27 Février 1901 - Bibliothèque de Toulouse

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IIARCHJS DE CORDEAUX Du 23 février. Blé. — On cote par 100 kilos: blés Garonne 19 francs. Farines. — Marques à cylindres supérieures, de 27 à 27 25, premiirts marques de 2'i ÎB à 27, meules de 25 35 à 25 50. Sons cl repasses, — On cole : sons gros de 14 50 ù 14 75, ordinaires 18 75 à 14. Repasses. — Fines il 50 à 14 75, riata 12 50 à 12 75. Maïs. — On cote : Ginquantini de 10 75 4 20, Galalz do 17 25 k 17 50, Plata roux do 16 k 1G 25, Amérique blanc 16 25 k 16 50. Avoines. — On cote : Poitou de 10 50 à 19 75. Brelagne 10 à 10 25, Algérie 17 à 17 25. Seigles. — Sans alfaircs. On cote : Tays de 10 k 10 25. Orges. — Pays de 17 25 à 17 50. Calés. — Vendu 00 sacs Nouméa à 07 francs, 100 sacs Porto-Cabello, non gragé, à 50 fr. les 60 kilos. AUDE Caste! naudary. Mercuriale, du marché du 23 février : Blé blanc, Ire qualité, l'hectolitre, 16 fr.»»;2e, 15 50 ; 3e, 15 25 ; blé roussillon. Ire quai, 16 »,>; 2e, 15 50; Se, 15-25; blés divers. Ire quai., 15»»; 2e, 14 75: 8e. 14 50:maïs.lre quai, 11 75;2e, 11 50; orge, Ire qualité, 10 ; 2e, 9 50 ; avoine Ire qua; lité. 0 »*; 2e, 8 50; vesces noires, 20 ; rouges, 18 ; .seigle, »»; fèves, 13 50; haricots, Si ; pois , 22; lentilles, 29; pommes de terre, 4 »». Foin, les 100 k., 7 »» ; luzerne, 8 »» ; sainfoin, 8 fr. »»; paille ; 3 »». Farine do froment. Ire qualité, la balle, ; 2e. 81 ; son, les 100 kilos, 12 50 ; repasses, 13 50; pîrin. Ire qualité, le kilo, 30 cent.; 2e, »». Vin rouge, l'hectolitre, lâfr.; blanc. »». Viande de bœuf, le kilo 1 50; veau, 2 »»; mou- ton. 2 »»; cheval, 1 20; porc. 1 80. Bois de chauffage, le stôsé 18 fr.: charbon de Bois los 100 kilos, 9 fr. »»; houille, 5 50; coke, 5. Poules, de 3 à 4 75. Œufs, 0 80 la douzaine. 80 degrés, de 45 à 48 fr.; 3[0 de marc 8G degrés, 40 tri Vins à distiller, de 20 à 35 c. le degré. Vins : Aramon blanc, de 8 à 10 fr.; Ara- mon de plaine, de 5 à 6 fr.; Aramon supé- rieur, de 7 à 8 fr.; Montagne, de 9 à 10 ; Montagne de choix, de 10 a 12 ; Montagne supérieur, de 12 à 13 ; Pelit-Bouscliet, de 7 a 9 fr.; Alicante-Bousctiet, de 18 à f:0 fr. CHEMIN DE FER D'ORLÉANS MARCHÉ DES VINS Nîmes. — Alcools : £p3 bon goût de vin La Compagnie d'Orléans délivre, toute l'année des billets d'excursion comprenant les trois itinéraires ci-après, permettant de visiter le Centre de la France et les sta- tions thermales et hivernales des Pyré- nées et du Golfe de Gascogne. Premier itinéraire. — Paris, Bordeaux, Areachon, Mont-de-Marsan, Tarbes, Ba gnères-de-Bigorrc, Montréjeau, Bagnères- de-Luchon , Pierrefitte-Nestalas , Pau , Bayonne, Bordeaux, Paris. 2e itinéraire. — Paris, Bordeaux, Afca chon, Mont-de-Marsan, Tarbes, Pierrefitte- Nestalas, Bagnores-de-Bigorre, Bagneres- de-Luchon, Toulouse, Paris {tria Montau- ban-Cahors-Limoges ou via Figeac-Limo- ges). 3e itinéraire. — Paris, Bordeaux, Area- chon, Dax, Bayonne, Pau, Pierrefitte-Nes- talas, Bagnères-de-Bigorre, Bagnères-de- Luchon, Toulouse, Paris (v/â Montauban- Cahors-Limoges ou via Figeac-Lunoges). Durée de validité. 30 jours. Prix des billets : tr» classe, 1«3 fr. o0; 2« classe, 122 fr. 50. BOURSE DE PARIS Du 26 Février (Par dépêche télégraphique) 3 0/0 3 0/0 3 1/2 0/0 Dette tunisienne EH Consolidé anglais — Egypte unifiée Russe 18S0 — 18sD — 1893 S5 {Autriche or S Hongrois 4 0/0 o! Espagne extérieure., pt, .Italien Banque de France Crédit foncier Comptoir d'escompte. .. Crédit lyonnais. ; Sociôié générale Midi Orléans .Paris-Lyon-Méditerran. 5 Nord 2 Ouest. «Est : Est-Algérien Ouest-Algérien Bône-Guelma Autrichiens Lombards Nord-Espagne (Portugal. (Saragosse 102 15 100 . r 5 102 90 49'i '.'. . 99 20 10S 20 1 102 ..1 103 75 101 75 10 ) 90 .'.') 70 72 25 90 30 3810 .. 660 .. 580 .. 109î .. 616 .. 13)5 1720 .. 1785 .. 2290 .. 1090 .. 1051 .. 735 .. 638 .. 755 .. 716 .. 140 .. 195 .. .71 .. 2_0 . 102 15 100 15 102 80 493 50 . 99 37 102 104 .. ICI 95 101 85 .99 00 AU COMPTANT (suite) | C. pr. | C. du j. .Ville de Paris 18 15. — 1869. 72 '. 