FICHE HISTOIRE DES ARTS - Académie de Nancy-Metz
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<strong>FICHE</strong> <strong>HISTOIRE</strong> <strong>DES</strong> <strong>ARTS</strong><br />
Collège Louis Pergaud<br />
Châtel sur Moselle<br />
Niveau : 6° 5° 4° 3° Discipline : français<br />
Domaine artistique<br />
Arts <strong>de</strong> l’espace Arts du langage Arts du quotidien<br />
Arts du son Arts du spectacle vivant Arts du visuel<br />
Thématique<br />
Art, créations, culture Art, espace, temps Arts, états et pouvoirs<br />
Arts, techniques,<br />
Arts, mythes et religions<br />
expressions<br />
Œuvre : titre/nom (édifice, tableau, texte, photo….)<br />
Guernica (1937)<br />
De l’Antiquité au<br />
IX e siècle<br />
Pério<strong>de</strong> historique<br />
Du IX à la fin du XVII e<br />
XVIII<br />
siècle<br />
e et<br />
XIX e siècle<br />
Support / technique<br />
Le tableau est une peinture à l’huile.<br />
Image(s) <strong>de</strong> l’œuvre<br />
Arts, rupture, continuité<br />
Auteur(s):<br />
Pablo Picasso<br />
XX e siècle<br />
et notre époque
PABLO NERUDA<br />
Poète chilien, Pablo Neruda (1904-1973) est également un diplomate et un homme<br />
politique. Consul en Espagne à partir <strong>de</strong> 1935, il sympathise avec Fe<strong>de</strong>rico Garcia<br />
Lorca et adopte <strong>de</strong>s positions républicaines. De retour au Chili, il <strong>de</strong>vient membre du<br />
parti communiste en 1945. S'élevant contre la dictature <strong>de</strong> son pays, il est exilé.<br />
« Madrid 1936 » <strong>de</strong> Pablo Neruda.<br />
Au début <strong>de</strong> la guerre d'Espagne en 1936, Pablo Neruda, alors consul à Madrid, est<br />
révoqué pour avoir pris parti pour les républicains. Il consacre alors un recueil à la<br />
défense du peuple espagnol, L'Espagne au coeur, dans lequel il s'insurge contre le<br />
coup d'Etat <strong>de</strong> Franco et fait l'éloge <strong>de</strong> la résistance républicaine.<br />
Madrid seule et solennelle, juillet t'a surprise avec ta joie<br />
<strong>de</strong> ruche pauvre : claire était ta rue,<br />
clair était ton rêve.<br />
Un hoquet noir<br />
<strong>de</strong> généraux, une vague<br />
<strong>de</strong> soutanes rageuses<br />
déversa entre tes genoux<br />
ses eaux bourbeuses, ses fleuves <strong>de</strong> graillon.<br />
Avec les yeux encore blessés <strong>de</strong> rêve,<br />
avec fusils et pierres, Madrid, à peine blessée,<br />
tu t'es défendue. Tu courais<br />
à travers les rues<br />
laissant les sillons <strong>de</strong> ton sang glorieux,<br />
réunissant et appelant avec une voix d'océan,<br />
avec un visage transformé pour toujours<br />
par la lumière du sang, comme une montagne<br />
vengeresse, comme une sifflante<br />
étoile <strong>de</strong> couteaux.<br />
Lorsque dans les ténébreuses garnisons, lorsque dans les sacristies<br />
<strong>de</strong> la trahison ton épée pénétra resplendissante,<br />
il n'y eut plus que ton silence d'aube, il n'y eut plus<br />
que ton pas <strong>de</strong> drapeaux,<br />
et une honorable goutte <strong>de</strong> sang sur ton sourire.<br />
Rési<strong>de</strong>nce sur la terre [1938],<br />
trad. De l'espagnol par Guy Suarès, Gallimard, « Poésie », 1972.<br />
Informations sur l’œuvre<br />
Lire l’image.<br />
De format rectangulaire, cet immense tableau mesure 7m50 <strong>de</strong> longueur et 3m50<br />
<strong>de</strong> largeur. Il présente un ensemble désordonné <strong>de</strong> figures qui semblent au premier<br />
regard s’entremêler. Il y a <strong>de</strong>s humains et <strong>de</strong>s animaux (bœuf à gauche, cheval au<br />
centre). Ils apparaissent <strong>de</strong> façon fragmentée : une tête, <strong>de</strong>s bras, un pied… les<br />
visages sont très expressifs : yeux hagards, bouches ouvertes. Une impression <strong>de</strong><br />
chaos se dégage <strong>de</strong> cette scène.
Le tableau est entièrement réalisé dans un dégradé <strong>de</strong> noir, bleu et gris. Le blanc<br />
domine au centre, et plus on s’en éloigne, plus les personnages semblent se fondre<br />
dans l’obscurité.<br />
Ce choix <strong>de</strong> couleurs met en valeur les contrastes : le fond noir laisse les<br />
personnages se dégager <strong>de</strong> manière poignante.<br />
Les corps, représentés <strong>de</strong> façon fragmentée, semblent disloqués, torturés. Les<br />
visages dégagent une impression <strong>de</strong> souffrance, tels <strong>de</strong>s suppliciés à l’approche <strong>de</strong><br />
la mort.<br />
Comparer le texte et l’image.<br />
Le tableau date <strong>de</strong> 1937. Pablo Picasso est un artiste espagnol. Le titre, Guernica,<br />
est une référence explicite à un épiso<strong>de</strong> sanglant <strong>de</strong> la guerre d’Espagne : le<br />
bombar<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Guernica par l’aviation alleman<strong>de</strong>, envoyée par Hitler<br />
au secours <strong>de</strong> Franco.<br />
Cette toile peut-être rapprochée d’un poème qui évoque la guerre d’Espagne :<br />
« Madrid 1936 » <strong>de</strong> Pablo Neruda.<br />
La souffrance représentée dans ce tableau montre <strong>de</strong> façon très claire la position<br />
du peintre par rapport à la guerre d’Espagne en général et au bombar<strong>de</strong>ment <strong>de</strong><br />
Guernica en particulier : Pablo Picasso condamne la violence et l’injustice que subit<br />
le peuple espagnol. Il réalise ainsi une œuvre engagée.<br />
« La peinture n’est pas faite pour décorer les appartements : c’est une arme<br />
offensive et défensive contre l’ennemi. »<br />
« Que croyez-vous que soit un artiste ? Un imbécile qui n’a que ses yeux s’il<br />
est peintre ? Bien au contraire, il est en même temps un être politique,<br />
constamment en éveil <strong>de</strong>vant les déchirants, ar<strong>de</strong>nts ou doux événements du<br />
mon<strong>de</strong>. »<br />
« Dans le panneau auquel je travaille et que j’appellerai Guernica et dans<br />
toutes mes œuvres récentes, j’exprime clairement mon horreur <strong>de</strong> la caste<br />
militaire qui a fait sombrer l’Espagne dans un océan <strong>de</strong> douleur et <strong>de</strong> mort. »