DE POLYBE, DISSERTATION &c 73 Infanterie, dont les intervales ...
DE POLYBE, DISSERTATION &c 73 Infanterie, dont les intervales ...
DE POLYBE, DISSERTATION &c 73 Infanterie, dont les intervales ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
SENTIMENS D'UN HOMME <strong>DE</strong> GUERRE. 89<br />
B Jon que le Chevalier appelle une Sedion. Je m'imagfne que pour JU-LETTA. L<br />
ger du,tout, il fuffira de qâjinoitre lanaturf& la force d'une de fes<br />
fe" parties , puifqu'aufTi ifïien ces parties font entre ellçs femblab<strong>les</strong> &<br />
dans leur efpece & dans leurs effets.<br />
K D'abord je remarque, qu'un Bataillon, armé & difpofé de la ma- Fermeté<br />
piere que j'ai fuppofé, prenpez en ordonnance triplée, c'eft-à-dire,r e i Ia<br />
; ; jjui a diipipué fon front ordinaire des deux tiers, &augmenté fa hau- ° nne "<br />
jeur à proportion; je remarque, dis-je, que ce Bataillon doit être<br />
impénétrable, au front, à la queue, & aux flancs,à la Cavajlerie d'aujourd'hui,<br />
tant brave,tant bien disciplinée, & tant bien menée,qu'elle<br />
puiffe être: toute proportion égale, fi ce n'eft au nombre,fur quoi<br />
je ne ferois, mille difficulté de lui accorder quelque fùperiorité d'homme<br />
à homme: puifqu'aufli bien, rien ne peut être attaqué, que ce<br />
qui fe préfente.<br />
VQici mes raifons prifes uniquement dans la disproportion des Armes<br />
de la Cavallerie aux Armes de ce Bataillon. Elle8 doivent être<br />
connues. ^Jy <strong>Infanterie</strong> & la Cavallerie de nos jours ont eu lieu de fe<br />
familrçrifer enfemble. La meilleure, finon l'unique arme de la Cavallerie<br />
eft, ce me femble, l'Epée. Quoiqu'il en foit, je ne crois pas,<br />
que dans le cas <strong>dont</strong> il s'agit, elle voudroit oppofèr aux coups de Fu- 4<br />
iil, <strong>les</strong> coups de Moufqueton, ou de Piftolets. Il ne lui refte donc,<br />
qu'un fèul parti à prendre, qui eft de joindre brufquement l'Epée à la<br />
main ce Bataillon, foit par Efcadrons entiers, foit par troupes dé*<br />
tachées, de le renverfer & de le rompre. Mais ce ne font pas là de<br />
petites difficultés.<br />
Je dis qull s'agit de joindre. Cette difficulté à la vérité ne fèroit<br />
pas fort grande, fi leMaitreôc le Cheval étoient invulnérab<strong>les</strong>. Le<br />
chemin eft court, il eft uni. Mais il n'en faut pas beaucoup par terre,<br />
pour faire rebroufler chemin aux autres. Si le Maitre eft brave,<br />
le Cheval eft naturellement poltron. C'eft un animal qui voit & qui<br />
fent le peril. Un de fes femblab<strong>les</strong>, mort, qu'il trouve fur fon chemin,<br />
le bruit & la lueur des armes neft capable de lui faire faire de faux<br />
jpiouvemens; s'ils ne font pas retrogrades, au moins tendent-ils à défordonner<br />
la Troupe, qui trottant feulement fur un front flottant, n'eft<br />
gueres en état de heurter avec fuccès contai un front égal, dégagé de<br />
tout obftacle, & par conféquent bien moins encore contre un front»<br />
où elle trouve des obftac<strong>les</strong> qui ne font pas légers.<br />
Voilà déjà bien des difficultés, pour joindre la pointe des Piques,<br />
des Hallebardes, & des Eipontons. Mais ce n'eft pas tout. Il faut <strong>les</strong><br />
renverfer, & enfui te rompre une quinzaine de rangs de Moulquetaires,la<br />
Baïonette au bout du fufil, qui <strong>les</strong> foutiennent: à moins qu'on<br />
ne veuille de fang froid fe faire paffer par <strong>les</strong> armes. L'Epée de la plus<br />
N 3 ex*