90 ; 3300 . coo 577 1085 616 i 130 5 1785 S 295 1008 1060 7.18 638 755 iu 192 r/} y. o H tt—t o 50 0 278 50 — 187! — 18/5..., _ 1876.... — 1892... , Foncières 1879 — 1883 — 1825 Communales 1879 _ 1830.... Midi Orléans Lyon (fusion) Ouest Est Nord.. Est-Algérien Ouest-Algérien Bône-Guelma Saragosse Nord-Espagne Portugais Autrichiens Lombardes anciennes Suez. Panama 5 0/0 Panama lots Oural -Volga CHANGE Hambourg Londres W Londres (chèques) & Madrid (papier court). .. 306 ./.a Madrid (papier long)— 360 ./.a BOURSE DE LONDRES 3 0'0 108 «0 italien 8 1/2 0 0 Suez Ottomane... 5E0 .. Egypte 557 25 430 .. 410 50 538 r,C5 370 50(5 45't 475 480 505 401 463 403 461 46; 467 44! 440 457 350 50 300 . MIS . 453 50 370 .. 640 .. 27 50 9,5 .. 558 75 431 50 410 50 5ii7 .. 501 .. 370 .. 503 .. 454 50 471 .. 431 .. 505 .. 401 .. 463 -. 462 50 401 .. 402 75 406 25 448 .. 457 .. 450 .. A TEB MH 2 •& 50 315 .. 4 9.. 370 .. .SB .90 50 121 15/10 25 19 1/2 25 22 ./. à ... ./• a ... /• 95 0) 3670 .. 535 80 3 0/0 3 0/0 amortissable 3 1/2 0/0 Espagne (extérieure). .. Italien 5 0/0 Portugal 4 0/0 Turc 4 0/0 Banque de. France Crédit foncier Crédit lyonnais Comptoir d'escompte.., Banque de. Paris , Banque ottomane , Méridionaux Suez Gaz de Paris Rio-Tinto De Beers Goldfields East Rand Hand mines Sosnowiee (action) — Oural-Volga Banq. de France, esc. 3 0/0; av. ôijt. BOURSE DE TOULOUSE Fonds d'Etat français. — 3 0/0 Porteur, 102 30; 30/0 amortissable, 100 50 ; 3 1/2 1804, porteur, 102 85. Fonds d'Etat étrangers. - Hongrois 4 0/0 ; Russe 189V ; Russe 18S9, ; Russe consolidé, .....; Extérieure estampillée, 4 0/0, 72 45 ; Ottoman, série D, ... ; Chinois 4 0/0, Valeurs diverses (actions). — Est, 10 w ; Paris-Lyon-Médilerranée, 1790; Nord, 2290; Midi, 1 05; Orléans, 1715; Ouest, 1 90 .. ; Banque ottomane, ; Saragosse, 230. ; Cours Cours précède. du jour - 10;. --'J I A'I / /A 'JO > il) i.i.u ,;u t no o i 04 b > ,i no v; l\l 37 / fj n ". vil t J ) .'D o-^l J I I 'j.) J.U -24 OÎ3 3790 lie, i A' 'fvj , . i/o . . 578 1(1"'ï 1070 '. '. 0. il) ;5'iO i\< (> uô . . O.vlt • . »)')yu .. 3680 4 (Il 50, le mil 10 Seibel n» 1. bout. 0»50 25 f. A 4401 Couderc, id. 25 f. g Alic. Terras n*20, id. 12 f. © 132-11 Couderc, 199-ba blanc, id. 20 f. g id. 30 f. ? M. «ï- TIÏORE p«res régis- seur MONTESTRUG (Gers). LE REVERS OU SUCCES Quand une découverte intéressant le monde entier s'est produite, les frelons se pressent autour de la ruche de l'inventeur pour goûter au miel qu'ils n'ont pas récolté. C'est ce qui devait fatalement arriver pour le Fer Bravais en gouttes concentrées, le plus puissant remède de la théra- peutique moderne qui a mis justement sa confiance dans le fer assimilable, le fer, source de toute force et de toute santé. Le rôle que le véritable Fer Bravais est appelé à louer est trop décisif pour qu'on l'abandonne un seul instant aux doublures de la concurrence. MOBILIER d cieT vendre ; Tables marbres, tables à jeux, divan, grands fauteuils, glaces, appareils à gaz, etc. S'ab-esser â M. Bru- zon, avoué à Castelsarrasin. Précieux contreia Tous, Rhumes, Coqueluche, Insomnie, etc. PAKI3, 20 ot 22, r. Drouot. A VENDRE Fabrique de Cartonnage EN PLEINE ACTIVITÉ Pour convenance personnelle S'adresser au bureau du journal, 23, rue Roquelaine, Toulouse. SITU de 15 ou 25,000 francs par an pour commanditaire ou associé, ave," apport d'en- viron 50,000 francs dans ex- ploitation à Paris. Brevet nouveau. Affaire de 1er ordre, intéressante et sûre. Ecrire C. Dhennin, 73, avenue de VVagram, Paris. 0 R ÉV £ Tg^srs^^^^^^g^ r s T EWÏ SEUL FA8 P. (CflNT -«F ï& SPÉCIALE 0E
