation <strong>de</strong> cet indice est aisée à mettre en œuvre : les <strong>projet</strong>s sont classés par<br />

ordre décroissant d’IP.<br />

Diagnostic d’utilisation :<br />

– Cet indicateur offre l’avantage <strong>de</strong> rapporter l’accroissement <strong>de</strong> la richesse liée au <strong>projet</strong> à partir<br />

<strong>du</strong> calcul <strong>de</strong> sa VAN, aux montants actualisés investis pour le générer.<br />

– En matière <strong>de</strong> classement <strong>de</strong> <strong>projet</strong>s rentables (VAN supérieure à zéro ou TRI supérieur à un<br />

ren<strong>de</strong>ment exigé), le recours à l’IP permet <strong>de</strong> préserver les <strong>projet</strong>s initiaux <strong>de</strong> toute manipulation<br />

artificielle tout en obtenant une mesure <strong>de</strong> performance relative <strong>du</strong> flux d’investissement<br />

actualisé investi par <strong>projet</strong>.<br />

3.2.6 Retour sur investissement<br />

Le retour sur investissement (RsI) 17 désigne un ratio financier qui mesure le montant d’argent<br />

gagné ou per<strong>du</strong> par rapport à la somme initialement investie dans un investissement. Ce ratio,<br />

habituellement exprimé en pourcentage plutôt qu’en valeur décimale, se calcule ainsi :<br />

RsIX =<br />

n<br />

−FIt + FPEt − FCEt<br />

t=0<br />

n<br />

FIt<br />

t=0<br />

=<br />

n<br />

FPEt − FCEt<br />

t=0<br />

n<br />

FIt<br />

t=0<br />

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1.1<br />

page<br />

25<br />

− 1 (9)<br />

S’il est négatif, il tra<strong>du</strong>it une perte ; s’il est positif, il tra<strong>du</strong>it un gain. Contrairement aux indicateurs<br />

<strong>économique</strong>s décrits au § 3.2.5, le retour sur investissement est un indicateur qui ignore<br />

totalement le taux d’actualisation.<br />

17. Appelé aussi : rentabilité <strong>du</strong> capital investi, ren<strong>de</strong>ment, taux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment, taux <strong>de</strong> profit... Return on Investment<br />

(ROI) en anglais<br />

Pierre Bonnal HEG Genève


document<br />

09004<br />

❶ Calcul <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> rentabilité <strong>économique</strong>.<br />

Soit un <strong>projet</strong> prévu être utilisé sur 4 années, dont les flux d’investissement et<br />

d’exploitation sont donnés sur la figure et dans le tableau ci-<strong>de</strong>ssous. Les mandants<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 10 %. Vous êtes invités à calculer la VAN, le TRI, le<br />

DRA, l’IP, le RsI. Les mandants ont-ils lieu d’être satisfaits ?<br />

revenues (entrées)<br />

0<br />

FI<br />

1<br />

dépenses (sorties)<br />

FPE<br />

2<br />

3<br />

FCE<br />

4<br />

t<br />

Flux<br />

FI 0<br />

FPE 1<br />

FCE 1<br />

FPE 2<br />

FCE 2<br />

FPE 3<br />

FCE 3<br />

FPE 4<br />

FCE 4<br />

VAN<br />

RsI<br />

VD<br />

10.0 k$<br />

4.0 k$<br />

1.8 k$<br />

4.4 k$<br />

1.5 k$<br />

4.8 k$<br />

1.2 k$<br />

5.2 k$<br />

1.2 k$<br />

10 %<br />

❷ Évaluation <strong>économique</strong> <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong> EVA Europe.<br />

Sur la base <strong>de</strong>s éléments estimatifs obtenus précé<strong>de</strong>mment, vous êtes invités à<br />

évaluer la faisabilité <strong>économique</strong> <strong>de</strong> cet avant-<strong>projet</strong>.<br />

3.2.7 Approches orientée composants vs. orientée processus<br />

L’efficacité <strong>de</strong> cet exercice d’estimation et d’évaluation <strong>de</strong>s coûts d’un <strong>projet</strong> tient dans la capacité<br />

qu’aura l’analyste d’être exhaustif. Il n’existe pas <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> susceptible d’apporter une<br />

garantie absolue quant à l’exhaustivité <strong>de</strong> l’inventaire <strong>de</strong>s postes <strong>de</strong> dépenses et <strong>de</strong> revenus.<br />

Pour les <strong>projet</strong>s à forte connotation technique, dont le livrable final est une installation amenée<br />

à pro<strong>du</strong>ire un service ou un pro<strong>du</strong>it, il y a <strong>de</strong>ux manières <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r :<br />

– l’approche orientée composants, qui consiste à prendre chacun <strong>de</strong>s composants ; pour chacun<br />

<strong>de</strong> ceux-ci i<strong>de</strong>ntifier les étapes <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> fabrication, et pour chaque étape, i<strong>de</strong>ntifier<br />

et valoriser les besoins en matière d’œuvre et en main d’œuvre (charges d’exploitation) et<br />

équipements (charges d’investissement)<br />

– l’approche orientée processus, qui consiste à utiliser le processus <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction, pour chacune<br />

<strong>de</strong>s étapes <strong>du</strong> processus, i<strong>de</strong>ntifier quels seront les besoins en terme <strong>de</strong> main d’œuvre<br />

requise, <strong>de</strong> matière d’œuvre et fournitures nécessaires, d’équipements, <strong>de</strong> locaux et autres<br />

ressources.<br />

❸ Évaluation <strong>économique</strong> <strong>du</strong> <strong>projet</strong> bzh-kite.<br />

Le <strong>projet</strong> bzh-kite est utilisé pour illustrer la mise en application <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces<br />

<strong>de</strong>ux approches (cf. figures 9 à 15). À première vue, quels sont les avantages et<br />

inconvénients <strong>de</strong> l’une et <strong>de</strong> l’autre <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux approches ?<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

VA<br />

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1.1<br />

page<br />

26


document<br />

09004<br />

Figure 9 – Faisabilité <strong>économique</strong> <strong>du</strong> <strong>projet</strong> bzh-kite – approche composants (1/2).<br />

Figure 10 – Faisabilité <strong>économique</strong> <strong>du</strong> <strong>projet</strong> bzh-kite – approche composants (2/2).<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

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1.1<br />

page<br />

27


document<br />

09004<br />

Figure 11 – Faisabilité <strong>économique</strong> <strong>du</strong> <strong>projet</strong> bzh-kite – approche processus (1/5).<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

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1.1<br />

page<br />

28


document<br />

09004<br />

Figure 12 – Faisabilité <strong>économique</strong> <strong>du</strong> <strong>projet</strong> bzh-kite – approche processus (2/5).<br />

Figure 13 – Faisabilité <strong>économique</strong> <strong>du</strong> <strong>projet</strong> bzh-kite – approche processus (3/5).<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

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1.1<br />

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29


document<br />

09004<br />

Figure 14 – Faisabilité <strong>économique</strong> <strong>du</strong> <strong>projet</strong> bzh-kite – approche processus (4/5).<br />

Figure 15 – Faisabilité <strong>économique</strong> <strong>du</strong> <strong>projet</strong> bzh-kite – approche processus (5/5).<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

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1.1<br />

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30


3.2.8 Activités externalisées<br />

document<br />

09004<br />

Il est <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s pour lesquels l’externalisation d’une partie <strong>de</strong> ceux-ci, autrement dit la délégation<br />

à un ou <strong>de</strong>s tiers <strong>de</strong> la réalisation d’une partie <strong>du</strong> <strong>projet</strong>, est un passage obligé. Aussi cette<br />

éventualité et ses conséquences <strong>économique</strong>s et financières doivent-elles être prises en compte<br />

au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’avant-<strong>projet</strong>.<br />

Quelques points à considérer :<br />

– le type <strong>de</strong> contrat 18 :<br />

– contrats à obligation <strong>de</strong> résultats vs. à obligation <strong>de</strong> moyens<br />

– contrats au forfait, au bor<strong>de</strong>reau, en régie...<br />

– contrat <strong>de</strong> fourniture (pure supply), matériels & travaux,<br />

Engineering, Procurement and Construction, contrat d’étu<strong>de</strong>s...<br />

– les Incoterms 19 (cf. figure 16)<br />

– la ou les <strong>de</strong>vises dans laquelle ou lesquelles le prix <strong>du</strong> contrat est formulé (risque <strong>de</strong> change)<br />

– la ou les formules <strong>de</strong> révision <strong>de</strong> prix (risque d’inflation)<br />

– la stratégie <strong>de</strong> management <strong>de</strong>s risques externalisés...<br />

Risque <strong>de</strong> change. Le risque <strong>de</strong> change est un risque externe pour lequel l’analyste (phase<br />

d’avant-<strong>projet</strong>), pas plus que le chef <strong>de</strong> <strong>projet</strong> (phase <strong>projet</strong>), n’ont un moyen <strong>de</strong> contrôle. Aussi,<br />

dans la mesure <strong>du</strong> possible, est-il souhaitable et judicieux <strong>de</strong> la part <strong>du</strong> mandataire <strong>de</strong> préciser<br />

d’entré <strong>de</strong> jeu qu’il s’agit là d’un risque qu’il ne peut supporter.<br />

En fait, <strong>de</strong> trois choses l’une :<br />

– Soit le mandant souhaite que ce risque soit supporté par le mandataire, auquel cas ce <strong>de</strong>rnier<br />

