approche pluridisciplinaire d'un système de production ... - IRD
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La faune ichtyologique du Niger appartient à ce qu’il<br />
est convenu d’appeler la faune nilo-soudanienne dont<br />
l’aire <strong>de</strong> distribution s’étend actuellement du Sénégal<br />
au bassin du Nil. On la pensait tout d’abord originaire<br />
du Nil. On pense actuellement qu’elle constituerait un<br />
segment persistant d’une ancienne faune ichtyolo-<br />
gique qui aurait été très largement distribuée au nord<br />
du 10h” parallèle Sud (Greenwood, 1976). En effet,<br />
sur les 115 espèces constituant la faune nilotique<br />
actuelle, 74 se trouvent dans le bassin du Niger et 22<br />
dans le bassin du Congo. La majorité <strong>de</strong>s espèces<br />
communes au Nil et au Niger sont également rencon-<br />
trées dans les autres bassins occi<strong>de</strong>ntaux (Volta,<br />
Gambie, Sénégal). Par ailleurs, les espèces endé-<br />
miques <strong>de</strong> chaque fleuve (26 dans le Nil, 24 dans le<br />
Niger) ont <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> parenté étroits avec les<br />
espèces <strong>de</strong> l’autre bassin, indiquant ainsi l’existence<br />
très probable d’ancêtres communs.<br />
Reconnaître l’existence d’une faune soudanienne<br />
commune à l’ensemble <strong>de</strong>s bassins actuels conduit à<br />
admettre l’existence <strong>de</strong> connexions très précoces<br />
entre les bassins. Peut-être au Mio-Pliocène comme le<br />
suggèrent Howell et Bourlière (1963).<br />
Le statut <strong>de</strong> relicte semble établi pour au moins cinq<br />
espèces soudaniennes : Oreochromis rziloticus,<br />
Protoptena aetbiopicus, Po@ptem bic&, Pol@tems<br />
senegalus et Ichthyboma besse. Toutes ces espèces se<br />
retrouvent dans la province occi<strong>de</strong>ntale (Niger,<br />
Sénégal, Gambie et Volta) à l’exception <strong>de</strong> P. aethiopicus<br />
que l’on retrouve au Congo (Greenwood, 1976).<br />
En outre, les espèces suivantes sont actuellement<br />
communes aux lacs Tchad, Turkana, Albert et aux<br />
<strong>système</strong>s fluviaux du Nil, du Niger et <strong>de</strong> la Volta :<br />
Polyptem senegalus, Heterotis niloticus, H~~drocywus<br />
fo&alii, Citbarinus citharus, Malaptemne electricus,<br />
Lates niloticus, Alestes barernoze, Alestes <strong>de</strong>ntex,<br />
Synodontis schall, Clarias gariepinus, Tilapia zillii-<br />
Sarotherodon galilaeus.<br />
Cette faune soudanienne se serait ensuite différenciée<br />
indépendamment dans chaque bassin après leur iso-<br />
lement. La longue pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> sécheresse du <strong>de</strong>rnier<br />
grand interpluvial (18 000 BP à 13 000 BP) serait<br />
cause <strong>de</strong> l’extinction d’une faune endémique tcha-<br />
dienne alors que les faunes respectives du Nil et du<br />
Niger auraient en gran<strong>de</strong> partie été préservées dans<br />
<strong>de</strong>s refuges montagneux tels que le Nil Bleu, la<br />
Bénoué et le haut bassin guinéen (Robe&s, 1975).<br />
Parmi les espèces du Niger que l’on considère actuel-<br />
lement comme endémiques, on peut citer :<br />
Marczuenius <strong>de</strong>boensis, Polliqwus petricohs,<br />
Citharidium ansorgei, Synodontis resupillatlls,<br />
Synodontisgobmli, . . .<br />
Richesse spécifique<br />
<strong>de</strong> la faune ichtyologique<br />
actuelle<br />
La faune ichtyolopique actuelle du Niger comporte<br />
plus <strong>de</strong> 130 espèces dont au moins 24 sont endémiques<br />
(Daget, 1954 a ; Greenwood, 1976). Ces espèces<br />
appartiennent toutes à la classe <strong>de</strong>s Ostéichtyens<br />
c’est-à-dire <strong>de</strong>s poissons à squelette osseux. Trois<br />
sous-classes d’importance différente sont représentées<br />
dans la faune du Niger :<br />
l Les Dipneustes qui sont représentés par une seule<br />
espèce appartenant ri l’unique famille africaine <strong>de</strong>s<br />
Protopteridae ;<br />
l Les Brachioptérygiens qui ne comprennent plus<br />
qu’une seule famille vivante : les Polypteridae, représentée<br />
dans le Niger par quatre espèces appartenant<br />
au seul genre d’eau douce connu Po()~pteemrs. La<br />
répartition actuelle <strong>de</strong>s polyptères est uniquement<br />
africaine ;<br />
l La troisième sous-classe est celle <strong>de</strong>s Actinopté-<br />
rygiens qui regroupe l’ensemble <strong>de</strong>s 24 familles res-<br />
tantes.<br />
Le tableau 9 résume la diversité Fdunistique décrite<br />
par Daget (1954) dans son ouvrage systématique et<br />
bio-écologique sur les poissons du Niger supérieur. 11<br />
dénombre 138 espcces réparties en 62 genres<br />
appartenant à 26 familles. Le nombre <strong>de</strong>s genres et, à<br />
un <strong>de</strong>gré moindre, le nombre <strong>de</strong>s familles au sein<br />
<strong>de</strong>squels sont rangées les espèces inventoriées, n’est<br />
qu’indicatif du fait <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>s réarrange-<br />
ments taxonomiques. Ainsi, <strong>de</strong>puis les travaux <strong>de</strong><br />
Daget, le genre Eutmpius a été supprimé. Eutropius<br />
niloticus s’appelle désormais Schilbe nqstus alors que<br />
l’espèce précé<strong>de</strong>mment connue sous ce <strong>de</strong>rnier nom<br />
est nommée à present Scbilbe intermedius (De Vos et<br />
Skelton, 1990). À l’inverse les poissons du genre<br />
Alestes ont été sépar& en <strong>de</strong>ux groupes et le tinéni<br />
s’appelle désormais BJ-@?l!S leuciscia et non plus<br />
Alestes leuciscus (Paugy, 1986). De même le genre<br />
Tilapia a été segmenté en trois (Trewavds, 1983). Le<br />
genre Tilapia ne comprend désormais que les<br />
espèces qui fixent leurs ceufs sur un substrat, les<br />
autres sont dénommées Oreochromis si seule la<br />
femelle pratique l’incubation buccale ou<br />
Sarotberodon si cette incubation est effectuée par le<br />
mâle et la femelle. On peut citer également le chan-<br />
gement <strong>de</strong> nom <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s Ophicephalidae en<br />
Channidae ce qui a conduit ü nommer Parachanxa