LE NUMERO O CENTIMES Organe cpaotlclieia. de Défense Sociale et Religieuse RÉDACTION ET ADMINISTRATION ; Toulouse, rue Roquelaine, 25 tE 5 CE N TIMES A 13 ONNEMKNT9 Trou moi» ma mal» es u StaBte-Garonne et départements Umitrophes • ». 41 fr. Jf. Département» non limitrophes-. ' » i S ? S ï' «tranu'or (Union postale) m ». M or. W V, Les abonnements partent dai 1" «t 16 de charro» mois et mX payablss (Parasse Toute demande de changement tVadrttie doit itrti accompagnée ds KO amltme* ÉDITIONS REGIOiÂ)LES Lot âveyron, Oorrèze Cantal { Tarn, Au do, Hérault, t, t3tes-Pyréné6s,~Basses-Pyrénée3, Landes Pyrénées-Omntatêa T&rn-at-G&ronne, Lot-et-S&ronno Rtuta-Garonna, Artègs Edition tks m&tin apéciate & Toulouse ANNONCES'A RÉCLAMES, FAITS DIVERS À LOCALES tm ramoaeee «t timmâ-, mu «itvsrs «t locale sont reçus «ans nos bureaux «*sç**w,ttta, slaet «a» «axa routes U» »jrenc*a tfè jrarmciw ae Paru, OM département* t» e* l'étranger ÉLEGRAPHIQUE SPÉCIAL Mercredi 27 Février 1901. -11* Année.- N°3,219 j BUREAUX A PARTS : 26 RUEFEYDEAU Ainsi Civilisé des ils donc, il n'y a pas un seul pays ou la liberté individuelle soit entourée de moins de garanties que dans le nôtre. Il n'y a pas dans le monde civilisé un autre gouvernement moins soucieux do ent le magistrat ins- f la moi»Se excuse, 5S L , ref r d0 ^ fournir un *>eui mot d explication 5euti a > ir ° r' en r ? Stm P as '^ car le jeune Brésilien est résolu à mcUre le fiance T ins , tructlon une ordon- ne '1° non - lieu ou ' da *s le cas con- aue pnse a partie. Mais il est â craindre que cette procé- dure n'aboutisse pas, pour celte raison que. si le juge visé a commis une erreur déplorable, monstrueuse, il sera dilicile de le convaincre de forfaiture ou de faire admettre le déni de justice. De sorte que sa victime ne pourra jamais prouver, par un document officiel, que son innocence a été reconnue. La loi le veut ainsi : le magistrat ins- tructeur peut faire tout le mal qu'il veut ; il peut jeter le déshonneur et la dé- considération sur d'honnêtes citoyens — surtout lorsque ceux-ci ne sont ni juifs ni francs-maçons ; il a le droit de piéti- ner la liberté individuelle ; mais ceux qui ont eu â souffrir de ses abus d'auto- rité n'ont aucun recours contre lui. Ils n'en auront jamais tant que notre législation ne permettra pas aux victimes des erreurs judiciaires de réclamer à ceux qui les ont commises la réparation légitime du dommage qui leur a été causé. M. Jean Cruppi avait, hier, une occasion de développer là-dessus de salu- taires théories et de déposer, comme sanction, un projet de loi. Il a préféré prendre acte des paroles du ministre qui a déclaré qu'il enverrait aux magistrats une circulaire les invi- tant à agir avec pins de libéralisme en matière d'arrestation préventive. Sur la très grosse majorité de nos juges nouveau modèle — brevetés avec garantie du gouvernement — cette circulaire produira l'effet d'un emplâtre sur une jambe de bois. Comme ami de la justice, nous le re- grettons. Mais comme adversaire de ce régime, nous nous en réjouissons puisque, après M. Cruppi, nous sommes fondés à affir- mer — et à prouver — qu'en République la liberté individuelle n'existe pas. * Victor LESPINE. Les souscriptions recueillies par la Li- berté atteignaient, hier soir, le chiffre de 18.497 fr. 80. C'est dire combien l'idée de venir|en aide aux malheureuses victimes des grévicul- teurs est sympathique au public français. De la part de nos, lecteurs, l'élan ne se ralentit pas. Sous peu, nous adresserons à la Liberté un second envoi. Nous ne doutons pas, étant donnée la fa- veur témoignée par nos amis à notre ini- tiative, qu'il ne soit des plus honorables et des plus encourageants. Aussitôt après ce deuxième envoi, nous publierons la liste de nos souscripteurs. ETOll La rentrée du président du conseil au sein de sa majorité n'a pas été folâtre, au moins pour le convalescent. . Dans la loi contre les associations, récep- tacle de toutes les hypocrisies opportu- nistes et de toutes les escorbarderies socialistes, M. Ribot a découvert une disposition qui pourrait être signée par Tartufe si Waldeck avait oublié d'y apposer sa griffe. Soi-disant élaboré pour faire obstacle à l'horrible mainmorte, le projet ministériel rétablissait furtivement, au moyen de quatre lignes fallacieuses, cette chose épou- vantable. Seulement, c'était au profit des associations laïques. Les Frères de Saint-Jean-de-Dieu n'auront pas le droit de posséder leur hôpital Mais la Loge de Fouilly-les-Oies sera parfaitement admise à posséder tout ce qu'elle voudra, fût-ce les immeubles à destination spéciale auxquels Duhamel, l'ami de feu Grévy, prêta jadis son nom. M. Ribot