<strong>de</strong>vra constituer une provision budgétaire pour faire face au risque <strong>de</strong> change, ou encore<br />

prendre <strong>de</strong>s dispositions auprès d’un assureur ; cette provision pour risque <strong>de</strong> change, ou le<br />

montant <strong>de</strong> la prime d’assurance sera à ajouter à l’estimation <strong>de</strong>s coûts.<br />

– Soit le mandant accepte <strong>de</strong> le supporter auquel cas cette disposition spécifique sera clairement<br />

précisée dans la note <strong>de</strong>s hypothèses annexée au Rapport d’analyse <strong>de</strong> faisabilité financière<br />

ou <strong>économique</strong> <strong>du</strong> <strong>projet</strong>.<br />

– Soit encore (plus rarement), mandant et mandataire déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> partager les conséquences<br />

<strong>du</strong> risque <strong>de</strong> change (au détriment <strong>de</strong> l’un ou <strong>de</strong> l’autre, comme à l’avantage) et se mettent<br />

d’accord sur une formule <strong>de</strong> calcul appropriée qui sera utilisée pour déterminer les taux <strong>de</strong><br />

change applicable à partir <strong>de</strong>s taux <strong>du</strong> marché.<br />

Dans un souci <strong>de</strong> simplification <strong>de</strong> la gestion <strong>économique</strong> <strong>du</strong> <strong>projet</strong>, il est d’usage d’avoir une<br />

18. Un contrat se définit comme une convention formelle ou informelle, passée entre <strong>de</strong>ux parties ou davantage,<br />

ayant pour objet l’établissement d’obligations à la charge ou au bénéfice <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> ces parties. Les dispositions d’un<br />

contrat sont appelées clauses.<br />

Le mandat est un contrat par lequel une personne, le mandant, donne à une autre personne, le mandataire, le pouvoir<br />

<strong>de</strong> faire un ou <strong>de</strong>s actes en son nom et pour son compte. La principale caractéristique <strong>du</strong> contrat <strong>de</strong> mandat est que<br />

le mandataire doit exercer sa mission en toute indépendance. Il faut faire très attention au risque <strong>de</strong> requalification <strong>du</strong><br />

contrat <strong>de</strong> mandat en contrat <strong>de</strong> travail dès lors qu’il existe un lien <strong>de</strong> subordination. La rédaction <strong>du</strong> contrat doit à ce<br />

titre être très précise. [source : Wikipedia]<br />

19. Les Incoterms (contraction <strong>de</strong>s mots anglais International Commercial Terms) sont <strong>de</strong>s termes commerciaux, dont<br />

la règlementation est édictée et publiée par la Chambre <strong>de</strong> commerce internationale à Paris. Les Incoterms s’expriment<br />

par une abréviation anglophone en trois lettres. Ces termes définissent les responsabilités et les obligations d’un ven<strong>de</strong>ur<br />

et d’un acheteur dans le cadre <strong>de</strong> contrats <strong>de</strong> commerce internationaux, notamment en regard <strong>du</strong> chargement, <strong>du</strong><br />

transport, <strong>du</strong> type <strong>de</strong> transport, <strong>de</strong>s assurances et <strong>de</strong> la livraison. Il s’agit donc d’une répartition <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> transport,<br />

première fonction <strong>de</strong>s Incoterms. Le <strong>de</strong>uxième rôle <strong>de</strong>s Incoterms est <strong>de</strong> définir le lieu <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong>s risques, c’est-àdire<br />

qui <strong>du</strong> ven<strong>de</strong>ur ou <strong>de</strong> l’acheteur aura à supporter l’avarie en cas <strong>de</strong> mauvaise exécution <strong>du</strong> transport. La troisième<br />

fonction : les Incoterms déterminent les obligations <strong>de</strong> livraison qui incombent, en termes <strong>de</strong> délai, au ven<strong>de</strong>ur. Exemple :<br />

« CIP Tunis, avec expédition au plus tard <strong>de</strong> France le... (date au plus tard à indiquer) ». En revanche les Incoterms ne se<br />

prononcent jamais quant au transfert <strong>de</strong> propriété. [source : Wikipedia]<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

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1.1<br />

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31


Figure 16 – Incoterms 2000.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

document<br />

09004<br />

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1.1<br />

page<br />

32


document<br />

09004<br />

comptabilité <strong>de</strong> <strong>projet</strong> mono-<strong>de</strong>vise, soit la <strong>de</strong>vise <strong>de</strong> l’entreprise ou <strong>de</strong> l’organisation <strong>du</strong> mandant,<br />

ou celle <strong>du</strong> mandataire.<br />

Risque d’inflation. L’inflation n’aura que très peu d’effet sur les <strong>projet</strong>s d’une <strong>du</strong>rée inférieure<br />

à <strong>de</strong>ux ans. Néanmoins, dès que la réalisation <strong>du</strong> <strong>projet</strong> nécessite l’achat <strong>de</strong> matières premières<br />

(dans une bien moindre mesure <strong>de</strong> biens d’équipements) sujettes à fortes fluctuations, mandant<br />

et mandataire ont certainement intérêt à se mettre d’accord sur une ou <strong>de</strong>s formules <strong>de</strong> révision<br />

<strong>de</strong> prix.<br />

Ces formules on la forme suivante :<br />

<br />

<br />

n · T<br />

C0 +<br />

PT = P0<br />

C<br />

=1 · 0<br />

Expression dans laquelle :<br />

PT<br />

P0<br />

C<br />

· t<br />

le montant à payer à la date t = T<br />

le montant sur lequel les parties se sont mis d’accord à la date t = 0<br />

<strong>de</strong>s coefficients tels que : n<br />

=0 C = 1<br />

<strong>de</strong>s indices <strong>économique</strong>s ; · 0 : indice à t = 0<br />

· T : même indice à t = T.<br />

Utilisation d’une formule <strong>de</strong> révision <strong>de</strong> prix.<br />

Un contrat a été négocié en 2005 pour l’achat d’équipements chaudronnés pour<br />

lesquels le prix <strong>de</strong> l’acier entre à raison <strong>de</strong> 50 % dans le prix <strong>de</strong> vente. L’acheteur<br />

et le ven<strong>de</strong>ur se sont mis d’accord sur la formule <strong>de</strong> révision <strong>de</strong> prix suivante :<br />

<br />

.75 + .25 27.10.3<br />

<br />

· T<br />

PT = P2005<br />

27.10.3 · 2005<br />

L’indice retenu est codé 27.10.3 par l’Office fédéral <strong>de</strong> la statistique.<br />

L’échéancier prévoyait qu’un montant P2005 = CHF 50 ′ 000. − − serait à payer en<br />

2008. De quel montant doit être le versement ?<br />

Cette formule <strong>de</strong> révision <strong>de</strong> prix, est-elle avantageuse plutôt pour l’acheteur ou<br />

plutôt pour le ven<strong>de</strong>ur ?<br />

OFS. Indice <strong>de</strong>s prix à la pro<strong>du</strong>ction et à l’importation. Janvier 2009.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

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33<br />

(10)


3.3 Les extrants <strong>de</strong> ce processus<br />

document<br />

09004<br />

Le principal extrant <strong>du</strong> processus d’évaluation <strong>de</strong> la faisabilité <strong>économique</strong> est le Rapport d’analyse<br />

<strong>de</strong> faisabilité financière (si calcul <strong>de</strong> VAN, RsI...) ou <strong>économique</strong> (si analyse <strong>de</strong> type avantages<br />

/ coûts).<br />

4 Établissement <strong>du</strong> budget<br />

Alors que les processus décrits dans les <strong>de</strong>ux précé<strong>de</strong>ntes sections interviennent principalement<br />

en phase d’avant-<strong>projet</strong>, l’établissement <strong>du</strong> budget est un processus qui intervient immédiatement<br />

après que la décision <strong>de</strong> réaliser le <strong>projet</strong> a été prise (cf. figure 1, p. 4).<br />

Le processus d’établissement <strong>du</strong> budget consiste « à attribuer à chaque activité élémentaire sa<br />

quote-part <strong>de</strong> l’allocation globale ». L’objet <strong>de</strong> ce processus est double :<br />

– porter à la connaissance <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s contributeurs au <strong>projet</strong> la quantité <strong>de</strong> ressources dont<br />

il dispose pour réaliser les activités qui lui sont confiées<br />

– se doter d’un référentiel pour mesurer et rendre compte aux mandants <strong>de</strong> l’avancement et <strong>de</strong><br />

la performance <strong>du</strong> <strong>projet</strong>.<br />

Les conclusions ou recommandations <strong>de</strong>s exercices <strong>de</strong> planification, d’estimation et d’évaluation<br />

con<strong>du</strong>its en phase d’avant-<strong>projet</strong> peuvent ne pas être suivies par les déci<strong>de</strong>urs. Ceux-ci peuvent<br />

très bien déci<strong>de</strong>r d’allouer un budget global supérieur ou moindre à l’équipe <strong>de</strong> <strong>projet</strong>. Plusieurs<br />

raisons peuvent justifier <strong>de</strong> telles décisions :<br />

– les déci<strong>de</strong>urs peuvent estimer que le niveau <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s livrables défini en phase d’avant<strong>projet</strong><br />

est trop élevé ou insuffisamment élevé<br />

– ils peuvent revoir les hypothèses retenues quant au calendrier <strong>de</strong> réalisation : l’accélérer, le<br />

ralentir<br />

– le processus <strong>de</strong> décision aura pu prendre plus <strong>de</strong> temps que prévu ; la décision aura pu être<br />

retardée <strong>de</strong> quelques semaines voire <strong>de</strong> plusieurs mois rendant inadéquates les hypothèses <strong>de</strong><br />

l’analyse <strong>de</strong> faisabilité...<br />

L’exercice d’établissement <strong>du</strong> budget consiste donc à diviser le montant <strong>de</strong>s ressources allouées<br />

au <strong>projet</strong> afin que chaque contributeur à qui l’on confie la responsabilité d’une activité dispose<br />

