Examen des contacts des services de renseignement suisses avec l ...

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31.07.2013 Views

collaborateur en charge de la comptabilité au GRS/GR rens a confirmé que l’ensemble des pièces relatives au paiement des sources ont été détruites et qu’il est impossible de reconstruire les flux financiers. Les investigations de la DCG ont montré qu’il est pratiquement exclu de reconstituer, même approximativement, les informations en provenance des sources et informateurs externes. Etant donné que le Service de renseignement stratégique n’a de toute évidence pas tenu de documentation écrite et que même la Direction du SRS ne peut se prononcer à ce sujet, l’importance et le contenu des informations obtenues par ces sources ne peuvent pas être évalués avec objectivité. Cela étant, les réponses du SRS permettent quand même de penser que les sources et les informateurs externes n’ont pas permis, dans ce cadre, d’obtenir de renseignements capitaux tant il est vrai que si cela avait été le cas, les indices auraient été plus probants. À cet égard, force est encore de constater qu’il y a des différences importantes par rapport aux services de renseignement civils de la Confédération. Comme le chef du Service d’analyse et de prévention (SAP) l’a expliqué à la DCG, son service est régi par des directives précises. Ainsi, chaque contact avec une source ou un fonctionnaire de liaison étranger est consigné, le plus rapidement possible, par le membre du bureau de liaison concerné. L’information est reprise dans une note qui est classée de manière centralisée; «Tout le monde sait bien que les informations secrètes qui sont gardées ‹quelque part› ne servent à rien.» [Traduction] 4.3.3.3 Officiers de milice Jusqu’à fin 2001, les chefs des fractions d’état-major de l’armée concernées étaient responsables de la sélection ainsi que de l’instruction et du perfectionnement des officiers incorporés dans les fractions d’état-major de l’armée et la réserve de personnel. Depuis 2002, ces tâches incombent à un groupe d’experts, ces derniers étant actuellement désignés par le directeur du SRS. À noter que l’instruction et le perfectionnement de ces militaires aux tâches de renseignement ont été abandonnés. En ce qui concerne le recours aux officiers de milice, la Direction du SRS n’a pas été en mesure de se prononcer sur les informations récoltées par ce canal ni sur la manière dont elles ont été exploitées. Etant donné l’absence de pièces, la DCG n’a pas été en mesure de continuer ses investigations dans ce domaine. 4.3.3.4 «Refuges» Interrogée au sujet de l’existence de maisons ou d’appartements secrets communément appelés «refuges» (ou encore safe houses), la Direction du SRS a donné la réponse écrite suivante: 2126 «Durant la période allant de 1993 à 1998, la section du SRS chargée de l’acquisition de renseignements avait accès à deux refuges à l’étranger grâce à l’entremise de tiers. Ceux-ci étaient à … et à … (lieux connus de la DCG). Cela n’exclut cependant pas que d’autres refuges (notamment en Forêt Noire) ignorés des cadres actuels aient également pu être utilisés à l’époque.» [Traduction]

Le dossier «Afrique du Sud» de la Direction du SRS contenait une copie d’un contrat de bail conclu le 7 juin 1985 et prolongé le 7 juin 1990 pour une durée de cinq ans portant sur la location d’une maison individuelle de neuf pièces dans l’agglomération bernoise. Cette copie ne permettait pas d’identifier les parties contractantes ni l’adresse de l’objet loué. En réponse à une question écrite, le DDPS a indiqué qu’il s’agissait de la maison d’habitation d’un ancien attaché de défense sud-africain qui ne parlait l’allemand que de manière rudimentaire et qui avait demandé une traduction orale du contrat de bail ainsi que certaines explications en relation avec la prolongation du bail. Les documents relatifs au contrat en question avaient été transmis au SRS en vue de la préparation de l’entretien avec l’attaché et a, par la suite, été classé dans le classeur principal relatif à l’Afrique du Sud étant donné que l’attaché de défense qui avait demandé ce service était sud-africain. La direction du SRS n’est pas parvenue à expliquer pourquoi cette copie sans importance a été retrouvée dans un dossier classé secret et pourquoi – à la différence d’une grande quantité d’autres documents – elle n’avait pas été détruite. Cela étant, la réponse écrite de la Direction du SRS parle d’elle-même. De toute évidence, l’actuelle Direction du SRS n’est pas en mesure de fournir une réponse définitive à la DCG. Force en est de conclure que les moyens financiers gérés par le GRS puis par le Gr rens durant les années sous revue l’ont été de manière si secrète que l’actuelle direction elle-même n’est plus en mesure d’en donner une vue d’ensemble complète. Il est par conséquent pratiquement impossible de contrôler l’utilisation de ces moyens. Devant la DCG, Peter Regli avait nié avoir disposé de refuges. Il a déclaré avoir appris que le GRS et le Gr rens avaient de toute évidence disposé de tels objets lors du procès contre Dino Bellasi, l’ancien comptable du Gr rens. 24 Il a ajouté que la Section acquisition était compétente en la matière et que son chef disposait d’une large autonomie; il n’était pas nécessaire qu’il [Peter Regli] soit au courant des détails. La DCG s’est en particulier également penchée sur les rumeurs selon lesquelles le défunt marchand d’armes Jürg Jacomet aurait eu un refuge à sa disposition dans la Forêt Noire. La question de savoir si Jürg Jacomet a ou non séjourné dans la Forêt Noire en tant que personne privée est accessoire du point de vue de l’objet de l’enquête. Seule est pertinente la question de savoir s’il aurait pu disposer là-bas d’un accès à un refuge que le GRS ou le Gr rens aurait mis à sa disposition ou lui aurait procuré. Bien qu’ayant tenté de faire la lumière sur ce point, la DCG n’a pas trouvé d’indice lui permettant de conclure à l’existence d’un tel refuge. 4.3.3.5 Décomptes de frais Lorsqu’elle a abordé la question de l’indemnisation des informateurs, la DCG a déjà indiqué qu’elle a également tenté d’obtenir plus d’informations sur les activités du GRS et du Gr rens en consultant les décomptes de frais. Ces efforts sont demeurés sans résultat, d’une part parce que les paiements à des sources pour des informations 24 Voir à ce sujet le rapport de la Délégation des commissions de gestion des Chambres fédérales sur les événements survenus au Groupe des renseignements de l’Etat-major général («affaire Bellasi») du 24 novembre 1999 (FF 2000 528). 2127

