Examen des contacts des services de renseignement suisses avec l ...
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Aujourd’hui, le DDPS indique qu’il n’y a pas d’indices permettant <strong>de</strong> conclure à un<br />
échange d’informations au sujet <strong><strong>de</strong>s</strong> tests <strong>de</strong> résistance effectués sur les Mirage. Le<br />
fait qu’il n’y ait pas (plus) <strong>de</strong> documents à ce sujet est plausible étant donné que les<br />
dossiers ont été détruits en gran<strong>de</strong> partie. Il n’en <strong>de</strong>meure pas moins établi que <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>contacts</strong> <strong>avec</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> représentants <strong><strong>de</strong>s</strong> forces aériennes sud-africaines portant sur les<br />
tests <strong>de</strong> résistance <strong><strong>de</strong>s</strong> matériaux ont effectivement eu lieu. Lors <strong>de</strong> son audition par<br />
la DCG, Peter Regli n’était toutefois pas parvenu à se souvenir <strong><strong>de</strong>s</strong> détails. Il a<br />
cependant reconnu qu’il était «possible que <strong><strong>de</strong>s</strong> documents concernant les tests <strong>de</strong><br />
résistance effectués sur les Mirage <strong>suisses</strong> aient été remis aux Sud-africains ou<br />
réciproquement.» [Traduction] Même en l’absence <strong>de</strong> tout document, la DCG estime<br />
donc qu’il est très probable que les informations souhaitées par les Sud-Africains<br />
leur ont été effectivement communiquées et, partant, que la convention <strong>de</strong> protection<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> informations <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud a sans doute été appliquée.<br />
La DCG a posé au DFAE la question <strong>de</strong> savoir si cette convention conclue <strong>avec</strong><br />
l’Afrique du Sud était compatible <strong>avec</strong> l’embargo sur l’exportation <strong>de</strong> matériel <strong>de</strong><br />
guerre décidé par le Conseil fédéral (1963) et <strong>avec</strong> la résolution 418 du Conseil <strong>de</strong><br />
sécurité <strong>de</strong> l’ONU (1977). Dans sa réponse écrite, le DFAE a rappelé que les<br />
champs d’application <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux décisions d’embargo ne se recouvraient pas complètement.<br />
Outre les armes, les munitions, les véhicules militaires, les équipements<br />
paramilitaires et les pièces <strong>de</strong> rechange, la résolution <strong>de</strong> l’ONU s’étendait également<br />
aux contrats <strong>de</strong> fabrication sous licence, alors que ces <strong>de</strong>rniers ne tombaient pas sous<br />
le coup <strong>de</strong> l’embargo décidé par le Conseil fédéral.<br />
Il ressort <strong>de</strong> ce qui précè<strong>de</strong> que la convention <strong>de</strong> 1983 entre la Suisse et l’Afrique du<br />
Sud et l’échange d’informations militaires auquel elle a donné lieu étaient compatibles,<br />
sur le plan juridique du moins, <strong>avec</strong> les <strong>de</strong>ux embargos <strong>de</strong> 1963 et 1977. La<br />
DCG est en revanche d’avis que les informations données par la Suisse à l’Afrique<br />
du Sud sur les tests <strong>de</strong> résistance pratiqués par les Suisses sur les Mirage étaient<br />
problématiques sous l’angle <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> neutralité et <strong>de</strong> la politique étrangère.<br />
6.6.3 Controverse au sujet d’un prétendu accord<br />
d’échange d’informations <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud<br />
Dans divers médias, il a été question d’un accord <strong>de</strong> collaboration ou tout du moins<br />
d’échange d’informations dans le domaine <strong>de</strong> la guerre biologique et chimique que<br />
le GRS aurait conclu <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud en 1986. Le général Chris Thirion,<br />
ancien chef <strong>de</strong> la section évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> sud-africains,<br />
plus tard chef <strong>de</strong> la Military Intelligence Division (MID) a été considéré comme<br />
témoin clé dans cette affaire. Selon les explications <strong>de</strong> la Direction du SRS, celui-ci<br />
s’est rendu en Suisse à l’occasion <strong>de</strong> plusieurs – environ cinq à six – rencontres à<br />
l’échelon <strong><strong>de</strong>s</strong> chefs <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> ou à l’échelon <strong><strong>de</strong>s</strong> experts. Le<br />
journaliste suisse Jean-Philippe Ceppi, citant le général Thirion qu’il avait interviewé,<br />
a rapporté que, en 1986, il avait contribué à la conclusion d’un accord entre la<br />
Suisse et l’Afrique du Sud prévoyant une collaboration dans le domaine <strong>de</strong> la guerre<br />
biologique et chimique.<br />
Lors <strong>de</strong> son audition, Jean-Philippe Ceppi a présenté à la DCG une transcription <strong>de</strong><br />
l’interview du général Thirion réalisé les 28 septembre et 1er octobre 2001. Ce document<br />
(en anglais) contient notamment le passage suivant:<br />
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