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approche pluridisciplinaire d'un système de production ... - IRD

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environ quatorze personnes (MISES, 1961) et la<br />

consonunütion par personne/semdine est <strong>de</strong> $7 kg<br />

<strong>de</strong> d&ortique IMISES, 1960). soit une consomdtion<br />

annuelle par famille <strong>de</strong> 2,7 t environ. Sur la base <strong>de</strong><br />

nos estimations, un semis moyen d’une famille, avec<br />

un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> un à quinze au sazoal, donnait environ<br />

une tonne <strong>de</strong> <strong>de</strong>cortiqué, soit plus d’un tiers <strong>de</strong><br />

l’approvisionnement annuel nécessaire d’après les<br />

chiffres <strong>de</strong> la MISES. Dans notre zone, nous estimons<br />

la consommation hebdomadaire moyenne en p&io<strong>de</strong><br />

d’alimentation abondante a 5,7 kg par personne/<br />

semaine, et en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> disette (26) 2 un peu plus<br />

<strong>de</strong> la moitit?. La msme r&olte couvrirait donc, en<br />

moyenne, entre un qudrt et un tiers <strong>de</strong> l’approvisionnement.<br />

Toujours dans les années soixante, les<br />

pécheurs estiment qu’un canari (50 i> d’huile <strong>de</strong> titzeni<br />

pouvait se troquer contre environ une <strong>de</strong>mi-tonne<br />

<strong>de</strong> décortiqué apr& les pêches <strong>de</strong> saison froi<strong>de</strong> ; une<br />

famille dispossit à cette époque d’au moins <strong>de</strong>ux <strong>de</strong><br />

ces canaris dans <strong>de</strong> bonnes conditions <strong>de</strong> pêche, et<br />

troquait cgalement entre décembre et janvier une<br />

importante quantité <strong>de</strong> poisson. Un informateur, qui<br />

disposait d’une pêcherie au séréu~ol, se rappelle qu’en<br />

troquant le produit <strong>de</strong> celle-ci et celui <strong>de</strong> la pêche au<br />

soIz,@-@, il avait obtenu environ <strong>de</strong>ux tonnes <strong>de</strong><br />

décortiqut;. On ne peut bien sûr prétendre à <strong>de</strong>s estimations<br />

tri3 précises, mais on voit qu’une r&olte<br />

rnopenne, associée au tmc crune partie d’une péchr<br />

moyenne, permettait <strong>de</strong> s’assurer au minimum les<br />

<strong>de</strong>tK-tiers <strong>de</strong> l’approvisionnement annuel en céréales,<br />

et <strong>de</strong> conserver le revenu <strong>de</strong> la vente du poisson<br />

pour I’equipement et les dépenses <strong>de</strong> consommation.<br />

On consommait d’abord les céréales obtenues par le<br />

troc, puis, environ à partir du d6but <strong>de</strong>s labours, on<br />

entamait ld récolte. Il est vrai que l’importance du troc<br />

poisson-çér&les était telle qu’en cas <strong>de</strong> très bonne<br />

p&he <strong>de</strong> saison froi<strong>de</strong>, les plus petits agriculteurs<br />

pouvaient abandonner la récolte aux oiseaux et courir<br />

à ld poursuite du titzétzi. Mais cela ne les empechait<br />

pas, pour la plupart, d’avoir ~dbouré et semé, ce qui<br />

montre l’importance égüle qu’ils apportaient a une<br />

plus gran<strong>de</strong> autonomie alimentaire en cas <strong>de</strong> psches<br />

plus médiocres. Ajoutons qu’il ne faut pas négliger,<br />

dans l’etudt <strong>de</strong> la consommation, l’importance <strong>de</strong>s<br />

produits <strong>de</strong> cueillette. Il s’agit aussi bien <strong>de</strong>s graines<br />

<strong>de</strong> bourgou et <strong>de</strong>s riz sauvages que <strong>de</strong>s nénuphars<br />

(fruit et tubercule). qui dans les années <strong>de</strong> disette<br />

peuvent assurer (c’était le cas lors <strong>de</strong> la soudure 1988)<br />

le principal <strong>de</strong> l’alimentation <strong>de</strong> villages entiers pendant<br />

