27 Février 1901 - Bibliothèque de Toulouse
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»ussi l'empereur laissâ t il intentionnellement<br />
le roi et sa sœur bien aimée échanger en tête-<br />
â.tête leurs émouvantes confi<strong>de</strong>nces. »<br />
On télégraphie <strong>de</strong> Hombourg au même jour-<br />
n »'L'empereur, accompagné du roi Edouard,<br />
est arrivé nu château do Hombourg & quatre<br />
heuros du soir, il a fait visiter à son hôte la<br />
nouvelle aile anglaise du château, et le roi a<br />
été surpris et charmé <strong>de</strong> la délicate attention<br />
rie son neveu. H s'agit d'un aménagement spé-<br />
cial fait à l'intention du roi Edouard VII pour<br />
l'époque où il viendra faire sa cure annuelle à<br />
Hombourg. »<br />
Rome, 26 février.<br />
Le Souverain-Poniife a assisté, aujour-<br />
d'hui à la réunion <strong>de</strong> la congrégation <strong>de</strong>s<br />
rites qui a discuté la cause <strong>de</strong> la béatifica-<br />
tion <strong>de</strong> la fondatrice <strong>de</strong>s sœurs <strong>de</strong> la<br />
Sainte-Famille.<br />
Mutinerie à l'Ecole <strong>de</strong> Ckâlons<br />
Châlons-sur-Marne, 2o février.<br />
Ce matin, le préfet a notifié leur licenciement<br />
aux élèves'<strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième division <strong>de</strong> l'Ecole<br />
Tles arts et-métiers.<br />
On dut enfoncer les portes <strong>de</strong>s dortoirs pour<br />
faire évacuer les mutins ; ils ont été conduits<br />
à la gare par un détachement d'infanterie et<br />
<strong>de</strong> gendarmerie; ils sont parqués dans la salle<br />
d'attente et quittent Châlons par tous ies<br />
trains.<br />
FRANCE ET RUSSIE<br />
Paris, 28 février.<br />
L'Echo <strong>de</strong> Paris affirme qu'au cours <strong>de</strong> son<br />
voyage, le général Pen<strong>de</strong>zec a eu <strong>de</strong>s entre-<br />
tiens ' <strong>de</strong> la plus haute importance avec les<br />
différents généraux russes, relativement au<br />
rôle <strong>de</strong>s armées alliées dans une prochaine<br />
guerre.<br />
Diverses questions d'ordre militaire ont été<br />
également résolues.<br />
Enfin, ces échanges <strong>de</strong> vues n'ont pas eu seule-<br />
ment comme conclusion <strong>de</strong>s accords verbaux<br />
le général Pen<strong>de</strong>zec serait revenu en France<br />
porteur <strong>de</strong> conventions écrites.<br />
Le général avant son départ <strong>de</strong> Pétersbourg<br />
a rendu visite au général Bogdanovitch.<br />
Saint-Pétersbourg, 26 février.<br />
Le général allemand <strong>de</strong> Wer<strong>de</strong>r est arrivé<br />
ici, hier, et est <strong>de</strong>scendu au palais d'Hiver. On<br />
croit, <strong>de</strong> plus en plus, que le général <strong>de</strong> Wor-<br />
<strong>de</strong>r est chargé auprès du tsar d'une mission<br />
toute spéciale d'ordre particulièrement délicat.<br />
On ajoute même, que cette mission a été<br />
dictée à Guillaume H, non-seulement par l'im<br />
pression causée en Russie par son attitu<strong>de</strong> en<br />
Angleterre, mais par la présence prolongée à<br />
Saint-Pétersbourg du général Pen<strong>de</strong>zec, chef<br />
<strong>de</strong> l'état -major général français.<br />
Paris, 26 février.<br />
Le général Pen<strong>de</strong>zec, chef d'état-major géné<br />
ral <strong>de</strong> l'armée, est rentré ce matin à Paris,<br />
après avoir rempli la mission dont il était<br />
chargé.<br />
Paris, 23 février.<br />
Nous lisons dans la Libre Parole, sous la<br />
signature <strong>de</strong> M. Albert Monniot, à propos du<br />
voyage du général Pendozec, chef d'état-major<br />
général, à Pétersbourg :<br />
« La maladie qu'allait soigner à Saint-Péters-<br />
bourg le général Pen<strong>de</strong>zec, c'est l'alliance<br />
franco-russe qui souffre d'un refroidissement<br />
<strong>de</strong>puis l'avènement au ministère <strong>de</strong> la guerre<br />
du F.\ André.<br />
» On a dit, et le fait n'a pu être sérieusement<br />
contesté que la Russie était intervenue pour<br />
faire cesser la désorganisation <strong>de</strong> notre armée<br />
qui semble avoir été entreprise à forfait par<br />
l'obtus sectaire.<br />
» La Russie ne s'est alliée à la France qu'a-<br />
près s'être assurée que nous mettions dans la<br />
corbeille do mariage l'équivalent <strong>de</strong> son apport<br />
et le tsar est venu en France se rendre compte<br />
<strong>de</strong> visu <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> l'armée qui <strong>de</strong>vait coopérer<br />
avec la sienne au jour d'un conflit. Du jour où<br />
ie général André a pris à tâche <strong>de</strong> détruire<br />
notre organisme militaire, la Russie s'est émue<br />
Quand elle a pu discerner le but poursuivi par<br />
l'internationale dont le F.-. André n'est qu'un<br />
agent, elle a estimé que les clauses du contrat<br />
étaient violées et elle a fait <strong>de</strong>s représentations<br />
assez énergiques pour laisser présager une rup-<br />
ture.<br />
» Ce fut l'attaché militaire do l'ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Russie qui se fit l'interprète auprès du général<br />
André du mécontentement du tsar. Le ministre<br />
<strong>de</strong> la guerre fut effaré et il courut transmettre<br />
à M. Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau la communication <strong>de</strong><br />
'envoyé du tsar :<br />
« Le ministre <strong>de</strong> l'intérieur entra dans une<br />
violente colère. Quelle que fût la gravite <strong>de</strong> ce<br />
communiqué. M, Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau n'y voulut<br />
voir qu'un manque d'égards envers le'pouvoir<br />
civil, qu'il inca: ne. Le faussaire Delcassé, in-<br />
formé, partagea son indignation et les <strong>de</strong>ux<br />
ministres se plaignirent amèrement à l'ambas-<br />
sa<strong>de</strong> do Russie <strong>de</strong> ce qu'ils considéraient pres-<br />
que comme une incorrection. Wal<strong>de</strong>ck n'osa<br />
réclamer le rappel <strong>de</strong> l'attaché, mais il l'espé-<br />
rait certainement.<br />
» Quelques jours s'écoulèrent au bout <strong>de</strong>s-<br />
quels l'attaché militaire do Russie se fit an-<br />
noncer un matin chez le ministre <strong>de</strong> l'inté-<br />
rieur. WaLieck entra en jubilation. Nul doute<br />
que ï'officter ne vint lui apporter <strong>de</strong>s excuses ;<br />
l'officier fut introduit et, après avoir correcte-<br />
ment salué :<br />
« — Monsieur le prési<strong>de</strong>nt du conseil, dit-il,<br />
Son Excellence m'a prié <strong>de</strong> venir vous faire la<br />
déclaration suivante :<br />
« J'ai été récemment chargé d'une mission et<br />
« m'en suis acquitté comme je <strong>de</strong>vais le faire.<br />
« J'ai porté au général André — un soldat —<br />
« les paroles <strong>de</strong> mon auguste maitre — un sol-<br />
« dat. »<br />
« L'officier salua, pivota et se retira laissant<br />
le pouvoir civil en très mauvaise posture.<br />
« Est-ce cereiroidissementqui condamna Wal<br />
<strong>de</strong>ck-Rousseau à gar<strong>de</strong>r la chambre, ou la<br />
crainte <strong>de</strong> n'être point gardé par la Chambre,<br />
qui coucha le ministre sur son lit <strong>de</strong> douleur ?<br />
Ce qui est certain, c'est que le général André<br />
a dû mettre un frein à sa fureur <strong>de</strong>structive et<br />
que Io général Pen<strong>de</strong>zec prit le train <strong>de</strong> Saint-<br />
Pétersbourg pour arranger les choses.<br />
» Je tiens mes renseignements <strong>de</strong> source<br />
sûre, »<br />
Le général Pen<strong>de</strong>zec a été reçu, cet après<br />
midi par le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République.<br />
Les Grèves<br />
Chalon-sur-Saône, 26 février.<br />
La rentrée au travail s'est effectuée dans le<br />
calme complet. Les mêmes mesures d'ordre<br />
