approche pluridisciplinaire d'un système de production ... - IRD

cownence à Kokri” ) sur le Niger et San à proximité
du Bani t Blanc et al. 1955 a), et celle de Diré.
Au niveau administratif, le Delta Centra1 du Niger
s’inscrit partiellement dans trois Régions (Ségou,
Mopti, Tombouctou) et huit Cercles et concerne, tel
que nous l’avons cartographié (carte III), quarante-
trois Arrondissements. Il faut signaler par ailleurs que
la mobilité des populations originaires du Delta les
emmène quelquefois loin de celui-ci : on trouve des
“pkheurs de Mopti” sur les bassins amont du Niger
et du Sénégal (lacs des barrages de Sélingué et
Manantah), au Burkina, en Côte d’ivoire (lacs de
Kossou et de Buyo), et jusqu’au Gabon... Ces
pkheurs sont souvent recensés dans leurs villages
d’origine ; leurs comportements et activités écono-
miques et sociaux restent plus ou moins liés au Delta
Central malien (vol. 1, chap. 2.2 et 2.5).
La présence de 1’eau sur de vastes surfaces dans la
region du Delta Central engendre de forts contrastes
avec les espaces secs environnants. En effet, le Delta
Central s’inscrit entre les isohyètes moyennes (calculées
de I’oriaine des stations à I99ll 600 millimètres
au sud et 31% millimètres au nord : c’est diie que ses
bordures et ses voisinages immédiats sont soumis aux
conditions sahéliennes proprement dites : saisons des
pluies breves et irrégulières, végétation à tendance
steppique, où les herbacées annuelles dominent et
laissent le sol à nu pendant la majeure partie de
l’année. Le contraste est donc très vif avec les espaces
du Delta, inondés et verdoyants d’üoût à fevrier, parfois
toute l’année dans certains secteurs de mares et
de chenaux quasi permwrents.
Ces contrastes s’accentuent vers le nord, où la pluviometrie
est bible et où les aires inondées pendant une
partie de l’année se juxtaposent a des paysages semiarides.
LE DELTA CENTRAL
DU NIGER, DES ESPACES
QUI CHANGENT
L’ensemble des cartes montre le rôle de l’espace dans
le système actuel. En même temps, on a cherché à
mettre en evidence les variations de cet espace dans
le temps : le Delta Central du Niger n’est pas
immuable; il n’est pas non plus uniforme, ni uniformément
composé des mêmes éléments juxtaposés.
L’ensemble de son histoire naturelle et de son histoire
sociale organise, défait et recompose sans cesse des
sous-ensembles spatiaux et des territoires imbriqués.
L’eau est ici un élément particulièrement variable
dans le temps (vol. 1, chap. 1.1) :
- cycle saisonnier du rythme crue-étiage,
- mais aussi fluctuations pluri-annuelles d’ordre
décennal des alternances entre années humides et
années sèches ; les mieux connues de ces fluctuations
sont la période humide 1955-65 environ et les vingt
années sèches qui lui font suite, jusqu’à aujourd’hui ;
- évolution pluri-séculaire des grandes variations cli-
matiques du Quaternaire récent, affectant le continent
et la planète, au cours desquelles se sont installés et
se sont déplacés dans le Delta Central les premiers
pêcheurs.
Au cours des dernières années, le paysage naturel et
le paysage social du Delta se sont transfomks : la
sécheresse a réduit les débits fluviaux et les superficies
inondées ; la 1égislation a modifié les accès aux
ressources... Les pêcheurs ont changé leurs habitudes :
engins, déplacements, activités complémentaires, en
meme temps que se transformaient les consensus et
les relations d’autorité, les habitudes et les stratégies
des agriculteurs, des éleveurs, des commerçants, des
notables.
Certains phénomenes n’ont cependant été représentés
ici que sous un état unique, “photographie” en
quelque sorte d’une situation datée. C’est le cas
chaque fois que nous avons choisi de faire prévaloir
l’importance de la localisation sur celle de l’kuohtion
spatio-temporelle : on a ainsi privilégié la figuration
quantitative de la population rapportée aux lieux des
habitats recensés, les lieux des échanges commerciaux
organisés, la répartition et l’extension des surfaces
occupées par des activités autres que la pêche.
La représentation cartographique de la dynamique de
ces phénomènes reste à faire.
LES SOURCES
Les données qui ont servi à h rédaction de ces cartes
appartiennent à deux catégories :
- les documents de base de la mise en espace : cartes
topographiques et thématiques, photographies
aériennes, images satellitaires ;
- les documents thématiques, qui se présentent sous
forme de statistiques localisées, de résultats d’enquêtes,
de croquis, de rédactions analytiques et de
synthèse.
Certaines informations ont fait l’objet de mises à jour
ou de vérifications en 1992 et en 1993, sur le terrain
ou à l’occasion de survols aériens.