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Examen des contacts des services de renseignement suisses avec l ...

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9.6.2 Appréciation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>contacts</strong> <strong>de</strong> Jürg Jacomet<br />

par le GRS et le Gr rens ainsi que par le DFAE<br />

Jürg Jacomet avait une très mauvaise réputation au sein du GRS puis du Gr rens. À<br />

cet égard, l’ancien chef <strong>de</strong> la Section exploitation a dit <strong>de</strong> Jürg Jacomet qu’il<br />

s’agissait «d’une caricature du marchand d’armes artificieux […] qui n’a rien apporté<br />

au service que nous ne savions pas déjà par les Anglais ou les Américains» [traduction]:<br />

2182<br />

«Lorsque certains <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> étrangers nous <strong>de</strong>mandaient si nous<br />

connaissions M. Jacomet, nous répondions chaque fois en appliquant scrupuleusement<br />

l’échelle d’évaluation en vigueur entre <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> (soit une échelle allant<br />

<strong>de</strong> 1 à 6): Il s’agit d’une personne à laquelle on ne peut se fier et qui doit être traitée<br />

<strong>avec</strong> pru<strong>de</strong>nce; l’évaluation <strong>de</strong> M. Jacomet oscillait toujours entre 5 et le 6.» [Traduction]<br />

Pour les collaborateurs du Gr rens, il ne faisait aucun doute que les <strong>contacts</strong> entre<br />

Peter Regli et Jürg Jacomet étaient très contestables et déplorables pour l’image du<br />

service. Lors <strong>de</strong> son audition par la DCG, juste après l’affaire <strong>de</strong> l’uranium, le chef<br />

du DMF avait conclu que «le chef du <strong>renseignement</strong> ne doit pas diriger <strong>de</strong> source<br />

lui-même.» [Traduction]<br />

Lors <strong>de</strong> l’enquête, le chef <strong>de</strong> l’époque <strong>de</strong> la Section acquisition a déclaré à la DCG<br />

qu’il était <strong>de</strong> l’avis qu’il était toujours dangereux pour un chef du <strong>renseignement</strong> <strong>de</strong><br />

traiter ses propres sources. Il a précisé qu’il avait parfois discuté <strong>de</strong> ce point <strong>avec</strong><br />

Peter Regli. Selon lui, la présence <strong>de</strong> marchands d’armes au sein <strong><strong>de</strong>s</strong> états-majors<br />

militaires est toujours synonyme <strong>de</strong> danger. Il a également ajouté que le peu qu’il<br />

savait le portait à croire que Jürg Jacomet exploitait Peter Regli <strong>de</strong> manière éhontée:<br />

«Il se faisait passer pour un collaborateur du GRS puis du Gr rens ou faisait <strong>de</strong> telle<br />

sorte qu’on <strong>de</strong>vait l’admettre. […] Cela a notamment été le cas <strong>avec</strong> Wouter Basson.<br />

Celui-ci croyait vraiment que M. Jacomet avait <strong><strong>de</strong>s</strong> rapports étroits <strong>avec</strong> le service.»<br />

[Traduction] À son avis toutefois, il est possible d’exclure que Jürg Jacomet ait été<br />

dirigé par les Sud-Africains car «<strong>avec</strong> ses affaires, il les trompait également <strong>de</strong><br />

manière éhontée; il ne travaillait qu’à son propre profit.» [Traduction] Le chef <strong>de</strong><br />

l’époque <strong>de</strong> la Section acquisition a précisé que le service avait tenté à plusieurs<br />

reprises <strong>de</strong> donner un coup <strong>de</strong> frein à ces agissements, d’ailleurs le fait que Jürg<br />

Jacomet se fasse passer pour un collaborateur du GRS puis du Gr rens était également<br />

«l’un <strong><strong>de</strong>s</strong> points au sujet <strong><strong>de</strong>s</strong>quels j’ai rendu mon chef attentif en lui disant que<br />

cela ne <strong>de</strong>vait pas être. Il m’a répondu qu’il allait ‹régler le problème›. Cette discussion<br />

a certainement eu lieu en 1990 ou 1991 déjà.» [Traduction]<br />

Le chef <strong>de</strong> la Division Service <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> stratégique <strong>de</strong> l’époque a été encore<br />

plus précis:<br />

«Durant la pério<strong>de</strong> au cours <strong>de</strong> laquelle j’ai travaillé <strong>avec</strong> mon chef, j’ai appris à ne lui<br />

répéter les choses que trois fois, mais pas une quatrième fois, car cela ne servait plus à<br />

rien. […] Sur la base <strong>de</strong> certaines informations que nous avions reçues, nous avons indiqué<br />

à M. Regli que les <strong>contacts</strong> <strong>avec</strong> M. Jacomet pourraient nuire au service. La<br />

chose en est restée là.» [Traduction]<br />

Un ancien membre du Gr rens a livré à la DCG une appréciation plus négative<br />

encore <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>contacts</strong> <strong>de</strong> Peter Regli et <strong>de</strong> Jürg Jacomet:<br />

– «M. Regli avait une source [Jürg Jacomet] qui l’‹introduisait› dans le vaste et dangereux<br />

mon<strong>de</strong> du <strong>renseignement</strong>. Il s’agissait d’un camara<strong>de</strong> officier <strong><strong>de</strong>s</strong> troupes

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