qu'hier ont été prises. On signale dix rentrées<br />
<strong>de</strong> plus qu'hier à l'usine Galland. Le directeur<br />
prendra encore une vingtaine d'ouvriers, mais<br />
étrangers à Chalon.<br />
Montceau-les-Mines. 26 février.<br />
Les délégués envoyés à Saint-Etienne sont<br />
rentrés à Montceau-les-Mines hier soir. Ils ont<br />
eu co matin une longue conférence avec, tout<br />
le bureau du syndicat, auquel ils ont exposé la<br />
situation et le résultat <strong>de</strong> leur mission<br />
Les délégués en revenant <strong>de</strong> Saint-Etienne<br />
se sont arrêtés à Firminy, o.; après lui avoir<br />
expliqué les décisions prises par le comité fé-<br />
déral, ils ont recueil!; 1 adhésion du syndicat<br />
<strong>de</strong>s mineurs <strong>de</strong> irminy.<br />
A l'issue <strong>de</strong> cetto con érence, M. Maxence<br />
Sol<strong>de</strong>s qui y assi tait, a l'ait à un do nos con-<br />
tre; es. tant sur la potée <strong>de</strong> la décision du<br />
congres .le Saint- tienne, que, sur l'attitu<strong>de</strong> qui<br />
va être adoptée et les mesures <strong>de</strong> résistance<br />
qui seront prises, les déeta ations suivantes<br />
dont, nous lui laissons toute la responsabilité :<br />
*J^£u °'i lnee . s loR Circonstances, a-t-il dit<br />
•e<strong>de</strong>ral avait le choix entre <strong>de</strong>ux tac-<br />
ne r pour la gran<strong>de</strong> ba<br />
grève gêné aie immédiate,<br />
o, décrier <strong>de</strong> venir en ai<strong>de</strong><br />
pe Montceau. en leur fournissant<br />
tre <strong>de</strong> cooÛaWf 8 ec '° urs pour leur P erœet -<br />
» r'oat «, UBI 'a grève.<br />
la commun ltu» arti 'f'<br />
1<br />
nièresd'abo eue f<br />
Tont à donne,- ' ,<br />
sèe une renon^ '"vitattc-n ui leur est adres-<br />
Plus bref délai<br />
s aisanlQ - et cela dans le<br />
" Si les i ion,<br />
> Quant a nous, nous n'avons plus, avec le<br />
concours du comité général et du groupe par-<br />
lementaire socialiste, qu'à concentrer toutes<br />
nos énergies et toutes nos activités en vue <strong>de</strong><br />
l'organisation <strong>de</strong> la résistance,<br />
» Nous donnerons <strong>de</strong>s conférences dont lo<br />
produit sera affecté à la cause <strong>de</strong>s grévistes et<br />
où nous distribuerons les listes <strong>de</strong> souscrip-<br />
tions. Déjà dimanche, nous avons donné une<br />
gran<strong>de</strong> réunion à Lyon, Avant pou, vraisem-<br />
blablement dans les premiers jours do la se-<br />
maine prochaine, nous en donnerons une a<br />
Paris avec Jules Gues<strong>de</strong> et Jaurès. D'autres<br />
suivront, nous enverrons <strong>de</strong>s délégués dans<br />
tous les centres industriels pour exposer la<br />
situation et obtenir <strong>de</strong>s ouvriers <strong>de</strong>s secours<br />
réguliers et certains en faveur dos grévistes <strong>de</strong><br />
Montceau et <strong>de</strong> Saint Kloi. Nous laisserons à<br />
chaque syndicat la 'acuité d'user du modo do<br />
secours qu'il préférera soit qu'il déci<strong>de</strong> que<br />
chaque membre versera cinq ou sept sous par<br />
semaine, soit qu'il déci<strong>de</strong> que chaque syndiqué<br />
abandonnera une <strong>de</strong>mi journée <strong>de</strong> paye par<br />
quinzaine.<br />
» Dos à présent, il faut que le prolétariat se<br />
mette dans l'idée qu'il doit avoir uno sorte <strong>de</strong><br />
budget <strong>de</strong> la misère. Ces réunions et ces coti-<br />
sations produiront certainement une somme<br />
supérieure aux 2.000 francs que Gues<strong>de</strong> pro-<br />
mettait aux mineurs <strong>de</strong> Montceau et qui suffi-<br />
raient â leur permettre <strong>de</strong> prolonger la grève.<br />
» Si c'est nécessaire, nous enverrons <strong>de</strong>s dé-<br />
légués en Angleterre et en Belgique. »<br />
Telles 9gh les déclarations faites par M.<br />
MaxencC^iol<strong>de</strong>s.<br />
d'hui, à Londres, uno vente d'objets provenant<br />
du pillage <strong>de</strong> Pékin. Plusieurs <strong>de</strong> ces objets<br />
viennent du palais même <strong>de</strong> l'empereur et la<br />
venle est publique. Lord George llamilton est<br />
bien exactement renseigné, comme on voit.<br />
Uniformes allemands<br />
Berlin, 20 février.<br />
On annonce quo l'empereur d'Allemagne,<br />
d'accord avec les principaux princes <strong>de</strong> l'em-<br />
pire, les rois <strong>de</strong> Saxe et <strong>de</strong> Wurtemberg et lo<br />
prince régent do Bavière, a ordonné do substi-<br />
tuer, sur les uniformes du corps expédition-<br />
naire do Chine, les insignes do l'empire à Ceux<br />
<strong>de</strong>s Etats particuliers.<br />
Lo Berliner Neuesle Nacheicli.t.en salue,<br />
dans cette nouvelle, une preuve do la disposi-<br />
tion qu'ont les administrations militaires loca-<br />
les à favoriser le sentiment unitaire.<br />
Capetown. 2G février.<br />
Des Allemands, exaspérés par les vexations<br />
<strong>de</strong>s autorités britanniques, ont pris les armes<br />
et ont attaqué un poste prés do Krugersdorp.<br />
Ils ont <strong>de</strong>s cartouches <strong>de</strong> dynamite dont ils so<br />
servent pour faire sauter les ponts <strong>de</strong> chemins<br />
<strong>de</strong> fer. Un Allemand. Max Walter, qui a rerusé<br />
<strong>de</strong> s'enrôler parmi les volontaires anglais du<br />
Cap, vient d'être traduit <strong>de</strong>vant un conseil <strong>de</strong><br />
guerrè.<br />
Londres, 26 février.<br />
Liste quotidienne officielle <strong>de</strong>s pertes : 2<br />
tués dont 1 officier; 20 blessés, dont 2 offi-<br />
ciers ; 2 prisonniers et 28 morts <strong>de</strong> maladie.<br />
Au cours do la discussion <strong>de</strong> l'adresse à la<br />
Chambre <strong>de</strong>s communes. M. Dillon a protesté<br />
vigoureusement contre l'incendie <strong>de</strong>s fermes<br />
dans l'Afrique du Sud par les troupes anglai-<br />
SCS.<br />
M. Lambert a proposé un amen<strong>de</strong>ment ré-<br />
clamant la publication <strong>de</strong>s enquêtes relatives<br />
aux capitulations <strong>de</strong>s troupes anglaises.<br />
M. Brodriek a répondu que l'Angleterre a vu,<br />
avec un grand regret, capituler <strong>de</strong> forts déta-<br />
chements <strong>de</strong> troupes anglaises. Des enquêtes<br />
ont été faites. 18 officiers ont été renvoyés ou<br />
mis à la retraite; d'autres punitions ont été in-<br />
fligées.<br />
11 est douteux qu'il y ait avantage à publier<br />
ces enquêtes.<br />
Lord Roberts conseille <strong>de</strong> traduire en conseil<br />
<strong>de</strong> guerre les officiers qui seraient atteints par<br />
les résultats d'une enquête.<br />
Après quelques autres discours, l'amen<strong>de</strong>-<br />
ment à été retiré.<br />
On télégraphie d'autre part, <strong>de</strong> Toronto<br />
(Canada), au Daily Mail, à propos <strong>de</strong> la<br />
conduite <strong>de</strong>s troupes anglaises :<br />
« On annonce, qu'à un banquet offert hier, aux<br />
officiers coloniaux retour <strong>de</strong> l'Afrique du Sud,<br />
tous ont parlé du courage <strong>de</strong>s soldats britan-<br />
niques, mais tous ont parlé aussi en termes<br />
très sévères <strong>de</strong> la conduite générale <strong>de</strong>s offi-<br />
ciers britanniques à l'égard <strong>de</strong>s soldats anglais<br />
et coloniaux. Le colonel Forster, un <strong>de</strong>s offi-<br />
ciers supérieurs <strong>de</strong>s forces canadiennes, a<br />
déclaré que l'arrogance <strong>de</strong>s officiers anglais,<br />
surtout <strong>de</strong>s jeunes, était absolument insup-<br />
portable A.<br />
Londres, 26 février.<br />
D'après les dépêches particulières, il ne pa-<br />
raît pas que la retraite <strong>de</strong> <strong>de</strong> Wet a été aussi<br />
désorganisée quo les dépêches officielles ten-<br />
daient aie faire croire. Le redoutable chef boer<br />
est toujours dans la colonie du Gap. Ses com-<br />
