DE POLYBE, DISSERTATION &c 73 Infanterie, dont les intervales ...

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I 92 SUPPLEMENT A L'HISTOIRE DE POLYBE. LETTRj.de cette Ordonnance? Non, il conduit feulement au remède, qui cft trop aifê & trop connu, pour que je l'indique. Je remarque en fécond lieu, que ce même Bataillon doit rompre tout Bataillon, qui ne fera pas armé comme lui, & qui ne combattra pas fur les mêmes H principes. Le pis qui pourroit arriver, ce feroit qu'il n'en eut pas tout à Fait fi bon marché, que de cette Cavalerie, avec laquelle vous l'avez vu aux prifes. 1 11 n^y a, dans un certain fens, pour l'Infanterie, que deux manières de combattre dans un terrainlibre, l'une de loin, l'autre de près. Je n'entre point dans l'examen de ces deux manières, qui Tune & l'autre ont leurs Partifans, peut-être trop zélés. S'ils en vouloient Croire Montecuculiy ou le bon fens, ils feroient bientôt d'acord. La fin, dit-il, des armes offenfives eft d'attaquer l'ennemi, & de le battre inceflamment, depuis qu'on le découvre, jufqu'à ce qu'on Paît entièrement défait, & forcé d'abandonner la Campagne. A mefure fcu'on s'en approche, la tempête des coups doit redoubler, d'abord de loin, avec le canon, enfuite de plus près, avec le moufquet, & fuccelTivement avec les carabines, les piftolets, les lances, les piques, les épées, & par le choc même des Troupes. En ceci, pour palier ce qui regarde l'Artillerie & la Cavalerie, il ne peut y avoir pour l'Io» fanterie, que deux difficultés. La premiere qu'en fe fervant de fori feu,- de loin, elle court rMque, dans le tems quîl en faudra vente aux coups de main, de fe trouver en quelque defordre, &avec des Fufils chargés à la hâte, ou point chargés du tout, ce qui rend le Soldat timide. La féconde, que l'ordonnance de peu de front & de beaucoup de hauteur, ne fbuffre point cette manœuvre de Montecuculi\ nonplus, & moins encore, que toute autre Ordonnance, qui oblige k tirer par rangs, quand elle feroit de beaucoup moindre en hauteur. Manière Je n'ai garde de méprifer ces difficultés. Je ne balancerois pasmêutSede^ e ^ ^ onncr t0It ^ Motitecuculi, & au bon fens, fi je jtfétois bien la Colon- pè'rfuadé que l'une peut être levée par des Troupes flegmatiques, dit ne * aplinées, exercées & menées comme il faut, & l'autre par Art. Quoiqu'il en foit, ceci eft très-certain, premièrement que dans un terrain libre il dépend toujours de celui,à qui l'envie en prend, de combattre de loin, & de près, tout comme il le trouvé à propos. Secondement, que celui qui ne voudroît que combattre de loin, n'en èft jaAtais^îè maitre. Quant & ce dernier, fon Ennemi lui donne Tordre; s'iïîéfufe d'y obéît, il faut qu'il cede: s'il obéfc'JânS's'y être préparé, il eft maltraifcô^en un mot, d'une manière ou d'autre * Ä eft puni, fbit pour caufe de déiobéiifance, fbit pour caufe d'imprudence; & il le ) mferite.# ' A Cet

SENTÏMENS D'UN HOMME DE GUERRE. 93 Cet ordre étant donc une fois donné parce Bataillon que nos avons Urnui. en main, à un autre Bataillon en ordonnance ordinaire, chacun armé, & combattant à fà manière, voions comment ce dernier s'en acquitera. S'il fuit les maximes les plus reçues, il marchera, fi c'eft lui qui attaque, d'un pas grave, le fufil fur l'épaule, & faifant tous fès efforts pour marcher dans un front égal. À cinquante pas de l'ennemi , ou environ, il fera halte, s'il veut faire ufage de fon feu. Sir non il doublera le pas, dans le meilleur ordre, qu'il lui fera poflible, pour en venir ainfi aux coups de main. L'autre l'attend de pied ferme, & dès que fön ennemi fait halte, ou qu'il commence à doubler le pas, s'ébranle, part, & lui tombe brufquement fur le corpp, Kien ne peut l'en empêcher. Le feu feroit te feul Qbftacle, s'il étoit affez puiflant. Mais qui ne voit que ce Bataillon, étant réduit au tiers du front ordinaire d'un Bataillon, rend par la même inutiles les deux tiers du feu du Bataillon qui lui éft oppofé, parce-que ce feu, étant par rangs,' ne peut être tiré qu'en ligne perpendiculaire fur le front, enforte qu'il n'y refte que le tiers qui eft autant que rien? Ce n'eft pas tout. Le Soldat étonné de l'intrépidité avec laquelle fon ennemi lui vient au devant, fe trouble, ajufte mal fon coup & tire pour la plupart en l'air. Le feu auquel il avoit mis fà principale confiance, n'arrête pas fon ennemi, & qui pis eft, il n'eft plus tems de recharger. M La Baïonnette, qui lui refte, ne fauroit; le r^ffurer, le trouble augmente, il fait volte face, & quitte ainfi la partie. S'il en arrive au-r trement, c'eft chofe rare, & peut-être même hors d'exemple. Si ce Bataillon eft obligé de fe tenir fur la défenfive, il attendra à fon tour l'ennemi de pied ferme, juiqu'à la même diftance de cinquante pas; il fera feu; l'ennemi doublera le pas; la faite en fera de même. Et fi dans l'un ou l'autre cas, fans faire ufàge de fon feu, il va à ta rencontre, d'une manière ou d'autre, il en faudra venyr aux armes blanches, ou pour Péviter, s'en retourner fur fès pas. 11 femble que ce dernier parti feroit le plus fur. Car vouloir mefurer fès Baïonnettes avec les Piques qu'il trouve d'abord, c'eft vouloir, en longueur, dont il dépend d'atteindre, tomber trop court de près de quatre pieds, & en force, d'où il dépend de renverfer, de plus de la moitié. Ajoutez que ces fortes de Piques fe manient infiniment mieux que la Baïonnette au bout du fufil. D'un autre côté, s'efforcer avec trois, quatre, ou cinq rangs de Baïonnettes, d'en rompre quinze, par le(quels ces Piques font foutenuës, c'eft vouloir fe cafler la tête contre la muraille. La valeur, q\é trouve des reffources &qui donne fouvent des forces,; lkoùiln'y en a pas, fuppléera peut-être atout. Mais dans ce cas-ci, non feulement l'ennemi ne cede déjà en rien* mais 'encore la valeur de l'un eft une valeur inconfidérée, fiijette à chan*- Tome FIL O celler,

