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Perret et la culture#C5C0EF - Arts Plastiques de l'Académie de Rouen

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- le critique d'art anti-cubiste Louis Vauxcelles (1870-1943),<br />

- le poète Adrien Mithouard (1854-1919) [Diapo 46 ] <strong>et</strong> nombre d'intellectuels col<strong>la</strong>borant à sa<br />

revue antidreyfusar<strong>de</strong> L'Occi<strong>de</strong>nt 32 ,<br />

- les historiens d'art catholiques André Pératé (1862-1947) <strong>et</strong> P. Jamot.<br />

En fait au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s croyances ou <strong>de</strong>s engagements idéologiques qui les différencient, les membres <strong>de</strong> ce<br />

réseau partagent une même aspiration<br />

- à un art plongeant ses racines dans les valeurs essentielles <strong>de</strong> <strong>la</strong> nation <strong>et</strong> fondé sur <strong>de</strong>s principes<br />

d'ordre, d'unité <strong>et</strong> <strong>de</strong> rigueur.<br />

On comprend dès lors que l'alternative proposée par l'architecture <strong>de</strong> <strong>Perr<strong>et</strong></strong> emporte l'adhésion <strong>de</strong> ce<br />

groupe<br />

- par sa mo<strong>de</strong>rnité mesurée, qui se tient à l'écart <strong>de</strong> tout radicalisme esthétique<br />

- <strong>et</strong> reste fidèle aux valeurs d'eurythmie <strong>et</strong> d'ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> tradition c<strong>la</strong>ssique.<br />

Les re<strong>la</strong>tions que <strong>Perr<strong>et</strong></strong> tisse dans ce milieu lui amènent <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s (Raincy, rénovation du magasin<br />

<strong>de</strong> Paul Poir<strong>et</strong> 1924-1925, monument Jamot 1914-1920).<br />

Mais elles le m<strong>et</strong>tent aussi en contact avec <strong>de</strong>s artistes ou <strong>de</strong>s écrivains qui l'incitent à préciser sa pensée<br />

<strong>et</strong> orienter <strong>de</strong> plus en plus son esthétique architecturale sur <strong>la</strong> voie d'une mo<strong>de</strong>rnité originale,<br />

- dont les termes <strong>de</strong> "c<strong>la</strong>ssicisme structurel" <strong>et</strong> <strong>de</strong> "c<strong>la</strong>ssicisme mo<strong>de</strong>rne", souvent utilisés pour <strong>la</strong><br />

qualifier, ne donnent qu'une idée un peu réductrice.<br />

C'est dans ce cadre que <strong>Perr<strong>et</strong></strong> rencontre Paul Valéry qui publie Eupalinos ou l'Architecte en 1921) 33<br />

- Ce texte qui fut une référence incontournable du débat architectural a contribué à <strong>la</strong> cristallisation<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> doctrine <strong>de</strong> <strong>Perr<strong>et</strong></strong>.<br />

o Il s'y réfère quand il expose ses conceptions dans L'Architecture vivante, <strong>la</strong> revue fondée<br />

en 1923 par l'éditeur Albert Morancé <strong>et</strong> l'architecte Jean Badovici (1893-1953).<br />

o A <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, <strong>Perr<strong>et</strong></strong> conçoit <strong>la</strong> page liminaire du premier numéro en<br />

donnant sa définition <strong>de</strong> l'architecture vivante qui est :<br />

"[…] celle qui exprime fidèlement son époque. On en cherchera <strong>de</strong>s exemples dans tous les<br />

domaines <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction. On choisira les œuvres qui, strictement subordonnées à leur usage,<br />

réalisées par l'emploi judicieux <strong>de</strong> <strong>la</strong> matière, atteindront à <strong>la</strong> beauté par les dispositions <strong>et</strong> les<br />

proportions harmonieuses <strong>de</strong>s éléments nécessaires qui les composent."<br />

o Mais il fait précé<strong>de</strong>r c<strong>et</strong>te définition d'une citation d'Eupalinos ou l'architecte :[Diapo 47]<br />

La re<strong>la</strong>tion avec Marie Dormoy (1896-1974) est une conséquence indirecte <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction du théâtre.<br />