<strong>de</strong>s ressources suffisantes pour la mener à bien.<br />

Le chef <strong>de</strong> <strong>projet</strong> doit prendre bien soin <strong>de</strong> ne pas distribuer la totalité <strong>de</strong>s ressources à toutes<br />

les activités i<strong>de</strong>ntifiées. Il doit en conserver une partie en réserve pour faire face à l’imprévu.<br />

La proportion à mettre <strong>de</strong> coté dépend <strong>de</strong> la nature <strong>du</strong> <strong>projet</strong>, <strong>de</strong> son caractère spéculatif, <strong>de</strong><br />

l’importance <strong>de</strong>s risques susceptibles <strong>de</strong> l’affecter. Les retours d’expériences montrent que 10 %<br />

constituent un minimum à prévoir pour <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s faiblement spéculatifs ; ce pourcentage peut<br />

aller au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 50 % pour <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s dont la part d’inconnu est importante.<br />

Le dimensionnement <strong>de</strong> cette provision ne peut être une décision unilatérale <strong>du</strong> chef <strong>de</strong> <strong>projet</strong> ;<br />

le mandant a nécessairement son mot à dire puisqu’au bout <strong>du</strong> compte, c’est lui qui attribue les<br />

ressources ! La politique à avoir quant à cette question dépend donc la stratégie <strong>de</strong> management<br />

<strong>de</strong>s risques que mandant et mandataire déci<strong>de</strong>ront d’avoir 20 .<br />

Lors <strong>de</strong> l’établissement <strong>du</strong> budget <strong>du</strong> <strong>projet</strong>, on doit veiller à ne pas faire l’amalgame entre<br />

incertitu<strong>de</strong> et imprécision. Il s’agit là <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux considérations bien distinctes ! Un risque a une<br />

probabilité <strong>de</strong> se réaliser ; il a aussi fort heureusement une probabilité <strong>de</strong> ne pas se réaliser. C’est<br />

là une manifestation <strong>du</strong> caractère incertain <strong>du</strong> risque. Il est aussi <strong>de</strong>s actions nécessaires à la<br />

réalisation <strong>du</strong> <strong>projet</strong> dont on ne connaît pas la forme qu’elles vont prendre, pour <strong>de</strong> nombreuses<br />

20. Cf. le mo<strong>du</strong>le <strong>Gestion</strong> <strong>de</strong>s risques dans les <strong>projet</strong>s pour plus <strong>de</strong> détails sur les stratégies possibles.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

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document<br />

09004<br />

raisons : l’une d’elles est qu’elles sont prévues se réaliser tardivement dans le calendrier <strong>du</strong><br />

<strong>projet</strong>, et son contraintes par la réalisation <strong>de</strong>s activités antécé<strong>de</strong>ntes. C’est là une manifestation<br />

<strong>du</strong> caractère imprécis <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> planification. Le processus d’établissement <strong>du</strong> budget doit<br />

prendre cet aspect en considération.<br />

En réponse à la problématique <strong>de</strong> l’incertitu<strong>de</strong>, la terminologie suivante est préconisée :<br />

– le montant <strong>de</strong> toutes les ressources affectées à la réalisation <strong>du</strong> <strong>projet</strong> est le budget total<br />

alloué au <strong>projet</strong>, TAB (Total Allocated Budget en anglais)<br />

– la part <strong>du</strong> TAB réservée pour faire face à l’imprévu est la réserve <strong>de</strong> management, PMR<br />

(Project Management Reserve en anglais)<br />

– la part <strong>du</strong> TAB sur laquelle est mesurée la performance <strong>du</strong> <strong>projet</strong> est la référence budgétaire,<br />

PMB (Performance Measurement Baseline en anglais), appelée aussi budget à achèvement,<br />

BAC, (Budget at Completion en anglais).<br />

On a donc :<br />

TAB = PMB + PMR = BAC + PMR (11)<br />

En réponse à la problématique <strong>de</strong> l’imprécision, le budget à achèvement est décomposé en :<br />

– la part affectée aux activités i<strong>de</strong>ntifiées et approuvées : le budget alloué, DBs (Distributed<br />

Budgets en anglais)<br />

– la part non encore allouée aux activités clairement i<strong>de</strong>ntifiées : le budget non-alloué, UBs<br />

(Undistributed Budgets en anglais).<br />

<br />

TAB = DBs + UBs + PMR (12)<br />

<br />

BAC<br />

Le standard EVM préconise en outre qu’une distinction supplémentaire soit faite entre :<br />

– les activités à court ou moyen terme, les activités proprement dites (Activities ou Work Packages<br />

en anglais)<br />

– les activités à plus long terme : les activités planifiées (Planned Activities ou Planned Packages<br />

en anglais).<br />

4.1 Les intrants <strong>de</strong> ce processus<br />

Avec le Mandat <strong>de</strong> <strong>projet</strong> 21 , le Rapport d’analyse <strong>de</strong> faisabilité financière ou <strong>économique</strong><br />

<strong>du</strong> <strong>projet</strong> constituent les principaux intrant <strong>de</strong> ce processus. L’établissement <strong>du</strong> budget<br />

n’est pas un processus autonome ; il interagit nécessairement avec les autres processus <strong>de</strong> la<br />

phase <strong>de</strong> planification <strong>de</strong> <strong>projet</strong> : les processus d’élaboration <strong>de</strong> l’organigramme technique (PBS),<br />

<strong>de</strong> l’organigramme <strong>de</strong>s activités (WBS), <strong>de</strong> l’organigramme <strong>de</strong>s ressources (OBS), <strong>de</strong> la matrice<br />

<strong>de</strong>s ressources et responsabilités (MRR), <strong>du</strong> calendrier <strong>de</strong> coordination 22 , le registre <strong>de</strong>s risques,<br />

le manuel qualité <strong>du</strong> <strong>projet</strong>...<br />

4.2 Les outils<br />

Ils sont peu ou prou les mêmes que ceux utilisés pour la planification et l’estimation <strong>de</strong>s coûts,<br />

en phase d’avant-<strong>projet</strong>. Les budgets constituent une forme <strong>de</strong> contrats entre les contributeurs<br />

21. Document au moyen <strong>du</strong>quel un mandant (le donneur d’ordre, le maître d’ouvrage) confie à un mandataire (l’équipe<br />

<strong>de</strong> <strong>projet</strong>, le maître d’œuvre) le soin <strong>de</strong> réaliser un <strong>projet</strong>. Ce mandat précise les atten<strong>du</strong>s <strong>du</strong> mandant quant au(x)<br />

livrable(s) à pro<strong>du</strong>ire, aux échéances et au budget alloué. Synonymes : Charte <strong>de</strong> <strong>projet</strong>, Project Charter, Feuille <strong>de</strong> route,<br />

Project Roadmap.<br />

22. Cf. le mo<strong>du</strong>le Planification opérationnelle pour plus <strong>de</strong> détails sur ces éléments.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

35


Savoirs indivi<strong>du</strong>els<br />

Savoirs organisationnels<br />

Savoirs globaux<br />

Mandat <strong>du</strong> <strong>projet</strong><br />

Faisabilité financière<br />

Faisabilité <strong>économique</strong><br />

Faisabilité technique<br />

Organigramme technique<br />

Organigramme <strong>de</strong>s activités<br />

Organigramme <strong>de</strong>s ressources<br />

Matrice ressources-resp.<br />

Calendrier <strong>de</strong> coordination<br />

Registre <strong>de</strong>s risques <strong>du</strong> <strong>projet</strong><br />

Manuel qualité <strong>du</strong> <strong>projet</strong><br />

Processus d’établissement<br />

<strong>du</strong> budget<br />

Outils <strong>de</strong> la planification<br />

(y.c. sous contrainte <strong>de</strong> ressources)<br />

Diagrammes <strong>de</strong> flux financiers<br />

Métho<strong>de</strong>s d’estimations<br />

Techniques <strong>de</strong> négociation<br />

document<br />

09004<br />

Référence budgétaire<br />

(Référence <strong>de</strong>s coûts)<br />

Courbes PV<br />

(valeur planifiée)<br />

Figure 17 – Éléments <strong>du</strong> processus d’établissement <strong>du</strong> budget.<br />

<strong>du</strong> <strong>projet</strong>s, aussi faut-il que ceux-ci soient bien négociés, qu’aucun membre <strong>du</strong> <strong>projet</strong> n’ait le sentiment<br />

d’être lésé vis-à-vis d’autres contributeurs. Dans certaines situations <strong>de</strong> <strong>projet</strong>, le chef <strong>de</strong><br />

<strong>projet</strong> peut être amené à utiliser <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> négociation pour résoudre <strong>de</strong>s problèmes<br />

inter-personnels d’allocation budgétaire.<br />

4.3 Les extrants <strong>de</strong> ce processus<br />

Le principal extrant <strong>de</strong> ce processus est la Référence budgétaire ou Référence <strong>de</strong> coût <strong>du</strong><br />

<strong>projet</strong>. Si l’équipe <strong>de</strong> <strong>projet</strong> a choisi d’utiliser la métho<strong>de</strong> EVM pour rendre compte <strong>de</strong> l’avancement<br />

