LE PÈRE NOËL - Racines et Traditions en Pays d'Europe - Free

La dernière neige
Encor’ reste la neige, dont la blancheur aveugle !
Ne lui faisons confiance, car elle peut nous tromper :
Déjà la glace pousse à bas l’amas trop meuble
Des morceaux dans le fleuve, brusquement dégelé…
Le soleil fait visage au Bonhomme de neige.
Maintenant, séparant la neige et sa lumière,
Pendant que du grincheux, doucement le manège
Vient le rendre tout mou, semblant bien pauvre Hère.
Le ciel, tout bleu lui-même, entoure l’ébloui :
Dans l‘azur sans nuages, se noie l’espace nu !
La vieille neige grise, méchamment il épie :
Si quelque fol espoir souffle un duvet chenu ?
L’Homme de neige attend, sombrement, le grand Jour
Qui s’approche bientôt, afin de l'achever,
Blanchâtre, et condamné par ce jour assuré.
Mais… peut encore rêver de rafale alentours :
D'une étendue sans fin, de solitude blanche,
Lucarnes endormies aussitôt enneigées
De flocons animés, constamment empilés…
Des fleurs que le froid givre dessus les torses branches,
D'un attelage, encore, mais pas de Citadine :
Pourrait rêver là sus, encor’ faire le Beau !
Si par un Bel effet de magie cristalline
Jours d'hiver revenaient, avec ce blanc traîneau !
Ainsi, il peut rêver à la dernière neige…
Mais la terre déjà, germe en dessous de lui,
Quand moins facilement, le grand champ roux s’allège,
Lorsque la blanche épine, de bourgeons se soucie.
Là, voudrait seulement, pour une fois périr
Non misérablement : sans aucune rancœur !
Dedans de belles flaques qu’un doux vent fait frémir…
« La neige doit mourir » crient les oiseaux en chœur !
Johannes R. Gobelet
Traduction–adaptation de Maïane + Tristan.