mandos ont été, il est vrai, divisés, mais il est<br />
<strong>de</strong> taille à les reconstituer et à recommencer le<br />
coup qu'il vient do tenter sans sucGès.<br />
Ce qui satisfait le plus les experts militaires,<br />
c'est l'échec <strong>de</strong> <strong>de</strong> Wet dans son <strong>de</strong>ssein <strong>de</strong><br />
soulever tous les Afrikan<strong>de</strong>rs du Cap. Ou avait<br />
déclaré, dès le début <strong>de</strong> la marche <strong>de</strong>s com-<br />
mandos vers la colonie, que <strong>de</strong> Wet avait une<br />
telle réputation parmi les Afrikan<strong>de</strong>rs que ces<br />
<strong>de</strong>rniers feraient certainement cause commune<br />
dès l'arrivée <strong>de</strong>s envahisseurs. Tous ies orga-<br />
nes anglais n'avaient pu s'empêcher <strong>de</strong> faire<br />
part <strong>de</strong> leurs craintes et lo public, rassuré au-<br />
jourd'hui, manifeste son contentement. Mais '<br />
dans certains milieux, où on voit les choses<br />
froi<strong>de</strong>ment, on considère qu'il ne faut pas se<br />
réjouir trop vite. On rappelle que nombre <strong>de</strong><br />
dépêches ont mentionné les nombreuses re-<br />
crues faites par les Boers parmi les Afrikan-<br />
<strong>de</strong>rs et que certains commandos do l'ouest ont<br />
encore pour gui<strong>de</strong>s <strong>de</strong> riches fermiers <strong>de</strong> la<br />
colonie. Il est donc certain qu'un mouvement<br />
<strong>de</strong> sympathie à l'égard <strong>de</strong>s Boers s'est mani-<br />
festé dans tous les districts traversés par eux,<br />
et rien ne fait prévoir que <strong>de</strong> Wet ne rencon-<br />
trerait pas <strong>de</strong> chauds et nombreux partisans,<br />
s'il parvenait à reconstituer sa colonne.<br />
D'après une dépêche du Cap au Daily Mail.<br />
ses forces ne seraient pas disséminées par<br />
petits groupes, comme lord Kitchener l'a télé-<br />
graphié. De Wet, lui-même. les aurait divisées<br />
samedi <strong>de</strong>rnier en doux colonnes, dont l'une<br />
se serait dirigée vers l'Est et l'autre vers l'Ouest.<br />
Plurnmer so serait aussitôt mis à la poursuite<br />
avec 2,fi00 hommes et <strong>de</strong>ux canons, mais on<br />
ne saurait pas exactement quel détachement il<br />
aurait suivi,<br />
Suivant une autre dépêche <strong>de</strong> do Aar au<br />
Daily Telegraph. <strong>de</strong> Wet se trouve avec le<br />
prési<strong>de</strong>nt S'teijn, près <strong>de</strong> Petusville, à quelques<br />
milles au Sud <strong>de</strong> l'Orange, entre Orange-River<br />
et Norvals-Pont. Les troupes anglaises for-<br />
ment un cordon qui s'étend entre ces <strong>de</strong>ux<br />
villes.<br />
La peste au Cap<br />
Le Cap, 26 lévrier.<br />
Depuis le commencement <strong>de</strong> l'épidémie <strong>de</strong><br />
peste, 31 personnes, dont 8 Européens ont été<br />
atteintes. 6 décès se sont produits dont celui<br />
d'un Européen. 24 personnes sont en traite-<br />
ment. Plusieurs, dont un Européen, sont dans<br />
un état très grave et on s'attend à une issue<br />
fatale.<br />
On signale, aujourd'hui, <strong>de</strong>ux nouveaux cas.<br />
159 personnes, qui ont été en contact avec <strong>de</strong>s<br />
pestiférés, sent en observation ; parmi elles se<br />
trouvent 25 Européens.<br />
!o<br />
tiques; ou bien se pron<br />
taille et voter l a<br />
.sans conditions i<br />
aux mineurs<br />
<strong>de</strong>s subsi<strong>de</strong>s<br />
s'est arrêté, sous<br />
Compagnies ini-<br />
que le Rouver'iV afinies °PP osent a la démarche<br />
non recev<br />
fin do<br />
en <strong>de</strong>meure<br />
heures, con dans<br />
tionducoiS 1 ^^,<br />
troupes et <strong>de</strong> repart<br />
plouations minières<br />
nale. A cet effet, le<br />
nies<br />
.'ent lera auprès d'elles une<br />
«r. lo gouvernement sera mis<br />
»n délai do quarante-huit<br />
a la troisième résolu-<br />
d op rer le ret ait <strong>de</strong>s<br />
a sou . ompte les ex-<br />
Sr\, , 11 I )r °Priété natïo-<br />
man<strong>de</strong>r au Par ^00^1^^<br />
pagnies, par application <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> 1810 - si le<br />
gouvernement refusait <strong>de</strong> les exécuter, la' com-<br />
mission lèdérale permanente, composée <strong>de</strong><br />
Cotte, secrétaire <strong>de</strong> la Fédération nationale,<br />
Meulien délégué do Montceau, Buvut, délégué<br />
<strong>de</strong> Samt-Eloi, prendrait d'elle-même l'initiative<br />
do la convocation d'une nouvelle réunion du<br />
comité fédéral, reunion d'on sortirait, très pro-<br />
bablement, la grève générale immédiate.<br />
"In somme, le comité fédéral a pris en<br />
main la cause <strong>de</strong>s grévistes <strong>de</strong> Montceau et <strong>de</strong><br />
Londres, 23 février.<br />
On man<strong>de</strong> <strong>de</strong> Shanghaï au Standard le 25<br />
février :<br />
«On annonce queles princesTuanetChouang,<br />
le duc i an et le général Tung-Fuh-Siang se<br />
S*nt réfugiés à Ning-Sla. à SOI) milles au nord-<br />
ouest <strong>de</strong> Si-Ngan-Eou. Le prince Tuan, mem-<br />
bre <strong>de</strong> la famille impériale, a été condamné à<br />
l'exil et le prince Chouang a été invité à se sui<br />
ci<strong>de</strong>r. Le sort <strong>de</strong> Tung-Fuh-Siang a été ré-<br />
servé. *<br />
11 y a quatre jours, une dépêche <strong>de</strong> Shan-<br />
ghai annonçaitque lesprinresTuan et Chouang.<br />
déguisés en colporteurs, avaient été arrêtés à<br />
long-Kuang, près <strong>de</strong> Si-Ngan-Fou. Ce bruit<br />
était inexact. La fuite immédiate du rrinoe<br />
tuan est peut-être due au ;ait annoncé par les<br />
journaux indigènes que les ministres étranger-,<br />
voulaient <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r que le prince Tuan soit<br />
amené à Pékin avant <strong>de</strong> partir en exil.<br />
„ .... , , Shanghaï, 98 février.<br />
Les edits publies le 28 courant ordonnent aux<br />
autorités provinciales d'assurer la protection<br />
<strong>de</strong>s étrangers et interdisent les associations<br />
illégales. L'édit ordonnant la suspension <strong>de</strong>s<br />
examens littéraires dans les provinces où <strong>de</strong>s<br />
attentats ont été commis est un châtiment très<br />
grave pour ces provinces, parce que ce sont les<br />
^omens seuls qui créent le recrutement <strong>de</strong>s<br />
mandarins <strong>de</strong> tous les ordres. Leur suspension<br />
équivaut à un interdit <strong>de</strong>s fonctions publiques<br />
pour les jeuncB gens ainsi frappés.<br />
Massacre <strong>de</strong> chrétiens<br />
... Shanghaï, 25 février.<br />
Deux chrétiens indigènes arrivés du Chan-Si<br />
septonlriona-1 annoncent qu'un massacre <strong>de</strong><br />
chrétiens vient d'avoir lieu dans ce district.<br />
Le pillage<br />
Paris, <strong>27</strong> février.<br />
La séance est ouverte à 2 heures, sous la<br />
prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> M. Deschanel :<br />
La Chambre adopte, par 35'd voix eontre<br />
3, un crédit supplémentaire pour les Cham-<br />
bres sur l'exercice 19J0.<br />
La question Berry. — La poste<br />
bubonique<br />
M. Berry a la parole pour poser une<br />
question au prési<strong>de</strong>nt du conseil au sujet<br />
<strong>de</strong>s mesures prises pour empêcher la peste<br />
qui sévit dans l'Afrique du Sud <strong>de</strong> pénétrer<br />
en France.<br />
RS. Berry. — L'Angleterre n'a pris aucune<br />
précaution pour enrayer la propagation du<br />
lléau. Des cas <strong>de</strong> peste ont été signalés dans<br />
les hôpitaux <strong>de</strong> Londres. Le gouvernement<br />
français a été prévenu par notre consul au Gap<br />
le 21. Quelles mesures a-t-il prises '!<br />
M. la prési<strong>de</strong>nt du conseil. — Les mesures<br />
sanitaires les plus complètes ont été prises<br />
bien avant le 1er janvier <strong>1901</strong>,<br />