SENTÏMENS D'UN HOMME <strong>DE</strong> GUERRE. 93<br />

Cet ordre étant donc une fois donné parce Bataillon que nos avons Urnui.<br />

en main, à un autre Bataillon en ordonnance ordinaire, chacun armé,<br />

& combattant à fà manière, voions comment ce dernier s'en acquitera.<br />

S'il fuit <strong>les</strong> maximes <strong>les</strong> plus reçues, il marchera, fi c'eft lui<br />

qui attaque, d'un pas grave, le fufil fur l'épaule, & faifant tous fès<br />

efforts pour marcher dans un front égal. À cinquante pas de l'ennemi<br />

, ou environ, il fera halte, s'il veut faire ufage de fon feu. Sir<br />

non il doublera le pas, dans le meilleur ordre, qu'il lui fera poflible,<br />

pour en venir ainfi aux coups de main. L'autre l'attend de pied ferme,<br />

& dès que fön ennemi fait halte, ou qu'il commence à doubler<br />

le pas, s'ébranle, part, & lui tombe brufquement fur le corpp, Kien<br />

ne peut l'en empêcher. Le feu feroit te feul Qbftacle, s'il étoit affez<br />

puiflant. Mais qui ne voit que ce Bataillon, étant réduit au tiers du<br />

front ordinaire d'un Bataillon, rend par la même inuti<strong>les</strong> <strong>les</strong> deux<br />

tiers du feu du Bataillon qui lui éft oppofé, parce-que ce feu, étant<br />

par rangs,' ne peut être tiré qu'en ligne perpendiculaire fur le front,<br />

enforte qu'il n'y refte que le tiers qui eft autant que rien? Ce n'eft pas<br />

tout. Le Soldat étonné de l'intrépidité avec laquelle fon ennemi lui<br />

vient au devant, fe trouble, ajufte mal fon coup & tire pour la plupart<br />

en l'air. Le feu auquel il avoit mis fà principale confiance, n'arrête<br />

pas fon ennemi, & qui pis eft, il n'eft plus tems de recharger. M<br />

La Baïonnette, qui lui refte, ne fauroit; le r^ffurer, le trouble augmente,<br />

il fait volte face, & quitte ainfi la partie. S'il en arrive au-r<br />

trement, c'eft chofe rare, & peut-être même hors d'exemple.<br />

Si ce Bataillon eft obligé de fe tenir fur la défenfive, il attendra à<br />

fon tour l'ennemi de pied ferme, juiqu'à la même diftance de cinquante<br />

pas; il fera feu; l'ennemi doublera le pas; la faite en fera de<br />

même. Et fi dans l'un ou l'autre cas, fans faire ufàge de fon feu, il<br />

va à ta rencontre, d'une manière ou d'autre, il en faudra venyr aux<br />

armes blanches, ou pour Péviter, s'en retourner fur fès pas. 11 femble<br />

que ce dernier parti feroit le plus fur. Car vouloir mefurer fès Baïonnettes<br />

avec <strong>les</strong> Piques qu'il trouve d'abord, c'eft vouloir, en longueur,<br />

<strong>dont</strong> il dépend d'atteindre, tomber trop court de près de quatre<br />

pieds, & en force, d'où il dépend de renverfer, de plus de la<br />

moitié. Ajoutez que ces fortes de Piques fe manient infiniment mieux<br />

que la Baïonnette au bout du fufil. D'un autre côté, s'efforcer avec<br />

trois, quatre, ou cinq rangs de Baïonnettes, d'en rompre quinze,<br />

par le(quels ces Piques font foutenuës, c'eft vouloir fe cafler la tête<br />

contre la muraille. La valeur, q\é trouve des reffources &qui donne<br />

fouvent des forces,; lkoùiln'y en a pas, fuppléera peut-être atout.<br />

Mais dans ce cas-ci, non feulement l'ennemi ne cede déjà en rien* mais<br />

'encore la valeur de l'un eft une valeur inconfidérée, fiijette à chan*-<br />

Tome FIL O celler,

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