La jeune romancière rencontre <strong>Perr<strong>et</strong></strong> en 1921, à une séance <strong>de</strong> pose dans l'atelier <strong>de</strong> Bour<strong>de</strong>lle.<br />

- Fascinée par l'homme 34 <strong>et</strong> par l'architecte-constructeur, elle ne cessera <strong>de</strong> défendre son œuvre,<br />

o <strong>de</strong>puis son premier article <strong>de</strong> 1923 dans L'Amour <strong>de</strong> l'art jusqu'à son essai d'histoire,<br />

L'architecture française, paru en 1938 <strong>et</strong> réédité en 1951.<br />

o Dès 1923, année où il entame une vive polémique contre <strong>la</strong> tendance p<strong>la</strong>sticienne <strong>de</strong><br />

l'architecture mo<strong>de</strong>rne, défendue par Le Corbusier <strong>et</strong> Theo Van Doesburg, M. Dormoy fait<br />

<strong>de</strong> <strong>Perr<strong>et</strong></strong> le héros d'une régénération <strong>de</strong> l'architecture française, associant mo<strong>de</strong>rnisme <strong>et</strong><br />

traditionalisme. [Diapo 48]<br />

3. Une participation active dans les débats du temps<br />

32 Fondée en 1901, c<strong>et</strong>te revue littéraire néo-c<strong>la</strong>ssique réunissait autour d'A. Mithouard <strong>de</strong>s esprits d'horizons très divers,<br />

comme Maurice Barrès, P. Valéry, A. Gi<strong>de</strong>, André Suarès, Maurice Denis ou Vincent d'Indy, qui militent à <strong>la</strong> fois contre<br />

l'académisme <strong>et</strong> le "faux mo<strong>de</strong>rnisme".<br />

33 Il m<strong>et</strong> en parallèle <strong>la</strong> musique <strong>et</strong> l'architecture, exemples parfaits d'une "construction", d'un savoir agissant opposé à un<br />

savoir non agissant <strong>et</strong> contemp<strong>la</strong>tif. Visant <strong>la</strong> durée, l'architecture est fondée, comme <strong>la</strong> musique, sur <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions<br />

géométriques <strong>et</strong> mathématiques <strong>et</strong> a pour obj<strong>et</strong> d'émouvoir l'âme ; mais tandis que l'architecture, mu<strong>et</strong>te, structure l'espace<br />

indépendamment du temps, <strong>la</strong> musique le fait à l'ai<strong>de</strong> d'intervalles <strong>de</strong> temps <strong>et</strong> <strong>de</strong> sons éphémères. Toutes <strong>de</strong>ux résultent<br />

d'échanges entre pensée <strong>et</strong> action d'où surgit <strong>la</strong> beauté. L'architecte doit donc créer <strong>de</strong>s édifices intelligibles <strong>et</strong> "chantants".<br />

Reprenant <strong>de</strong>s éléments du débat contemporain, Valéry établit une hiérarchie entre l'architecture "mu<strong>et</strong>te", celle sans qualité<br />

<strong>de</strong>s simples entrepreneurs en bâtiments, l'architecture "par<strong>la</strong>nte" <strong>de</strong>s édifices utilitaires bien adaptés à leur fonction <strong>et</strong><br />

l'architecture "chantante" qui réunit en un tout les trois qualités d'utilité, <strong>de</strong> solidité ou durée <strong>et</strong> <strong>de</strong> beauté, c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière étant le<br />

fruit d'une harmonie parfaite <strong>de</strong>s proportions. A travers ce texte Valéry dénonce les eff<strong>et</strong>s désastreux <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre <strong>et</strong> critique <strong>la</strong><br />

culture contemporaine qui a perdu le sens du beau ; le goût du pittoresque <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouveauté a entraîné <strong>la</strong> mort <strong>de</strong> l'ordre <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

l'harmonie, caractéristiques <strong>de</strong> l'architecture <strong>de</strong> l'Antiquité.<br />

34 Elle fut <strong>la</strong> maîtresse <strong>de</strong> 1926 à 1933, avant <strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r aux avances <strong>de</strong> Paul Léautaud.

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