Le service <strong>de</strong> santé a, d'ailleurs, été réorga-<br />
nisé sur <strong>de</strong>s bases scientifiques Certaines im-<br />
portations <strong>de</strong> marchandises, provenant <strong>de</strong>s ré-<br />
gions suspectes, ont été interdites ; d'autres<br />
sont soumises à la désinfection. Les navires<br />
suspects sont dirigés spécialement sur quatre<br />
ports : Dunkerque, Saint-Nazaire, Pauillac et<br />
Marseille où un service <strong>de</strong> désinfection est or-<br />
ganisé.<br />
Malgré l'énorme transit auquel a donné lieu<br />
l'Exposition, pas un cas suspect n'a été observé<br />
en France. L'opinion peut-être pleinement ras-<br />
surée. (Très bien ! très bien !)<br />
L'inci<strong>de</strong>nt est clos.<br />
Les Associations<br />
La Chambre reprend la discussion <strong>de</strong> la<br />
loi sur les associations.<br />
M. Gourd monte à la tribune.<br />
M. Gourd. — Je disais, hier, que nous <strong>de</strong>-<br />
vions avoir à cœur <strong>de</strong> donner aux associations<br />
la plus gran<strong>de</strong> somme <strong>de</strong> liberté possible.<br />
(Applaudissements à droite et au centre.)<br />
Rappelez-vous qu'autrelois, au Conseil d'Etat<br />
du premier empire, il fut décidé que les asso<br />
dations <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> vingt personnes n'étaient<br />
pas une gêne pour l'Etat. La troisième Répu-<br />
blique redoute d'accor<strong>de</strong>r une liberté que don-<br />
nait si libéralement le Sénat du premier em-<br />
pire. (Nouveaux applaudissements à droite et<br />
au centre.)<br />
Il y a dans la Déclaration <strong>de</strong>s Droits <strong>de</strong><br />
l'Homme un article qui dit que nul ne peut être<br />
inquiété pour ses opinions religieuses. La<br />
Constitution <strong>de</strong> 1848 proclame que les citoyens<br />
ont le droit <strong>de</strong> s'associer librement sans armes.<br />
En 1868, lorsqu'on légiféra sur les réunions pu-<br />
bliques, l'opposition tout entière critiqua le<br />
projet et <strong>de</strong>manda plus <strong>de</strong> liberté pour toutes<br />
les réunions politiques ou religieuses. (Applau-<br />
dissements au centre et à droite.)<br />
A plusieurs reprises l'extrême gauche<br />
crie : « C'est un discours <strong>de</strong> discussion gé-<br />
nérale I »<br />
M. Gourd. — Il ne m'arrive pas si souvent<br />
qu'à vous autres <strong>de</strong> tenir la tribune.<br />
En 1869, plusieurs républicains déposèrent<br />
un projet abrogeant l'article 2wl du Co<strong>de</strong> pénal<br />
et ce projet était signé « Jules Favre, Picard,<br />
Grévy, Gambetta »; ces républicains <strong>de</strong>man-<br />
daient la liberté absolue d'association. (Applau<br />
dissements au centre et à droite).<br />
Sous la troisième République on a vu la<br />
proposition Tolain-Lockroy-Floquet qui con<br />
damnait toute restriction apportée au droit<br />
d'Association, puis la proposition Naquet-Baro<br />
<strong>de</strong>t, enfin la proposition Louis Blanc-Madier<br />
<strong>de</strong> Montjeau-Lockroy . Je pourrais aussi<br />
invoquer <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>nts monarchiques comme<br />
l'ont fait MM. Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau et Brisson.<br />
On a fait passer <strong>de</strong>vant nous, tous les rois<br />
<strong>de</strong>puis Charlemagne et Saint-Louis jusqu'à<br />
Louis VIL (.Rires et applaudissements sur les<br />
mêmes bancs).<br />
Voilà, parait il, les exemples <strong>de</strong> la Républi-<br />
que. (Nouveaux rires). L'esprit dos rois <strong>de</strong><br />
Franco était bien différent <strong>de</strong> celui qui gou-<br />
verne aujourd'hui. (Très bien I très bien 1 à<br />
droite).<br />
Votre texte pourra vous procurer <strong>de</strong>s sur-<br />
prises. Un jour, peut-être. M. Millerand succé-<br />
<strong>de</strong>ra à M. Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau et à M. Mille-<br />
rand succé<strong>de</strong>ront MM. Sembat ou Allemane.<br />
(Exclamations à l'extr ; me gauche)<br />
Et peut-être même, par un coup du suffrage<br />
universel, M. Lasies leur succé<strong>de</strong>ra II y aurait<br />
peut-être une certaine terreur quelque part<br />
ce moment. ( Rires et applaudissements à<br />
droite.)<br />
C'est avec tristesse que je constate en termi-<br />
nant qu'on veut abandonner aujourd'hui les<br />
traditions libérales. (Très bien ! très bien ! à<br />
droite.)<br />
Je ne voudrais pas voir la troisième Républi-<br />
que à laquelle je suis fermement attaché... (Vi-<br />
ves interruptions à l'extrême gauche.)<br />
8fl. Ch. Bernard, aux socialistes. — Il n'y a<br />
pas que vous, peut-êt e. qui soyez <strong>de</strong>s républi-<br />
cains. (Très bien ! très bien I au centre et à<br />
droite.)<br />
IB. Gourd. —- En tout cas, je n'ai d'autre<br />
ambition que d'empêcher une atteinte à la li-<br />
berté et <strong>de</strong> dégager la responsabilité d'un cer-<br />
tain nombre <strong>de</strong> mes collègues du centre. (Dou-<br />
ble salve d'applaudissements à droite et au<br />
centre. )<br />
L'orateur est vivement félicité par <strong>de</strong><br />
nombreux députés.<br />
M. Trouillot, rapporteur. — M. Gourd a<br />
reouvert la discussion générale. Son amen<strong>de</strong>-<br />
ment a pour but <strong>de</strong> faire revenir la chambre<br />
sur une disposition que M. Gourd a votéo lui-<br />
même. (Applaudissements à l'extrême gau-<br />
che.)<br />
Nous retrouverons souvent, d'ailleurs, chez<br />
nos adversaires, cette tactique qui sait faire<br />
brèche à la loi. (Vives protestations à droite et;<br />
au centre.)<br />
m Prache. — Voilà votre seul argument.<br />
M. <strong>de</strong> Grandmaison. — Vous ne savez dire<br />
que ça. (Bruit.)<br />
as. le rapporteur. — M. Gourd trouve trop<br />
vague l'expression « associations religieuses ».<br />
ce n'est pas aujourd hui qu'il lallait présenter<br />
ces observations. Cette expression n'est pas<br />
nouvelle dans la loi Au point <strong>de</strong> vue gramma-<br />
tical, l'association religieuse comprend toutes<br />
les associations congrêganistes ou non qui<br />
poursuivent un but religieux. Au point do vue<br />
légal, l'expression comprend les asso îations<br />
formées <strong>de</strong> nos congrêganistes. ("est dans ce<br />
sons que M. Ribot l'a employée lui-même étant<br />
prési<strong>de</strong>nt du conseil.<br />
La commission déclare que les associa-<br />
tions religieuses peuvent exister suis au-<br />
torisation, mais qu'elles sont soumises à<br />
une déclaration. (Mouvement.)<br />
fifl. Aynard. -- Il serait bon que le gouverne-<br />
ment donnât son avis sur cetto déclaration qui<br />
a été adoptée à 1 unanimité parla commission<br />
(irès bien I très bien I)<br />
Le prési<strong>de</strong>nt du conseil fait signe qu'il<br />
n'a rien à dire (Exclamations. Huées.)<br />
BI. Aynard. — La commission n'a pas connu<br />
votre avis.<br />
m. do R/lun. — 11 est inadmissible que l'on<br />
discute sans connaître la pensée du gouverne<br />
ment. (Vite applaudissements à droite et au<br />
centre.)<br />
réserve d'usufruit au profit<br />
l'utilité du pre-<br />
„. . , Londres, 26 révrier.<br />
tTo„.„ enambre <strong>de</strong>s communes, lord George<br />
llamilton a lait cetto nuit les déclarations sui<br />
A la<br />
vantes<br />
La conduite et la<br />
« lS é°,r? -? an «oîrt élèexceTeareT; a r .°- u P es<br />
S.??? glaises<br />
discipline <strong>de</strong>s<br />
défense<br />
...v.s <strong>de</strong> se<br />
lies mesures sévères avaient<br />
ete prises pour faire observer cette.défense<br />
néanmoins, certains objets do valeur laissés<br />
par lo gouvernement chinois dans le palais<br />
d'Ktè. se trouvent actuellement entre les mains<br />
<strong>de</strong>s autorités anglaises et le général Gaselèe a<br />
reçu l'ordre <strong>de</strong> les gar<strong>de</strong>r dans le but <strong>de</strong> les<br />
