DE POLYBE, DISSERTATION &c 73 Infanterie, dont les intervales ...
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i SENTIMENS D'UN HOMMÇ <strong>DE</strong> GüERRBw, iof I<br />
fa pe(anteur & par l'impétuofité de fon choc, peut rompre, renver- L*TT*E<br />
fer, fouler aux pfeds & titiller en pieces, l'<strong>Infanterie</strong>, en cas qu'elfe^^<br />
fe néglige. L'<strong>Infanterie</strong> par fes armes & par fa fermeté, ;à la vérités »'infantene<br />
peut pas faire de même à la Cavalerie, qui étant trop agile daw*<br />
fes mouvemena^fc dérobe tout à coup. Mais elfe peut par-là rencjrç<br />
vains <strong>les</strong> efforts de la Cavalerie, en.cas qu'elle ufe de toutes <strong>les</strong> pré*<br />
cautions <strong>dont</strong> elle eli capable. Son feu peut défîmir <strong>les</strong> parties de cette<br />
mafTe pefante de la Cavalerie, & en rompre ainfi l'impétuofité.<br />
Ses armes de longueur peuvent l'arrêter, & fon ordre ferré & cQQk<br />
prefTé, <strong>dont</strong> <strong>les</strong> ang<strong>les</strong> font couverts, joint à fa fernjteté naturelle, la<br />
peut rendre impénétrable. La Cavalerie par la céjérité de fes mou«<br />
vemens, peut en tout tems, & à telle difhnce qu'elle veut, attaquer<br />
l'<strong>Infanterie</strong>, & à la moindre faufle démarche qu'elle fait, efpérerdc<br />
Iß, rompre. L'<strong>Infanterie</strong> au contraire, à qui cette vîtefTe manque, ne peut<br />
jamais joindre la Cavalerie, à moins que celle-ci ne le veuille, ni lui faire<br />
aucun mal, quand même elle fepréfenteroit,foit en ordre, foi ten détordre,<br />
pourvu que ce (bit feulement à la diftance de quelques trois cens<br />
pas. Ainfi la Cavalerie peut efpérer de battre rin&nterife, fans aide d'aucune<br />
autre arme, au lieu que l'<strong>Infanterie</strong> ne peut jamais efpérer de battre<br />
la Cavalerie, à moins qu'elle ne fbit aidée par la Cavalerie même.<br />
Si tel<strong>les</strong> font <strong>les</strong> forces naturel<strong>les</strong> de la Cavalerie & de l'<strong>Infanterie</strong>,<br />
oppofées l'une à l'autre, & tels, <strong>les</strong> befoins differens d'une armée, comment<br />
donc a-t-on pu fe flatter, là où ces. deux armes font apposes<br />
de trouver dans l'une des deux toute feule, <strong>les</strong> qualités requifes, pour<br />
fournir à tous ces differens befoins, & pour «contrebalancer <strong>les</strong> forces<br />
des deux, für tout lors qu'el<strong>les</strong> agiflent directement de concert? Quoi!<br />
Seroit-il poflible qu'une armée, fe trouvant en,tfte ces deqx armes,<br />
fè paffàt de Tune des deux?. Pour moi, je ne puis me le perfuaderj<br />
& je regarde comme un mot lâché dans la difpute ce mot de Monfieur<br />
le Chevalier.de Folard, qu'eue pourvoit fort bienfepajjer de Cavalerie<br />
g«? ri aller pas moins fon twin. ( a )<br />
Je n'examine pas pourquoi dans <strong>les</strong> commencement jfaifi) Grecs,Remar*<br />
Romains? n'ont eu que dé lttnfanterie. H fuffit de avoir, que dans,^^<br />
lafiiite, ils y ajoutèrent de la Cavalerie: peu fi vous voulez, mai$d'ufage<br />
afTez pour marquer qu'ils commencèrent alors à juger qu'on ne pou-^.]^<br />
voit s'en pafTer tout à fait. A la vérité, il y a eu pendant un cejnfeifoient<br />
tain tems, une loi i Fég^r&des derniers, qui défendoit au Général^ k. 0 ^<br />
d'aller à Cheval. Mais je ne fai fi c'étoit pouit marquer qu'ilstno<br />
croioient pas avoir, befoin de Cavalerie. Je emirois plutôt que ce fu&<br />
pour encourager l'<strong>Infanterie</strong>, par l'exemple du Général, à fupporter<br />
patiemment <strong>les</strong> fatigues. Au moins, c'eft dans cette vue, que la<br />
même<br />
UJ Polybe, Tome IV. Png, 14.. Edit; d'Arafterdam,