DE POLYBE, DISSERTATION &c 73 Infanterie, dont les intervales ...

DE POLYBE, DISSERTATION &c 73 Infanterie, dont les intervales ... DE POLYBE, DISSERTATION &c 73 Infanterie, dont les intervales ...

auhf.ankara.edu.tr
from auhf.ankara.edu.tr More from this publisher
02.08.2013 Views

6 SUPPLEMENT A L'HISTOIRE ne fe défont pas aifément des coutumes de leurs pères, & de leurs manières ordinaires. I L Us croient que cette manière de fe ranger & d'attaquer ordinairement eft fujette à de fâcheux & dangereux inconveniens, & toujours au débordement de l'armée oppofee, fuppofànt que les deux armées font à«peu près également nombreufes, & même que l'une eft plus forte de plus d'un grand tiers, fi la cavalerie eft rangée en féconde ou troifieme ligne derrière l'infanterie, comme Monfr. de Folard le pofedans quelque plan; en effet quel front lui peut-il refter après {QS Colonnes formées & fes Bataillons rangés fur dix de hauteur ? I II. On remarque que Monfr.«de Folard blame en toute occafion les -Généraux qui fe font laiflés déborder par leur ennemi, & que c'eftà cela qu'il attribue prefque toujours la perte des batailles, & la viftoire à ceux qui ont replié à propos fur les flancs débordés. Il fait même l'éloge de quelques-uns qui ont ffl profiter de cet avantage. Cependant on voie qu'il tombe lui-même dans la même faute de gaieté *le cœur, & qu'il déclare même qu'il ne fe foucie pas d'être débordé ., ce qu'on régarde comme nne efpece de contradiction. III. 11 eft vrai que Monfr. de Folard met une groffe Colonne fer fes flancs, & qu'il croit les aflurer par là.; mais on doute que cette Colon* ne foit fumlànte pour les couvrir. On dit que les troupes de l'ennemi qui la débordent de beaucoup fe recourberont fur fes flancs, & qu'alors il arrivera de deux chofes l'une, ou bien que la Colonne continuera fa marche, ou qu'elle s'arrêtera pour faire face à cerecourbement. Si elle continue de marcher, on prétend & onfoutient qu'elle fera enfoncée, infailliblement par le recourbement; &.cette Colonne étant enfoncée, que.deviendra le refte de la Ligne? Si au contraire elle, s'arrête pour faire face, & pour fe défendre contre les troupes du recourbement, il faut par .la même raifon que toute la Ligne s'arrête aufll, ou elle pourra être prife en flanc, la Colonne qui la couvroit s'étant-arrêtée; & reliant dans cette fituation, comment pourra Monfr. de Folard parvenir à fön but? Puis que comme il le dit fi fou vent, toute la force de la Colonne git dans l'aâion & le mouvement. Ce qui fait illufion à Monfr. de Folard, eft le principe où il eft, que fa Colonne ne pouvant point être entamée, il n'a rien à craindre pour fes flancs* Mais quand cela feroit, ce qu'on ne lui accordera pourtant pas tout à fait, il faut qu'il convienne qu'il eft de toute nécelfité que fa Colonne s'arrête pour faire face aux• troupes qui fe recourbent fur elles, fans uoielle ferok infailliblement entamée & renverfée; Or qu'importe» it-on, qu'elle ne puifTe point être entamée, fi elle eft forcée de s'arrêter & de faire face, n'eft-elle pas en échec? Ne devient-elle pas inutile? On croit que c'eft ici l'endroit foible du fyftéme de Monfr* 4e Folard > & on ne trouve point dans fa Préface du fécond Tome ni dans. tout

DE POLYBE. LETTRE D'UN OFFICIER. }} tout fon Livre» qu'il levé cette difficulté, à moins qu'il ne veuille qu'on prenne ünjjeni me fonde pas d'etre débordé , pour une démonftration qu'il -n'a rien à craindre, IV. Autre illufion, dit-on, de Morifr. deFolard; c'eft qu'il dit que là Colenne pourra joindre l'ennemi»- avant qu'elle puiffe être arrêtée & envelopéc. Mais peut-il s'imaginer, dit-on, que-ce qui déborde la verra venir tranquillement jufques à 30 ou 4.0 pas fans fe recourber; n'eft-il pas plus apparent & même certain que dès qu'on ve#ra de loin, la Colonne en mouvement, on s'avancera pour la prendre en flanc? V. On convient que les Colonnes peuvent être d'un grand ufage dans l'attaque; on tombe même d'accord qu'elles conviennent parfaitement bien au temperament fougueux des François, & que Morïfr. de Folard ne pouvoit rien inventer de plus conforme à leur génie; mais d'un autre coté on croit qu'il y a de l'inconvénient à ranger fbn armée en Colonnes, & à former les Bataillons fur dix de hauteur; on fe prive prefque entièrement de l'ufàge du feu, n'aiant en veu? que d'enfoncer l'armée ennemie.. Mais l'ennemi aiant connoifTance de cette difpofition, n'aura-t-il pas le foin de s'y préparer, & d'apporter des obftaclesà cette impetuofité? quel carnage & quelle déconfiture ne fera-t-il pas, s'il met feulement une rangée de chevaux defrize bien enchainéslesuns aux autres devant ion front? Ses canons chargés à cartouche, le feu continuel de fes pelotons & une grêle de grenades avec d'autres feux d'artifice > ne mettrbntüs pas ^e defordre & la confufion parmi les attaquans avant qu'ils puiflent percer? & puis ne fera-t-on pas encore à deux de jeu aux armes blanches, mi naturellement le parti qui aura le moins fouiFert devra refter le victorieux? On croit qu'on peut faire un meilleur ufagedes Colonnes^ & qu'il feroit mieux de les faire naître ou former dans l'occafion fuivant les circonftances, & quand on eft à portée de les faire agir; celafe peut aifémentpratiquer avec la TaCtique de nos pelotons; en chargeant continuellement, on peut en avançant les former en même tems^en Colonne, pour enfonce & rompre ceux qui font face. Son traité de l'attaque & de la défenfe des places marque qu'il connoit & entend bien le détail de cette fcience. En nous faifant remarquer que nous n'avons-rien inventé fur ce fujet, & que tout ce que nous pratiquons vient des anciens guerriers, il tache de nous porter à les imiter en tout, & à fuivre leur exemple dans la fermeté & le courage abfolument néceflaires dans ces fortes d'entreprifes. Enfin on ne peut difconvenir en lifànt le Livre de Monfr. de Folard» qu'il ne foit un des plus habiles hommes de ce fiécle dans l'Art Militaire, lavant dans toutes fes parties, bon Ingenieur, grand machinifteSc iflgçnkuxartifte, véritablement foldat, excellent Officia» grand CatV!rd ^ème FIL M pitai*

