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Examen des contacts des services de renseignement suisses avec l ...

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6.8 Utilité apparente <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>contacts</strong> <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud<br />

L’analyse <strong>de</strong> l’utilité <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>contacts</strong> <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud donne <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats décevants.<br />

Il ne fait aucun doute que la MID comptait parmi les <strong>services</strong> partenaires les<br />

plus importants du GRS puis du Gr rens comme cela ressort <strong>de</strong> l’énumération <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>contacts</strong> qui ont eu lieu à tous les échelons (voir ch. 6.4). Il aurait par conséquent été<br />

possible <strong>de</strong> s’attendre à ce que ces <strong>de</strong>rniers aient permis à notre pays d’obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

informations essentielles donnant lieu à <strong><strong>de</strong>s</strong> retombées importantes pour sa sécurité.<br />

Pour clarifier ce point, la DCG a <strong>de</strong>mandé <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>renseignement</strong>s au sujet <strong><strong>de</strong>s</strong> procèsverbaux<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> séances <strong>de</strong> direction du GRS et du Gr rens. La réponse écrite du DDPS<br />

à ce sujet se limite à constater que ces procès-verbaux ne contiennent «aucun document<br />

ni aucune information au sujet <strong><strong>de</strong>s</strong> relations <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud étant donné<br />

que, en raison <strong>de</strong> leur nature, <strong>de</strong> telles questions n’étaient pas traitées en séance <strong>de</strong><br />

direction.» [Traduction] La DCG ignore tout <strong>de</strong> la raison pour laquelle un sujet<br />

politiquement aussi brûlant que les <strong>contacts</strong> <strong>avec</strong> le régime <strong>de</strong> l’apartheid et un<br />

mouvement rebelle comme l’UNITA, ne pouvait «en raison <strong>de</strong> sa nature» pas être<br />

traité lors <strong>de</strong> ses séances par l’organe <strong>de</strong> direction suprême du <strong>renseignement</strong> suisse.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> ses auditions, la DCG a également interrogé les anciens collaborateurs<br />

<strong>de</strong> la Section exploitation compétents pour l’Afrique australe. Une ancienne<br />

collaboratrice a indiqué que, au début <strong><strong>de</strong>s</strong> années 90, il y avait une cinquantaine <strong>de</strong><br />

classeurs concernant l’Afrique noire. Environ quinze à dix-huit d’entre eux concernaient<br />

uniquement l’Afrique du Sud. La tentative <strong>de</strong> consulter ces documents n’a pas<br />

abouti étant donné que – comme la Direction du SRS l’a expliqué à la DCG – «suite<br />

à la concentration <strong><strong>de</strong>s</strong> tâches du service <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> stratégique sur certains<br />

domaines clefs, les dossiers <strong>de</strong> documentation ont été démantelés dans le courant <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

années 90.» [Traduction]<br />

Les procès-verbaux <strong><strong>de</strong>s</strong> rencontres et entretiens sont les seuls documents qui subsistent<br />

encore aujourd’hui et qui renseignent sur la collaboration <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud,<br />

en particulier sur les informations qu’elle a permis d’obtenir. Leur contenu a déjà été<br />

abordé plus haut (voir ch. 4.3.6). Pour l’essentiel, ils ren<strong>de</strong>nt compte du déroulement<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>contacts</strong>, mentionnent les personnes qui y ont participé et – dans le meilleur <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

cas – comportent une évaluation générale <strong>de</strong> la rencontre.<br />

Ainsi, le chef du GRS à cette époque, après sa première visite en Afrique du Sud,<br />

qui a eu lieu du 9 au 17 mars 1982, arrive à la conclusion, selon procès-verbal <strong>de</strong><br />

rencontres ou d’entretiens, que l’Afrique du Sud est tout à fait en mesure <strong>de</strong> maintenir<br />

ses positions et <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r sous contrôle les infiltrations en provenance <strong><strong>de</strong>s</strong> pays<br />

environnants. La mesure dans laquelle les dirigeants politiques et militaires <strong>de</strong><br />

l’Afrique du Sud parviendraient à s’ouvrir aux nouvelles conditions et à assouplir la<br />

politique raciale serait décisive pour la suite <strong>de</strong> l’évolution. Si l’Afrique du Sud<br />

<strong>de</strong>vait échouer, cela découlerait uniquement du manque <strong>de</strong> flexibilité en matière <strong>de</strong><br />

conduite qui avait été constaté tout au long <strong>de</strong> la visite et qui était manifestement un<br />

élément déterminant du caractère <strong><strong>de</strong>s</strong> Boers.<br />

Bien que théoriquement conscients <strong>de</strong> l’importance stratégique et économique <strong>de</strong><br />

l’Afrique du Sud, les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> étaient convaincus que seul un<br />

voyage dans ce pays <strong>avec</strong> la prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> l’importance <strong><strong>de</strong>s</strong> distances<br />

énormes qui doivent être parcourues permettait d’appréhen<strong>de</strong>r clairement les problèmes<br />

<strong>de</strong> l’Afrique du Sud. En plus <strong>de</strong> tous les objectifs qu’ils s’étaient fixés pour<br />

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