(cf. section 5 ci-après et l’Annexe 4 pour plus <strong>de</strong> détails sur la métho<strong>de</strong> EVM), les diverses<br />

courbes PV seront aussi au nombre <strong>de</strong>s extrants <strong>de</strong> ce processus.<br />

Les courbes PV (acronyme anglais <strong>de</strong> Planned Value, ou valeur planifiée ou prévisionnelle en<br />

français) sont <strong>de</strong>s courbes qui présentent <strong>de</strong> quelle façon la valeur <strong>du</strong> ou <strong>de</strong>s livrables, finalité<br />

<strong>du</strong> <strong>projet</strong>, va se constituer au fur et à mesure que le <strong>projet</strong> se réalise (cf. figure 18, p. 37). De<br />

telles courbes peuvent être définies pour le <strong>projet</strong> dans sa totalité (cela va <strong>de</strong> soi), mais aussi<br />

pour chacune <strong>de</strong>s activités, ou pour un groupe d’activités, par contributeur ou par groupe <strong>de</strong><br />

contributeurs au <strong>projet</strong>, par nature <strong>de</strong> dépense, etc.<br />

5 Contrôle <strong>de</strong>s coûts<br />

Le contrôle <strong>de</strong>s coûts est un processus qui intervient lorsque le <strong>projet</strong> est en cours <strong>de</strong> réalisation.<br />

Il utilise la Référence budgétaire et les courbes PV d’une part, l’avancement physique effectif et<br />

l’enregistrement <strong>de</strong>s dépenses encourues d’autre part. Ce processus vise à rendre compte que<br />

le <strong>projet</strong> se réalise conformément aux plans.<br />

Il consiste aussi à :<br />

– agir sur les facteurs entraînant <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> la référence budgétaire afin <strong>de</strong> s’assurer<br />

que ces modifications sont consensuelles<br />

– déterminer si la référence <strong>de</strong>s coûts a changé<br />

– gérer les modifications et écarts au fur et à mesure qu’ils surviennent.<br />

Un <strong>projet</strong> ne se déroule jamais conformément aux plans ! Il est quasiment inévitable que <strong>de</strong>s<br />

facteurs imprévus et non souhaités viennent en affecter le bon déroulement. Une tâche fonda-<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

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1.1<br />

page<br />

36


valeur<br />

BAC<br />

PV(t


document<br />

09004<br />

L’enregistrement <strong>de</strong>s temps passés. Il est <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s pour lesquels l’essentiel <strong>de</strong> la dépense<br />

est <strong>du</strong> temps passé par les membres <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> <strong>projet</strong> à réaliser les diverses activités.<br />

Auquel cas l’enregistrement <strong>de</strong> ces temps passés est un élément fondamental pour apprécier la<br />

performance <strong>du</strong> <strong>projet</strong>. Il est aussi <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s pour lesquels l’essentiel <strong>de</strong> la dépense résulte <strong>de</strong><br />

l’achat <strong>de</strong> biens et <strong>de</strong> services. Dans ces cas, il n’est certainement pas impératif pour l’équipe<br />

<strong>de</strong> <strong>projet</strong> <strong>de</strong> disposer d’un outil très élaboré.<br />

Dans tous les cas, l’enjeu porte sur l’effort à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r aux contributeurs pour procé<strong>de</strong>r à ces<br />

enregistrements. Plus la périodicité est gran<strong>de</strong> et plus le niveau <strong>de</strong> détail est élevé, meilleure est<br />

l’information à la disposition <strong>du</strong> chef <strong>de</strong> <strong>projet</strong> pour rendre compte <strong>de</strong> l’avancement et circonscrire<br />

rapi<strong>de</strong>ment les éventuelles sources d’écueil.<br />

Il peut être <strong>de</strong>mandé aux membres <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> <strong>projet</strong> <strong>de</strong> renseigner les temps passés sur une<br />

base :<br />

– quotidienne saisie d’un relevé tous les soirs (avant <strong>de</strong> quitter son poste <strong>de</strong> travail par<br />

exemple)<br />

– hebdomadaire tous les vendredis soir, ou tous les lundis matin pour la semaine écoulée<br />

– mensuelle le <strong>de</strong>rnier jour travaillé <strong>du</strong> mois, le 1 er <strong>du</strong> mois pour le mois écoulé.<br />

La granularité <strong>du</strong> relevé peut constituer un sujet <strong>de</strong> débat ! Doit-on <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r aux contributeurs<br />

<strong>de</strong> saisir les temps passés à l’heure près, voire moins (<strong>de</strong>mi-heure ou quart d’heure comme c’est<br />

le cas dans certains contextes à <strong>projet</strong>), ou à la journée près. Dès qu’on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’enregistrer les<br />

temps passés à l’heure près, cela suppose que le total <strong>de</strong> la semaine est égal au volume horaire<br />

hebdomadaire réglementaire. Cela suppose aussi qu’il existe un système <strong>de</strong> rémunération ou <strong>de</strong><br />

compensation <strong>de</strong>s heures supplémentaires. Dans certains contextes <strong>de</strong> <strong>projet</strong>s, ce détail peut<br />

présenter <strong>de</strong>s contreparties préjudiciables dont il faut prendre la mesure avant que le mal ne soit<br />

fait.<br />

L’enregistrement <strong>de</strong>s coûts encourus. Sauf quelques cas particuliers (quelques méga-<strong>projet</strong>s),<br />

tous les <strong>projet</strong>s s’inscrivent dans une entreprise, une organisation, une administration, et ce sont<br />

les services financiers ou comptables <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières qui se chargent <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r au paiement<br />

<strong>de</strong>s dépenses. Les coûts encourus d’un <strong>projet</strong> peuvent donc être extraits <strong>de</strong>s systèmes informatiques<br />

<strong>de</strong> gestion, dans la mesure où ces services prennent bien soin, le cas échéant, d’imputer<br />

les factures aux <strong>projet</strong>s. Les meilleures pratiques <strong>du</strong> contrôle <strong>de</strong>s coûts préconisent même que<br />

celles-ci soient imputées aux activités <strong>du</strong> <strong>projet</strong> : une facture pouvant d’ailleurs être imputée<br />

à plusieurs activités moyennant une clé <strong>de</strong> répartition. Les critères EVM préconisent qu’un découpage<br />

budgétaire (Co<strong>de</strong> of Accounts) soit établi en phase <strong>de</strong> planification, et que les dépenses<br />

soient imputées à <strong>de</strong>s co<strong>de</strong>s budgétaires. Il n’existe pas <strong>de</strong> règle absolue. Néanmoins, les auditeurs<br />

<strong>de</strong> <strong>projet</strong> apprécient facilement le niveau <strong>de</strong> maturité d’une entreprise, d’une organisation<br />

ou d’une administration à con<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s, à la manière qu’elle a d’abor<strong>de</strong>r cette question.<br />

L’enregistrement <strong>de</strong>s avancements physiques. Enregistrer les dépenses est une chose ;<br />

mais il faut être en mesure <strong>de</strong> comparer ces dépenses au travail qui a été fait à un instant donné.<br />

L’appréciation <strong>de</strong> la bonne santé d’un <strong>projet</strong>, <strong>de</strong> sa performance, passe nécessairement dans là.<br />

Rendre compte <strong>de</strong> l’avancement physique consiste dire ce qui a été fait et ce qui reste à faire.<br />

Il s’exprime en pourcentage : tant que le <strong>projet</strong> n’a pas commencé, son avancement physique<br />

est <strong>de</strong> 0 % ; une fois le <strong>projet</strong> terminé son avancement physique est <strong>de</strong> 100 %. La difficulté <strong>de</strong><br />

l’exercice consiste à apprécier le plus objectivement possible l’avancement physique entre ces<br />

<strong>de</strong>ux extrêmes.<br />

Une autre manière <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r consiste à mesurer la valeur acquise (EV, Earned Value en<br />

anglais, concept au cœur <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> EVM) <strong>du</strong> <strong>projet</strong> à un instant donné et à comparer cellesci<br />

à sa valeur planifiée PV à ce même instant. Si la valeur acquise est inférieure à la valeur<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

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1.1<br />

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38


document<br />

09004<br />

planifiée, c’est que le <strong>projet</strong> est en retard ; il est en avance si la valeur acquise est supérieure à<br />

la valeur planifiée (cf. Annexe 4 pour plus <strong>de</strong> détails sur EVM).<br />

On peut aussi chercher à comparer la valeur acquise avec les dépenses encourues, <strong>de</strong> toutes<br />

natures, et à un instant donné, on pourra se rendre compte si le <strong>projet</strong> dépense plus que prévu<br />

(dépenses supérieures à la valeur acquise) ou moins que prévu (dépenses encourus inférieures<br />

à la valeur acquise).<br />

L’avancement physique <strong>du</strong> <strong>projet</strong> s’obtient par agrégation <strong>de</strong>s avancements physiques <strong>de</strong> chacune<br />

<strong>de</strong>s activités. On utilise le budget à achèvement (BAC) comme pondérateur d’agrégation :<br />

Avancement physique <strong>du</strong> <strong>projet</strong> =<br />

n<br />

Avancement physique <strong>de</strong> l’activité × BAC<br />

=1<br />

n<br />

BAC<br />

=1<br />

Mettre en place un système <strong>de</strong> rapportage <strong>de</strong> <strong>projet</strong> dépasse la seule dimension <strong>du</strong> contrôle<br />

<strong>de</strong>s coûts dont il est question dans cette section. Un système <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s coûts efficace,<br />

rendant compte objectivement <strong>de</strong> la performance <strong>du</strong> <strong>projet</strong> passe très certainement par la capacité<br />

que l’équipe <strong>de</strong> <strong>projet</strong> aura à faire vivre un tel système <strong>de</strong> rapportage <strong>de</strong> <strong>projet</strong>. L’approche<br />

