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Examen des contacts des services de renseignement suisses avec l ...

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passer pour un trafiquant d’armes astucieux et ‹homme d’affaires combinard› (wheeler-<strong>de</strong>aler).<br />

Dans ce cercle, il aurait mis en avant que, en tant que militaire, il avait toujours<br />

besoin <strong>de</strong> substances ou <strong>de</strong> pièces d’équipement, et il se serait fait livrer. En<br />

contrepartie, il aurait été utilisé comme agent chargé <strong>de</strong> placer <strong>de</strong> l’argent à l’Ouest<br />

pour le compte <strong>de</strong> cette mafia. C’est dans ce but qu’il aurait commencé à investir, entre<br />

autres en acquérant six objets en Afrique du Sud qui auraient servi <strong>de</strong> refuges (safe<br />

houses). (J’ai toutefois pu prouver que, pendant dix ans au moins, les Allemands <strong>de</strong><br />

l’Est, les Russes etc., n’ont jamais utilisé ces refuges et que ceux-ci ont en revanche<br />

bien profité à M. Basson, à sa gran<strong>de</strong> famille et à ses amis. Le juge a cru l’argumentation<br />

<strong>de</strong> M. Basson.) […]<br />

Dans chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> pays concernés, M. Basson avait chargé une personne <strong>de</strong> s’occuper<br />

<strong>de</strong> ses affaires (M. Webster aux Etats-Unis, M. Buffon en Gran<strong>de</strong>-Bretagne, M. Zimmer<br />

au Luxembourg, M. Chu en Suisse). […]<br />

À la fin <strong><strong>de</strong>s</strong> années 90, les forces armées ont décidé – pour ma part, je pense plutôt que<br />

c’est M. Basson qui a pris cette décision – <strong>de</strong> privatiser les <strong>de</strong>ux laboratoires Delta-G<br />

et Roo<strong>de</strong>plaat. Ainsi, M. Mijburg a acheté pour 5 millions <strong>de</strong> rands un laboratoire qui<br />

valait environ 15 millions <strong>de</strong> rands. M. Basson a expliqué à sa hiérarchie les raisons<br />

pour lesquelles il fallait vendre à bas prix. Avec la privatisation, les forces armées <strong>de</strong>vaient<br />

en outre payer <strong><strong>de</strong>s</strong> dédommagements pour un montant <strong>de</strong> 20 millions <strong>de</strong> rands<br />

pour Delta-G – le laboratoire ne coûtait donc rien.<br />

Juste trois mois auparavant, M. Basson avait présenté aux forces armées un contrat<br />

<strong>avec</strong> Delta-G portant sur la livraison <strong>de</strong> substances pour un montant <strong>de</strong> 12 millions <strong>de</strong><br />

rands par an pendant cinq ans.<br />

M. Basson voulait promouvoir outre-mer, et principalement en Suisse, les infrastructures<br />

<strong>de</strong> Delta-G et <strong>de</strong> Eron-L. L’idée à l’origine <strong>de</strong> cette décision était que ces laboratoires<br />

procédaient à <strong><strong>de</strong>s</strong> tests sur <strong><strong>de</strong>s</strong> primates. Etant donné que les organisations <strong>de</strong><br />

protection <strong><strong>de</strong>s</strong> animaux sont très actives en Suisse (et dans d’autres pays), le fait <strong>de</strong><br />

pouvoir recourir à <strong>de</strong> telles infrastructures en Afrique du Sud était bienvenu. C’est ainsi<br />

qu’il est tombé sur M. Chu, docteur en pharmacie, qui procédait à une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité<br />

en Afrique du Sud. L’un <strong><strong>de</strong>s</strong> objectifs principaux <strong>de</strong> sa société Medchem AG<br />

était <strong>de</strong> promouvoir les laboratoires en question. […]<br />

Comment M. Basson procurait-il <strong>de</strong> l’argent à M. Chu, c’est-à-dire à la société Medchem<br />

AG? Il a dit aux forces armées qu’il voulait acheter <strong><strong>de</strong>s</strong> substances en Suisse ainsi<br />

qu’un synthétiseur <strong>de</strong> pepti<strong><strong>de</strong>s</strong> pour un montant <strong>de</strong> 325 000 dollars US et à<br />

M. Knobel que 450 000 francs <strong>suisses</strong> avaient été prévus pour faire analyser <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons<br />

d’ADN (montants que M. Chu a ensuite reçus <strong>de</strong> la société Medalfa AG).<br />

L’objectif était <strong>de</strong> montrer que les montants étaient encaissés par la société Medchem<br />

AG. […]<br />

En conclusion, M. Basson a utilisé la société Medchem AG pour faire <strong>de</strong> l’argent. Les<br />

affaires étaient dirigées par M. Chu. Devant le tribunal, M. Basson a présenté M. Chu<br />

comme un agent <strong>de</strong> la ‹mafia <strong>de</strong> la guerre chimique et biologique› constituée <strong>de</strong> Libyens,<br />

<strong>de</strong> ressortissants d’Allemagne <strong>de</strong> l’Est, etc. qui gérait un réseau d’espionnage<br />

russe <strong>de</strong>puis Allschwil (‹MAIS-Corporation›); le juge a cru ces déclarations.<br />

Mon appréciation: Je ne doute pas que M. Chu n’avait aucune idée <strong>de</strong> ce qui se passait<br />

vraiment, mais je pense qu’il était conscient <strong>de</strong> servir à blanchir <strong>de</strong> l’argent.» [Traduction]<br />

10.3.2 Contacts <strong>avec</strong> Jürg Jacomet<br />

La DCG n’est pas parvenue à éclaircir <strong>avec</strong> exactitu<strong>de</strong> les circonstances dans lesquelles<br />

Wouter Basson et Jürg Jacomet se dont rencontrés dans la mesure où, en<br />

l’absence <strong>de</strong> faits vérifiables, elle ne dispose que <strong><strong>de</strong>s</strong> déclarations <strong><strong>de</strong>s</strong> intéressés.<br />

Jürg Jacomet avait déclaré à un journaliste que Wouter Basson lui avait été présenté<br />

au début <strong><strong>de</strong>s</strong> années 80 par Lothar Neethling, qui, avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir le chef du département<br />

<strong>de</strong> police scientifique <strong>de</strong> la police sud-africaine, était encore chef du labora-

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