approche pluridisciplinaire d'un système de production ... - IRD

que chaque discipline puisse se réapproprier cette
simple question pour la traduire dans ses propres
problématisatic~ns et la traiter avec ses propres outils.
~1 nous semblüit, en effet, que la méthode la mieux
adüptke pour cerner rapidement et le plus objectivement
possible la diversité des facteurs intervenant
dans bd dynamique halieutique et la complexité de
leurs interactions, était non pas de chercher à établi
d’emblée un schéma unificateur (cJ Muxart et nl.
I992), mais au contraire de multiplier les regards et
les explications port& à un même objet afin que des
oppositions et des différences de points de vue émerge
progressivement un nouveau schéma explicatif, Il
convenait également de veiller à ce que toutes les disciplines
soient placées sur un pied d’égalité afin
qu’aucune représentation disciplinaire de la pêche ne
puisse orienter, consciemment ou non, l’ensemble
des travaux. Les orientations initiales ainsi que les
réaménagements ultkieurs, y compris l’intégration de
nouvelles sp&ialit& aux compétences de l’équipe
(telles que macro-économie, modélisation, géographie)
se sont donc faites de fac;on collégiale et sur la
base de propositions de programme et non pas de
simples prestations de service.
Les problknes de correspondance d’échelle d’observation
entre disciplines ont été abordés dès la prépamtion
de l’enquête préliminaire. L’unité sociale de
base ou m@wge a été définie en référence à l’unité
locale (tnu?-n?ite ou jïoJ]er, voir encadré) pour l’ensemble
des disciplines tmvaillant - du social au techniqw
- sur les pêcheurs. Pour stratifier l’échantillonnage
une partition du Delta a également été réalisée à
partir des grands types de milieux naturels, subdivisés
ensuite selon des critères socio-historiques définis par
les reconnakcidnces anthropologiques. Cette partition
a ét6 utilisée, légèrement simplifiée, comme échelle
intermédiaire. Certaines disciplines ont en outre ajouté
des niveaux d’observation supplémentaires tels que
le groupe social, le lignage en socio-économie et
anthropologie (chap. 1.2, 2.5 et cinquième partie) ou
encore le groupe professionnel en économie (chap.
2.3, 4.1, A.3, 4.4).
Les ensembles de production (ménages, lignages,
communautés villageoises, etc.) qui prksentent une
pertinence au niveau de l’observation ont des correspondances
en termes de territoires (terroirs, finages,
mdîtrisrs, etc.). C'est à partir de leur locahitiOn (4)
que s’établit la correspondance entre le bio-écologique
et le social à des échelles de temps qui sont
imposées logiquement par les rythmes d’activité
halieutique (jours, saisons, années), étroitement liés
aux rythmes d’évolution hydrologique (variations sai-
sonnières et pluriannuelles).
Ces découpages du bio-écologique, du social, de
l’espace et du temps ne doivent cependant pas faire
oublier la superposition des différents sous-ensembles
qu’ils génèrent à des réseaux de circulation d’énergie,
d’information, de biens, de personnes,... réseaux qui
assurent la cohérence de fonctionnement de
l’ensemble du système halieutique (chap. 1.1, 2.3, 2.5,
3.3, 4.3, 4.4).
Comme il convenait d’associer le plus étroitement
possible l’administration malienne à l’avancement des
travaux afin qu’elle soit rapidement informée des
connaissances acquises, deux ateliers (juin 1988 et
novembre 1990 ) réunissant chercheurs, gestionnaires
et conseillers scientifiques ont permis de discuter et
de diffuser les résultats et les principales étapes du
travail de l’équipe. Ces contributions regroupées dans
deux rapports (ORSTOM-INRZFH, 1988 ; ORSTOM-
IER, 199Oj ont été pour kd plupart reprises dans des
publications plus officielles mais souvent avec moins
de détail. Dans divers chapitres, les auteurs ont donc
été conduits à faire référence à ces textes qui sont disponibles
sur simple demande au service documentaire
de I’ORSTOM (5).
Chemin faisant et compte tenu de la difficulté d’intégrer
de façon sûre les diverses connaissances
acquises, il nous est apparu souhaitable de multiplier
les voies de synthèse en cherchant de nouveaux
moyens pour tester certaines hypothèses de fonctionnement
de la pêche. C’est ainsi que nous avons été
amenés à développer une nouvelle approche de
modélisation dynamique dont un exemple est présenté
au chapitre 3.5. L’importance pour la pêche des
caractéristiques physiques et bio-écologiques des
espaces deltaïques et de leur variabilite temporelle a
également conduit à d6velopper une autre voie
d’intégration basée sur le traitement spatialisé ainsi
qu’en témoigne un premier corpus cartographique
joint aux textes de l’ouvrage.
La majeure partie des connaissances de base étant à
acquérir ou à réactualiser, le temps constituait la troi-
sième contrainte majeure. Des échéances relativement
rapprochées nous ont conduits à privilégier l’essentiel
encore plus qu’il n’est habituel, tout particulièrement
en écologie où les observations sont souvent longues
parce que dépendantes des cycles naturels. Cette
contrainte nous a interdit par exemple une évaluation
précise de la variabilitk inter-annuelle.
(41 Les ohservdtions effectuées entre 1986 et 1992 sont rkpérées
par leurs coordonnées géognphiques. Leurs propriktés sont
donc mtognphisbles. (5) CEDID, ORSTOM 213, rue La Fayette, 75480 Paris Cedex 10.