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approche pluridisciplinaire d'un système de production ... - IRD

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etaient actifs (Talbot, 1980). De la fm du Pléistocène au<br />

début <strong>de</strong> l’Holocène, ces fleuves présentent un régime fortement<br />

saisonnier. A 1’Holocène inférieur, les cours passent<br />

d’un faciès tressé à un faciès <strong>de</strong> méandres qui caractérise<br />

un accroissement et une régulatité accrue <strong>de</strong>s débits. Ce<br />

maximum d’activité fluviale s’achève à 1’Holocène moyen<br />

par une brève pério<strong>de</strong> ari<strong>de</strong> au cours <strong>de</strong> laquelle les dépôts<br />

alluviaux sont remaniés par le vent. L’activité fluviale<br />

reprend temporairement, mais avec <strong>de</strong>s <strong>de</strong>bits plus faibles<br />

et irréguliers présentant une très forte saisonnalité, pour<br />

finalement se dégra<strong>de</strong>r progressivement et atteindre le<br />

caractère éphémère qui la distingue aujourd’hui.<br />

La capture du Niger<br />

par le Tilemsi<br />

La forme très particulière du cours du Niger, alliée à<br />

l’i<strong>de</strong>ntification par les géologues d’un <strong>de</strong>lta mort à<br />

l’ouest <strong>de</strong> l’actuel Delta Central, la présence <strong>de</strong> sédiments<br />

lacustres dans la cuvette &Araouane, la présence<br />

d’un seuil profondément entaillé à Tossaye, sont<br />

autant d’éléments qui ont conduit très rapi<strong>de</strong>ment les<br />

géologues et les géographes à s’interroger sur les<br />

conditions qui auraient pu prési<strong>de</strong>r à une capture du<br />

Niger par le Tilemsi. Riser et Petit-Maire (1986) retracent<br />

la chronologie <strong>de</strong> ce long débat qui, <strong>de</strong> toute<br />

évi<strong>de</strong>nce est loin d’être clos.<br />

Une première hypothèse <strong>de</strong> capture a été formulée<br />

par Urvoy en 1942. Elle postule les déversements vers<br />

I’est d’un lac post-glaciaire. Les eaux suivant le relief<br />

dunaire débor<strong>de</strong>nt au-<strong>de</strong>ssus du seuil <strong>de</strong> Tossaye qui<br />

sera ensuite entaillé profondément par le fleuve. Cette<br />

hypothèse est reprise par <strong>de</strong> nombreux auteurs<br />

(Radier, 1959 ; Tricart, 1965 ; Blanck, 1968 in Riser et<br />

Petit-Maire ; Brunet-Moret et nl., 1986) avec différentes<br />

variantes mais tous s’accor<strong>de</strong>nt à considérer<br />

comme pério<strong>de</strong> probable <strong>de</strong> cette capture la transition<br />

Pléistocène-Holocène.<br />

La difficulté <strong>de</strong> ce premier scénario est l’importance <strong>de</strong><br />

l’érosion du seuil <strong>de</strong> Tossaye. L’entaille telle qu’on peut<br />

l’observer aujourd’hui large <strong>de</strong> 200 à 400 mètres, longue <strong>de</strong><br />

2 400 mètres et profon<strong>de</strong> d’une quarantaine <strong>de</strong> mètres, est<br />

neusée par le fleuve dans <strong>de</strong>s formations precambriennes<br />

résistantes surmontées d’une soli<strong>de</strong> cuirasse. Pour expliquer<br />

cet important travail d’érosion Urvoy puis Blanck évoquent<br />

une subsi<strong>de</strong>nce du secteur <strong>de</strong> Gao au cours du<br />

Quaternaire et Bnmet-Moret et al. suggèrent la préexistence<br />

d’une faille. Néanmoins Beau<strong>de</strong>t et cri. 1977 réfutent la possibilité<br />

du déblaiement d’une telle entaille en moins <strong>de</strong><br />

10 000 ans. Pour ces <strong>de</strong>rniers, l’érosion du seuil <strong>de</strong> Tossaye<br />

par le Niger a nécessité toute la durée du Quaternaire ; le<br />

phénomène <strong>de</strong> capture daterait donc non pas <strong>de</strong><br />

