Rapport de stage Hôpital Protestant de Bangwa Cameroun

anesthésistes sont également des infirmiers. Les drogues utilisées pour l’anesthésie sont
toujours les même, il y en a peu et elle ne sont pas toujours bien supportées. Gare à
l’insuffisance respiratoire. L’anesthésiste pose toujours les même gestes donc, ne lui
demander pas de faire une trachéotomie par exemple, il n’en a pas plus fait que vous et moi et
vous renverra gentiment la balle : « t’est docteur, je ne suis qu’infirmier »(gloups) !!Nos
salles d’opération ne sont probablement pas aussi belles et bien fournies que celles de vos
pays mais nous avons quand même le matériel de base et nous respectons (bien qu’il y ai
parfois quelques écarts et aberrations) les règles d’hygiène et de stérilité. A Bangwa il y a
deux grandes salles d’opération pour les « grosses » interventions, et une petite salle moins
bien équipée pour la prise en charge des petites plaies et actes chirurgicaux peu invasifs
(ponction pleurale,…). L’opération a chez nous tout un côté symbolique. Ainsi, la famille
demande souvent que l’on prenne une photo du malade durant l’opération. Et après
l’intervention, le chirurgien doit aller montrer la pièce réséquée à la famille pour prouver qu’il
a extirpé le mal !!Après l’intervention, le patient reste en convalescence à l’USIC.
Normalement, les stagiaires médecins ne passent pas (sauf pendant la garde) par le service de
médecine normalisée mais j’ai du y travailler une semaine car le Dr Ngwanou était malade.
On y rencontre des patients avec toutes sortes de pathologies, entre autre beaucoup d’anciens
de l’USIM qui se retrouvent là car stabilisés et en convalescence ou toujours aussi instables
mais incapable de payer leur traitement. C’est dans ce service que vont les patients
tuberculeux (sauf les enfants). Si leur bacilloscopie est négative, ils peuvent rester avec les
autres patients. Sinon, ils sont isolés pour deux mois au moins dans le « pavillon des
tuberculeux ». C’est d’ailleurs ce service qui gère le traitement de tout les patients tuberculeux
de l’hôpital. Il y a égalemet un pavillon pour les patients septiques (gangrène, pyomyosites
fistulisées,…). C’est aussi un service où il est difficile de travailler car, à part le major, la
plupart des infirmiers sont franchement de mauvaise volonté. Il faut vraiment insister
beaucoup pour que les choses se fassent. C’est un peu démoralisant !!!
Enfin, j’ai terminé mon stage à Bangwa par le service de gynéco-obstétrique.
Mon mariage
Franck et moi voulons nous marier. Je l’ai rencontré pendant nos stages. Il est pharmacien et a
étudié à Bangangté, la seule université de pharmacie du Cameroun. Je suis sûre qu’il sera vite
accepté par ma famille : il est non seulement pharmacien mais aussi protestant comme moi.
Mais cela ne suffit pas. Avant de nous marier, je dois le présenter à toute ma famille et qu’il
réponde à tous ses desideratas, aussi bien à ceux de mes parents qu’à ceux de mes tantes.
Franck va devoir accepter toutes les demandes : faire un test HIV, offrir un salon, acheter à
manger…c’est pour ça que ça coûte cher pour un homme le mariage.
Le culte
Je suis protestante comme la plupart des habitants de Bangwa. Le dimanche, c’est le culte.
L’église est au centre du village et tout le monde s’y réuni pour prier. A 7h c’est le culte des
enfants puis à 9h c’est la messe. Le pasteur officie la messe, animée par plusieurs chorales
notamment l’UCJG, Union Chrétienne des Jeunes Gens, qui se réunit chaque mercredi et
samedi pour prier et répéter les chants. Ces jeunes essaient aussi de s’investir dans le village
en rendant visite aux enfants malades, en participant au programme de prévention sida…. Le
culte est traduit dans notre langage traditionnel afin que tout le monde puisse comprendre. A
la fin, il y a les annonces, l’occasion aussi de passer des messages concernant l’hôpital.