Examen des contacts des services de renseignement suisses avec l ...
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Basson relevé <strong>de</strong> ses responsabilités. Sous la pression <strong>de</strong> la CIA et du MI6, Basson<br />
aurait cependant à nouveau été engagé en tant qu’expert afin <strong>de</strong> pouvoir, grâce à lui,<br />
remonter les pistes jusqu’aux fournisseurs <strong><strong>de</strong>s</strong> pays <strong>de</strong> l’Est. Basson aurait aussi été<br />
impliqué dans la fabrication <strong>de</strong> quantités importantes <strong>de</strong> pilules d’ecstasy.<br />
Par ailleurs, <strong>de</strong>ux courriers <strong>de</strong> Jacomet avaient été remis à Peter Regli par l’intermédiaire<br />
du surgeon general, le lieutenant général Knobel, dans lequel Jacomet<br />
expliquait sa situation dans l’affaire <strong>avec</strong> Basson et la Croatie. Peter Regli refusa <strong>de</strong><br />
rencontrer <strong><strong>de</strong>s</strong> représentants <strong>de</strong> l’Office of serious economic offences en indiquant<br />
qu’une telle rencontre ne pourrait avoir lieu que sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> officielle du DFJP.<br />
Le fait que, à l’exception d’une unique intervention en mars 1994 (voir ch. 10.4.4),<br />
le sujet «Wouter Basson» n’ait jamais fait l’objet <strong>de</strong> discussions ainsi que la teneur<br />
du procès-verbal <strong>de</strong> cette rencontre montrent à l’évi<strong>de</strong>nce que, tout au long <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
<strong>contacts</strong> qu’ils ont eu <strong>avec</strong> les <strong>services</strong> sud-africains, Peter Regli et le Gr rens<br />
n’avaient manifestement aucune idée <strong>de</strong> l’existence d’un programme d’armement<br />
biologique et chimique offensif. Dans le cas contraire, Peter Regli n’aurait guère eu<br />
<strong>de</strong> raisons <strong>de</strong> consigner dans un procès-verbal classé secret <strong><strong>de</strong>s</strong> faits qui, à l’époque<br />
(1997), étaient déjà connus du public intéressé.<br />
Les embarras pour le Gr rens découlant <strong>de</strong> la proximité <strong>de</strong> son chef suprême <strong>avec</strong><br />
Jürg Jacomet sont apparus dans ce contexte également. Ce <strong>de</strong>rnier a parfaitement su<br />
exploiter ses relations <strong>avec</strong> le SCEM rens et Peter Regli était spontanément disposé<br />
à lui ouvrir certaines portes. Cette proximité <strong>avec</strong> Jürg Jacomet est pour une bonne<br />
part à l’origine <strong>de</strong> sa mise en cause par Wouter Basson qui l’avait désigné comme<br />
complice ou à tout le moins comme personne en partie au courant du projet «Coast».<br />
Etant donné qu’il ne s’est jamais distancé <strong>de</strong> Jürg Jacomet avant la découverte<br />
d’uranium à Kemptthal (voir ch. 9.7) et qu’il n’a rien fait pour empêcher ce <strong>de</strong>rnier<br />
<strong>de</strong> se faire passer pour un agent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> <strong>suisses</strong> alors même<br />
qu’il était au courtant <strong>de</strong> tels agissements, Peter Regli est en bonne partie responsable<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> soupçons qui ont pesé sur lui et le service qu’il dirigeait.<br />
10.4.2 Visite <strong>de</strong> courtoisie ou <strong>contacts</strong> réguliers?<br />
Peter Regli a toujours prétendu n’avoir rencontré Wouter Basson qu’à une seule<br />
reprise, lors d’une visite <strong>de</strong> courtoisie au début <strong><strong>de</strong>s</strong> années 90. Au sujet <strong>de</strong> cette<br />
rencontre, il a en substance expliqué ce qui suit: Il aurait été une nouvelle fois<br />
contacté par Jürg Jacomet. Ce <strong>de</strong>rnier l’aurait prié <strong>de</strong> recevoir <strong>de</strong>ux collaborateurs <strong>de</strong><br />
haut rang <strong>de</strong> la police sud-africaine en visite <strong>de</strong> courtoisie. Etant donné que Jürg<br />
Jacomet a toujours prétendu être un agent <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> – ce qu’il<br />
n’aurait réalisé qu’au moment <strong>de</strong> la visite <strong>de</strong> courtoisie en question – il était important<br />
pour sa crédibilité qu’il (Jürg Jacomet) puisse présenter le chef du service à ses<br />
invités sud-africains. Peter Regli aurait donc reçu le lieutenant général Lothar Neethling<br />
et le général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong> Wouter Basson, accompagnés <strong>de</strong> Jürg Jacomet, dans<br />
son bureau à Berne. Ne se souvenant plus exactement <strong>de</strong> la date <strong>de</strong> cette visite, Peter<br />
Regli la situe entre l’été 1990 et l’automne 1991. Elle aurait duré environ 45 minutes<br />
et aurait, pour l’essentiel, permis <strong>de</strong> discuter <strong>de</strong> questions <strong>de</strong> sécurité. Aucun procèsverbal<br />
n’a été rédigé à ce sujet. Il n’y aurait eu qu’une seule rencontre et il aurait<br />
ignoré les fonctions exactes <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux interlocuteurs. Par la suite, à l’exception<br />
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