s'est élevé contre cette iniquité légale. Et Brisson, ayant eu la malencon- treuse idée de se porter au secours de Waldeck qui réclamait le maintien inté- gral de son texte, l'effet de cette interven- tion s'est immédiatement fait sentir. Le président du conseil a été mis en échec et son article renvoyé à la commission. La loi n'en sera pas moins votée, sans doute ;. mais si la Chambre prend l'habitude de n'adopter chaque paragraphe qu'après avoir botté Brisson et rossé Waldeck, ce sera, pour les catholiques, un commence- mont de réparation. funestes de l'ambition quand elle guide la conduite de ceux-là même qui ne doivent rechercher que. la vérité. Quelques criti- ques s'étaient élevées contre cette œuvre si virile et si remarquable; on l'avait taxée de révolutionnaire. Hélas I comme pour démontrer sa portée sociale et la justifier, le cas si émouvant de M. de Vau- croze se produisit, comme une démonstra- tion écrasante. M. de Vaucroze avait été arrêté avec une précipitation extraordinaire. Sans preuve, il avait subi toutes les tortures infligées aux plus bas criminels ; on le confondait avec tous' les chevaux de retour, immeubles par destination de la prison et du bagne, on lui mettait brutalement les me- nottes, lui criant: Parricide! et le signa- lant aux outrages de la foule. Cuis, quand après une instruction menée tambour bat- tant, avec tout un plan préconçu, une idée fixe, il fallut cependant reconnaître que la preuve du forfait manquait et que le jury ne se contenterait pas d'insinuations et d'allégations maladroitement échafaudées ; une ordonnance de non-lieu fut rendue. Mais dans quels termes 1 Dans des considérants flétrissants, celui que le juge d'instruction, contraint et forcé, rendait à la liberté, était représenté comme un misérable capable de toutes les mauvaises actions. On lui imputait à crime les actions les plus honnêtes et les plus dignes d'éloges. Excellent fils, M. de Vau- croze n'avait jamais quitté sa mère, qu'il entourait des soins les plus délicats. Pour elle, il faisait la cuisine, il préparait son lit, ne la quittant pas d'un instant, solli- citude admirable qui aurait valu le prix Montyon à d'autres ! Le juge d'instruction déclarait solennellement qu'un fils qui se conduit ainsi abdique sa dignité et sa liberté. Il faut le dire, dans les milieux judiciaires, la stupéfaction causée par cette ordonnance de non-lieu, pire qu'un, acte d'accu- sation, n'est pas encore apaisée. Aucun magistrat digne de ce nom, aucun avocat n'osa défendre un acte où. tout en aban- donnant sa proie, on s'attachait, pour justifier l'erreur commise, à flétrir celui qui en avait été la victime. Si bien qu'avec les passions au milieu desquelles on doit vivre à Saint-Pons, il se trouve encore des gens qui secouent la tète et ne se contentent pas de douter de l'innocence dë M. de Vau croze. . • Quel tragique roman que celui de cet homme, qui redira ce long drame ouvert par l'assassinat d'une vieille femme, son "s dormant à côté, dans une pièce voisine, tandis que la servante qui l'accusera plus tard d'avoir tué sa mère, veille pour laisser pénétrer le criminel ! Sur celui-ci, il n'y a plus guère de doute. C'est, à coup sûr, ce professionnel, parti de Paris pour aller opérer en province et qui a semé sur sa route des aveux et des preuves. Le policier qui l'a complètement révélé ne s'y est pas trompé lui, et, avec un talent extraordinaire, il a reconstitué les agisse- ments de ce misérable. L'avocat de M. de Vaucroze ne manquera pas,sans doute, de retracer avec éloquence les tortures infligées à son client. Celui-ci ne prend part aux débats que comme par tie civile, et la réparation à laquelle il ; droit ne pourra jamais le dédommager de ses souffrances. Mais ces débats nouveaux, à la suite d'une nouvelle instruction, ne doivent rien laisser dans l'ombre, ni les fautes commises, ni les excès de pouvoirs, ni les égarements. Il ne faut pas que la confiance en ceux qui ont pour mission de protéger la société puisse s'ébranler de plus en pins. Et ce résultat se produit iné- vitablement dès que la politique fait irrup- tion dans les choses judiciaires. C'est elle qui détermine les erreurs de ce juge d'instruction, comme Brieux nous l'a fait voir dans la Robe Rouge, et nous vaut un mar- tyr comme M. de "Vaucroze. On dit que les prochains débats mettront encore davantage en relief les péripéties du drame de Saînt-Pons. Nous les reproduirons le plus largement possible, afin de donner satisfaction à l'at- tente de l'opinion. LETTRE DE PARIS que M. Déroulède s'est diffamé. 