Examen des contacts des services de renseignement suisses avec l ...
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ité des centrales nucléaires ukrainiennes, à la menace au moyen d’armes nucléaires à partir de l’Ukraine et, d’une manière générale, à la situation politique et militaire en Ukraine. Peter Regli aurait en outre promis à Henrik Thomsen de lui remettre deux passeports suisses pour le cas où il aurait des difficultés. Le 13 mai 1994, un journaliste soumettait à ce sujet certaines questions au Service d’information du DMF. Le 19 mai 1994, Peter Regli prenait position par rapport à ces questions et expliquait à l’attention du président de la DCG qu’il était vrai que Jürg Jacomet lui avait présenté Henrik Thomsen en tant que spécialiste de la situation ukrainienne en matière d’armes et de centrales nucléaires. Peter Regli a également précisé qu’il avait eu deux entretiens avec Henrik Thomsen et que, après la première rencontre, il avait remis à Jürg Jacomet une liste de questions à l’attention de Henrik Thomsen. La valeur des informations obtenues en réponse à cette liste de questions était cependant très faible. Peter Regli a encore indiqué au président de la DCG qu’il n’avait promis ni rémunération ni passeports suisses et qu’il n’avait plus de contacts avec Henrik Thomsen depuis leur seconde rencontre en juin 1993. Au cours de son enquête, la DCG a constaté que le chef de la Division SRS avait participé à l’une des deux rencontres avec Jürg Jacomet et Henrik Thomsen (cette rencontre a sans doute eu lieu le 8 mars 1993). En substance, le chef de la Division SRS a déclaré ce qui suit: Il a confirmé que Henrik Thomsen se faisait passer pour un ancien collaborateur des services de renseignement danois (ce qui était faux). Il a expliqué avoir été invité à participer à cette séance, car Jürg Jacomet avait visiblement voulu proposer aux services de renseignement suisses de recourir aux services de Henrik Thomsen en tant qu’informateur. Selon Jacomet en effet, celui-ci aurait eu accès à des entreprises ukrainiennes ayant produit des missiles stratégiques. Il a confirmé que son service s’intéressait aux récents SS-24 et SS-25, mais que Henrik Thomsen n’avait aucune idée à ce sujet. Ce dernier avait en revanche abordé le sujet des SS-12 et SS-13, ce qui ne présentait toutefois aucun intérêt pour le service qui connaissait déjà bien ces armes. Il s’est également souvenu que, au cours de cet entretien, Jürg Jacomet avait prié Peter Regli de l’accompagner dans le couloir pour parler d’un sujet interne. À l’issue de l’entretien, Peter Regli a souhaité s’entretenir avec lui en l’absence des deux autres participants à la discussion. Dans le couloir, Peter Regli lui a dit que ses questions étaient trop agressives et qu’il voulait en savoir trop de la part de Henrik Thomsen. Il lui avait alors répondu que pour lui l’affaire s’arrêtait là, cette source étant «très douteuses et qu’il [Henrik Thomsen] avait quasiment tout de l’escroc» [traduction], mais qu’il comprenait que Jürg Jacomet soit intervenu auprès de Peter Regli, manifestement en raison de son comportement. «C’est tout ce que j’ai à dire sur cette rencontre.» [Traduction] Pour sa part, Peter Regli a en substance expliqué ce qui suit à la DCG: Le contact avec Henrik Thomsen avait été établi par l’entremise de Jürg Jacomet. Ce dernier a prétendu que le Danois avait d’excellents contacts en Ukraine et qu’il pouvait fournir des informations sur l’armement nucléaire ukrainien et l’état de celui-ci. Une première rencontre a eu lieu dans son bureau, en présence du chef de la Division SRS. Ils ont écouté Henrik Thomsen et l’ont prié de repasser pour qu’ils puissent lui soumettre des questions concrètes. il avait ensuite prié un collaborateur spécialisé dans les questions de prolifération et de matériel nucléaire de participer au second entretien. Ce collaborateur avait établi une liste de questions. Les réponses à la moitié de ces questions étaient déjà connues, car la liste comprenait également des questions pièges. Cela étant, il n’a jamais été question de rémunération; Jürg Jaco- 2186
