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Examen des contacts des services de renseignement suisses avec l ...

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que la recherche d’information n’avait pas eu lieu au profit d’un Etat étranger et<br />

qu’il n’y avait par conséquent pas d’acte punissable.<br />

La DCG avait entendu le fonctionnaire <strong>de</strong> l’OFAC en mai 2001, c’est-à-dire avant<br />

<strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> reprendre ses investigations sur les <strong>contacts</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong><br />

<strong>suisses</strong> <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud. À ce moment-là, elle ne disposait pas encore du<br />

dossier du Ministère public <strong>de</strong> la Confédération qu’elle n’a pu consulter que plus<br />

tard. Sans pouvoir être contredit, il a donc prétendu avoir contacté le pilote britannique<br />

<strong>de</strong> son propre chef, en sa qualité <strong>de</strong> fonctionnaire <strong>de</strong> l’OFAC et non pas sur<br />

ordre <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong>: «Je n’ai jamais été chargé d’une telle mission.<br />

[…] Je n’ai pas eu d’officier traitant qui m’aurait donné <strong><strong>de</strong>s</strong> instructions.» [Traduction]<br />

Les investigations <strong>de</strong> la DCG ont clairement prouvé le contraire. Pour <strong><strong>de</strong>s</strong> raisons<br />

incompréhensibles, le fonctionnaire <strong>de</strong> l’OFAC a, <strong><strong>de</strong>s</strong> années durant, transmis <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

informations relevant du domaine <strong>de</strong> l’aviation civile à un collaborateur du GRS et a<br />

été chargé par le GRS <strong>de</strong> se procurer <strong><strong>de</strong>s</strong> informations à <strong>de</strong>ux reprises au moins. En<br />

particulier, le catalogue <strong>de</strong> questions transmis à un pilote d’une compagnie <strong>de</strong> transport<br />

aérien travaillant pour le CICR a été rédigé par un collaborateur du GRS. À cet<br />

égard, il faut souligner qu’au moins le chef <strong>de</strong> la Section exploitation était au courant<br />

<strong>de</strong> cette opération.<br />

Il apparaît une fois <strong>de</strong> plus que les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> ne sont guère enclins à<br />

informer la DCG <strong>de</strong> leur propre chef au sujet <strong><strong>de</strong>s</strong> inci<strong>de</strong>nts importants (à ce sujet,<br />

voir ch. 8.2). En 1999, au cours <strong><strong>de</strong>s</strong> investigations auxquelles elle avait procédé<br />

auprès du Gr rens, notamment après la chute <strong>de</strong> l’avion du CICR en Angola, la DCG<br />

s’était renseignée afin <strong>de</strong> savoir si le pilote britannique <strong>de</strong> l’avion abattu était membre<br />

ou du moins collaborait <strong>avec</strong> les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> <strong>suisses</strong>. Peter Regli<br />

s’était alors référé au rapport <strong>de</strong> la Commission fédérale sur les acci<strong>de</strong>nts d’aviation<br />

et a informé la DCG que l’avion avait été abattu le 14 octobre 1987 en Angola. Il a<br />

également précisé qu’il n’y avait pas le moindre rapport entre cette affaire et les<br />

<strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> <strong>suisses</strong>: «La théorie du pilote-agent <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> est<br />

absur<strong>de</strong>. Il faudrait apporter plus <strong>de</strong> précisions et <strong>de</strong> preuves.» [Traduction]<br />

Certes, il faut bien reconnaître que l’avion du CICR abattu au-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus <strong>de</strong> l’Angola en<br />

1987 n’avait aucun lien direct <strong>avec</strong> les inci<strong>de</strong>nts abordés dans ce chapitre. En revanche,<br />

à l’époque, il était déjà question que le GRS aurait eu recours à un pilote britannique<br />

travaillant pour un compagnie <strong>de</strong> transport aérien au service du CICR pour<br />

obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> informations au sujet <strong>de</strong> l’Angola. En outre, il était évi<strong>de</strong>nt qu’il y avait<br />

un lien interne entre les <strong>de</strong>ux affaires puisque, plus tard, le pilote britannique a été<br />

tué lorsque son avion a été abattu dans le ciel angolais. Dans un pareil cas, il aurait<br />

été du <strong>de</strong>voir du Gr rens d’informer l’organe <strong>de</strong> surveillance parlementaire <strong>de</strong> ces<br />

circonstances au lieu <strong>de</strong> simplement les taire. La DCG a donc dû se procurer les<br />

informations correspondantes <strong>avec</strong> l’ai<strong>de</strong> du CICR, du DFAE et <strong><strong>de</strong>s</strong> Archives fédérales.<br />

Par souci <strong>de</strong> clarté, la DCG tient à préciser que le reproche relatif à l’attitu<strong>de</strong> dissimulatrice<br />

envers la haute surveillance parlementaire s’adresse aux <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong><br />

dans leur ensemble et ne se limite pas à la personne <strong>de</strong> Peter Regli. Si<br />

celui-ci était certes SCEM rens au moment <strong>de</strong> renseigner, il faut rappeler que<br />

l’inci<strong>de</strong>nt lui-même avait eu lieu lorsque son prédécesseur était encore en poste et<br />

que Peter Regli n’en avait pas connaissance. En revanche, le chef <strong>de</strong> la Section<br />

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