11 n'y a là probablement, qu'une vantardise gasconne dont le poète n'a pas calculé la portée. MÉNA.LQUE, line ŒUÏÏC Française Menacée Depuis quelques mois, des rumeurs sin- gulières circulent au sujet des chemins de 1er éthiopiens, sur lesquels des capitalistes anglais seraient en train de mettre la main. On affirme de bonne source que l'Angle- terre, désireuse de contrecarrer à tout prix notre influence dans le Harrar et l'Ahyssinie, est en train d'acquérir les obli- gations de la Compagnie, et qu'avant peu la France apprendra avec stupéfaction que cette œuvre éminemment française des chemins de fer éthiopiens, ce réseau ferré indispensable au développement de notre influence au-delà de Djibouti et chez les Somalis, a passé financièrement entre les mains de capitalistes londonniens. Les Anglais estiment que les lignes éthiopiennes ne sauraient appartenir à d'autres qu'à eux, au moment où ils rêvent de relier l'Egypte au Cap par un chemin de fer traversant toute l'Afrique orien- tale. Le gouvernement saura-t-il défendre contre une pareille entreprise une œuvre si nécessaire au maintien de notre influence en Abyssinie ? Evidemment non 1 I*. Waldeck-Rousseau et la parti socialiste. — Jaurès et Jules Guesde. — Le président du conseil et la saisie de fusils. —- Socialistes gras et socialistes maigres. — Les confidences de M. Déroulède. Paris, 2ô février. Il y a, de par le monde, un Levantin qui a juré d'exterminer M. Waldeck-Rousseau. Possesseur d'une fortune de quarante à cinquante millions, très intelligent, très maître de lui-même, sachant comme pas un ourdir une trame, cet important personnage a déjà joué de très mauvais tours au président du conseil et il en jouera d'autres encore. Dès le jour où M. Waldeck- Rousseau prit possession du pouvoir, X... se rendit très bien compte de l'œuvre que voulait entreprendre le sénateur de la Loire. Pour M. Waldeck-Rousseau, il s'a- gissait de couper en deux le parti socialiste en gavant de prébendes et de spooms a la Lucuilus les principaux meneurs du groupe. Ainsi favorisés, les agitateurs de- vaient peu à peu entraîner dans leur sil- lage l'immense majorité du parti. Ne dis- posaient-ils pas de tous les journaux socialistes et de toutes les tribunes révolution- naires? Naturellement, une partie de la bande devait rester irréductible : mais c'é- tait précisément ce que souhaitait M. Wal- deck-Rousseau. L'attitude belliqueuse de cette minorité ne créerait-elle pas entre les deux groupes une division qui annihi- lerait les forces du parti ? Cette tactique n'était pas trop maladroite et, comme il fallait en masquer la four- berie aux yeux des masses, ce fut alors que M. Waldeck-Rousseau lança son projet de confiscation des couvents. Avec un pa- reil brûlot, comment les socialistes les plus soupçonneux pourraient-ils mettre en doute les bonnes intentions du nouveau ministère? Mais M; Waldeck-Rousseau comptait sans notre Levantin. Dirigés par M. Jules Guesde, le chef des socialistes maigres, les révolutionnaires dissidents ne pouvaient guère porter ombrage aux socialistes gras dont M. Jaurès est l'adipeux tribun. Tout le monde sait que M. Jules Guesde n'est qu'un nébuleux théoricien, dépourvu du nerf de la guerre et complètement inca- pable d'assumer la responsabilité d'une émeute. C'est alors que, par un mouve^ ment plein d'audace, le citoyen million naire X... s'est peu à peu placé à la tête dès socialistes maigres et a mis à leur service les moyens d'action qui leur man- quaient. Vous avez vu avec quelle discrétion les feuilles révolutionnaires ont parlé de la saisie d'armes opérée par le parquet de Chalon. Cette saisie