DE POLYBE, DISSERTATION &c 73 Infanterie, dont les intervales ...

ioo 1 SUPPLEMENT A UHISTOIRÊ DE POLYBE.
UTT».i.N , eft-ce pas le mettre prefque hors d'état de fè fervir «de fon feu ? Car
s'il n'y a rien de plus avantageux pour le feu que le grand front ; &
le peu de hauteur, il ne doit y avoir rien de plus nuilible que le peu
de front, & la grande hauteur. Et s'il eft vrai que les.differentes armes
d'un Bataillon doivent être foutenués, les unes par les autres, la
pique elle-même ne doit-elle pas l'être par le feu? Y a-t-il donc.un
tems auquel on pourroit n'en avoir pas belbin ?
Te conviens qu'un Bataillon, formé en ordonnancetriplée, «juadruplée,
ou quintuplée, luivant la méthode du Chevalier de Folard^
& couvert des armes de longueur, tant qu'il fera en mouvement, eft
abfolument incapable de fe fervir de fon feu, parce qu'il ne peut que
tirer par rangs, & que pour tirer par rangs, il faut qu'il s'arrête, ai
;.-! me&re qu'il veut tirer.
Je conviens encore que tant qu'il agira de pied ferme, il ne peut
pas lui revenir un grand avantage de fon feu, ni fiir de l'Infanterie,
qui agira fur un .grand front, ni fur de la Cavalerie, qui laiffant lk
les faces, s'attachera uniquement aux angles. La raifon en eft qu'il
ne peut tirer qu'en ligne perpendiculaire fur fon front, qui étant déjà
fort petit, ne fauroit toucher que ce qui lui eft directement oppofé en
ce fens» Une autre raifo% c^eft que fon feu étant par rangs, & rarement
un feu d'ordre, ne peut pas l'être ici, à caufe de l'éloignejnent
des Officiers diftribués prefque tous au front & à la queue, de
forte qu'il ne peut y en avoir allez aux rangs pour les gouverner, choie,
qui ièroit pourtant néceiTaire pour les faire tirer à.propos & en bon
ordre. Vouloir que le Commandant du Bataillon*y fupplée, foit en
fe fervant de fa voix, ou du Tambour, ou bien de quelque autre inftrument
équivalent, c'eft ce qui paroit inconcevable dans TAétion.
A la bonne heure., fi vous voulez* qu'il puifle le faire, à l'égard de la
manœuvre en général d'un Bataillon. Mais il ne fauroit fe multiplier
autant qu'il faudroit à l'égard de la manœuvre en particulier de «ces
différentes parties. Car enfin quand le Commandant pourroit fe faire
entendre par tout, il ne fauroit s'expliquer fur tout, il ne peut pas
tout voir, il lui eft impoffible par confêquent de remédier, ou de fuffire
à tout. Le Bataillon eft comme une machine, qu'un feul Jiomme
peut bien mettre en mouvement, ou faire arrêter, mais qui dans
ladite agit par fes reflbrts, fur les différentes parties dont .elle eft
coppofée^ ; ià
Je conviens de plus que le Bataillon étant formé dans quelqu'une de
ces Ordonnances, fuivant la méthode de Monfieur de Folard,e& hors
d'état de fe fervir de fon feu, non feulement pendant le cours du Combat,
mais encore à l'entrée du Combat. J'en conviens, dis-je, parafe
que pour s'y former, fuivant cette méthode 3 il faut qu'il foit de
pied