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approche pluridisciplinaire d'un système de production ... - IRD

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Tarikb el Fettach rapporte une famine provoquée par<br />

une gran<strong>de</strong> sécheresse sous le règne <strong>de</strong> l’askia Ismaïl<br />

(1537-1539) (.Maley, 1981).<br />

À partir <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième moitié du XVIe siècle les<br />

diverses infornmtions disponibles <strong>de</strong>viennent plus diificiles<br />

à interpréter. La comparaison <strong>de</strong>s chroniques<br />

hydrologiques du lac Abhé (Gasse, 1975), du Nil<br />

(Toussoun, 1923), du lac Tchad (Maley, 1976), du<br />

Sénégal (Michel, 1973) et <strong>de</strong> la Mauritanie, avaient<br />

tout d’abord conduit à l’hypothèse d’une pério<strong>de</strong><br />

beaucoup plus humi<strong>de</strong> que l’actuelle entre le milieu<br />

du XVIe siècle et la fin du XVIIIe (Nicholson, 1980).<br />

En effet, les chroniques <strong>de</strong> Tombouctou et <strong>de</strong> la<br />

Boucle du Niger font état <strong>de</strong> la fréquence, aux XVIe<br />

et me siècles, <strong>de</strong> fortes crues pénétrant dans le chenal<br />

reliant Kabara à Tombouctou (7 km). Certaines<br />

crues exceptionnellement fortes ont même inondé la<br />

ville en 1592, 1602, 1616, 1617, 1618 etc. (cf. Ciisoko,<br />

1968 ; Maley, 1981). Mais ces crues ne sont pas<br />

nécessairement un indice <strong>de</strong> prospérité du fait qu’elles<br />

ne ren<strong>de</strong>nt pas compte <strong>de</strong>s conditions pluviométriques<br />

locales mais <strong>de</strong> celles du bassin supérieur du<br />

Niger (cf. infra : hydro-climatologie). C’est ainsi que<br />

<strong>de</strong>s famines, provoquées par l’absence complète <strong>de</strong><br />

pluies à Tombouctou et dans la Boucle du Niger, sont<br />

relatées pour certaines années <strong>de</strong> très fortes crues<br />

comme 1617, 1639 à 1642, 1669 à 1671 et 1704.<br />

En fait, les conditions climatiques du Sahel se dégra<strong>de</strong>nt<br />

à nouveau à la fin du XVIIe et au début du<br />

XVIIIe et <strong>de</strong>s famines consécutives à la sécheresse<br />

surviennent en 1680 puis entre 1710 et 1720. Entre<br />

1730 et 1750, une sécheresse particulièrement grave<br />

aurait décimé la moitié <strong>de</strong> la population <strong>de</strong><br />

Tombouctou (Curtin, 1975, in Nicholson, 1980). Cette<br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> sécheresse, peut-être la plus sévère jamais<br />

enregistrée, est décrite également en Sénégambie, en<br />

Mauritanie, au Burkina Faso, au Dahomey, au Ghana,<br />

au Nigéria et au Tchad.<br />

Après cette pério<strong>de</strong> ari<strong>de</strong>, les conditions re<strong>de</strong>viennent<br />

plus favorables jusqu’au début du XIXe siècle.<br />

Néanmoins, Park (1799) rapporte qu’en 1796 les<br />

pluies près <strong>de</strong> Bamako et Ségou ne surviennent pas<br />

avant le mois <strong>de</strong> juin. Une nouvelle pério<strong>de</strong> sèche<br />

culmine entre 1828 et 1839 par douze ans d’aridité. Le<br />

Tchad est plus particulièrement touché et le lac<br />

s’assèche en partie.<br />

Vers la fm du XIXe siècle, <strong>de</strong> 1875 à 1895, les précipi-<br />

tations sont plus fortes qu’aujourd’hui et les crues du<br />

Niger particulièrement bonnes. Les récoltes <strong>de</strong> la<br />

région du Delta et <strong>de</strong> la Boucle sont excellentes entre<br />

1880 et 1896. La Boucle du Niger et la zone lacustre<br />

près <strong>de</strong> Goundam étaient <strong>de</strong>venues la zone <strong>de</strong> pro-<br />

duction <strong>de</strong> blé la plus importante d’Afrique <strong>de</strong> l’Ouest<br />