constitue pourtant l'incident le plus décisif de la lutte sociale à laquelle nous assistons. Eh bien ! d'après ce qu'on raconte dans les cercles, il s'agi- rait d'un envoi de fusils Gras opéré par le personnage dont je viens de vous signaler les menées. Ces fusils sont un reliquat de la liquidation des Gras que l'administration des domaines mit en vente, il y a une douzaine d'années. Le gouvernement a étendu sa griffe sur le premier déballage de ces engins : se saisira-t-il aussi facilement du second? Peut-être bien. Il n'en arrivera pas moins un moment — ce moment arrive toujours — où les caisses par- viendront intactes et inviolées à leur destination. Alors, vous devinez facilement l'acte qui suivra : les fusils partiront tout seuls. Et qui jonchera le sol, alors?. Ce sera M. Waldeck-Rousseau. Du coup, la candida- ture de M. Wakîeck-Rousseau à la prési- dence de la République sera tuée dans l'œuf. Quel congrès voudrait nommer premier consul un politicien dont les mains seraient teintes du sang populaire? Les socialistes gras et les révolutionnai- res ministériels sont naturellement navrés de la tournure que prennent les eboses. La direction du parti ouvrier leur écliappe. Dans la Petite République, M. Jaurès se précipite aux genoux des socialistes et les sppplie « de renoncer à la campagne sys tématique et véhémente que plusieurs d'en tre eux, en toute occasion, mènent contre le cabinet.» Pauvre Jaurès ! le voilà détrôné aujour d'biii . Le sceptre du parti socialiste a passé dans une autre main. Que va faire M. Waldeck-Rousseau pour conjurer le péril? Son implacable adversaire est arrivé à ses lins. Il n'est plus question aujourd'hui de faire face aux jésuiteset aux capucins; un politicien madré, rompu à toutes les ruses et disposant de capitaux énormes, vient d'entrer en scène : voilà l'ennemi contre lequel le président du conseil se trouve obligé de tourner ses batteries. Quel châ- timent! Chaque jour qui s'écoule enlève des dupes à l'armée de Ja.urès. La Petite République n'est plus aujourd'hui que le journal des endormeurs et la citadelle de la réaction. Voici que les anarchistes anti- waldcckisles commencent même à traiter Jaurès de « iésuite ». Jaurès ne déclare- t-il pas qu'il faut accomplir, avant tout, la révolution dans les mœurs ? Décidément, Jaurès finit dans la peau d'un vil bour- geois. Dans deux jours va retentir de nouveau, au Palais de justice de Nîmes, le nom de 1 une des victimes désormais les plus cé- lèbres des passions de clocher. Vaucroze t Personne ne l'a oublié, c'est ce fils infor- tuné d'une mère assassinée et qui s'est vu accusé un instant du plus épouvantable des crimes, le parricide. Comment sem blablc soupçon avait il pu peser sur lui, et comment un magistrat s'était-il lié à la parole d'une femme de service, qui s'est depuis punie, de soh faux témoignage? C'est ce qu'on n'a pas expliqué, mais c'est ce qu'on a deviné tout de suite. Dans ces régions, les luttes politiques ont toujours été vives, les guerres de partis ardentes. Méchant état d'àme pour conserver, quand il s'agit des choses de la justice, la sérénité et l'impartialité néces- saires. Dans ta Robe Rouge, Brieux venait précisément de démontrer ce mal de la politique, n'introduisant dans le domaine de ta justice, et aussi io» conséquences Vjj " ""**-« 11 n'est assurément ignoré de personne que, dans la deuxième circonscription du onzième arrondissement de Paris, la can- didature de M. Allemane a étéapphyée par le ministère. On a même soutenu, non sans quelque raison, que l'élection de celui-ci devait être enregistrée comme un succès à l'actif du gouvernement. Le nouveau député a tenu à remercier ses électeurs. Par une proclamation adres- sôo à ceux-ci, il précise que le parti ouvrier socialiste qu'il représente n'entend « abdiquer aucune de ses aspirations », est plus que jamais « l'ennemi du capita- lisme », et qu'il a pour insigne « le dra- peau rouge ». 