<strong>de</strong>ux ou trois mois et qui, dans <strong>de</strong>s conditions<br />

normales (enquête 1992 auprès <strong>de</strong> cinquante<br />

ménages) sont consommés pendant environ un mois<br />

et <strong>de</strong>mi à @alité avec le riz.<br />

(26) Ce qui correspc~nd, pendant 1~ temps <strong>de</strong> notre enqutte,<br />

aus années 198-8X (disette) et 19%1-92 kmnes annérs).<br />

Dans le cycle ancien (voir tabl. 1). on profitait du<br />

temps mort qui suivait la pêche au ~nngwnu (seule-<br />

ment ponctué par <strong>de</strong>s pèches individuelles au .solayo><br />

pour commencer les labours, qui se poursuivaient<br />

pendant les gran<strong>de</strong>s pêchec; collectives au kobajo, et<br />

le désherbage correspondait aux petites pêches <strong>de</strong><br />

crue. Les pêcheurs pouvaient être sur les eaux en fin<br />

<strong>de</strong> journée et une partie <strong>de</strong> la nuit, et le matin aux<br />

champs. Tous ne pratiquaient d’ailleurs pas la pêche<br />

nocturne, et lorsque le labour était assuré par les<br />

pecheurs eux-mêmes (il pouvait l’être par <strong>de</strong>s<br />

manoeuvres agricoles), il faisait l’objet d’une semi-di-<br />

vision du travail par classe d’âge c.27). Le désherbage<br />

était trdditionnellement pratiqué par l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

jeunes gens du patrilignage.<br />

Pendant les gran<strong>de</strong>s pêches <strong>de</strong> saison froi<strong>de</strong>, au<br />

Contr&e, la coexistence p&zhe-agriculture posait pro-<br />

blème. C’est le moment <strong>de</strong>s récoltes, qui, dans ce<br />

type <strong>de</strong> riziculture, doit obéir à <strong>de</strong>s rythmes intenses<br />

et précis, dictés par le rythme d’inondation <strong>de</strong>s par-<br />

celles. La phase <strong>de</strong> pêche est également essentielle,<br />

puisqu’on a vu que sa conclusion détermine lar-<br />

gement le SUC~S ou l’échec du cycle budgétaire<br />

annuel. Pour les UP les plus nombreuses, qui pou-<br />

vaient diviser le travail et pour les plus aisées, qui<br />

pouvaient payer <strong>de</strong>s münozuvres pour la récolte (qui,<br />

<strong>de</strong> toutes façons, mobilise une main-d’oeuvre plus<br />

large, et était l’occasion d’une entrai<strong>de</strong> et <strong>de</strong> dons<br />

renforçant les liens familiaux et d’amitié), l’articulation<br />

ne posait pas probleme. Pour les autres, et en fonc-<br />

tion du revenu prévisible <strong>de</strong> la pêche et du ren<strong>de</strong>-<br />

ment prévisible <strong>de</strong>s champs, il fallait souvent faire <strong>de</strong>s<br />

choix. Ceux-ci concernaient, dès le mois <strong>de</strong> mars, la<br />

quantité <strong>de</strong> semis et les variétés semées (les variétés<br />

ltitives, récoltées plus tôt, libèrent plus rapi<strong>de</strong>ment<br />

pour la pêche ( cc tabl. l), et, au <strong>de</strong>rnier moment et<br />

plus radicalement, la possibilité <strong>de</strong> récolter. Rentraient<br />

également dans les termes <strong>de</strong> ce choix <strong>de</strong>s traditions<br />

culturales propres aux sous-groupes (B), et, pour<br />

chaque UP, les choix d’investissement passés.<br />

Globalement donc, pendant les annees soixante, avec<br />

l’apparition <strong>de</strong> la culture attelée. les Bozo du Maasina<br />

intensifient Yagriculture (291, d’dutdnt que la nouvelle<br />

(271 Ce sont surtout les aîn& qui pechaient la nuit au sntiyo,<br />

et le matin, ils organisaient le travail <strong>de</strong>s champs <strong>de</strong>s ca<strong>de</strong>ts<br />

avant d’aller se reposer. Si la famille était suffisamment grdn<strong>de</strong>,<br />

ils se dégageaient ensuite complètement <strong>de</strong> l’agriculture.<br />

(281 Une partie <strong>de</strong>s Bozo (cf chap. 1.2) est constituée <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>scendants <strong>de</strong> captifs plus ou moins polyvalents (pcche,<br />

agriculture) <strong>de</strong>s empires peuls, qu’il s’agisse <strong>de</strong> pécheurs<br />

wssulisés ou au contwire <strong>de</strong> ~as,sa~~~ <strong>de</strong> culture partiellement<br />

mis à la prche. Les Bozo repoussb dans le Pongza, ayant un<br />

moindre acciis aux cuux. cultivaient plus.

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