à la fin du XIXe siècle (Plote, 1974 in Nicholson,<br />

1980). Les récoltes sont exceptionnellement bonnes<br />

1.1 - Environnement <strong>de</strong>ltaïque<br />

36<br />

<strong>de</strong> 1872 à 1892. Après 1896, les conditions climatiques<br />

se péjorent à nouveau et conduisent à un arrêt <strong>de</strong><br />

l’agriculture. Le maximum d’aridité se produit vers<br />

1913-1914. À l’Est, le lac Tchad s’assèche partielle-<br />

ment (Tilho, 1928). En 1913, l’indice pluviométrique<br />

<strong>de</strong> la région sahélienne et le coefficient d’hydraulicité<br />

du Niger à Koulikoro sont parmi les plus bas du<br />

siècle. Une autre pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> sécheresse avant celle<br />

que nous connaissons aujourd’hui se produira au<br />

début <strong>de</strong>s années quarante (cf. fig. 7).<br />

L’HISTOIRE DU COURS<br />

DU NIGER*<br />

L’histoire du cours du fleuve Niger reste encore large-<br />

ment hypothétique et certains <strong>de</strong> ses épiso<strong>de</strong>s les<br />

plus importants, comme celui <strong>de</strong> l’occupation <strong>de</strong> la<br />

vallée du Tilemsi, font toujours l’objet <strong>de</strong> désaccords<br />

entre spécialistes.<br />

Le Niger à la fin du Tertiaire<br />

Il est admis aujourd’hui que, vers la fin du Tertiaire, le<br />

Niger se dirigeait vers le Nord pour se jeter dans les<br />

dépressions <strong>de</strong> l’Aklé et <strong>de</strong> l’Araouane par un <strong>de</strong>lta,<br />

aujourd’hui mort, qui fut décrit pour la première fois<br />

par Furon (1928, 1929). D’après Brunet-Moret et al.<br />

“la sut$ace d’évaporation créée par une telle cuvette<br />

suffisait la?gemerzt pour absorber les débits provenant<br />

<strong>de</strong>s massifs <strong>de</strong> Guinée, même en admettant <strong>de</strong>s<br />

pério<strong>de</strong>s beaucoup phs humi<strong>de</strong>s qu’actuellement. Il<br />

u’est donc nullement &cesscai~e <strong>de</strong> faire appel à une<br />

évacuation possible par la me-t” comme le supposaient<br />

Furon et, plus tard Urvoy (1942) (3). Cette hydrographie<br />

s’est probablement maintenue jusqu’à la phase<br />

d’aridité du Pléistocène inférieur.<br />

Plus à l’est, au pied <strong>de</strong> l’Adrar <strong>de</strong>s Iforas, l’accumulation<br />

<strong>de</strong>s dépôts du Continental terminal sur le<br />

Timétrine et la région <strong>de</strong> Gao est interprétée par<br />

*Jacques QUENSIÈRE<br />

0) Ceci étant, ce n’est pas parce que l%coulement n’était pas<br />

nécessaire qu’il ne s’est pas produit. Il existe par ailleurs <strong>de</strong><br />

nombreuses évi<strong>de</strong>nces, tout particulièrement biogéographiques,<br />

d’une communication passée entre le Niger et le Sénégal, au<br />

cours du Tertiaiie. C’est la raison pour laquelle les biologistes<br />

ont assez volontiers acceptk comme plausible la thèse d’Unroy<br />

dont on trouvem un très bon rksumé dans l’iitroduction à<br />

l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s poissons du Niger Supérieur (Daget. 1954 b).

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