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Examen des contacts des services de renseignement suisses avec l ...

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certains événements, il est vraisemblable que la lumière ne pourra sans doute jamais<br />

être entièrement faite car pour un bon nombre d’entre eux, il n’existe tout<br />

simplement aucun document ou, si ces documents ont existé, ils ont été détruits.<br />

La délégation a exploité toutes les sources d’informations disponibles en Suisse.<br />

Elle n’a en revanche pas été autorisée à effectuer <strong><strong>de</strong>s</strong> recherches en Afrique du Sud.<br />

En effet, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> officielle que la délégation a fait parvenir au gouvernement<br />

sud-africain s’est heurtée à une fin <strong>de</strong> non-recevoir <strong>de</strong> la part du prési<strong>de</strong>nt Thabo<br />

Mbeki. Ce <strong>de</strong>rnier a estimé que les investigations <strong>de</strong> la délégation relatives au passé<br />

n’étaient pas dans l’intérêt <strong>de</strong> son pays et qu’elles seraient notamment contraires au<br />

souhait du gouvernement sud-africain <strong>de</strong> se concentrer sur l’avenir.<br />

Le présent rapport donne une image aussi précise que possible du rôle joué <strong>de</strong>puis<br />

la fin <strong><strong>de</strong>s</strong> années 70 par les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> <strong>suisses</strong> en relation <strong>avec</strong><br />

l’Afrique du Sud. Il apporte une réponse définitive aux multiples reproches dont<br />

certaines personnes et <strong>services</strong> ont fait l’objet.<br />

Les premiers <strong>contacts</strong> réguliers entre les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> <strong>suisses</strong> et<br />

l’Afrique du Sud remontent à 1977. Entre 1977 et fin 2001, plus <strong>de</strong> 100 échanges<br />

ont eu lieu alternativement en Suisse et en Afrique du Sud. Près <strong>de</strong> la moitié <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

rencontres se sont déroulées entre 1977 et 1991, à une époque où l’Afrique du Sud<br />

connaissait un régime <strong>de</strong> discrimination raciale. Les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> ont<br />

également entretenu <strong><strong>de</strong>s</strong> relations <strong>avec</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> représentants <strong>de</strong> l’UNITA à un moment<br />

où ce mouvement <strong>de</strong> rébellion angolais, soutenu par l’Afrique du Sud, était en lutte<br />

ouverte contre le gouvernement officiel <strong>de</strong> l’Angola.<br />

Il n’est pas possible aujourd’hui <strong>de</strong> savoir <strong>avec</strong> certitu<strong>de</strong> si les <strong>contacts</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> <strong>avec</strong> le régime <strong>de</strong> Pretoria avaient reçu l’aval du chef du département<br />

responsable ou du Conseil fédéral. La délégation a trouvé <strong>de</strong>ux cas, en 1986<br />

et 1987, où le Département fédéral <strong><strong>de</strong>s</strong> affaires étrangères (DFAE) était intervenu<br />

formellement auprès du chef du DDPS pour inviter ce département à faire preuve <strong>de</strong><br />

retenue à l’égard <strong>de</strong> l’Afrique du Sud. Ces interventions n’ont toutefois pas été<br />

suivies d’effets. Ni le DDPS, ni le DFAE n’ont ressenti le besoin <strong>de</strong> porter la question<br />

<strong>de</strong>vant le Conseil fédéral. Dans ces circonstances, les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong><br />

du DDPS ont eu tout loisir <strong>de</strong> développer <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud une sorte <strong>de</strong><br />

diplomatie parallèle et discrète qui échappait <strong>de</strong> fait à tout contrôle politique.<br />

Les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> ont fait preuve vis-à-vis du régime <strong>de</strong> Pretoria d’une<br />

attitu<strong>de</strong> peu critique, voire, parfois, bienveillante. Le vif intérêt porté par les militaires<br />

<strong>suisses</strong> pour l’Afrique du Sud a d’ailleurs certainement constitué un gage <strong>de</strong><br />

respectabilité pour le régime en place. L’attitu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong><br />

<strong>suisses</strong> était pourtant en opposition complète <strong>avec</strong> la politique officielle défendue<br />

par le Conseil fédéral. En effet, dès la fin <strong><strong>de</strong>s</strong> années 60, le Conseil fédéral a<br />

condamné régulièrement le système <strong>de</strong> ségrégation raciale en Afrique du Sud. Il est<br />

vrai que, sur le plan militaire, l’Afrique du Sud était une source importante <strong>de</strong><br />

<strong>renseignement</strong>s. Du fait <strong>de</strong> son engagement en Angola, en Namibie et au Mozambique<br />

contre <strong><strong>de</strong>s</strong> forces équipées par l’Union soviétique, l’Afrique du Sud disposait<br />

d’informations sur les armes et métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> pays du bloc <strong>de</strong> l’Est. Dans le contexte<br />

<strong>de</strong> la guerre froi<strong>de</strong>, les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> jugeaient que ces informations<br />

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