DE POLYBE, DISSERTATION &c 73 Infanterie, dont les intervales ...

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112 SUPPLEMENT A L'HISTOIRE DE POLYBE; LETTRE D'ailleurs, quand on voiidroit chicaner fur cette preuve, tirée des lL diftances, il n'y aùroit pas moien d'en douter un feul moment, fi on confidéroit le danger qu'il y auroit, de faire abandonner en tout ou en partie, à quelqu'une de ces deux armes tepofte qu'elle occupe, foit aux ailes, foit au corps de Bataille, foit aux referves. Car fi c'eft aux ailes pour envoier. au fecoursdu corps de Bataille, ou fi c'eft au corps de Bataille pour envoier au fecours des aîles, quelque part où il en feroit befoin; comme à mefure qu'on détache, on s'aifoiblit en cet endroit, &que parla l'ennemi y devient plus fort, l'ennemi aufli n'a garde de n'en pas profiter. 11 marche aulïi-tôc fur le refte qui n'a bougé, l'attaque & par fa fupérioricé ne fauroit manquer d'en venir a bout, même à fort bon marché. .Etl'une Je dis en fécond lieu, que par cette diftribution, Tune des deux des deux armes devient en effet inutile, & c'eft de l'Infanterie que je veux parafent 1 er » quoique je ne croirois pas outrer la matière, fi-j'en difois autant inutile, de la Cavalerie par rapport à certains cas. Mais vous vous en apper* cevrezâfTefc, fans que je m'étende là deflus. Pour ce qui eft donc.de l'Infanterie, ce n'eft pas qu'elle ne foit placée en lieu propre pour pouvoir agir ainfi qu'il a été dit. Mais ou l'ennemi ne lui permettra pas de combattre, IOU s'il le permet, ce combat ne décidera en rien du gain de la Bataille, ce qui eft pourtant le but qu'onfe propofe. En voici les raifons. On fait qu'il eft libre aux deux parties de n'engager le Combat, que par lesles, en les failant avancer à grands pas: & de le refufer en même tems au corps de Bataille, qui marche lentement, ou qui ne bouge pas du tout. Si l'un ou foutre s'en avife, il arrivera que la Cavalerie de part & d'autre fe battra bravement, tandis que l'Infanterie au défefpoir de n'en pouvoir pas faire autant* demeurera dans l'inaction. Cependant la Cavalerie qui aura renverfé l'autre, lànô trop; s'amuferà la pourfuite, fi ce n'eft par quelques troupes détachées, pour empêcher le ralliement, fè replie & fe forme fur le flanc de l'intanterie ennemie. Si d'abord la Victoire ne fe déclare que fur l'une des aîles, prennes que ce foit fur la droite, celle-ci- fera aulîi-tôt couler derrière cette Infanterie, un certain nombre d'Efcadrons, lefquek fè mettant en devoir de prendre à dos la Cavalerie fur l'autre aîle, ne fauroient manquer, ou de lui faire quiter prife, ou de la défaire entièrement. L'Infanterie fe voiaat ainfi abandonnée par fa Cavalerie y & menacée fur les flancs, tandis qu'elle a tout à craindre de l'Infanterie qu'elle a en front, que deviendra t'elle; elle ne peut qu'être la viétime de fa Cavalerie, fi l'ennemi le veut. Ou bien Mais non, avant qu'elle fè trouve dans ce mauvais pas, permette avan tons lui de faire au moins ufage de fa valeur & de fes Armes, & fuf*pofons

i SENTIMENS D'UN HOMME DE GUERRE. n3 I .pofbris- pour cet effety que fànô ufer de ftratagême, l'affaire s'engage Lntu d'abord fur tout le front. D'un côté tout s'ébranle & marche égale- ^'j ment* De l'autre rien ne bouge, on y attend l'ennemi'de pied ftr-qu'elle me. Enfin on fe trouve à portée, on en vient aux mains. Notre 'In- rem f port * fanterte qui eft du côté des premiers, fe (buvenant de fbn ancienne vent - maxime,, fi conforme à l'humeur de la Nation, attaque auffi-tôt &P°. ilu d al1 touthii réuflit. Le feu meurtrier de l'In&nterfe ennemie ne l % ét6n-fa a Bat^ ne y ne la trouble, ni ne l'intimide pas. Elle avance brufquement^ fur elle, la joint, & par fes feules armes blanches, elle la rompt d'abord au centre & en d'autres endroits. Enfîiite elle renverfe ce qui tient encore ferme. En un mot, elle la petifTe entièrement hors de fbn terrain, &la fépare de fes aîle& J'avoue que voilà pour cette brave Infanterie un fuccès auflî heureux que digne d'elle. Mais ne feroit-il pas permis de lui demander à quoi tout cela aboutira, s'il n'eft accompagné d'un fliccès femblable du côté de fa Cavalerie? Si cel£ gft,, la vi&oire eft des plus complettes. Mais fi le contraire arrive, où en fera-t>elle£ Ne trouvera-freHe pas tout- de même la Cavalerie ennemie viétorieufe de la tienne, formée fur fes flancs, pendant que l'Infanterie ennemie fè rallie, & ne fe verra-t-elle pasexpofée ainn à de plus grands dangers, que-ceux qu'elle a cru évfte*? Elle a fait meryeille, il eft vrai. Mais n'auroit-il pas mieux valu qu'elle rfeûtpoiftt I du tout combattu?- Car plus elle fe fera battuëyplùs ellë'^fèra dimi* nuée & en défbrdre. Plus chaudement elle aura-poulie 4fnfenterie ennemie, plus avant fe fera-trelle engagée entre lesles vidtorieufès, & plutôt fèra-t-elle prife en flanc & à dos. Quel moien de l'éviter? Du moins, comment s'y prendront les Batailloiis qui font fur les ex* trémitès?. lia auront beau vouloir préfènter quelque front. S'ils aV* prennent, en.touKnant à droit ou à gauche, ils ne préferitéront.qu'unfront de trois ou quatre Hommes. SLc'eiipar quart de convernon, foit par Manches, fbit par*Bataillons entiers^ il- eft-impofTible, avant qu'ils l'aient achevé, que i l'un ou l'autre des plus expofés ne foient rompus, foulés» aux pieds, &. taillés en pieces. Quatre Efcadrons des plus à porté? y fuffironfegt Je veux même que la Cavalerie, plusgracieufe en vers cette brave ftïtànterie* la laiffe faire. n < Elle formera fur les flancs, le mieux qu'elle pourra, un front de quelques Bataillons dans J'inteijtion je crois d'affurer par là en quelque manière fà retraite. Enfin l'ennemi, refpe&ant fes armes & fon intrépidité, lui fera un »ont d'or. Elle, fe retirera heureufement, d'un côté contente d'avoir f kit, & par fa valeur, & par fa bonne conduite, tout ce qu'humainement on aura pu attendre d'elle: de l'autre, au défefpoir d'avoir ététémoin delà défaite de fa Cavalerie, & de fctperte de la Bataille, fans avoir pu y apporter aucun remède. • -'0.3 R *

