Examen des contacts des services de renseignement suisses avec l ...
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Pour sa part, le chef <strong>de</strong> l’armement <strong>de</strong> l’époque a expliqué à la DCG que le Groupement<br />
<strong>de</strong> l’armement avait été consulté, d’abord par le chef <strong>de</strong> la SRADCA, puis<br />
par le SCEM RS, pour savoir s’il était intéressé à examiner <strong>de</strong>ux missiles sol-air. Il<br />
avait cependant souligné que le Groupement <strong>de</strong> l’armement ne disposait pas <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
moyens nécessaires au financement <strong>de</strong> cette acquisition. Le Groupement <strong>de</strong><br />
l’armement était donc parti du principe que, le cas échéant, l’achat serait à débiter au<br />
crédit d’engagement <strong>de</strong> l’Etat-major général.<br />
L’ancien collaborateur du GRS compétent en matière d’évaluation <strong><strong>de</strong>s</strong> systèmes<br />
d’armement étrangers a expliqué à la DCG que le service <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> d’un<br />
pays européen avait proposé <strong>de</strong> profiter d’une comman<strong>de</strong> groupée. Une ambassa<strong>de</strong><br />
avait transmis la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au chef <strong>de</strong> la SRADCA. Deux ou trois jours plus tard, le<br />
GRS avait transmis la réponse suivante: «Acheter si possible.» [Traduction]<br />
11.1.2 Reconstitution à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> documents<br />
Au vu <strong><strong>de</strong>s</strong> divergences entre les déclarations <strong><strong>de</strong>s</strong> personnes concernées, la DCG a<br />
consulté le dossier du DDPS concernant l’achat <strong><strong>de</strong>s</strong> missiles sol-air. Les documents<br />
ont permis d’établir que, le 14 mai 1992, le chef <strong>de</strong> la SRADCA avait fait parvenir<br />
au chef <strong>de</strong> l’Etat-major général une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> formelle d’acquisition <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux missiles<br />
SA-18, acquisition à débiter au crédit réservé aux <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong>. Cette<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> est passée par la voie <strong>de</strong> service, donc par l’entremise du SCEM RS qui l’a<br />
transmise le jour même au chef <strong>de</strong> l’Etat-major général en le priant <strong>de</strong> donner un<br />
avis favorable: «L’achat et l’examen <strong>de</strong> ce matériel récent en provenance <strong>de</strong> l’Est<br />
revêtent la plus haute importance.» [Traduction] Le 15 mai 1992 déjà, le chef <strong>de</strong><br />
l’Etat-major général répondait à Peter Regli que, sur le principe, il n’était pas contre<br />
un achat, mais que celui-ci, comme l’examen <strong><strong>de</strong>s</strong> armes, <strong>de</strong>vait être effectué par le<br />
Groupement <strong>de</strong> l’armement: «Nous [le GRS] n’achetons pas <strong>de</strong> matériel <strong>de</strong> guerre!»<br />
[Traduction]<br />
Par fax non daté (datant probablement <strong>de</strong> mai 1992), le chef <strong>de</strong> la SRADCA remerciait<br />
le service <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> partenaire européen pour son offre – au départ,<br />
l’offre portait sur six missiles SA-18 pour 549 444 dollars US au total – et indiquait<br />
ne disposer malheureusement que d’un crédit <strong>de</strong> 204 000 dollars US. Dans ce fax, il<br />
se renseignait encore sur la possibilité <strong>de</strong> limiter l’acquisition à <strong>de</strong>ux missiles. Le<br />
dossier contient également une réponse du service <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> partenaire reçue<br />
le 21 mai 1992 qui confirme avoir pris note que le <strong>renseignement</strong> suisse avait été<br />
habilité à acquérir <strong>de</strong>ux missiles SA-18 pour un montant <strong>de</strong> 204 000 dollars US. La<br />
réponse précise également que, dans la mesure où le service <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong><br />
partenaire était en mesure <strong>de</strong> conclure l’affaire, les «Suisses» <strong>de</strong>vraient prévoir<br />
d’envoyer un avion civil pour prendre livraison <strong>de</strong> la marchandise.<br />
Lors d’un entretien qui a eu lieu le 27 septembre 1993, Peter Regli informait le chef<br />
<strong>de</strong> l’Etat-major général que les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> avaient acheté <strong>de</strong>ux missiles<br />
SA-18 en 1992 auprès du service <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> d’un pays européen; étant<br />
donné que les compétences <strong>de</strong> Peter Regli étaient limitées, il <strong>de</strong>mandait au chef <strong>de</strong><br />
l’Etat-major général <strong>de</strong> lui donner son accord, lui présentant un document déjà<br />
rédigé l’habilitant à acheter «<strong>de</strong>ux systèmes d’armement pour une somme <strong>de</strong><br />
204 000 dollars US à imputer au budget du Gr rens.» [Traduction] Le chef <strong>de</strong> l’Etat-<br />
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