EVM fournit un cadre méthodologique qui semble être incontournable pour rendre compte <strong>de</strong><br />

l’avancement <strong>de</strong>s <strong>projet</strong>s.<br />

5.2.2 La gestion <strong>de</strong>s écarts<br />

Se glisse <strong>de</strong>rrière le terme « écart » tout ce qui peut survenir (qui a une probabilité significative<br />

<strong>de</strong> survenir) ou qui est déjà survenu et qui n’est pas conforme aux plans. Partant <strong>de</strong>s définitions<br />

qu’un risque est un écart pressenti ou potentiel et qu’une non-conformité est un écart<br />

constaté, une tâche importante qui incombe au chef <strong>de</strong> <strong>projet</strong> quant au contrôle <strong>de</strong>s coûts<br />

concerne donc la gestion <strong>de</strong>s écarts.<br />

Lancement <strong>du</strong> <strong>projet</strong><br />

documentation<br />

(Fiche d’écart)<br />

APPARITION ,<br />

D’UN ECART !<br />

,<br />

<strong>de</strong>cision<br />

rejet<br />

DÉROULEMENT DU PROJET<br />

business as usual<br />

action<br />

processus <strong>projet</strong><br />

Livrable(s)<br />

Figure 19 – Principe <strong>de</strong> traitement d’un écart en phase <strong>de</strong> réalisation <strong>du</strong> <strong>projet</strong>.<br />

Une modification (ou un changement) n’est autre que le résultat <strong>du</strong> traitement d’un écart.<br />

Suivant son importance, une modification peut avoir <strong>de</strong>s conséquences sur les documents <strong>de</strong><br />

référence.<br />

Principe <strong>de</strong> traitement d’un écart. La figure 19 donne une illustration <strong>de</strong> la manière avec<br />

laquelle un écart doit être géré. Un écart est réputé apparaître et est enregistré dès lors qu’une<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

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1.1<br />

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39<br />

(13)


document<br />

09004<br />

nouvelle menace apparaît, ou qu’un risque figurant au Registre <strong>de</strong>s risques <strong>du</strong> <strong>projet</strong> croit en<br />

probabilité d’occurrence ou en inci<strong>de</strong>nce, ou encore qu’un contrôle met en lumière une nonconformité.<br />

Ensuite <strong>de</strong> trois choses l’une :<br />

– les conséquences <strong>de</strong> l’écart ne justifient pas qu’une action quelconque soit menée, auquel cas<br />

l’écart est rejeté pas d’inci<strong>de</strong>nce sur le contrôle <strong>de</strong>s coûts <strong>du</strong> <strong>projet</strong><br />

– les conséquences <strong>de</strong> l’écart requièrent qu’une action <strong>de</strong> correction soit entreprise, action pouvant<br />

être faite « dans le bruit <strong>de</strong> fond », autrement dit sans allocation <strong>de</strong> ressources supplémentaires<br />

pas d’inci<strong>de</strong>nce sur le contrôle <strong>de</strong>s coûts <strong>du</strong> <strong>projet</strong><br />

– les conséquences <strong>de</strong> l’écart requièrent qu’une action <strong>de</strong> correction soit menée, mais cette<br />

action <strong>de</strong> correction ne peut être faite sans que <strong>de</strong>s ressources spécifiques lui soient allouées<br />

<strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces sur le processus <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s coûts <strong>du</strong> <strong>projet</strong>.<br />

Dans ce cas, un « micro processus <strong>projet</strong> » doit être initié : un avant-<strong>projet</strong> doit être mené à bien<br />

pour rechercher la ou les réponses les plus appropriés, tant en termes d’opportunité, que <strong>de</strong><br />

solution technique, que <strong>de</strong> conséquences <strong>économique</strong>s. Ce micro-processus d’avant-<strong>projet</strong> doit<br />

con<strong>du</strong>ire à la réalisation <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong> correction <strong>de</strong> l’écart. Des ressources prélevées dans la<br />

réserve <strong>de</strong> management <strong>du</strong> <strong>projet</strong> (PMR) sont alloués à sa réalisation.<br />

Actualisation <strong>de</strong>s références. Quant aux conséquences <strong>du</strong> traitement <strong>de</strong>s écarts, <strong>de</strong>ux <strong>école</strong>s<br />

<strong>de</strong> pensées s’affrontent. Il y a ceux qui font valoir que les références <strong>du</strong> <strong>projet</strong>, que ce soit la Référence<br />

budgétaire ou le Calendrier <strong>de</strong> coordination ne doivent surtout pas être modifiés <strong>du</strong> fait <strong>du</strong><br />

traitement d’écart. Leur position tient au fait que si chacun <strong>de</strong>s écarts donne lieu à actualisation<br />

<strong>de</strong>s références, celles-ci sont sans intérêt car ne faisant ressortir aucun écarts !<br />

Et il y a ceux qui font valoir que les références constituent aussi <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> coordination, et<br />

que si ces outils ne sont pas correctement maintenus à jour suite à la survenue d’écarts, alors<br />

aucune coordination efficace n’est possible.<br />

La vérité est bien sûr entre ces <strong>de</strong>ux extrêmes. Un écart mineur doit être géré sans mise à jour<br />

<strong>de</strong>s références et sans information <strong>de</strong>s mandants, bénéficiaires et autres parties prenantes ; un<br />

écart plus conséquent doit nécessairement être porté à la connaissance <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers et peut<br />

justifier l’actualisation <strong>de</strong>s références.<br />

L’actualisation <strong>de</strong>s références doit nécessairement donner lieu à une double situation<br />

d’avancement : situation sans prise en compte <strong>de</strong> l’écart ; situation (au même instant) avec<br />

prise en compte <strong>de</strong> l’avancement.<br />

Processus opérationnel <strong>de</strong> traitement d’un écart La figure 20 donne une illustration d’un<br />

processus opérationnel <strong>de</strong> traitement d’un écart. Les principes <strong>de</strong> l’assurance <strong>de</strong> la qualité requièrent<br />

que tout écart donne lieu à documentation. Une Fiche d’écart telle celle donnée sur<br />

cette figure satisfait pleinement à cette exigence. Les 6 étapes <strong>de</strong> ce processus sont décrites<br />

ci-après.<br />

1. Description. Quiconque pressent ou constate un écart doit en faire état sur une Fiche<br />

d’écart. La première phase <strong>du</strong> processus consiste à renseigner les cases 0 et 1 <strong>de</strong> la fiche.<br />

Idéalement, on attend <strong>de</strong> celui qui fait le constat qu’il apporte certes <strong>de</strong>s précisions sur<br />

le constat. L’évaluation <strong>de</strong> cet écart pourra être reporté dans le Registre <strong>de</strong>s écarts <strong>du</strong><br />

<strong>projet</strong>.<br />

2. Proposition. Présentation d’une ou <strong>de</strong> plusieurs solutions susceptibles d’apporter une réponse<br />

ou une correction à l’écart.<br />

3. Décision. De trois choses l’une :<br />

– Le chef <strong>de</strong> <strong>projet</strong> (ou le comité <strong>de</strong> pilotage) peut déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> rejeter l’écart ; autrement<br />

dit, d’accepter la survenue <strong>du</strong> risque si l’écart est potentiel, ou <strong>de</strong> n’entreprendre aucune<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

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1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6<br />

Membre<br />

<strong>du</strong> <strong>projet</strong><br />

Constat d’écart<br />

Description<br />

Proposition<br />

Exécution<br />

Clôture<br />

Pilote<br />

<strong>du</strong> <strong>projet</strong><br />

Décision<br />

Action(s)<br />

0 Écart potentiel<br />

Écart constaté<br />

1 Description<br />

Évaluation P :<br />

2 Propositions<br />

3<br />

4<br />

6<br />

Décision<br />

Rejet<br />

Action(s)<br />

Projet(s)<br />

Clôture<br />

Ré-évaluation P :<br />

I D :<br />

Commentaires<br />

I D :<br />

I C : I P :<br />

I C : I P :<br />

document<br />

09004<br />

FICHE D’ÉCART<br />

Action(s) Resp. Date 5 Soldée<br />

Figure 20 – Processus <strong>de</strong> traitement d’un écart et exemple <strong>de</strong> Fiche d’écart.<br />

mesure correctrice si l’écart est constaté et si l’effort à consentir pour y remédier n’en<br />

vaut pas la peine.<br />

– Il peut déci<strong>de</strong>r que quelques actions (à lister dans la case 4) soient menées pour ré<strong>du</strong>ire<br />

voire effacer les conséquences <strong>de</strong> l’écart.<br />

– Il peut aussi considérer que la mesure à appliquer n’est pas si facile à mettre en œuvre et<br />

requiert le déploiement d’une démarche <strong>projet</strong> : con<strong>du</strong>ite d’un avant-<strong>projet</strong> pour apprécier<br />

la faisabilité <strong>de</strong> la ou <strong>de</strong>s solutions possibles, puis libération <strong>de</strong> ressources pour réaliser la<br />

réponse appropriée.<br />

4. I<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s actions. Les actions à réaliser sont listées dans la case 4. Chaque action<br />

est placée sous la responsabilité d’un membre <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> <strong>projet</strong>, et se voit attribuer une<br />

date d’achèvement.<br />

5. Exécution <strong>de</strong>s actions. Dès qu’une action est terminée, elle est réputée soldée. La date<br />

d’achèvement effective est mentionnée dans la case 5.<br />

6. Clôture. Une fois toutes les actions soldées, la Fiche d’écart peut être close. À l’occasion <strong>de</strong><br />

la clôture, on procè<strong>de</strong> à une ré-évaluation <strong>du</strong> risque rési<strong>du</strong>el : le score <strong>de</strong>vrait être inférieur<br />