1’Holocène mais du Pléistocène inférieur. Une fois établi, le<br />

cours du Niger aurait pu être obstrué durant les phases<br />

d’aridité par <strong>de</strong>s bouchons dunaires qui auraient favorisé<br />

un écoulement vers le nord. Pendant les pério<strong>de</strong>s humi<strong>de</strong>s<br />

ces bouchons auraient été déblayés par le fleuve qui aurait<br />

alors repris son cours vers l’est par-<strong>de</strong>ssus le seuil pour<br />

rejoindre le Lit du Tilemsi.<br />

Les récentes datations <strong>de</strong>s dépôts sédimentaires et <strong>de</strong>s<br />

nappes fossiles <strong>de</strong> Waouane montrent que cette <strong>de</strong>mière<br />

hypothèse n’est pas soli<strong>de</strong> comme le soulignent Riser et<br />

Petit-Maire. Les débor<strong>de</strong>ments du Niger vers le nord sont<br />

contemporains <strong>de</strong> l’optimum climatique postérieur au <strong>de</strong>rnier<br />

maximum glaciaire. L’écoulement du Niger vers le<br />

nord ne se faisait donc pas aux <strong>de</strong>pens <strong>de</strong>s écoulements<br />

vers l’est mais correspondait à un surcroit <strong>de</strong> débit lors <strong>de</strong>s<br />

pério<strong>de</strong>s humi<strong>de</strong>s. On peut alors imaginer que I’abaissement<br />

progressif du seuil, allit; à une diminution <strong>de</strong>s apports<br />

moyens ont rendu ces d&ersernents septentrionaux <strong>de</strong><br />

moins en moins probables.<br />

Si donc, on admet qu’une longue pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> déversement<br />

a été nécessaire au creusement du seuil <strong>de</strong><br />

Tossaye, et que d’autre part, il n’y avait pas alternance<br />

<strong>de</strong>s écoulements (tant& au nord tantôt à l’est) selon<br />

la pério<strong>de</strong> climatique, alors un certain nombre <strong>de</strong><br />

détails évoqués pour appuyer l’hypothèse d’Urvoy ne<br />

correspon<strong>de</strong>nt plus. Par exemple :<br />

l le Niger ne peut pas avoir suivi le relief dunaire estouest<br />

du Gourmd qui n’existait pas au Pliocène inférieur,<br />

il aurait pu au mieux être contrarié par <strong>de</strong>s<br />

formations dunaires comparables à celle <strong>de</strong> l’erg fixé<br />

<strong>de</strong> Niafounké.<br />

l après son déversement au-<strong>de</strong>ssus du seuil <strong>de</strong><br />

Tossdye il ne peut pas avoir emprunté une vallee fossile<br />

du Tilemsi comme le supposait Radier puisque ce<br />

fleuve présentait un débit important au Pléistocène et<br />

à 1’Holocène (cf. .w~~~J<br />

Un travail <strong>de</strong> synthèse appuyé par <strong>de</strong>s datations précises<br />

<strong>de</strong>s événements qui se sont déroulés entre la transition<br />

mio-pliocène et la fin du Pléistocène reste donc<br />

à faire pour clarifier cet épiso<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’histoire du Niger.<br />

LE CONTEXTE<br />

HYDROCLIMATIQUE<br />

DE LA CUVE’lYE LACUSTRE”<br />

Le bassin du Niger et son climat<br />

Issu <strong>de</strong> la dorsale guinéenne qui sépare la moyenne<br />

Guinée et lü Guinée forestière <strong>de</strong> la Sierra Léone et<br />

du Libéria, le Niger, troisième fleuve d’Afrique par sa<br />

longueur (4 200 km) s’écoule suivant une direction<br />

générale nord-est jusqu’aux confins du Sahara. Il<br />

décrit une gran<strong>de</strong> boucle dans sa traversee <strong>de</strong>s<br />

régions sahéliennes et subdésertiques où il perd dans<br />

la cuvette lacustre une bonne part <strong>de</strong> ses apports<br />

hydriques avant <strong>de</strong> retrouver la route <strong>de</strong> l’océan au<br />

fond du golfe <strong>de</strong> Guinée.<br />

* Jezzn-Clau<strong>de</strong> OLIVRY<br />

Environnement <strong>de</strong>ltaïque - 1.1

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