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approche pluridisciplinaire d'un système de production ... - IRD

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La <strong>production</strong> <strong>de</strong>s mares associke aux gains fournis<br />

par les étrangers constitue un apport économique<br />

important pour les ménages. Le <strong>système</strong> d’exploita-<br />

tion <strong>de</strong>s mares par les étrangers se déroule selon plu-<br />

sieurs modalités :<br />

l une exploitation libre par l’étranger après prestation<br />

<strong>de</strong> serment <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier qui s’engage à remettre au<br />

chef du faso une quantité <strong>de</strong> captures ou l’équivalent<br />

en argent déterminé d’un commun accord.<br />

l la vente <strong>de</strong>s captures d’un jour sur trois aux com-<br />

merçants en présence d’un contrôleur du faso.<br />

l’argent comptabilisé est verse par le chef d’exploita-<br />

tion au chef du jâso à la fin <strong>de</strong> la campagne.<br />

l la fiiation d’une somme forfaitaire à verser en fm<br />

<strong>de</strong> campagne quel qu’en soit le résultat. C’est la solu-<br />

tion la moins retenue car en cas <strong>de</strong> mauvaise cam-<br />

pagne c’est l’étranger qui perd, tandis que c’est le<br />

jàso qui est lésé dans le cas contraire.<br />

l L’EXPLOITATION DES EATJX<br />

COMMUNAUTAIRES<br />

Ce sont <strong>de</strong>s eaux dont l’accès est libre à tous, cepen-<br />

dant elles offrent l’occasion d’accumuler une rente<br />

considérable sur le dos <strong>de</strong>s pêcheurs étrangers. La<br />

pêche <strong>de</strong> Pipadogo, la mare collective, révèle le droit<br />

<strong>de</strong> préséance <strong>de</strong>s trois jkso <strong>de</strong> Sen<strong>de</strong>gué, seuls hdbili-<br />

tés à pêcher le premier jour. Une part est prélevée sur<br />

les captures et réservée aux autorités administratives<br />

(chef d’arrondissement, agents <strong>de</strong>s Eaux et Forêts) et<br />

politiques ainsi qu’aux notables du village, qui prési-<br />

<strong>de</strong>nt la cérémonie d’ouverture. Il en est <strong>de</strong> même<br />

pour toutes les pêches collectives <strong>de</strong> défens. À la <strong>de</strong>r-<br />

nière phase <strong>de</strong> chaque séquence <strong>de</strong> pêche collective,<br />

les pêcheurs à l’épervier, constitués en majorité <strong>de</strong><br />

Kélinga, sont autorisés à racler les fonds, moyennant<br />

le paiement d’une taxe s’élevant <strong>de</strong> 500 à 1 500 FCFA<br />

par pirogue - dont le nombre est supérieur à la cen-<br />

taine - aux chefs <strong>de</strong> faso ; un tiers <strong>de</strong> cette somme<br />

revient <strong>de</strong> droit aux autorités citées qui ferment les<br />

yeux sur la pêche à l’épervier, pratiquée ici à gran<strong>de</strong><br />

échelle, mais officiellement proscrite par la conven-<br />

tion régionale <strong>de</strong> pêche <strong>de</strong> 1975.<br />

Les pêcheurs à la senne, tous <strong>de</strong>s étrangers désormais<br />

par suite <strong>de</strong> la disparition <strong>de</strong>s sennes lignagères, s’ins-<br />

tallent dans les campements auprès <strong>de</strong>s ménages <strong>de</strong>s<br />

trois fmo qui les font <strong>de</strong>scendre dans les bras <strong>de</strong> fleu-<br />

ve lors <strong>de</strong>s pêches collectives, en leur offrant <strong>de</strong> la<br />

main-d’œuvre (jeunes du faso) qui les ai<strong>de</strong>nt à tirer<br />

les engins. Le processus continue après les pêches<br />

391<br />

collectives, pério<strong>de</strong> à laquelle les eaux re<strong>de</strong>viennent<br />

libres, mais ie <strong>système</strong> dt! partage <strong>de</strong>meure i<strong>de</strong>ntique.<br />

Chaque fmo a droit à un quota d’étrangers à installer<br />

et <strong>de</strong> sennes étrangères à faire <strong>de</strong>scendre. Le partage<br />

s’effectue <strong>de</strong> la manière suivante en trois parts (8)<br />

égdkS :<br />

l une part pour le propri&aire du filet,<br />

l une part pour la main-d’oeuvre étrangère,<br />

l une part pour la main-d’oeuvre fournie par les fmo.<br />

À la fin <strong>de</strong> la campagne l’argent collecté par les<br />

jeunes est remis aux chek <strong>de</strong>s ,jkso qui distribuent à<br />

chacun une somme déterminée, puis partagent le reli-<br />

quat entre les chefs <strong>de</strong> msnage.<br />

En fin <strong>de</strong> campagne tous les migrants installés dans<br />

les campements, contrEIés par les trois faso, partici-<br />

pent à une collecte <strong>de</strong> fcjnds (15 à 30 000 FCFA selon<br />

les résultats <strong>de</strong> la campagne! organisée par leur chef<br />

qui reverse Ia somme au chef <strong>de</strong> ,fiso dont ils relè-<br />

vent. Cet argent rentre dans le cddre du foroba ligna-<br />

ger et seuls les aîn& en profitent.<br />

. LE FOROBA, TJNE RENTE DE SITUA~ON ?<br />

Ainsi, le processus <strong>de</strong> <strong>production</strong> décrit est assuré par<br />

les jeunes <strong>de</strong>s ménages constituant les groupes <strong>de</strong><br />

lignages ; mais le contrrile en est assuré par les a’inés,<br />

chefk <strong>de</strong> lignces et les chefs <strong>de</strong> menage dont les plus<br />

âgés ne participent pas directement aux activités <strong>de</strong><br />

pêche. L’accès à Id ressource est conditionné pour<br />

tous les étrangers au paiement du nrn~g~ ji. les<br />

autochtones (ressortissants du terroir <strong>de</strong> l’Arrondissement)<br />

en sont exempt&. D’où l’assimilütion courante<br />

du terme twUzG~~i ji à la “taxe perçue sur kkinger”<br />

c’est-à-dire celui qui quitte son terroir pour exploiter<br />

les eaux d’autrui. Cette rcgle se généralise <strong>de</strong> plus en<br />

plus et les seules exceptions concernent les rdpports<br />

d’alliance ou <strong>de</strong> pdrenté.<br />

Les utilisations du &&z snnt rarGes ; elles concernent :<br />

l le paiement du izi soqo (impbt <strong>de</strong> capitation) pour tous<br />

les imposables du jùw ;<br />

l l’achat <strong>de</strong> n«urriture pwr assurer la s&xrit6 alimentaire<br />

du groupe ;<br />

l l’habillement <strong>de</strong>s femmes, <strong>de</strong>s enfants, et <strong>de</strong>s jeunes gens<br />

célibataires ;<br />

(81 Dans le cas <strong>de</strong> la Renne lignagtw, une pxt revenüit ~U~NI,<br />

une au fournisseur <strong>de</strong> la pirogue et le tiers restant au CIet ;<br />

verïé dans la caisse cc~mmune, il sentit au renouvellement <strong>de</strong><br />

l’outil <strong>de</strong> trüvail et jouait le r&me rhle que celui d&olu au<br />

fOdXX<br />

L.1 zone pri--lacuîtfc <strong>de</strong> Sen&gut’ - 5.3

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