approche pluridisciplinaire d'un système de production ... - IRD

des premiers. Si la différence initiale de capital technique
etait énorme, la valeur du renouvellement tend
à s’égaliser au troisi?me passage pour tous.
En 1988, quand les récoltes ne couvraient que 25 %
de l’approvisionnement céréalier en moyenne pour
l’khantillon, elles en couvraient 30 % pour les petits
agriculteurs, et 45 9io pour les grands agriculteurs. Un
passage supplémentaire effectué au mois d’avril 1989
(Füy, 1990) avait permis de faire le point sur l’approvisionnement
en grains depuis la récente récolte, et
de saisir les mecanismes en cours. Les agriculteurs
avaient dé@ acquis deux fois plus de grains que les
pkheurs purs ; ils en avaient notamment acheté deux
fois plus (au meilleur prix, juste après la récolte), et
obtenu egalement deux fois plus en se louant pour
r&olter. Ils avaient moins restreint leur consommation,
et réalisüient déia l’équklent de 60 % de l’appro-
Gsionnement total de l’année précédente, contre 30 %
pour les pêcheurs purs. Aux passages successifs, leur
konomie est toujours plus stable : leur endettement
est relativement plus faible, si l’on considère la valeur
de leur capital technique, et ils s’en libèrent plus rdpidement
(tabl. 11). Les anciens pêcheurs purs se sont
--
TABLEAU 7 : ventilation des dettes
(en FCFA).
Engins Céréales Divers Total
Pass.2 15000 10000 35000 60000
Pass.3 9 000 17000 44000 70000
beaucoup plus endettés en 1990, et leur capital tech-
nique reste faible. Toujours en 1990, leur taux de
migration est double de celui des gros agriculteurs
(un migrant pour 3 UP contre. un pour six), et leur
consommation annuelle est inférieure d’un quart
(2 tonnes de riz contre 2,7 t1.
Ces quelques chiffres pour illustrer ce que les
pêcheurs disent avec concision : “ce sont les plus
riches qui cultivent”, et l’articulation pêche-agriculture
rend plus riche... quand on parvient à s’y livrer. Rien
d’étonnant donc à ce qu’avec les deux dernières
meilleures années qu’ont connues les pêcheurs, ils
aient essayé de la développer plutôt que d’intensifier
l’équipement-péche. Mais les pêcheurs ont besoin de
monétaire, et pour des raisons à la fois économiques
(faible équipement agricole, très bonnes terres limi-
tees!, sociales (foncières, voir supra) et culturelles (la
pratique noble d’aspiration reste la pêche), ils conti-
nueront à pêcher. Nul besoin donc de fantasmer sur
des “résistances culturelles” à l’agriculture, que les
pêcheurs du Maasina ne demandent qu’à intensifier si
on les y aide, mais nul bon sens à rêver pour eux
d’une “reconversion” autoritaire.
TABLEAU S : ventilation des dépenses de consommation totales annuelles.
Total Divers Poisson Céréales Condiments Tot. alim.
(FCFA) % % % % %
Pass. 2 270 000 17 18 48 17 83
Pass. 3 275 000 20 17 46 17 80