approche pluridisciplinaire d'un système de production ... - IRD

Arius gigas, Citharinus, Heterobrancbzis,
G~mnarc1~u.s. Il en est de même pour des espèces de
t2& petite à moyenne : Po&pterzls, Pa~vphiocepbalus
et Bycinzis nu?xe. Certaines espèces sont devenues
très rares : Xorm>vops, Distichodus, Heterotis et
B ycirzns nzacrolepidotus. Enfin d’autres sont peu
abondantes comparativement à leur abondance passée
: Labeo senegale?zsis et L. coubie, Schilbe m;ystus,
Ah-tes dentex et A. baremoze.
On remarque que beaucoup d’espèces devenues rares
ou absentes dans les captures actuelles se reproduisent
dans les zones inondées (Heterotis, Gymuarcbus,
Paropbiocephalzrs, Hepsetus et Poljpterus) ou sont
particulièrement dépendantes de la végétation pour
leur régime alimentaire (Distichodzzs, Bqlcimzs mactw
lqpidotzcs, B. nzrrxe). C’est la raison pour laquelle nous
avons mis en ceuvre une étude sur les frayères/nurseries
et les migwtions latérales vers les plaines inond&s
Cc$ chap. 3.3 ).
Synthèse
des connaissances
des pêcheurs
Le dépouillement de 71 questionnaires a permis d’éla-
borer un tableau de fréquence des réponses des
pêcheurs (oui/non/pas de réponse) pour les diffé-
rentes modalités proposées par le questionnaire pour
décrire la reproduction d’une espèce. Une analyse
mutivdriabk nous paraissait la mieux adaptée pour
dégager objectivement de ces données qualitatives
une vision d’ensemble des tendances qui régissent les
aspects éco-éthologiques des différentes stratégies de
reproduction.
Pour chaque croisement espèce x variable descriptive, les
fréquences des réponses ont été transformées en un indice
d’affinité : ioui non)/(oui+non+sans réponse). Une
classificdtion ascendante hiérarchique a été réalisée sur les
lignes (espèces) du tableau. Après codage disjonctif
complet des variables en deux ou trois modalitEs, celles-ci
ont étk croisées pour obtenir un tableau de Burt à partir
duquel une analyse factorielle des correspondances
multiples a 6té tialisée. Ces traitements statistiques ont été
redlisés a\-ec Id collaboration de P. Morand qui a utilisé le
logiciel STAT-1TCF ( 1987).
La classification permet de distinguer trois groupes. Le
groupe qui présente le plus de cohésion comprend :
Heterotis wiloticus, Oreochromis niloticus,
G.JU?I narcbus niloticus, Protopterzzs annectens et
Malapterun~s niloticus. Il se caractérise par des géniteurs
en couple, agressifs et qui prodiguent des soins
à leur progéniture. Le micro-milieu de reproduction
3 1 - Repmductitrn des es@es d’intkrét halieutique
rochks. Le facteur inducteur de la reproduction serait
la pluie.
Un deuxième groupe comprend : Lates rziloticus,
Clarias anguillaris, Hemiswodontis rnernbrarzaceus et
Auchenoglanis occidentah. Les géniteurs sont observés
seuls.
Le troisième groupe contient toutes les autres espèces.
Les géniteurs sont en bancs dans des milieux sans
vase. Le facteur inducteur serait la crue.
Cette typologie sommaire est fortement déterminée
par les variables comportementales qui s’avèrent donc
très discriminantes pour les stratégies de reproduction.
La présence de rochers, de courant et de vase sont les
trois caractéristiques du micro-milieu qui contribuent
le plus aux classes ; elles identifient les milieux d’eau
vive et les milieux d’eau calme qui sont respectivement
fréquentés par les espèces du troisième et du
premier groupe. Il ressort de cette structure qu’il existerait
un lien entre le comportement, le choix du
milieu de reproduction et le facteur inducteur. Ce lien
paraît le plus marqué pour les espèces qui, dans les
guildes de reproduction définies par Balon (1975,
1981), appartiennent à la catégorie des “gardiens” de
leur progéniture.
Nous avons retenu les quatre premiers facteurs de l’analyse
factorielle des correspondances multiples (AFCI qui
expliquent 58 96 de l’inertie totale (28 o;O pour l’axe 1). Les
projections factorielles sur les plans des axes t-2 et 34 sont
prkentées figure 2.
L’axe 1 met en &idence une opposition entre milieux de
reproduction situés dans la plaine inondke d’une part et
dans le lit mineur d’autre part. Cette interprétation est
étayée par les caractéristiques des micro-milieux qui
contribuent le plus à la définition de cet axe :
prksence/absence de rochers, de végétation, de courant, de
vase. Cette opposition plaine inondéeAit mineur va de pair
avec celle qui correspond “grosso modo” aux deux grands
types de stratégies de reproduction selon qu’elles
comportent ou non des soins parentaux, les reproducteurs
appartenant à la première catégorie formant gé&ralement
des couples agressifs. La pluie est un facteur inducteur pour
le groupe des espèces qui se reproduisent dans la plaine,
dont les deux exemplaires les plus caractéristiques sont
Heterotis et G)wnnrchus. Protopterus, Oreochromis
niloticus et Mduptencrus sont à rattacher à ce groupe mais,
surtout pour les deux dernières citées, leur contribution à
l’axe 1 n’est ni essentielle ni exclusive, comme nous le
verrons en examinant les autres axes.
H~~dnxymw: brevis et Distichodus mstratm représentent le
&ieux la stratégie de reproduction opposée, c’est-à-dire
utilisation du lit mineur, pas d’agressivité ni de soins aux
jeunes, pas de couples de géniteurs mais un comportement
en banc.
L’axe 2 définit encore une opposition de milieux de
reproduction plaine inondée/tleuve aux caractères moins
accentués que sur l’axe 1. Le milieu “fleuve” comprend ici
la présence de sable mais aussi une certaine quantité de