rendro aux Chinois après lo rétablissement <strong>de</strong><br />
fcaint-i-iç-i. laissant a la commission fodoralo I la paix ».<br />
w soin do poursuivre lo plan qu'il a Race I Or, chose curieuse, on annonce pour aujour-<br />
vellcs buées a l'adresse <strong>de</strong> M. Wal<strong>de</strong>ck Rous-<br />
seau. Agitation. )<br />
M. le rapporteur. — La Chambre a renvoyé<br />
hier l'article 9 à la commission. La commission<br />
proposo lo nouveau texte suivant :<br />
En cas do dissolution volontaire statutaire<br />
ou prononcée par .justice, les biens do l'asso-<br />
ciation seront dévolus conformément aux sta-<br />
tuts, ou, à défaut, suivant les règles détermi-<br />
ner en assemblée générale. »<br />
La commission propose, on oul.ro, do ren-<br />
voyer le reste do l'article à l'article 15.<br />
Le nouveau texte <strong>de</strong> l'article 9 est adopté<br />
et nous voici à l'article 10.<br />
M. l'abbé Lemire.— Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la suppres-<br />
sion <strong>de</strong> cet article.<br />
La définition <strong>de</strong> la personnalité civile est in-<br />
complète et vient trop tari.<br />
L'orateur est l'auteur d'un amen<strong>de</strong>ment<br />
accepté par la commission et qui est ainsi<br />
conçu :<br />
« Les associations peuvent être recon-<br />
nues d'utilité publique par décret. »<br />
Ce texte est adopté et <strong>de</strong>vient le nouvel<br />
article 10.<br />
L'article 11 est ainsi conçu :<br />
Ces associations peuvent faire tous les actes<br />
<strong>de</strong> la vie civile qui ne sont pas interdits par<br />
leurs statuts, mais elles ne peuvent possé<strong>de</strong>r<br />
ou acquérir d'autres immeubles que ceux né-<br />
cessaires au but qu'elles se proposent. Toutes<br />
les valeurs mobilières d'une association doi-<br />
vent r-tre pla ées en titres nominatifs ; elles<br />
peuvent recevoir <strong>de</strong>s dons et <strong>de</strong>s legs dans les<br />
conditions prévues par l'article 910 du Co<strong>de</strong><br />
civil et l'article 54 do la loi du 4 février <strong>1901</strong>.<br />
Les immeubles compris dans un acte <strong>de</strong> dona-<br />
tion ou dans une disposition testamentaire qui<br />
ne seraient pas nécessaires au fonctionnement<br />
<strong>de</strong> l'association son' aliénés dms les délais et<br />
la forme prescrits par lo décri t ou l'arrêté qui<br />
autorise 1 acceptation <strong>de</strong> la libéralité. Le prix on<br />
est versé à la caisse <strong>de</strong> l'asso dation ; elles no<br />
peuvent accepter une donation mobilière ou<br />
immobilière avec<br />
du donateur.<br />
m. Piou. — Je no vois pas<br />
mior paragraphe.<br />
US, lo rapporteur. — La commission n'est<br />
pas <strong>de</strong> votre avis.<br />
L'article 11 est adopté.<br />
Le prési<strong>de</strong>nt donne lecture <strong>de</strong> l'article 12.<br />
(Cris : Ah 1 ah t)<br />
Toute association composée en majeure par-<br />
tie d'étrangers, ou ayant <strong>de</strong>s administrateurs<br />
étrangers ou avant son siège à l'étranger,pourra<br />
être dissoute par décret du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Ré-<br />
publique rendu en conseil <strong>de</strong>s ministres.<br />
M. Julien- Goujon développe un article<br />
additionnel, qui trouve sa place avant<br />
l'article 12, et qui dit :<br />
« Touto association, composée exclusi-<br />
vement d'étrangers, est soumise à la for-<br />
malité préalable <strong>de</strong> la déclaration. »<br />
RS. Julien Goujon. — Si le contrat d'associa-<br />
tion est du domaine public, comme l'a soutenu<br />
M. Renault Morhère, conirairenv-nt à M. le<br />
prési<strong>de</strong>nt du conseil qui le faisait rentrer dans<br />
le droit civil, il est naturel d'imposer aux<br />
étrangers <strong>de</strong>s conditions autres que celles<br />
imposées aux nationaux. Gela est d'ailleurs <strong>de</strong><br />
pratique constante<br />
Une association d'étrangers pourrait se for-<br />
mer en France dans un but politique ou autre<br />
contraire à nos intérêts. Il est naturel d'exiger<br />
qu'elle soit portée à la connaissance du public<br />
et du gouvernement. Il n'y a donc aucune at-<br />
teinte à la liberté d'exiger ici la déclaration.<br />
(Très bien ! Très bien !)<br />
Je serais heureux <strong>de</strong> connaître l'opinion du<br />
prési<strong>de</strong>nt du conseil sur cette nécessité do la<br />
déclaration.<br />
Mais venons à l'article 12 actuel.<br />
S'il est voté, le prési<strong>de</strong>nt du conseil aura<br />
<strong>de</strong>ux armes : l'une ia loi <strong>de</strong> 1849 sur l'expul-<br />
sion <strong>de</strong>s étrangers, l'autre la faculté d'obtenir<br />
un décret contre les associations internatio-<br />
nales qui auront cessé <strong>de</strong> plaire. (Très bien I<br />
Très bien !)<br />
Avec la loi, on ne peut frapper les associa-<br />
tions qu'après un délit certain.<br />
Aujourd'hui, on pourra les dissoudre sans<br />
motif ad nutum.<br />
Nous, modères, qui n'allons pas chercher nos<br />
doctrines à l'étranger, cela ne nous atteint pas;<br />
mais qu'en pensent messieurs les internatio-<br />
nalistes 1 Ne craignez-vous pas d'éprouver i'au<br />
torité rôtroa tive du prési<strong>de</strong>nt du Conseil ?<br />
(Rires et applaudissements. Violentes interrup-<br />
tions à l'extrême gauche.)<br />
cui ou non, messieurs les socialistes, êtes-<br />
vous noUr la loi sur l'internationale 1 (Cris à<br />
l'extrême gauche : Non ! non !)<br />
Eh bien l on rétablit bel et. bien cette toi dans<br />
la loi sur les associations. Vous ne vous en<br />
apercevez pas. On vous prend comme les<br />
alou ttes. au miroir. (Applaudissements et rires<br />
à droite. Vociférations à l'extrême gauche.)<br />
Le pays est en proie à un double malaise :<br />
l'infiltration <strong>de</strong>s étrangers en France et. d'au-<br />
tre part, l'exo<strong>de</strong> <strong>de</strong> nos capitaux â l'étranger.<br />
M. rîcumorgue. — Ce sont vos amis les<br />
patriotes qui les font émigrer. (Applaudisse-<br />
ments à l'extrême gauche.)<br />
Wi. Julien Goujon. — Je vous répondrai par<br />
ce passa<strong>de</strong> du programme officiel du parti<br />
ouvrier, rédigé par MM. Jules Guesdo et Paul<br />
Lafargue.<br />
il faut habituer les masses, à reprendre ce<br />
qui leur a été enlevé, à exproprier leurs expro-<br />
p iateurs Une lois entrée dans cette voie <strong>de</strong>s<br />
restitutions, il n'y a pas <strong>de</strong> risque que ia classe<br />
ouvrière, mise eh appétit, s'arrête. C'est par ia<br />
propriété eccl siastique quon commence, c'est<br />
par la p op iété capitaliste qu'on finit. (Applau-<br />
dissements à droite. Mouvements p~oiongés).<br />
Sfl. Zevaès. — Mes amis et moi nous sous-<br />
crivons entièrement à ce programme qui tend<br />
à l'affranchissement du travail.<br />
RU. Charles Bernard. — Et les millions d'Eif-<br />
fel 1<br />
M. Doumerçjue. — Je serai toujours pour les<br />
exploités contre les exploiteurs<br />
M. Julien Goujon. — Je n'espérais guère<br />
d'autres déclarations ; mais s'ètonnera-t-on,<br />
après cela, que les capitaux affolés passent à<br />
l'étranger et que la France ait à lutter d'autre<br />
part contre l'infiltration do l'étranger i"<br />
Pour moi je ne puis me résoudre encore à<br />
considérer M. Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau comme un<br />
Louis XIV (Rires), M. Trouillot comme un Lou-<br />
vo:s et à voir dans M. Charles Bos une Mme<br />
<strong>de</strong> Maintenon. (Explosion d'hilarité et longs<br />
applaudissements à droite et au centre.)<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil. — Plus mordant,<br />
plus ap'-e que <strong>de</strong> coutume, M. Goujon a déclaré<br />
que, du fait <strong>de</strong> la loi actuelle, les' consciences<br />
étaient alarmées et que les coffres-forts étaient<br />
