approche pluridisciplinaire d'un système de production ... - IRD
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estime la surface <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>lta amont à 7 200 km2, dont<br />
684 km’ exondés en permanence, en 1967.<br />
Depuis la réduction <strong>de</strong>s débits du Niger et du Bani et<br />
<strong>de</strong>s pluviométries locales, les grands effluents ne sont<br />
plus alimentés toute I’année, et le contraste avec la<br />
plaine s’accentue. Celle-ci n’est presque plus inondée,<br />
ou <strong>de</strong> façon très irrégulière, et seules les cuvettes profon<strong>de</strong>s<br />
reçoivent l’inondation chaque année, quoique<br />
moins abondamment et moins longtemps qu’autrefois.<br />
Les superficies réellement et régulièrement inondées<br />
ne représentent plus que 1 500 km2 environ. La<br />
pêche n’est d’ailleurs plus pratiquée dans le Djennéri<br />
et certains villages <strong>de</strong> la plaine voyant leurs puits<br />
s’assècher ont dû se déplacer.<br />
l Le “<strong>de</strong>lta moyen” s’étend en aval du précé<strong>de</strong>nt,<br />
entre la courbe Ténenkou-Kouakourou-Sofara et<br />
approximativement une ligne droite joignant Konna<br />
sur le Niger à Toguéré-Koumbé sur le Diaka.<br />
C’est l’espace <strong>de</strong> l’enchevêtrement <strong>de</strong>s effluents, <strong>de</strong>s<br />
chenaux minuscules, <strong>de</strong>s mares et <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />
cuvettes <strong>de</strong> la plaine inondable, dans lequel accumu-<br />
lation et ablation s’équilibrent sur <strong>de</strong> courtes distances<br />
(Gallais, 1967). Les grands cours permanents et semi-<br />
permanents per<strong>de</strong>nt leur puissance, ils se subdivisent<br />
en bras innombrables, sans hiérarchisation stable. Les<br />
chenaux divaguent en méandres (notamment à l’est<br />
du Diaka), à moins qu’ils n’empruntent en s’y adap-<br />
tant plus ou moins (mayo Donguel, mayo Dembé),<br />
l’ancien passage rectiligne du cours principal quand<br />
celui-ci coulait plus à l’ouest qu’aujourd’hui. Dans ce<br />
secteur, seul le Niger conserve sa morphologie longi-<br />
tudinale régularisée.<br />
En effet, à partir <strong>de</strong>s environs <strong>de</strong> Mopti, le Niger pré-<br />
sente <strong>de</strong>s différences hydro-morphologiques qu’il<br />
nous a été possible d’i<strong>de</strong>ntifier au cours d’une cam-<br />
pagne d’échosondage <strong>de</strong>stinée à repérer les bas fonds<br />
du fleuve entre Ké-Macina et le lac Débo. Jusqu’à<br />
Mopti, les plus bas fonds se situent toujours vers la<br />
rive concave <strong>de</strong>s méandres. En aval, les fosses les<br />
plus profon<strong>de</strong>s sont disséminées le long du cours<br />
aussi bien dans ses portions rectilignes que dans les<br />
cou<strong>de</strong>s qu’il peut former. En outre, ces plus grands<br />
fonds se situent aux endroits exacts où ils ont été<br />
décrits en 1906 par l’enseigne <strong>de</strong> vaisseau Lefranc,<br />
alors qu’en amont la distribution <strong>de</strong>s fonds à été pro-<br />
fondément remaniée <strong>de</strong>puis quatre-vingt ‘ans. Les<br />
fosses situées en aval <strong>de</strong> Mopti ne résultent donc pas<br />
<strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong>s bancs <strong>de</strong> sable<br />
mais semblent correspondre à <strong>de</strong>s irrégularités d’un<br />
plancher rocheux qui paraît tout proche.<br />
En face <strong>de</strong> Nantaka, sur la rive droite du Niger, <strong>de</strong>s<br />
mesures planimétriques nombreuses et détaillées ont<br />
été faites (fig. 19). Le contact entre la zone hydromor-<br />
phe et la terre ferme (bien indiquée par le piquetage<br />
<strong>de</strong>s Acacia albidu du <strong>système</strong> agricole pluvial) se<br />
61<br />
situe exactement sur la courbe <strong>de</strong> niveau 267 mètres<br />
(ABN, 1984).<br />