met avait en effet insisté sur le fait que Henrik Thomsen voulait contribuer de sa propre initiative mais que, pour le cas où il aurait des problèmes en Ukraine, il aurait naturellement été reconnaissant de pouvoir bénéficier d’un passeport suisse. À cette question, Peter Regli a donné la réponse standard en pareil cas, c’est-à-dire que les services de renseignement suisses n’ont pas la compétence de remettre des passeports suisses à des tiers. Par la suite, ils n’ont plus entendu parler de Henrik Thomsen. Lors de son arrestation à Zurich (à ce sujet, voir ch. 10.3.5), Wouter Basson s’est également exprimé au sujet de Henrik Thomsen. En substance, il a déclaré que ce dernier lui avait été présenté par Jürg Jacomet en février 1993. À cette époque, Jürg Jacomet allait particulièrement mal, il avait l’air négligé et ne semblait plus en mesure de prendre des décisions et Henrik Thomsen séjournait dans le bureau de Jürg Jacomet de manière quasi permanente. Il prenait presque toutes les décisions et déterminait le programme de la journée de Jürg Jacomet. Henrik Thomsen a fait l’objet d’un enregistrement de la Police fédérale en rapport avec des domaines tels que la non-prolifération, les services de renseignement et le commerce d’armes. Une note confidentielle de l’Ambassade de Suisse à Stockholm du 10 août 1994 permet de constater que, après avoir pris rendez-vous par téléphone, Henrik Thomsen avait rendu visite à l’attaché de défense suisse le 2 août 1994. En substance, ce dernier a expliqué ce qui suit: Lors de cette entrevue, Henrik Thomsen lui a dit qu’il connaissait Peter Regli, qu’il l’avait rencontré au moins deux fois à Berne et qu’il l’avait autorisé à contacter n’importe quel attaché de défense suisse. Il n’a compris les explications de Henrik Thomsen que de manière fragmentaire. Ce dernier avait parlé de contacts avec Jürg Jacomet et d’une promesse qu’il n’avait pas pu tenir par la faute de Jürg Jacomet, lui-même n’ayant aucune faute à se reprocher. S’étant enquis des raisons de la visite, Henrik Thomsen a répondu que le SCEM rens ne voulait plus entretenir de relations avec lui et qu’il tentait de le recontacter en passant par un attaché de défense. Il a précisé qu’il disposait d’informations très importantes sur la situation en Ukraine et que le SCEM rens devait impérativement être mis au courant. Le 10 août 1994, après avoir contacté Peter Regli, il a communiqué à Henrik Thomsen qu’il avait informé le SCEM rens de leur discussion et que ce dernier renonçait à tout autre contact. Quant à Henrik Thomsen, il a indiqué au chargé d’enquête du DDPS dans sa lettre du 8 septembre 2002, qu’il ne dispose plus d’aucun document lui permettant d’appuyer ses dires étant donné qu’il avait dû les détruire pour des raisons de sécurité et qu’il avait été obligé de quitter la Suisse précipitamment. Il y a également précisé qu’il n’était plus en mesure de donner les noms des personnes que Jürg Jacomet aurait rencontrées lors de sa mission à Moscou. Dans ces circonstances, la DCG n’accorde pas grand crédit aux déclarations de Henrik Thomsen. Etant donné qu’il reconnaît lui-même qu’il n’est pas en mesure d’étayer ses allégations ou de communiquer les noms de personnes pouvant donner de plus amples informations à ce sujet, la DCG estime qu’il est inutile de poursuivre dans cette voie. 2187
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à partir <strong>de</strong> l’Ukraine et, d’une manière générale, à la situation politique et militaire<br />
en Ukraine. Peter Regli aurait en outre promis à Henrik Thomsen <strong>de</strong> lui remettre<br />
<strong>de</strong>ux passeports <strong>suisses</strong> pour le cas où il aurait <strong><strong>de</strong>s</strong> difficultés.<br />
Le 13 mai 1994, un journaliste soumettait à ce sujet certaines questions au Service<br />
d’information du DMF. Le 19 mai 1994, Peter Regli prenait position par rapport à<br />
ces questions et expliquait à l’attention du prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la DCG qu’il était vrai que<br />
Jürg Jacomet lui avait présenté Henrik Thomsen en tant que spécialiste <strong>de</strong> la situation<br />
ukrainienne en matière d’armes et <strong>de</strong> centrales nucléaires. Peter Regli a également<br />
précisé qu’il avait eu <strong>de</strong>ux entretiens <strong>avec</strong> Henrik Thomsen et que, après la<br />
première rencontre, il avait remis à Jürg Jacomet une liste <strong>de</strong> questions à l’attention<br />
<strong>de</strong> Henrik Thomsen. La valeur <strong><strong>de</strong>s</strong> informations obtenues en réponse à cette liste <strong>de</strong><br />