nquiets. il a parlé d'exo<strong>de</strong> <strong>de</strong>s capitaux.<br />
Ainsi, quand on touche aux Congrégations,<br />
les capitaux émigrent et ies intérêts se ca-<br />
brent. Eh bien, en entendant ces paroles qui<br />
révèlent où est le mal, je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quels sont<br />
les coupables.<br />
Si co sont ceux qui ont apporté ici une loi<br />
contre les congrôgaiions ou ceux qui ont créé<br />
le péril en no la portant pas plus tôt. (Tonnerre<br />
d'applaudissements à l'extrême gauche. Lon-<br />
gue agitation.)<br />
I avais pensé qu'il valait mieux prévenir que<br />
réprimer : c'est pourquoi j'avais <strong>de</strong>mandé la<br />
déclaration. La majorité n'a point partage mon<br />
avis. L'effort <strong>de</strong> M. Goujon aboutit à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />
que la déclaration soit imposée aux associa-<br />
tions exclusivement composées d'étrangers,<br />
mai? il n'y aura qu'à y introduire <strong>de</strong>ux su trois<br />
Français pour échapper à cette disposition pué-<br />
rile. (Nouveaux applaudissements à l'extrême<br />
gauche.)<br />
Kî. Julien Goujon. -— M, le prési<strong>de</strong>nt du con-<br />
seil a qualifié mes arguments <strong>de</strong> puérils. Je<br />
pourrais lui répondre que ies siens sont séni-<br />
les, nous serions quittes. (Vifs applaudisse-<br />
ments et rires à droite et au centre.)<br />
M. Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau a lui-môme senti lo<br />
besoin dans son projet do loi do prendre <strong>de</strong>s<br />
dépositions contre los étrangers, il en recon-<br />
naît donc la nécessité. Je maintiens mon amen-<br />
<strong>de</strong>ment.<br />
gou-<br />
sui-<br />
dô-<br />
Après trente années do République,<br />
»rncment veut avoir lo droit do bris<br />
i caprice, les associations qui<br />
et qu'il n'a pu empêcher <strong>de</strong> na<br />
t soûl pour dos français, <strong>de</strong> s'associer<br />
étrangers afin do créer uno Socioto<br />
M. Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau ne bouge toujours<br />
pas. Cris : « C'est scandaleux ! »<br />
M. Trouillot poursuit au milieu du bruit:<br />
M. Gourd a <strong>de</strong>mandé, dit il. quo certaines<br />
associations puissent être dispensées <strong>de</strong> la dé-<br />
«n. £ n ' commission refuse <strong>de</strong> distinguer<br />
ShîïS Jf« asso c'ations <strong>de</strong> plus ou <strong>de</strong> moins dé<br />
dii M rnnno"rien7 ^W»ds Ue la déclaration<br />
du rapporteur, que les associations roUsieuses<br />
ne seront soumises qu'à la déclaration et<br />
<strong>de</strong>vant 1 impossibilité d'obtenir l'avis du<br />
gouvernement, je retire mon amen<strong>de</strong>ment.<br />
(Applaudissements à droite et au centre. Non<br />
lo<br />
'. ser '.<br />
vant son caprice, les associations qui lu<br />
plaisent et qu'il n'a pu empêcher <strong>de</strong> naitio<br />
Le fait<br />
ol»ntlQquo"oû w cfiarlt»Me."<strong>de</strong>vtent un fait pour<br />
ainsi dire coupable. Il y a pourtant <strong>de</strong>s asso-<br />
ciations fort méritante;. Et on veut que lo<br />
gouvernement puisse les dissoudre a son gro<br />
et sans motif. , ..<br />
Kt pourtant M. Loubet, dans son discours<br />
aux enfants tuberculeux, disait do certaines do<br />
ces associations qu'elles no peuvent alarmer le<br />
patriotisme lo plus étroit. (Applaudissements à<br />
droite).<br />
Dans quel embarras so trouvera désormais<br />
le gouvernement si, cédant à la pression d'uno<br />
nation étrangère, il allait dissoudre uno asso-<br />
ciation qui déplairait à cette nation. Qui donc<br />
veut on viser par cet article?<br />
Le <strong>de</strong>voir du législateur est d'être clair et<br />
précis. (Applaudissements à droite et au<br />
centre.) , .<br />
M. Viviani s'est chargé do donner à la loi son<br />
véritable sens. II a dit qu'il s'agissait, pour lui.<br />
d'en finir d'un seul coup avec l'ennemi sécu-<br />
laire<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt du Conseil a recours à une<br />
autre tactique.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt du conseil, vous vous êtes<br />
pour ainsi dire ingénié à edicter<strong>de</strong>s mesures à<br />
la lois contre les congrégations religieuses et<br />
les collectivistes, alors que la doctrino catholi-<br />
que enseigne le respect <strong>de</strong> l'autorité (applau-<br />
dissements à droite; et que le collectivisme, au<br />
cont aire, fait appel aux mauvaises passions<br />
(Nouveaux applaudissements au centre et a.<br />
droite. Protestations à l'extrême gauche,)<br />
Vous avez essayé, monsieur le prési<strong>de</strong>nt du<br />
conseil, <strong>de</strong> diviser les catholiques et do diviser<br />
les prêtres. Vous pouvez voir quo vous n'y<br />
ave/, pas réussi. (Vifs applaudissements.)<br />
Vous ave/ pu voir aussi quo lorsque vous at<br />
taquez la doctrine catholique, vous la trouvez<br />
tout ent ère <strong>de</strong>vant vous. (Vifs applaudisse-<br />
ments sur les mêmes bancs.)<br />
Vous trouverez une muraille <strong>de</strong> consciences<br />
(Nouveaux applaudissements sur les mêmes<br />
bancs.)<br />
Vous pourrez vous rappeler les paroles du<br />
conventionnel Savaryqui <strong>de</strong>mandait à ses col-<br />
lègues, avant <strong>de</strong> p endre la responsabilité d'un<br />
assassinat (Vifs applaudissements à droite<br />
Violentes protestations à l'extrême gauche.)<br />
A ce moment, l'extrême gauche qui com-<br />
prend qu'il s'agit <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> Louis XVI<br />
se met à invectiveravec violence M. Reille,<br />
tandis que la droite l'applaudit à tout rom-<br />
pre. Le tumulte va croissant. MM. Font'-<br />
Bière, Renou et Simyan apostrophent l'o-<br />
rateur.<br />
M. Simyan. — C'est grâce à cet assassinat<br />
que votre grand-père est <strong>de</strong>venu baron.<br />
RS. Amédée Reille. — Mon grand-père, mon-<br />
sieur, a vu couler le sang sur les champs <strong>de</strong><br />
bataille et non sur l'échafaud. (Salve d'applau-<br />
dissements.)<br />
Kl. Pastre. — Et vous combien avez-vous <strong>de</strong><br />
cadavres ?<br />
m. Renou. — Parlez-nous <strong>de</strong> l'assassinat?<br />
M. Amédée Reille, souriant sous le feu<br />
croisé <strong>de</strong>s invectives, est vivement ap-<br />
plaudi par la droite. Les socialistes, qui<br />
ont quitté leurs bancs et sont venus sous<br />
ia tribune, continuent leurs apostrophes.<br />
MM. Pastre, Ca<strong>de</strong>nat et Carnaud, aveu-<br />
glés par la fureur, se précipitent vers la<br />
droite et vont jusque vers M. Plichon qui,<br />
<strong>de</strong>bout, les défie. M. Ca<strong>de</strong>nat se place en<br />
face <strong>de</strong> M. Plichon. Ce <strong>de</strong>rnier, <strong>de</strong>bout et<br />
le bras tendu, . l'attend très calme et très<br />
maître <strong>de</strong> lui. Tous <strong>de</strong>ux, le regard dans<br />
le regard, s'apostrophent comme prêts à<br />
en venir aux mains.<br />
MM. Carnaud et Pastre, pendant ce<br />
temps, se disputent avec d'autres députés<br />
<strong>de</strong> la droite, appuyés par M. Zévaès et<br />
d'autres socialistes qui viennent à ta res-<br />
cousse : cependant, aucune bataille ne se<br />
produit; les socialistes restés à leurs bancs,<br />
somment M. Amédée Reille <strong>de</strong> quitter la<br />
tribune. La droite, au contraire, lui<br />
adresse plusieurs salves et crie : « Conti-<br />
nuez ! continuez ! »<br />
Pastre. — On se tait quand on est un<br />
exploiteur !<br />
Le prési<strong>de</strong>nt débordé est impuissant à<br />
rétablir l'ordre.<br />
Se prési<strong>de</strong>nt. — Messieurs, laissez l'ora-<br />
teur expliquer ses paroles.<br />
A l'extrême-gauche ; Non 1 non ! rappe-<br />
lez-lea l'ordre !<br />
Tour à tour MM Chauvière, Simyan,<br />
Pastre et Levraud apostrophent avec la<br />
<strong>de</strong>rnière violence M. Amédée Reille et<br />