à celui <strong>de</strong> la case 2 !<br />

5.3 Les extrants <strong>de</strong> ce processus<br />

Le principal extrant <strong>de</strong> ce processus est la Référence budgétaire ou Référence <strong>de</strong> coût<br />

<strong>du</strong> <strong>projet</strong> maintenue à jour. Une part importante <strong>de</strong> l’information contenue dans les Rapports<br />

d’avancement <strong>du</strong> <strong>projet</strong> résultera <strong>de</strong> ce processus. La tenue à jour <strong>du</strong> Registre <strong>de</strong>s écarts est<br />

aussi assimilable à un extrant <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s coûts dans la mesure ou les décisions<br />

prises quant à la réalisation ou non d’action <strong>de</strong> traitement d’écart résulte <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> la<br />

réserve <strong>de</strong> management <strong>du</strong> <strong>projet</strong>.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

S :<br />

S :<br />

No.<br />

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1.1<br />

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Annexe 1 — Métho<strong>de</strong> Delphi<br />

document<br />

09004<br />

La métho<strong>de</strong> Delphi est une métho<strong>de</strong> largement utilisée en sciences <strong>de</strong> gestion. Elle permet <strong>de</strong><br />

confronter les points <strong>de</strong> vue d’experts, sans confrontation d’indivi<strong>du</strong>s, partant <strong>du</strong> principe que le<br />

consensus ne jailli que très rarement <strong>de</strong> la confrontation directe d’experts, chacun d’eux préférant<br />

s’en tenir à sa position.<br />

Pour mettre en œuvre cette métho<strong>de</strong>, il est préconiser 23 <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r comme suit :<br />

– Solliciter un modérateur (parfois appelé « facilitateur » ou « rapporteur »). Il s’agit <strong>de</strong> la personne<br />

chargée <strong>de</strong> faire fonctionner le processus : interroger les experts, collecter et pro<strong>du</strong>ire<br />

<strong>de</strong>s synthèses à partir <strong>de</strong>s réponses. Le modérateur est l’unique points <strong>de</strong> communication entre<br />

les experts. Le chef <strong>de</strong> <strong>projet</strong> peut endosser ce rôle ; auquel cas il ne pourra agir comme expert !<br />

Lorsqu’un risk manager existe, c’est plus souvent lui qui assure cette fonction.<br />

– Solliciter <strong>de</strong>s experts. Il s’agit bien évi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong> personnes compétentes dans le domaine<br />

pour lequel on cherche à i<strong>de</strong>ntifier, évaluer ou quantifier les/<strong>de</strong>s risques ! Tous les protagonistes<br />

<strong>du</strong> <strong>projet</strong> peuvent être solliciter pour agir comme experts : membres <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> <strong>projet</strong>,<br />

représentants <strong>de</strong>s mandants et parties prenantes, ou personnes extérieures au <strong>projet</strong> pour<br />

leur seule expertise. Un point important : tous ces experts peuvent se connaître, mais ils ne<br />

doivent pas communiquer entre eux relativement à l’exercice dans lequel ils sont impliqués.<br />

– Le modérateur formule les questions et les transmet aux experts. Ces <strong>de</strong>rniers communiquent<br />

leurs réponses au modérateur.<br />

– Le modérateur analyse les résultats et prépare <strong>de</strong>s synthèses (déploiement d’un arsenal<br />

statistique, ai<strong>de</strong> multi-critère à la décision...)<br />

– Les mêmes questions accompagnées <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong>s résultats effectuée, sont à nouveau<br />

transmises aux experts ; mais cette fois il est <strong>de</strong>mandé aux experts d’affiner leur jugement<br />

au regard <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> la précé<strong>de</strong>nte itération.<br />

– Le processus questions – réponses est réitéré <strong>de</strong>ux ou trois fois. Les jugements <strong>de</strong>s experts<br />

convergent en général assez rapi<strong>de</strong>ment. <br />

23. La métho<strong>de</strong> Delphi est une métho<strong>de</strong> mise au point dans les années 1940, et est le résultat d’une réflexion aboutie<br />

<strong>de</strong> la part <strong>de</strong> ses concepteurs, un groupe <strong>de</strong> scientifique <strong>de</strong> la Rand Corp. aux États-Unis. Aussi, afin <strong>de</strong> maximiser les<br />

performances <strong>de</strong> son application est-il préférable <strong>de</strong> suivre la démarche proposée par ses concepteurs et bénéficiant d’un<br />

retour d’expérience opérationnel avéré.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

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42


Annexe 2 — Ajustements linéaires<br />

document<br />

09004<br />

Problématique. Étant donné un nuage <strong>de</strong> points <strong>de</strong> coordonnées (, y), existe-t-il une droite<br />

d’équation y = + b s’ajustant <strong>de</strong> manière satisfaisante à ces données pour en tirer une règle ?<br />

Coefficient <strong>de</strong> corrélation linéaire. La première chose à faire est <strong>de</strong> calculer le coefficient<br />

<strong>de</strong> corrélation linéaire <strong>de</strong> Bravais-Pearson <strong>de</strong> ce nuage <strong>de</strong> points. On l’appelle r et il se calcule au<br />

moyen <strong>de</strong> l’expression :<br />

r = <br />

<br />

<br />

n<br />

( − ) 2<br />

=1<br />

n<br />

( − )(y − y)<br />

=1<br />

n<br />

(y − y) 2<br />

=1<br />

avec<br />

⎧<br />

⎪⎨<br />

⎪⎩<br />

n le nombre <strong>de</strong> points<br />

= 1 <br />

, la moyenne <strong>de</strong>s <br />

n<br />

y = 1 <br />

, la moyenne <strong>de</strong>s y<br />

y n<br />

Il s’en suit que si r est positif, les <strong>de</strong>ux variables évoluent dans le même sens ; si r est négatif,<br />

les <strong>de</strong>ux variables évoluent en sens contraire.<br />

On dit qu’il y a corrélation linéaire dès lors que la valeur absolue <strong>de</strong> r est supérieure à 0.8.<br />

Application à l’avant-<strong>projet</strong> Chai Saint-André. L’exercice peut s’avérer laborieux, aussi<br />

peut-il être judicieux <strong>de</strong> le faire avec un tableur informatique (ou mieux, un logiciel <strong>de</strong> statistiques).<br />

C’est une feuille <strong>de</strong> calcul Microsoft ® Excel a été créée pour les besoins <strong>de</strong> cet exercice<br />

(cf. la capture d’écran ci-<strong>de</strong>ssous).<br />

– Cellules A3 à B10. On saisit dans ces cellules les données <strong>du</strong> problème : dans la colonne A la<br />

capacité <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> chai, dans la colonne B son coût <strong>de</strong> réalisation.<br />

– Cellules A11 et B11. Formules (facultatives) <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s sommes <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s cellules A3<br />

à A10 et B3 à B10 respectivement.<br />

Cellule A11 : =SOMME(A3:A10) et cellule B11 : =SOMME(B3:B10).<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

43<br />

(14)


document<br />

09004<br />

– Cellules A12 et B12. Formules <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s moyennes et y <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s cellules A3 à<br />

A10 et B3 à B10 respectivement.<br />

Cellule A12 : =MOYENNE(A3:A10) et cellule B12 : =MOYENNE(B3:B10).<br />

– Cellules C3 à D10. Formules <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s sous-expressions ( − ) et (y−y) <strong>de</strong> l’expression<br />

14. Cellule C3 : =$A3-$A$12 et cellule D3 : =$B3-$B$12 ; etc. Le signe $ est utilisé pour figer la<br />

référence à la ligne ou à la colonne lors <strong>de</strong>s nécessaires opérations <strong>de</strong> copier-coller.<br />

– Cellules C11 et D11. Formules (facultatives) <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s sommes <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s cellules C3<br />

à C10 et D3 à D10 respectivement, c’est-à-dire : <br />

( − ) et <br />

(y−y) ; sommes qui doivent<br />

nécessairement être nulles. Cellule C11 : =SOMME(C3:C10) et cellule D11 : =SOMME(D3:D10).<br />

– Cellules E3 à E10. Formules <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong> la sous-expression ( − )(y−y).<br />

Cellule E3 : =$C3-$D3 ; etc.<br />

– Cellules F3 à G10. Formules <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s sous-expressions ( − ) 2 et (y−y) 2 .<br />

Cellule F3 : =$C3∗$C3 et cellule G3 : =$D3∗$D3 ; etc.<br />

– Cellules E11, F11 et D11. Formules <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s sommes <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>s cellules E3 à E10,<br />

F3 à F10 et G3 à G10 respectivement, c’est-à-dire : <br />

( − ) <br />

(y−y), ( − ) 2 et <br />

(y−y) 2 .<br />

Cellule E11 : =SOMME(E3:E10), cellule F11 : =SOMME(F3:F10) et cellule G11 : =SOMME(G3:G10).<br />

– Cellule G14. Formule <strong>de</strong> calcul <strong>du</strong> coefficient <strong>de</strong> corrélation linéaire r : =E11/SQRT(F11∗G11).<br />

Il résulte <strong>de</strong> ces calculs un coefficient <strong>de</strong> corrélation linéaire <strong>de</strong> 0.86054, qui est supérieur à<br />