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SENTIMENS D'UN HOMME <strong>DE</strong> GUERRE. n3 I<br />

.pofbris- pour cet effety que fànô ufer de ftratagême, l'affaire s'engage Lntu<br />

d'abord fur tout le front. D'un côté tout s'ébranle & marche égale- ^'j<br />

ment* De l'autre rien ne bouge, on y attend l'ennemi'de pied ftr-qu'elle<br />

me. Enfin on fe trouve à portée, on en vient aux mains. Notre 'In- rem f port *<br />

fanterte qui eft du côté des premiers, fe (buvenant de fbn ancienne vent -<br />

maxime,, fi conforme à l'humeur de la Nation, attaque auffi-tôt &P°. ilu d al1<br />

touthii réuflit. Le feu meurtrier de l'In&nterfe ennemie ne l % ét6n-fa a Bat^<br />

ne y ne la trouble, ni ne l'intimide pas. Elle avance brufquement^<br />

fur elle, la joint, & par fes feu<strong>les</strong> armes blanches, elle la rompt d'abord<br />

au centre & en d'autres endroits. Enfîiite elle renverfe ce qui<br />

tient encore ferme. En un mot, elle la petifTe entièrement hors de<br />

fbn terrain, &la fépare de fes aîle& J'avoue que voilà pour cette<br />

brave <strong>Infanterie</strong> un fuccès auflî heureux que digne d'elle. Mais ne<br />

feroit-il pas permis de lui demander à quoi tout cela aboutira, s'il n'eft<br />

accompagné d'un fliccès femblable du côté de fa Cavalerie? Si cel£<br />

gft,, la vi&oire eft des plus complettes. Mais fi le contraire arrive,<br />

où en fera-t>elle£ Ne trouvera-freHe pas tout- de même la Cavalerie<br />

ennemie viétorieufe de la tienne, formée fur fes flancs, pendant que<br />

l'<strong>Infanterie</strong> ennemie fè rallie, & ne fe verra-t-elle pasexpofée ainn à<br />

de plus grands dangers, que-ceux qu'elle a cru évfte*? Elle a fait meryeille,<br />

il eft vrai. Mais n'auroit-il pas mieux valu qu'elle rfeûtpoiftt I<br />

du tout combattu?- Car plus elle fe fera battuëyplùs ellë'^fèra dimi*<br />

nuée & en défbrdre. Plus chaudement elle aura-poulie 4fnfenterie<br />

ennemie, plus avant fe fera-trelle engagée entre <strong>les</strong> aî<strong>les</strong> vidtorieufès,<br />

& plutôt fèra-t-elle prife en flanc & à dos. Quel moien de l'éviter?<br />

Du moins, comment s'y prendront <strong>les</strong> Batailloiis qui font fur <strong>les</strong> ex*<br />

trémitès?. lia auront beau vouloir préfènter quelque front. S'ils aV*<br />

prennent, en.touKnant à droit ou à gauche, ils ne préferitéront.qu'unfront<br />

de trois ou quatre Hommes. SLc'eiipar quart de convernon,<br />

foit par Manches, fbit par*Bataillons entiers^ il- eft-impofTible, avant<br />

qu'ils l'aient achevé, que i l'un ou l'autre des plus expofés ne foient<br />

rompus, foulés» aux pieds, &. taillés en pieces. Quatre Efcadrons<br />

des plus à porté? y fuffironfegt Je veux même que la Cavalerie, plusgracieufe<br />

en vers cette brave ftïtànterie* la laiffe faire. n < Elle formera<br />

fur <strong>les</strong> flancs, le mieux qu'elle pourra, un front de quelques Bataillons<br />

dans J'inteijtion je crois d'affurer par là en quelque manière fà retraite.<br />

Enfin l'ennemi, refpe&ant fes armes & fon intrépidité, lui fera un<br />

»ont d'or. Elle, fe retirera heureufement, d'un côté contente d'avoir<br />

f kit, & par fa valeur, & par fa bonne conduite, tout ce qu'humainement<br />

on aura pu attendre d'elle: de l'autre, au défefpoir d'avoir ététémoin<br />

delà défaite de fa Cavalerie, & de fctperte de la Bataille,<br />

fans avoir pu y apporter aucun remède.<br />

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