La superficie <strong>de</strong> ce “<strong>de</strong>lta moyen” est estimée par<br />
Gallais à 8 300 krr?, dont 370 km2 exondés en perma-<br />
nence. Actuellement, l’ouest <strong>de</strong> la plaine reçoit tou-<br />
jours <strong>de</strong> l’eau lors <strong>de</strong> la crue mais la superficie réelle-<br />
ment inondée n’est plus que <strong>de</strong> 5 000 km2 environ.<br />
Si les <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong> population restent fortes, organisées<br />
en gros villages sur le Diaka, le peuplement y est net-<br />
tement moins intense que dans le haut-<strong>de</strong>lta. On trou-<br />
vait même ici un “centre vi<strong>de</strong>”, pays <strong>de</strong> cuvettes pro-<br />
fon<strong>de</strong>s, où la hauteur <strong>de</strong> l’eau excluait la riziculture et<br />
le stationnement prolonge <strong>de</strong>s troupeaux. Actuelle-<br />
ment, c’est la zone la moins touchée par l’abaisse-<br />
ment <strong>de</strong>s eaux : les superficies inondées y restent vas-<br />
tes et contiguës, les profon<strong>de</strong>urs autorisent la rizicul-<br />
turc et conservent les bourgoutières. Mieux même,<br />
l’abaissement du niveau <strong>de</strong> l’inondation a récemment<br />
“ouvert” à la riziculture les cuvettes <strong>de</strong> ce secteur.<br />
l Le ?h.s <strong>de</strong>lta” est la zone <strong>de</strong>s dépôts alluviaux et<br />
<strong>de</strong>s colmatages à proximité <strong>de</strong>s lacs centraux Walado,<br />
Débo et Korientzé qui constituent <strong>de</strong> vastes bassins<br />
<strong>de</strong> décantation (environ 600 km” aux hautes eaux). Le<br />
Niger se subdivise en bras multiples, sur sa rive droite<br />
et sur sa rive gauche.<br />
À vrai dire, Id perte <strong>de</strong> compétence n’est pas seule en<br />
cause : il rencontre, au niveau <strong>de</strong> Bouna, un barrage<br />
constitué par le seuil rocheux qui prolonge vers l’ouest les<br />
grès <strong>de</strong> Bandiagara. Les WZJO <strong>de</strong> rive gauche se subdivi-<br />
sent ainsi que le Diaka, qui disparaît en tant que cours<br />
principal. Les chenaux sont incertains, l’eau empruntant tel<br />
tracé ou tel autre au gré <strong>de</strong>s comblements et <strong>de</strong>s bouchons<br />
d’herbe. Les méandres sont la règle. On ne trouve plus ici<br />
les grands tracés bien marqués par le dépôt régulier <strong>de</strong>s<br />
alluvions. Ceux-ci se font sur toute bd surface <strong>de</strong> la plaine,<br />
où la végétation piège les particules, où les cuvettes se<br />
comblent et s’exhaussent, se remplissent à leur tour <strong>de</strong><br />
végétation, et piégent à leur tour les alluvions. C’est le cas<br />
du Walado et <strong>de</strong> la rive sud du Débo. Dans ce <strong>de</strong>rnier, en<br />
outre, les bouches permanentes ou semi-permanentes du<br />
Niger et du mayo Dembé déposent leur charge en longues<br />
digitations littorales. Cependant, les mesures <strong>de</strong> matiere en<br />
suspension effectuées à la sortie du lac Débo (5 Akka sur<br />
I’Issa-Ber et à Awoye sur le Bara-Issa) indiquent une aug-<br />
mentation <strong>de</strong>s transports dans le secteur aval par rapport<br />
au secteur amont déjà cité.<br />
Dans les années cinquante, la superficie <strong>de</strong> cette aire<br />
était évaluée (Gallais, 1967) à 3 900 km”, dont 142 km2<br />
<strong>de</strong> buttes exondées. Actuellement, l’inondation couvre<br />
régulièrement environ 2 250 km’. Ici, les tertres ne<br />
sont plus <strong>de</strong> hauts bourrelets <strong>de</strong> berge, mais les<br />
dunes <strong>de</strong> l’ouest qui n’ont pas été déblayées par l’érosion<br />
fluviale, et dont quelques ban<strong>de</strong>s s’insinuent<br />
dans le Delta. L’abaissement du niveau <strong>de</strong>s eaux a<br />
restreint les surfaces inondées <strong>de</strong> la frange occi<strong>de</strong>ntale,<br />
sur la rive gauche du Diaka, et fait émerger plus dura-<br />
Environnement <strong>de</strong>ltaïque - 1.1