0.8. On peut en conclure qu’il y a effectivement une corrélation linéaire entre la capacité <strong>de</strong><br />

pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> chai et son coût <strong>de</strong> réalisation. La capture d’écran ci-<strong>de</strong>ssous (nuage <strong>de</strong> points)<br />

permet d’apprécier cette corrélation.<br />

Relation affine. S’il y a corrélation linéaire, on peut rechercher la relation affine qui existe<br />

entre les <strong>de</strong>ux variables et y. Il s’agit d’une fonction <strong>de</strong> la forme y = + b. L’exercice consiste<br />

à déterminer les <strong>de</strong>ux coefficients et b. Il y a trois manières <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r :<br />

– la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s points extrêmes<br />

– la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la double moyenne<br />

– la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s moindres carrés.<br />

Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s points extrêmes. On utilise <strong>de</strong>ux points (, y) et (j, yj) situés aux extrémités<br />

<strong>du</strong> nuage <strong>de</strong> points, et on suppose que la droite y = + b passe par ces <strong>de</strong>ux points.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

44


document<br />

09004<br />

L’exercice consiste à rechercher les coefficients et b en résolvant le système d’équations :<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

y = + b<br />

yj = j + b<br />

sachant que (, y) et (j, yj) sont connus.<br />

Application à l’avant-<strong>projet</strong> Chai Saint-André. Les points d’extrémité sont (40, 500) et<br />

(10, 130). Le système d’équations à résoudre est le suivant :<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

500 = 40 + b<br />

130 = 10 + b<br />

Il existe <strong>de</strong>ux manières <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r pour résoudre un tel système : par soustraction ou par<br />

substitution. En optant pour la métho<strong>de</strong> soustractive : on retranche la <strong>de</strong>uxième équation à la<br />

première, membre à membre :<br />

500−130 = (40+b)−(10+b) = 40−10+b−b 370 = 30 = 370<br />

Une fois connu, on peut déterminer b :<br />

b = 500 − 40 · 37<br />

3<br />

= 20<br />

3<br />

≈ 6.67<br />

et vérifier le résultat au moyen <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> équation :<br />

b = 130 − 10 · 37<br />

3<br />

= 20<br />

3<br />

≈ 6.67<br />

La fonction affine recherchée est y = 37 20<br />

+<br />

3 3 .<br />

Pour = 25 000 bouteilles / an y = 37 20<br />

· 25 + = 315 k¤.<br />

3 3<br />

30<br />

= 37<br />

3<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

45<br />

≈ 12.33<br />

Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la double moyenne. Dite aussi métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mayer. L’idée consiste à diviser le<br />

nuage <strong>de</strong> points en <strong>de</strong>ux groupes suivant sa plus gran<strong>de</strong> longueur. On calcule ensuite la moyenne<br />

<strong>de</strong>s abscisses (<strong>de</strong>s ) et <strong>de</strong>s ordonnées (<strong>de</strong>s y) <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux groupes <strong>de</strong> points. On obtient<br />

<strong>de</strong>ux « points moyens » : (G, yG) et (D, yD). Ces <strong>de</strong>ux points sont utilisés pour déterminer<br />

les coefficients et b <strong>de</strong> la fonction affine y = + b.<br />

Application à l’avant-<strong>projet</strong> Chai Saint-André. Le nuage <strong>de</strong> points est constitué <strong>de</strong> huit<br />

points. Quatre ont une abscisse < 25 ; quatre autres ont une abscisse ≥ 25. D’où :<br />

G = (10 + 15 + 20 + 10) · 1<br />

= 13.75<br />

4<br />

yG = (130 + 240 + 180 + 250) · 1<br />

= 200<br />

4<br />

D = (30 + 40 + 25 + 40) · 1<br />

= 37.75<br />

4<br />

yD = (310 + 380 + 350 + 500) · 1<br />

= 385<br />

4<br />

On doit résoudre le système d’équation suivant :<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

200 = 13.75 + b<br />

385 = 37.75 + b<br />

Pierre Bonnal HEG Genève


document<br />

09004<br />

On peut cette fois opter pour la métho<strong>de</strong> substitutive. On manipule alors la première équation<br />

pour exprimer b en fonction <strong>de</strong> , puis on substitue le b <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> équation par cette expression.<br />

On a tout d’abord :<br />

b = 200 − 13.75<br />

Puis en substituant b dans la secon<strong>de</strong> équation :<br />

385 − 200<br />

385 = 37.75 + (200 − 13.75) = ≈ 7.71<br />

37.75 − 13.75<br />

Une fois connu, on peut déterminer b :<br />

b = 200 − 13.75 · 7.71 = 94.01<br />

et vérifier le résultat au moyen <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> équation :<br />

b = 385 − 37.75 · 7.71 = 94.01<br />

La fonction affine recherchée est y = 7.71 + 94.01.<br />

Pour = 25 000 bouteilles / an y = 7.71 · 25 + 94.01 = 286.8 k¤.<br />

Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s moindres carrés. On est toujours à la recherche d’une fonction affine y = +b<br />

<strong>de</strong> coefficients et b. Suivant cette métho<strong>de</strong>, ces <strong>de</strong>ux coefficients s’obtiennent au moyen <strong>de</strong>s<br />

expressions suivantes :<br />

=<br />

n<br />

( − )(y − y)<br />

=1<br />

n<br />

( − ) 2<br />

=1<br />

et b = y − <br />

Application à l’avant-<strong>projet</strong> Chai Saint-André. Toute l’information requise pour déterminer<br />

ces <strong>de</strong>ux coefficients se trouvent sur la feuille <strong>de</strong> calcul utilisée précé<strong>de</strong>mment :<br />

n =1 ( − )(y − y) cellule E11 et n =1 ( − ) 2 cellule F11. D’où :<br />

= 8675.0<br />

= 8.36<br />

1037.5<br />

Les moyennes y et se trouvent respectivement dans les cellules B11 et A11. D’où :<br />

b = 295.5 − 8.36 · 23.8 = 93.9<br />

La fonction affine recherchée est y = 8.36 + 93.9.<br />

Pour = 25 000 bouteilles / an y = 8.36 · 25 + 93.9 = 302.0 k¤.<br />

Des trois métho<strong>de</strong>s, la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s moindres carrés est indéniablement celle qui donne les<br />

résultats les plus précis. <br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

46


Annexe 3 — Flux financiers récurrents<br />

document<br />

09004<br />

Il existe <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> suites : les suites arithmétiques et les suites géométriques. Les suites<br />

arithmétiques sont <strong>de</strong>s suites <strong>de</strong> termes pour lesquelles le terme <strong>de</strong> rang n est égal au terme<br />

<strong>de</strong> rang n−1 augmenté d’une quantité appelée raison. On définit une suite arithmétique à partir<br />

<strong>de</strong> son terme initial 0 et <strong>de</strong> sa raison q :<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

0<br />

n = n−1 + q<br />

La table <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux est une suite arithmétique. Son terme initial est 0 = 0 ; son terme <strong>de</strong> rang n<br />

s’obtient à partir <strong>du</strong> terme qui le précè<strong>de</strong> ainsi : n = n−1+2. Par exemple : 1 = 0+2 = 0+2 = 2,<br />

2 = 1 + 2 = 2 + 2 = 4 et ainsi <strong>de</strong> suite.<br />

Le terme <strong>de</strong> rang n s’obtient donc <strong>de</strong> cette façon : n+1 = n + q. Il en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> tous les<br />

termes : n−1 = n−2 +q, n−2 = n−3 +q. . . On peut alors substituer le terme n−1 <strong>de</strong> l’expression<br />

(15) par n−2 + q, et n−2 par n−3 + q et ainsi <strong>de</strong> suite :<br />

n = n−1 + q = (n−1 + q) + q = n−1 + 2q = n−2 + 3q = · · · = 1 + n q = 0 + (n + 1) q<br />

On peut alors aussi définir une suite arithmétique <strong>de</strong> la manière suivante :<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

0<br />

n = 0 + n q<br />

Les suites géométriques sont <strong>de</strong>s suites pour lesquelles le terme <strong>de</strong> rang n est égal au pro<strong>du</strong>it<br />

<strong>du</strong> terme <strong>de</strong> rang n − 1 avec une quantité elle aussi appelée raison. On définit une suite<br />

géométrique à partir <strong>de</strong> son terme initial g0 et <strong>de</strong> sa raison q :<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

g0<br />

gn = gn−1 × q<br />

Le raisonnement suivi pour la suite arithmétique vaut aussi pour la suite géométrique. On dé<strong>du</strong>it<br />

aisément <strong>de</strong> l’expression (17) l’expression suivante :<br />

⎧<br />

⎨<br />

⎩<br />

g0<br />

gn = g0 × q n<br />

Flux financiers constants. Les flux financiers constants 24 forment <strong>de</strong>s suites géométriques<br />

<strong>de</strong> raison (1 + ), étant le taux d’intérêt. L’actualisation d’un flux financier est l’opération qui<br />

consiste à convertir un flux Fn supposé intervenir à la pério<strong>de</strong> n en son flux équivalent initialisé<br />

à la pério<strong>de</strong> 0 :<br />

Fn = F0 × (1 + ) n qui est une suite géométrique <strong>de</strong> raison 1 + <br />

24. Constant signifiant <strong>de</strong> même valeur actuelle, indépendamment <strong>de</strong> leur localisation temporelle.<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

47<br />

(15)<br />

(16)<br />

(17)<br />

(18)


