01.08.2013 Views

approche pluridisciplinaire d'un système de production ... - IRD

approche pluridisciplinaire d'un système de production ... - IRD

approche pluridisciplinaire d'un système de production ... - IRD

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

- Forte régression <strong>de</strong>s éragrostaies à Eragmstis batteri<br />

Cette phytocénose &ait caractérisée par une très<br />

faible intensité d’inondation : la hauteur maximale <strong>de</strong><br />

l’eau était comprise entre 0 et 0,6 mètre et la durée<br />

d’inondation n’excédait pas trois mois (Hiernaux,<br />

1982).<br />

- Extension <strong>de</strong> la bourgoutière dans <strong>de</strong>s zones<br />

anciennement occupees par <strong>de</strong> l’eau libre (dans le<br />

Wahdo par exemple).<br />

- Extension <strong>de</strong>s mares à nénuphars dans <strong>de</strong>s zones<br />

anciennement occupées par du bourgou. Une évolution<br />

<strong>de</strong> la bourgoutière vers la mare à nénuphars a<br />

déjà été observée au Niger par Dulieu (1989). Sur le<br />

terrain, nous avons observé à différents endroits tous<br />

les sta<strong>de</strong>s intennédiaires entre ces <strong>de</strong>ux phytocénoses :<br />

quand la profon<strong>de</strong>ur diminue, la hourgoutière<br />

“s’ouvre” progressivement (diminution <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité<br />

<strong>de</strong>s tiges) pour laisser place à <strong>de</strong>s hydrophytes enracinées<br />

a feuilles flottantes qui <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> plus en<br />

plus abondantes.<br />

Les phytocénoses aquatiques constituent également<br />

une zone <strong>de</strong> fmyère et <strong>de</strong> nurserie pour <strong>de</strong> nomhreu-<br />

ses espèces <strong>de</strong> poissons qui utilisent la végétation<br />

comme nourriture, comme substrat pour la ponte ou<br />

en tant qu’abri contre les prédateurs (Daget, 1954 b ;<br />

Gau<strong>de</strong>t, 1974 ; Ellenbroek, 1987). Les altérations que<br />

la sécheresse leur a fait subir n’est donc pas sans<br />

influence sur l’abondance et la composition <strong>de</strong>s<br />

populations <strong>de</strong> poissons.<br />

LA FAUNE ICH’IYOLOGIQUE*<br />

Une partie <strong>de</strong> l’ichtyofaune du Niger est commune à<br />

d’autres <strong>système</strong>s fluviaux <strong>de</strong> la zone sahélo-souda-<br />

nienne. Les exemples illustrant cette synthèse ne pro-<br />

viennent donc pas tous du fleuve Niger où relative-<br />

ment peu cHu<strong>de</strong>s ont kté entreprises (ou du moins<br />

publiées) <strong>de</strong>puis une trentaine d’années, mais égale-<br />

ment d’autres bassins sahélo-soudaniens et tout<br />

particulièrement du Tchad où <strong>de</strong>s recherches ichtyo-<br />

logiques ont &é menkes pendant plus <strong>de</strong> dix ans.<br />

Nous débuterons cette présentation <strong>de</strong>s poissons du<br />

Delta Central en rappelant ce qui est su <strong>de</strong>s origines<br />

<strong>de</strong> la faune actuelle, dont nous indiquons plus loin la<br />

composition taxonomique, et dont l’originalité est sa<br />

gran<strong>de</strong> adaptahilite.<br />

Au cours <strong>de</strong>s chapitres précé<strong>de</strong>nts, nous avons souli-<br />

gné la forte variabilite qui <strong>de</strong> tout temps a caractérisé<br />

l’hydrologie du Niger. Pour survivre dans un milieu<br />

aussi changeant, les poissons ont développé diverses<br />

adaptations anatomiques et physiologiques dont nous<br />

présenterons quelques exemples remarquables, mais<br />

également une capacité d’ajustement rapi<strong>de</strong> aux<br />

changements <strong>de</strong> l’environnement.<br />

Nous terminerons cet exposé en évoquant les grands<br />

traits <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong>s espèces dans les différents<br />

biotopes fluviaux et <strong>de</strong> l’ajustement <strong>de</strong>s cycles biolo-<br />

giques à la dynamique saisonnière du fleuve.<br />

Paléobiogéographie<br />

<strong>de</strong>s poissons du Niger<br />

Les plus anciens fossiles connus font remonter l’appa-<br />

rition <strong>de</strong>s poissons à l’époque dévonienne <strong>de</strong> l’ère<br />

primaire, soit seulement 70 millions d’années après<br />

l’apparition <strong>de</strong> la vie sur terre. De la majorité <strong>de</strong> ces<br />

poissons ancestraux il ne reste que <strong>de</strong>s empreintes<br />

dans la roche, mais certaines formes subsistent tels les<br />

protoptères et les polyptères, proches parents <strong>de</strong>s<br />

tétrapo<strong>de</strong>s, dont les caractéristiques bio-écologiques<br />

seront évoquées plus loin.<br />

L’existence <strong>de</strong> familles communes à l’Afrique et à<br />

l’Amérique du Sud fait remonter leur origine à l’ère<br />

secondaire. Ainsi, l’existence <strong>de</strong> familles <strong>de</strong><br />

Characoi<strong>de</strong>i communes aux continents africain et<br />

américain conduisent 2 imaginer une différenciation<br />

et une répartition <strong>de</strong> ce groupe d’espèces dans le<br />

Gondwana, pendant le Mésozoïque (Paugy, 1986).<br />

Cependant, les poissons d’eau douce d’Afrique ont<br />

davantage d’affinités avec ceux du sud asiatique. Ces<br />

afftités vont jusqu’à l’existence <strong>de</strong> genres communs<br />

(Notoptems, Barbus, Labeo, Clarias, Mmtacernhdtrs)<br />

tandis qu’elles se limitent à <strong>de</strong>s familles communes<br />

entre l’Afrique et l’Amérique du Sud (Bertin et<br />

Arambourg, 19%).<br />

À partir du Miocène, la majorité <strong>de</strong>s genres et <strong>de</strong>s<br />

espèces actuelles sont définis @Wthes 1964 b).<br />

Les fossiles <strong>de</strong> poissons sont trop peu abondants pour<br />

permettre d’établir <strong>de</strong>s relations phylétiques entre les<br />

différentes formes actuelles. 11 fournissent cependant<br />

<strong>de</strong>s indiçdtions précieuses sur l’ancienneté d’installa-<br />

tion <strong>de</strong>s poissons dans leurs aires <strong>de</strong> répartition<br />

actuelle. Ainsi, quelques <strong>de</strong>nts d’H~dmcyms ont été<br />

retrouvées en Egypte, dans <strong>de</strong>s sédiments du<br />

Pliocène (Greenwood, 1972). Les dipneustes dont on<br />

ne connaît que cinq espèces (une austrdlienne, une<br />

amazonienne et trois africaines) sont apparus au<br />

Dévonien (Daget, 1954 a), et le plus ancien fossile <strong>de</strong><br />

Pratoptenu connu a été trouvé au Mali dans <strong>de</strong>s sédi-<br />

ments éocènes (Lavocdt, 1955).

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!