aussi le prési<strong>de</strong>nt. C'est un charivari in-<br />
<strong>de</strong>scriptible. M. Renou crie : « La Conven-<br />
tion a puni un acte <strong>de</strong> trahison ! » L'ex-<br />
trôme-gauche lui fait une ovation.<br />
De guerre lasse, enfin, les socialistes<br />
laissent parier M. Reille. L'orateur, d'une<br />
voix claire, s'écrie :<br />
Ce que disait le conventionnel Savary est<br />
ceci : « Vous avez tort <strong>de</strong> sacrifier à votre ven-<br />
geance la cause <strong>de</strong> ia Liberté ! » (Tonnerre<br />
d'applaudissements à droite. Violentes protes<br />
tations à l'extrême gauche.)<br />
M. Amédée Reille <strong>de</strong>scend <strong>de</strong> la tribune<br />
salué par les ovations <strong>de</strong> ses amis.<br />
Les socialistes, au paroxysme <strong>de</strong> la fu-<br />
reur, recommencent le tumulte; le prési<br />
<strong>de</strong>nt reste impassible. L'extrême gauche<br />
le somme <strong>de</strong> nouveau <strong>de</strong> rappeler M. Reille<br />
à l'ordre et elle commence une effroyable<br />
valse <strong>de</strong> pupitres. Le tumulte dure dix mi-<br />
nutes au moins. On entend <strong>de</strong>s hurle-<br />
ments : « Silence aux assassins <strong>de</strong>s ou-<br />
vriers 1 »<br />
Enfin les socialistes, comme honteux <strong>de</strong><br />
leur tenue, laissent mettre l'amen<strong>de</strong>ment<br />
Reille aux voix : il est repoussé par 365<br />
voix dontre 170. Peu à peu le tumulte s'a<br />
paise.<br />
(Applaudissements sur quelques bancs.<br />
Vociférations frénétiques, Les cris se répè-<br />
tent: « Démission! démission I »)<br />
Alors, M. Trouillot, pour en finir, <strong>de</strong>-<br />
man<strong>de</strong> le renvoi à jeudi.<br />
M. le prési<strong>de</strong>nt. — La Chambre est, sans<br />
doute, d'avis <strong>de</strong> déférer t la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> do la<br />
commission. (Cris nombreux : «Oui t»)<br />
M. Pastre. — C'est gà, levez la séance, c*<br />
vaudra mieux.<br />
Le prési<strong>de</strong>nt se couvre et quitte préci<br />
tamment le fauleuil. L'extrême gauch»<br />
l'accompagne <strong>de</strong> ses huées et <strong>de</strong> ses apos.<br />
trophes menaçantes jusqu'à la porte.<br />
La séance est levée à G heures au milieu<br />
d'une agitation violente. Jeudi séance à<br />
3 heures, les bureaux <strong>de</strong>vant se réunir à<br />
2 heures.<br />
lementaii<br />
£yn, £ R &».&i*.3!«-22oiti-BBOai<br />
Paris, 26 février.<br />
Dans son projet primitif, M. Wal<strong>de</strong>ck-Rous-<br />
seau se targuait do définir pour la premiers<br />
fois, par son article lo, la personnalité civil»<br />
<strong>de</strong>s associations ; c'est, disait-il, la fiction le<br />
galo en vertu do laquelle une association est<br />
considérée comme constituant une personne<br />
distincte <strong>de</strong> la personne do ses membres et en<br />
qui rèsido la propriété <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> la société<br />
Cetto personnalité, ajoutait M. Wal<strong>de</strong>ck-Rous-<br />
seau, est un privilège, aussi l'autorité qui ù<br />
concèdo est elle en droit do lui imposer telles<br />
conditions qu'elle juge nécessaires, soit pour<br />
assurer la perpétuelle affectation <strong>de</strong>s biens à<br />
l'œuvre entreprise, soif pour empêcher la crois-<br />
sance exagérée <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong> l'association et<br />
prévenir les dangers dont ces établissements<br />
peuvent menacer les familles et le ré"irae<br />
économique d'un Fiat. ° '<br />
M. Wal<strong>de</strong>ck- Rousseau attachait une imnor<br />
tance considérable à sa définition enelle-mema<br />
et dans sas conséquences. Or la commission<br />
<strong>de</strong>s associations a décidé aujourd'hui la sup-<br />
pression <strong>de</strong> cette définition. Au texte <strong>de</strong> l'artil<br />
<strong>de</strong> 10, qui reproduit la définition sus-indiquée<br />
elle a substitué, et ce avec l'agrément du P OU .'<br />
vernement, le texte suivant do l'article 10:<br />
« Certaines associations pourront être recon-<br />
nues d'utilité publiquo par décret. »<br />
M Wal<strong>de</strong>ck-Rousseau ajoutait que, du fait<br />
qu'il y avait privilège, les restrictions appor-<br />
tées par les articles 11 et 12 (actuellement 12<br />
et Li) à la pleine capaoité juridique ne portent<br />
aucune atteinte au principe posé par l'article,<br />
premier. Le privilège est supprimé. Qu'adviea-<br />
dra-t-il <strong>de</strong>s restrictions 1<br />
La commission <strong>de</strong>s associations a également<br />
adopté une importante modification à l'art. 13.<br />
Cet article 13 débutait ainsi :<br />
Aucunè association, dont les membres vivent<br />
en commun ou emportant renonciation aux<br />
droits qui ne sont pas dans le commerce, ne<br />
peut se former sans autorisation donnée par<br />
une loi qui déterminera les conditions <strong>de</strong> son<br />
fonctionnement. »<br />
M. l'abbé Gayraud, par voie d'amen<strong>de</strong>ment,<br />
<strong>de</strong>mandait la suppression <strong>de</strong>s mots o ou em-<br />
portant renonciation aux droits qui ne sont pas<br />
dans le commerce »; cet amen<strong>de</strong>ment a été<br />
adopté<br />
Dans les couloirs<br />
La Chambre a voté aujourd'hui <strong>de</strong>s crédits<br />
supplémentaires d'un total <strong>de</strong>250.0QO Irancs ap-<br />
plicables à ses propres dépenses. Parmi ces<br />
crédits, il y en a un <strong>de</strong> 20,000 francs pour l'im-<br />
pression du rapport <strong>de</strong> M. Bourrât sur le ra-<br />
chat <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer et un <strong>de</strong> 110,00 ) francs<br />
pour l'impression <strong>de</strong>s fameux tableaux <strong>de</strong> M.<br />
Cadlaux sur les biens <strong>de</strong>s congrégations.<br />
On aurait mieux l'ait d'attribuer 110,01)0 francs<br />
à la caisse <strong>de</strong> retraites pour la vieillesse, nous<br />
dit M. Julien Goujon. Gela aurait mieux valu<br />
que <strong>de</strong> promettre un milliard qui ne viendra<br />
jamais.<br />
U est douteux que la Chambre continue<br />
jeudi la discussion du projet sur le régime <strong>de</strong>s<br />
associations. C'est jeudi, en effet, que doit être<br />
fixée la date du débat sur les trois interpella-<br />
tions Castelin. Massé, Renou et Walter rela-<br />
tives à la raffinerie <strong>de</strong> Samt-Ouen.<br />
La discussion immédiate en sera <strong>de</strong> nouveau<br />
<strong>de</strong>mandée et on penso que la Chambre la pro-<br />
noncera, bien que le gouvernement désiré<br />
qu'elle soit ajournée au 8 mars.<br />
Dans le Petit Sou <strong>de</strong> ce matin, l'ancien dé-<br />
puté guesdiste Chauvin somme ses anciens<br />
collègues socialistes <strong>de</strong> déposer simultanément<br />
une proposition <strong>de</strong> loi tendant à restituer à<br />
l'Etat le monopole <strong>de</strong> la production, ou tout au<br />
moins du raffinage du sucre et une proposition<br />
supprimant le droit <strong>de</strong> consommation <strong>de</strong> 60<br />
francs.<br />
Le groupe socialiste qui s'est réuni aujour-<br />
d'hui s'est occupé, croyons-nous, <strong>de</strong> ces ques-<br />
tions. Aucune résolution n'aurait été prise en<br />
ce qui concerne le droit <strong>de</strong> consommation,<br />
mais il faut s'attendre à ce que le groupe dé-<br />
pose une proposition <strong>de</strong> reprise <strong>de</strong> l'industrie <strong>de</strong><br />
la raffinerie <strong>de</strong> sucres par l'Etat.<br />
Xi rmitm<br />
L'amen<strong>de</strong>ment Goujon est repoussé par<br />
319 voix contre 216.<br />
Amen<strong>de</strong>ment Amédée Raille. Inci<strong>de</strong>nt<br />
M. Amédée Reille développe un amen<strong>de</strong>-<br />
ment ainsi conçu :<br />
Les membres <strong>de</strong> toute association chargés<br />