Ou encore :<br />

F0 = Fn<br />

1<br />

(1 + ) n = Fn (1 + ) −n<br />

document<br />

09004<br />

Une somme arithmétique est la somme <strong>de</strong>s termes successifs <strong>de</strong> 0 à n d’une suite arithmétique<br />

:<br />

Sn = 0 + 1 + 2 + · · · + n−1 + n<br />

Une somme géométrique est la somme <strong>de</strong>s termes successifs <strong>de</strong> 0 à n d’une suite géométrique<br />

:<br />

Sn = g0 + g1 + g2 + · · · + gn−1 + gn<br />

Flux financiers récurrents. Des flux financiers récurrents forment une somme géométrique,<br />

car pour être additionnés les uns aux autres, il faut les exprimer dans une « unité monétaire »<br />

commune, en valeur actualisée ou en valeur définitive :<br />

Sn = F0 + F1 + F2 + · · · + Fn−1 + Fn = F0 (1 + q + q 2 + · · · + q n−1 + q n ) (19)<br />

Existe-t-il une formulation plus concise que l’expression (19) ? Oui, et cette formulation s’initie en<br />

multipliant les <strong>de</strong>ux membres <strong>de</strong> cette expression par (1 − q) :<br />

(1 − q) Sn = (1 − q)(F0 + F1 + F2 + · · · + Fn−1 + Fn)<br />

= (1 − q) F0 + (1 − q) F1 + (1 − q) F2 + · · · + (1 − q) Fn−1 + (1 − q) Fn<br />

= F0 − q F0 + F1 − q F1 + F2 − q F2 + · · · + Fn−1 − q Fn−1 + Fn − q Fn<br />

Sachant par ailleurs que l’on a F1 = q F0, F2 = q F1,. . . Fn = q Fn−1, il s’en suit :<br />

(1 − q) Sn = F0 − F1 + F1 − F2 + F2 − F3 + · · · + Fn−1 − Fn + Fn − Fn+1<br />

= F0 − Fn+1 car presque tous les termes s’éliminent <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux<br />

= F0 − F0 × q n+1<br />

= (1 − q n+1 ) F0<br />

Et en divisant les <strong>de</strong>ux membres par (1 − q) :<br />

suivant la formulation <strong>de</strong> l’expression (18)<br />

1 − qn+1<br />

Sn =<br />

1 − q F0 (20)<br />

Pour le plaisir, on peut utiliser la démonstration dite par récurrence pour démontrer l’exactitu<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> cette expression. Une telle démonstration s’effectue en trois temps. Dans un premier temps<br />

on s’assure que cela est vrai pour le terme <strong>de</strong> rang 0 ; ensuite, on fait l’hypothèse que c’est<br />

vrai pour le terme <strong>de</strong> rang n ; enfin on vérifie que c’est aussi vrai pour le terme <strong>de</strong> rang n + 1<br />

moyennant l’hypothèse faite pour le terme <strong>de</strong> rang n.<br />

S0 =<br />

1 − q0+1<br />

1 − q F0<br />

1 − q<br />

=<br />

1 − q F0 = F0 C’est donc vrai au rang 0 !<br />

Faisons donc l’hypothèse que l’expression (20) est vraie. Et vérifions que cette même expression<br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

48


est vraie au rang n + 1 :<br />

Sn+1 = Sn + Fn+1 =<br />

= 1 − qn+1<br />

= 1 − qn+1<br />

1 − qn+1<br />

1 − q F0 + Fn+1<br />

1 − q F0 + F0 × q n+1<br />

document<br />

09004<br />

suivant la formulation <strong>de</strong> l’expression (18)<br />

1 − q F0 + qn+1 (1 − q) 1 − qn+1<br />

F0 =<br />

1 − q<br />

1 − q F0 + qn+1 − qn+1 q<br />

F0<br />

1 − q<br />

= 1 − qn+1 + q n+1 − q (n+1)+1<br />

1 − q<br />

1 − q(n+1)+1<br />

F0 =<br />

1 − q<br />

Cette expression est bien i<strong>de</strong>ntique à celle posée en hypothèse, au rang près.<br />

Cela étant dit, <strong>de</strong>ux adaptations sont à apporter à cette expression pour la rendre effectivement<br />

utilisable :<br />

– la raison <strong>de</strong> la suite <strong>de</strong>s flux financiers récurrents n’est pas q, mais 1/(1+) : la valeur actualisée<br />

décroît avec l’échéance (plus le flux est tardif, moindre sera sa valeur actualisée)<br />

– les flux financiers récurrents peuvent s’inscrire dans <strong>de</strong>s périodicités autres que [0, n] ; l’analyste<br />

a besoin d’une expression qui s’applique à une périodicité plus générale : [nd, nƒ ], avec<br />

nd = 0 ou nd = 0, et nd < nƒ .<br />

n+1 1<br />

Sn =<br />

1 −<br />

1 + <br />

1 − 1<br />

1 + <br />

Cette expression est simplifiable :<br />

Sn = 1<br />

<br />

n<br />

1<br />

1 + −<br />

R<br />

<br />

1 + <br />

F0<br />

version<br />

1.1<br />

R sachant que le montant <strong>du</strong> flux récurrent est souvent appelé R<br />

En représentant les flux financiers récurrents comme <strong>de</strong>s flèches verticales sur un axe temporel<br />

horizontal, on se rend aisément compte que la somme <strong>de</strong>s flux financiers intervenant entre m et<br />

n inclus, résulte <strong>de</strong> Sn − Sm−1 :<br />

0 1 2<br />

m n<br />

On a donc :<br />

Sn − Sm−1 = S[m,n] =<br />

t<br />

0 1 2 m-1<br />

⎛<br />

<br />

n<br />

⎜ 1<br />

1<br />

⎜<br />

⎝ 1 + −<br />

<br />

1 + <br />

m n<br />

− 1<br />

<br />

⎛<br />

t<br />

⎜<br />

⎝1 + −<br />

1<br />

1 + <br />

0 1 2 m-1<br />

⎞⎞<br />

m−1 ⎟⎟<br />

⎠⎟<br />

Cette expression est elle aussi simplifiable :<br />

S[m,n] = 1<br />

⎛<br />

⎞<br />

m−1 n ⎜ 1<br />

1 ⎟<br />

⎝<br />

− ⎠ R (21)<br />

1 + 1 + <br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

⎠ R<br />

t<br />

page<br />

49


document<br />

09004<br />

Mise en application dans une feuille <strong>de</strong> calcul. L’analyste doit disposer d’un outil simple et<br />

fiable pour modéliser les flux financiers. Il peut construire une feuille <strong>de</strong> calcul Microsoft ® Excel<br />

qui répondrait à cette spécification :<br />

– Colonne A. On décrit les processus, et pour chacun d’eux, on dresse la liste <strong>de</strong>s ressources<br />

requises. Ces ressources pourront être <strong>de</strong> type investissement (un équipement à acquérir,<br />

un local à construire par exemple ; <strong>de</strong>s flux ponctuels donc) ou <strong>de</strong> type fonctionnement (<strong>de</strong>s<br />

matières premières à approvisionner, <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> main d’œuvre . . . , <strong>de</strong>s flux récurrents très<br />

vraisemblablement).<br />

– Colonne B. On saisit dans les cellules <strong>de</strong> cette colonne les flux financiers (qu’ils soient ponctuels<br />

ou récurrents) associés à chacune <strong>de</strong>s ressources requises pour la réalisation <strong>de</strong>s processus.<br />

Par convention on déci<strong>de</strong> que les dépenses sont <strong>de</strong>s flux négatifs, alors que les recette<br />

(revenus) sont <strong>de</strong>s flux positifs.<br />

– Colonne C. On saisit dans les cellules <strong>de</strong> cette colonne le taux d’intérêt. Le taux saisi sera<br />

i<strong>de</strong>ntique à toutes les cellules <strong>de</strong> cette colonne.<br />

– Colonnes D et E. On saisit dans les cellules <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux colonnes les premières et <strong>de</strong>rnières<br />

pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s échéances <strong>de</strong>s flux. Lorsque le flux est ponctuel, on saisit <strong>de</strong>ux fois la<br />

même valeur. Lorsque le flux est récurrent, on saisit l’échéance m initiale dans la colonne D, et<br />

l’échéance n terminale dans la colonne E.<br />

– Colonne F. On saisit dans cette cellule la formule dérivée <strong>de</strong> l’expression (21) qui donne la<br />

valeur actuelle nette <strong>du</strong> flux récurrent :=B5∗((1/(1+C5))^(D5-1)-(1/(1+C5))^E5)/C5<br />

Cette formule est celle <strong>de</strong> la cellule F5 car elle fait référence aux données saisies dans la ligne 5.<br />

Cette formule est donc à repro<strong>du</strong>ire dans chacune <strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong>s lignes « ressource » <strong>de</strong> la<br />

colonne F.<br />

– La valeur actuelle nette (VAN) <strong>du</strong> <strong>projet</strong> est la somme <strong>de</strong> tous les flux actualisés <strong>de</strong> la<br />

colonne F. Supposons qu’une centaine <strong>de</strong> lignes processus / ressources aient été renseignées.<br />

La formule rendant compte <strong>de</strong> la VAN <strong>du</strong> <strong>projet</strong> serait : =SOMME(F2:F100).<br />

Cette feuille <strong>de</strong> calcul est, <strong>de</strong> mon avis, à défaut d’être la plus simple, la plus efficace qui puisse<br />

être construite pour calculer la valeur actuelle nette d’un <strong>projet</strong> d’investissement. <br />

Pierre Bonnal HEG Genève<br />

version<br />

1.1<br />

page<br />

50

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