<strong>DE</strong> <strong>POLYBE</strong>. LETTRE D'UN OFFICIER. }}<br />

tout fon Livre» qu'il levé cette difficulté, à moins qu'il ne veuille qu'on<br />

prenne ünjjeni me fonde pas d'etre débordé , pour une démonftration<br />

qu'il -n'a rien à craindre,<br />

IV. Autre illufion, dit-on, de Morifr. deFolard; c'eft qu'il dit que<br />

là Colenne pourra joindre l'ennemi»- avant qu'elle puiffe être arrêtée &<br />

envelopéc. Mais peut-il s'imaginer, dit-on, que-ce qui déborde la<br />

verra venir tranquillement jufques à 30 ou 4.0 pas fans fe recourber;<br />

n'eft-il pas plus apparent & même certain que dès qu'on ve#ra de loin,<br />

la Colonne en mouvement, on s'avancera pour la prendre en flanc?<br />

V. On convient que <strong>les</strong> Colonnes peuvent être d'un grand ufage<br />

dans l'attaque; on tombe même d'accord qu'el<strong>les</strong> conviennent parfaitement<br />

bien au temperament fougueux des François, & que<br />

Morïfr. de Folard ne pouvoit rien inventer de plus conforme à leur<br />

génie; mais d'un autre coté on croit qu'il y a de l'inconvénient à<br />

ranger fbn armée en Colonnes, & à former <strong>les</strong> Bataillons fur dix<br />

de hauteur; on fe prive prefque entièrement de l'ufàge du feu,<br />

n'aiant en veu? que d'enfoncer l'armée ennemie.. Mais l'ennemi<br />

aiant connoifTance de cette difpofition, n'aura-t-il pas le foin de s'y<br />

préparer, & d'apporter des obftac<strong>les</strong>à cette impetuofité? quel carnage<br />

& quelle déconfiture ne fera-t-il pas, s'il met feulement une<br />

rangée de chevaux defrize bien enchainés<strong>les</strong>uns aux autres devant ion<br />

front? Ses canons chargés à cartouche, le feu continuel de fes pelotons<br />

& une grêle de grenades avec d'autres feux d'artifice > ne mettrbntüs<br />

pas ^e defordre & la confufion parmi <strong>les</strong> attaquans avant qu'ils<br />

puiflent percer? & puis ne fera-t-on pas encore à deux de jeu aux armes<br />

blanches, mi naturellement le parti qui aura le moins fouiFert devra<br />

refter le victorieux? On croit qu'on peut faire un meilleur ufagedes<br />

Colonnes^ & qu'il feroit mieux de <strong>les</strong> faire naître ou former dans l'occafion<br />

fuivant <strong>les</strong> circonftances, & quand on eft à portée de <strong>les</strong> faire<br />

agir; celafe peut aifémentpratiquer avec la TaCtique de nos pelotons;<br />

en chargeant continuellement, on peut en avançant <strong>les</strong> former en même<br />

tems^en Colonne, pour enfonce & rompre ceux qui font face.<br />

Son traité de l'attaque & de la défenfe des places marque qu'il connoit<br />

& entend bien le détail de cette fcience. En nous faifant remarquer<br />

que nous n'avons-rien inventé fur ce fujet, & que tout ce que<br />

nous pratiquons vient des anciens guerriers, il tache de nous porter à <strong>les</strong><br />

imiter en tout, & à fuivre leur exemple dans la fermeté & le courage<br />

abfolument néceflaires dans ces fortes d'entreprifes.<br />

Enfin on ne peut difconvenir en lifànt le Livre de Monfr. de Folard»<br />

qu'il ne foit un des plus habi<strong>les</strong> hommes de ce fiécle dans l'Art Militaire,<br />

lavant dans toutes fes parties, bon Ingenieur, grand machinifteSc<br />

iflgçnkuxartifte, véritablement foldat, excellent Officia» grand CatV!rd<br />

^ème FIL M pitai*

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!