<strong>de</strong> l'administration ou <strong>de</strong> la direction do cette<br />
associât ou <strong>de</strong>vront être français et jouir <strong>de</strong><br />
leurs droits civils,<br />
M. Amédée Reille. — M. Piou vous disait,<br />
l'autre jour, que votre conception était la liberté<br />
par décret et, voici qu'aujourd'hui vous intro<br />
duise/. dans l'article 12 la liberté par décret do<br />
dissolution. (Applaudissements à droite.)<br />
C'est tout l'ancien régime que l'on retrouvo<br />
dans votre arteie 12. (Nouveaux applaudisse-<br />
ments.)<br />
C'est la f rrnule : « L'Etat, c'est moi t » C'est<br />
aux lettres do cachet que vous revenez en<br />
reprenant cetto vieille dissolution, arme <strong>de</strong><br />
l'ancienne monarchie.<br />
Une voix a Vexlrvme gauche : Vous l'nji<br />
m. Gouzy. — Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la parole pour un<br />
rappel au règlement. (Applaudissements à<br />
1 extrême gauche).<br />
M. Gouzy monte à la tribune au milieu<br />
<strong>de</strong> ia plus vive effervescence. Le prési<strong>de</strong>nt<br />
se tient <strong>de</strong>bout <strong>de</strong>rrière lui.<br />
J'ai <strong>de</strong>mandé la parole, dit M. Gouzy, parce<br />
que M. le prési<strong>de</strong>nt n'a pas fait son <strong>de</strong>voir •<br />
(Applaudissements frénétiques àl'extrême gau-<br />
che. Cris : « Oui I oui ! »)<br />
Je m'étais absenté un instant et, en rentrant<br />
dans la salle, j'ai appris qu'un orateur s'était<br />
permis <strong>de</strong> qualifier d'assassinat le jugement<br />
qui a coriuamné un traître à mort. (Protesta-<br />
tions violentes à droite. Tonnerre d'applaudis-<br />
sements a l'extrême gauche.)<br />
m. <strong>de</strong> Rame!, avec force. — Les Convention-<br />
nels n ont pas assassiné que Louis XVI ils ont<br />
aussi assassine <strong>de</strong>s femmes. Les régici<strong>de</strong>s ont<br />
reluse 1 appel au peuple. Ils ont donc commis<br />
un assassinat. (Salve d'applaudissements<br />
droite, tumulte elTroyable.j<br />
Tout le mon<strong>de</strong> crie et vocifère à la fois<br />
L extrême gauche couvre ia gauche d'in-<br />
vectives.<br />
M, Gouzy. — Je maintiens que le prési<strong>de</strong>nt<br />
n a pas fait son <strong>de</strong>voir en n'usant pas <strong>de</strong>' son<br />
droit pour réprimer une pareille injure.<br />
Ni. Pastre. — Le prési<strong>de</strong>nt pactise avec les<br />
duchesses. (Applaudissements à l'extrême<br />
gaucho. Tumulte.)<br />
M. Gouzy. — Pour moi. j'ai tenu à la relever<br />
parce quo mon grand-père était conventionnel<br />
et qu'il a voté la mort <strong>de</strong> Louis 2CVL (Bruyante<br />
ovation à l'extrême gauche.)<br />
Kncore uno fois, je regrette que le prési<strong>de</strong>nt<br />
naît pas lait ce qu'il m'a obligé do falro à sa<br />
place. 11 a manqué à son <strong>de</strong>voir.<br />
C'est alors une nouvelle bordée d'invec-<br />
tives àd'extrème. gauche à l'adresse du pré-<br />
si<strong>de</strong>nt. M. Deschanel, <strong>de</strong>bout et très pâle,<br />
veut alors s'expliquer. Les injures et les<br />
clameurs redoublent. On hurle : « Démis-<br />
sion ! démission ! »<br />
prouvez 'î<br />
M. Roillo, — Non.<br />
S'en^**^-'--^-* au P r os'dp"i ' du conseil<br />
domaa<strong>de</strong>r lo retour,<br />
droite.)<br />
o ne l'approuve pas<br />
eut du eonsei<br />
(Applaudissements à<br />
Paris, 26 février.<br />
Le prince Henri d'Orléans va se rendre en<br />
Chine où il compte profiter <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>s<br />
troupes alliées pour explorer les régions occu-<br />
pées. De là il passera en Corée et <strong>de</strong> Corée il<br />
se rendra au Japon.<br />
La durée probable <strong>de</strong> son vovage sera <strong>de</strong><br />
aouze ou quinze mois, dont trois mois au<br />
Japon.<br />
A l'occasion <strong>de</strong> son prochain départ. la so-<br />
ciété franco-japonaise lui a otfert un lunch. Il<br />
a été reçu par les trois vice prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la<br />
société, MM. Hayashi. commissaire général du<br />
Japon à l'Exposition <strong>de</strong> 1900, Bertin, ingénieur<br />
en retraite <strong>de</strong>s constructions navales et Félix<br />
Rogamey.<br />
M. Bertin, au nom <strong>de</strong> la société, a souhaité<br />
la bienveuue au jeune prince et celui-ci, en<br />
quelques mots, a exposé l'itinérairo qu'M se<br />
proposait <strong>de</strong> suivre.<br />
Contre le Projet sur les Associations<br />
Nantes, 26 février.<br />
Quinze cents personnes assistaient, hier,<br />
à la conférence <strong>de</strong> M. Boyer <strong>de</strong> Rouillanne,<br />
organisée contre la loi sur les associations.<br />
M. Catta, conseiller municipal, présidait.<br />
Le conférencier s'est attaché à prouver<br />
que le droit d'association était égal pour<br />
tous les citoyens. 11 a combattu un à un<br />
les articles <strong>de</strong>là loi du gouvernement.<br />
A l'unanimité, un ordre du jour <strong>de</strong> pro-<br />
testation contre la loi, invitant les députés<br />
et les sénateurs <strong>de</strong> la Loire-Inférieure à ne<br />
pas sanctionner par leur vote le projet<br />
gouvernemental, a été voté.<br />
PETITES NOUVELLES<br />
26<br />
une suspension<br />
ne vous dispense pas do<br />
M. Pastre. — Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> séance pour aviser.<br />
Le prési<strong>de</strong>nt pai le au milieu du vacarme<br />
on entendparintervalle:«L'inci<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> tout<br />
à l'heure prouve l'inconvénient d'intro-<br />
duire dans la discussion <strong>de</strong>s digressions<br />
historiques. »<br />
Rfl. Renou. —. Cela<br />
faire votre <strong>de</strong>voir.<br />
Les radicaux et les socialistes sont ab-<br />
solument déchaînés. Les huées ne cessent<br />
pas à l'adresse du malheureux M. Des-<br />
chanel. La droite assiste maintenant ral nie<br />
à ce spectacle. Le prési<strong>de</strong>nt se débat tou-<br />
jours au milieu du vacarme: « On <strong>de</strong>vrait<br />
s'interdire l'évocation <strong>de</strong>s passions et <strong>de</strong>s<br />
haines qui divisent la patrie ».<br />
lévrier.<br />
• M. Petigny, pharmacien à Monthu-<br />
reux-sur Saône (Vosges), est condamné à six<br />
mois <strong>de</strong> prison pour homici<strong>de</strong> par impru<strong>de</strong>nce,<br />
causé par l'opium qu'il a servi pour <strong>de</strong> l'ipéca»<br />
quatre enfants en bas âge et qui sont morts.M.<br />
Petigny a été condamné, en outre, à 1,000 lr.<br />
do dommages-intérêts.<br />
On man<strong>de</strong> do New-York au Mor-<br />
ning Post. le 80 lévrier, que los capitalistes<br />
anglais organisent un syndicat <strong>de</strong>stiné à ache-<br />
ter toutes les manufactures <strong>de</strong> soie <strong>de</strong>s Etats-<br />
Unis.<br />
M. Bru, directeur <strong>de</strong> 2e classe <strong>de</strong>s<br />
contributions directes à Ro<strong>de</strong>z, est appelé on la<br />
même qualité â Grenoble ; M. Paloudie, direc-<br />
teur do 4e classe à Ajaccio, passo en la<br />
même qualité à Ro<strong>de</strong>z. ^<br />
Nouvelles d'Espagne<br />
De nos correspondants particuliers :<br />
Madrid, 26 février. '<br />
Lo cabinet est démissionnaire. A la u* 0°<br />
conseil, lo général Azcarraga a exposé 'as. 1 *<br />
tualion politique. 11 a l'ait l'Iiisionquo du caDi-<br />
not actuel et déclaré que la lutte serait dura »<br />
l'ouverture <strong>de</strong> la Chambre, le cabinet ne pou-<br />
vant compter sur l'appui <strong>de</strong>s principaux per-<br />
sonnages politiques. .<br />
Le général Azcarraga a présenté aujourd nui<br />
cette démission à la reine régente qui l'a ac-<br />
ceptée.<br />
Bi-Borax Oriental<br />
S'en servir comme poudre <strong>de</strong>ntifrice, sur-<br />
tout, le soir, détruit l'acidité <strong>de</strong> la s; ^.'V<br />
pendant la nuit et donne, une baleine i