11 est boa de montrer ce que sont les candidats auxquels le ministère accorde son investiture et ses fonds secrets. On discute les singulières confidences que M. Déroulède a faites aux amis qui sont allés le voir. M. Déroulède se vante, comme vous le savez, d'avoir empêché, il y a deux ans, la transformation de la Ré- publique en Monarchie ! Admettons un moment cette hypothèse et supposons que M. Déroulède ait réellement favorisé le maintien de l'état de choses actuel, c'est- à-dire la subordination de la France à une bande de traîtres qui la vendent à l'étran- ger et qui préparent sciemment le démem- brement de la patrie : Kh bien ! si M. Dé- roulède a réellement préféré le triumvirat WaHcck-Andrc-Millerand au duc d'Or- léans, il n'y a pas là de quoi être fier. Et tous les honnêtes gens conviendront que M. Déroulède s'est rendu, ce jour- là, cou- pable d'un crime de lèse-nation. Ainsi donc, toutes los humiliations, toutes les turpitudes dont la France souffre «puis deux ans, nous ies devrions à M. Déroulède. line pareille confession suffirait a déshonorer M. Déroulède et à vouer son nom a l'exécration de la postérité si elle était sincère. Nous aimons mieux croire Chronique Militaire LE CASQUE La cavalerie légère — nous avons an- nonce cette petite révolution — va être do- tée d'une nouvelle coiffure, et cette coiffure sera un casque. La question est sur le tapis depuis long- temps ; si je ne me trompe, il y a bien une quinzaine d'années qu'elle a été posée pour la première fois, et depuis, à intervalles ré- guliers, de petites notes n'ont cessé de pa- raître dans les journaux, annonçant la so- lution prochaine, imminente du problème. Jusqu'ici, rien n'était venu ; cette fois, cependant, on affirme que l'affaire est sé- rieuse et, qu'avant peu, le fameux casque dont on a tant parlé et qui est resté si long- temps dans l'œuf, va briser enfin sa co- quille et paraître à la lumière du jour. Le nouveau casque, si l'on en croit les indiscrétions, comprendra une bombe en acier, de tous points semblable à la bombe du casque des cuirassiers et des dragons ; il ne différera de celui-ci que par l'absence de cimier et de crinière et par les ornements ; un large soleil de cuivre, placé au milieu de la partie antérieure de la bombe, et une chenille de laine noire, de quatre à cinq centimètres de diamètre, allant du bas du couvre-nuque à la partie supérieure de la visière, c'est-à-dire enveloppant toute la partie médiane de la bombe. Sauf quelques détails sans importance, cette coiffure n'est pas une innovation ; elle a été déjà portée, à peu près telle quelle, par des troupes de cavalerie française. En 1762, vers la fin de la guerre de Sept Ans, le régiment des volontaires de Saxe, levé par le comte de Schomberg, fut trans- formé en régiment de dragons et prit le nom de son chef : dragons de Schomberg. L'Historique des corps de troupes de l'ar- mée française, publié l'an dernier par la section historique de l'état-major de l'ar- mée, donne la filiation de ce corps, dont le descendant direct est le 170 dragons actuel. Le nouveau régiment de 1762 garda une partie de l'uniforme de l'ancien, notam- ment.le casque, dit «casque à la Schom- berg », une coiffure identique à celle qu'on va redonner, après un siècle et demi, à la cavalerie légère. Les dragons de Schomberg tenaient beaucoup à leur coiffure qui était alors unique en son genre dans l'armée française ; ils y tenaient tant qu'ils ne le quittaient que contraints et forcés, tels ces preux du moyen âge qui n'ôtaient jamaisleurheaume même pour dormir. Nos dragons prétendaient, entre autres ehoses, se présenter partout casque en tête, même à l'église. C'était un abus, et il ne fallut pas moins, pour le réprimer, que cette circulaire fort sage du ministre de la guerre d'alors : « Sa Majesté, considérant que lorsque les dragons ne sont pas de service à l'église, ils doivent être considérés comme particu- liers, et par conséquent remplir les devoirs que la décence et 1 édification exigent ; Elle veut, en conséquence, que les dragons soient tenus de lever leurs casques et d'a- voir la tête nue à l'église avec le reste des fidèles. » Nos chasseurs et nos hussards ne pous- seront pas les prétentions aussi loin que leurs ancêtres du dix-huitième