questions était cependant très faible. Peter Regli a encore indiqué au prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />
DCG qu’il n’avait promis ni rémunération ni passeports <strong>suisses</strong> et qu’il n’avait plus<br />
<strong>de</strong> <strong>contacts</strong> <strong>avec</strong> Henrik Thomsen <strong>de</strong>puis leur secon<strong>de</strong> rencontre en juin 1993.<br />
Au cours <strong>de</strong> son enquête, la DCG a constaté que le chef <strong>de</strong> la Division SRS avait<br />
participé à l’une <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux rencontres <strong>avec</strong> Jürg Jacomet et Henrik Thomsen (cette<br />
rencontre a sans doute eu lieu le 8 mars 1993). En substance, le chef <strong>de</strong> la Division<br />
SRS a déclaré ce qui suit: Il a confirmé que Henrik Thomsen se faisait passer pour<br />
un ancien collaborateur <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> danois (ce qui était faux). Il a<br />
expliqué avoir été invité à participer à cette séance, car Jürg Jacomet avait visiblement<br />
voulu proposer aux <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> <strong>suisses</strong> <strong>de</strong> recourir aux <strong>services</strong><br />
<strong>de</strong> Henrik Thomsen en tant qu’informateur. Selon Jacomet en effet, celui-ci aurait eu<br />
accès à <strong><strong>de</strong>s</strong> entreprises ukrainiennes ayant produit <strong><strong>de</strong>s</strong> missiles stratégiques. Il a<br />
confirmé que son service s’intéressait aux récents SS-24 et SS-25, mais que Henrik<br />
Thomsen n’avait aucune idée à ce sujet. Ce <strong>de</strong>rnier avait en revanche abordé le sujet<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> SS-12 et SS-13, ce qui ne présentait toutefois aucun intérêt pour le service qui<br />
connaissait déjà bien ces armes. Il s’est également souvenu que, au cours <strong>de</strong> cet<br />
entretien, Jürg Jacomet avait prié Peter Regli <strong>de</strong> l’accompagner dans le couloir pour<br />
parler d’un sujet interne. À l’issue <strong>de</strong> l’entretien, Peter Regli a souhaité s’entretenir<br />
<strong>avec</strong> lui en l’absence <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux autres participants à la discussion. Dans le couloir,<br />
Peter Regli lui a dit que ses questions étaient trop agressives et qu’il voulait en<br />
savoir trop <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> Henrik Thomsen. Il lui avait alors répondu que pour lui<br />
l’affaire s’arrêtait là, cette source étant «très douteuses et qu’il [Henrik Thomsen]<br />
avait quasiment tout <strong>de</strong> l’escroc» [traduction], mais qu’il comprenait que Jürg Jacomet<br />
soit intervenu auprès <strong>de</strong> Peter Regli, manifestement en raison <strong>de</strong> son comportement.<br />
«C’est tout ce que j’ai à dire sur cette rencontre.» [Traduction]<br />
Pour sa part, Peter Regli a en substance expliqué ce qui suit à la DCG: Le contact<br />
<strong>avec</strong> Henrik Thomsen avait été établi par l’entremise <strong>de</strong> Jürg Jacomet. Ce <strong>de</strong>rnier a<br />
prétendu que le Danois avait d’excellents <strong>contacts</strong> en Ukraine et qu’il pouvait fournir<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> informations sur l’armement nucléaire ukrainien et l’état <strong>de</strong> celui-ci. Une<br />
première rencontre a eu lieu dans son bureau, en présence du chef <strong>de</strong> la Division<br />
SRS. Ils ont écouté Henrik Thomsen et l’ont prié <strong>de</strong> repasser pour qu’ils puissent lui<br />
soumettre <strong><strong>de</strong>s</strong> questions concrètes. il avait ensuite prié un collaborateur spécialisé<br />
dans les questions <strong>de</strong> prolifération et <strong>de</strong> matériel nucléaire <strong>de</strong> participer au second<br />
entretien. Ce collaborateur avait établi une liste <strong>de</strong> questions. Les réponses à la<br />
moitié <strong>de</strong> ces questions étaient déjà connues, car la liste comprenait également <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
questions pièges. Cela étant, il n’a jamais été question <strong>de</strong> rémunération; Jürg Jaco-<br />
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