collaborateur en charge <strong>de</strong> la comptabilité au GRS/GR rens a confirmé que<br />

l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> pièces relatives au paiement <strong><strong>de</strong>s</strong> sources ont été détruites et qu’il est<br />

impossible <strong>de</strong> reconstruire les flux financiers.<br />

Les investigations <strong>de</strong> la DCG ont montré qu’il est pratiquement exclu <strong>de</strong> reconstituer,<br />

même approximativement, les informations en provenance <strong><strong>de</strong>s</strong> sources et<br />

informateurs externes. Etant donné que le Service <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> stratégique n’a<br />

<strong>de</strong> toute évi<strong>de</strong>nce pas tenu <strong>de</strong> documentation écrite et que même la Direction du<br />

SRS ne peut se prononcer à ce sujet, l’importance et le contenu <strong><strong>de</strong>s</strong> informations<br />

obtenues par ces sources ne peuvent pas être évalués <strong>avec</strong> objectivité. Cela étant, les<br />

réponses du SRS permettent quand même <strong>de</strong> penser que les sources et les informateurs<br />

externes n’ont pas permis, dans ce cadre, d’obtenir <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong>s capitaux<br />

tant il est vrai que si cela avait été le cas, les indices auraient été plus probants.<br />

À cet égard, force est encore <strong>de</strong> constater qu’il y a <strong><strong>de</strong>s</strong> différences importantes par<br />

rapport aux <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> civils <strong>de</strong> la Confédération. Comme le chef du<br />

Service d’analyse et <strong>de</strong> prévention (SAP) l’a expliqué à la DCG, son service est régi<br />

par <strong><strong>de</strong>s</strong> directives précises. Ainsi, chaque contact <strong>avec</strong> une source ou un fonctionnaire<br />

<strong>de</strong> liaison étranger est consigné, le plus rapi<strong>de</strong>ment possible, par le membre du<br />

bureau <strong>de</strong> liaison concerné. L’information est reprise dans une note qui est classée<br />

<strong>de</strong> manière centralisée; «Tout le mon<strong>de</strong> sait bien que les informations secrètes qui<br />

sont gardées ‹quelque part› ne servent à rien.» [Traduction]<br />

4.3.3.3 Officiers <strong>de</strong> milice<br />

Jusqu’à fin 2001, les chefs <strong><strong>de</strong>s</strong> fractions d’état-major <strong>de</strong> l’armée concernées étaient<br />

responsables <strong>de</strong> la sélection ainsi que <strong>de</strong> l’instruction et du perfectionnement <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

officiers incorporés dans les fractions d’état-major <strong>de</strong> l’armée et la réserve <strong>de</strong> personnel.<br />

Depuis 2002, ces tâches incombent à un groupe d’experts, ces <strong>de</strong>rniers étant<br />

actuellement désignés par le directeur du SRS. À noter que l’instruction et le perfectionnement<br />

<strong>de</strong> ces militaires aux tâches <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> ont été abandonnés.<br />

En ce qui concerne le recours aux officiers <strong>de</strong> milice, la Direction du SRS n’a pas<br />

été en mesure <strong>de</strong> se prononcer sur les informations récoltées par ce canal ni sur la<br />

manière dont elles ont été exploitées. Etant donné l’absence <strong>de</strong> pièces, la DCG n’a<br />

pas été en mesure <strong>de</strong> continuer ses investigations dans ce domaine.<br />

4.3.3.4 «Refuges»<br />

Interrogée au sujet <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> maisons ou d’appartements secrets communément<br />

appelés «refuges» (ou encore safe houses), la Direction du SRS a donné la<br />

réponse écrite suivante:<br />

2126<br />

«Durant la pério<strong>de</strong> allant <strong>de</strong> 1993 à 1998, la section du SRS chargée <strong>de</strong> l’acquisition <strong>de</strong><br />

<strong>renseignement</strong>s avait accès à <strong>de</strong>ux refuges à l’étranger grâce à l’entremise <strong>de</strong> tiers.<br />

Ceux-ci étaient à … et à … (lieux connus <strong>de</strong> la DCG). Cela n’exclut cependant pas que<br />

d’autres refuges (notamment en Forêt Noire) ignorés <strong><strong>de</strong>s</strong> cadres actuels aient également<br />

pu être utilisés à l’époque.» [Traduction]

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