siècle, et je doute que beaucoup d'entre eux, même si les règlements restent muets à cet égard, aient a ce point l'amour de leur nouveau casque qu'ils veuillent coucher avec, comme le faisaient les chevaliers bardés de fer que virent les croisades. Mais je suis certain que la coiffure qu'on va leur donner, quelle qu'elle soit, n'aura aucun mal à leur faire oublier le légen- daire shako de carton, si lourd, si dis- gracieux, si peu commode, et dont l'entre- tien exigeait tant de temps perdu et de peines inutiles. Que sera le nouveau casque ? On le saura lorsqu'on l'aura vu, surtout lorsqu'on l'aura mis en usage, quand on aura pu se rendre compte, par la pratique, de ses in- convénients et de ses avantages. Le minis- tère de la guerre serait mal venu à nous donner quelque chose d'imparfait, car il n'a eu que l'embarras du choix et il ne pourra pas dire que ce sont les modèles qui lui ont manqué. Depuis que la question a été posée, des centaines de projets ont été soumis à la fameuse commission d'examen des inven- tions intéressant l'armée et le savant prési- dent de cette commission, M. Mascart, s'il voulait parler, pourrait en raconter long sur ce sujet. Que d'inventeurs n'a-t-il pas vu défiler dans son cabinet ! Que de modèles de tou- tcur voulait faire adopter pour l'armée fran- çaise. Le paquet renfermait le casque lui- même. Ah! ce casque! un vrai bijou, propre, coquet, brillant, sans la plus petite tare. Au sommet, une pointe dans le genre de lai pointe du casque prussien ; au-dessous de la pointe, dans les flancs supérieurs du casque, trois ou quatre petits tiroirs. -r- La pointe, me dit mon interlocuteur, nest nullement pour protéger le soldat contre les atteintes du feu du ciel : elle doit servir, lorsque la troupe campe, à ficher le casque en terre de manière à en faire une marmite dans laquelle on fera la soupe ; cjuant aux tiroirs, il y en a un pour le sel, 1 autre pour le poivre, le troisième pour les épices !... Je n'en demandai pas davantage. J'es- sayai d'éconduire mon inventeur, mais j'y perdis mon temps et ma peine. Force me fut, en désespoir de cause, d'abandonner moi-même le terrain au vainqueur. Le shako va donc disparaître pour aller compléter au Musée de l'armée l'innom- brable suite des coiffures militaires françai- ses. C'est encore une petite bribe de la vieille armée qui disparaît, comme ont disparu le bonnet à poil, le tablier des sapeurs, le shapska des lanciers, la gra- cieuse sabretachc et tant d'autres choses. Avec les profondes transformations qu'a subies, dans ces dernières années, l'art de la guerre, il est évident que tout ce qui ne tend pas au but unique : le combat, n'a plus sa raison d'être. Le pittoresque, la fantaisie, l'élégance y perdent et le régal des yeux n'y est plus. Qu'importe si, sous l'uniforme moderne, le cœur de nos trou- piers bat comme battaient les cœurs des soldats de Fontenoy, d'Austerlitz et d'Iéna! PAR FIL SPÉCIAL CONSEIL DES MINISTRES a Paris, 26 février. Les ministres se sont réunis, ce matin, l'Elysée, sous la présidence de M. Loubet. Là séance du conseil a été consacrée à l'examen des diverses questions soulevées par les interpellations annoncées. Le ministre des finances a invité ses collè- gues à lui transmettre leurs propositions de dépenses pour le budget de 1902, qu'il compte déposer à la Gbambre d'ici un mois et en tout cas avant les vacances de Pâques. tes sortes ont passe sous ses yeux A côté projets pa- conceptions d'idées justes et pratiques, que de insensés, fous, lui ont été soumis ! J'en ai connu plusieurs de ces inventeurs, tous ou presque tous de très braves gens, mus par les sentiments les plus honorables : ils voulaient tous sauver la trie! Mais, quelles étranges enfantaient leurs cerveaux! Le plus extraordinaire que j'aie vu était un homme fort correct, très instruit et par- lant avec une véritable éloquence, en une langue des plus châtiées. Le jour qu'il nie vintvoir.il portait avec lui un
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27 Février 1901 - Bibliothèque de Toulouse

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