Examen des contacts des services de renseignement suisses avec l ...
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<strong>de</strong> vérifier une seule <strong>de</strong> ses déclarations concernant les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong><br />
<strong>suisses</strong> ou la personne <strong>de</strong> Peter Regli en la recoupant <strong>avec</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> faits avérés. Au<br />
contraire, il n’a jamais été possible <strong>de</strong> dépasser le sta<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> allégations générales,<br />
impossibles à vérifier et qui, <strong>de</strong> surcroît, ne parviennent pas à convaincre.<br />
Les investigations <strong>de</strong> la DCG n’ont permis <strong>de</strong> découvrir aucun indice laissant à<br />
penser que les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> <strong>suisses</strong> ou Peter Regli aient pu participer<br />
d’une manière ou d’une autre au projet «Coast». Un ancien collaborateur du Gr rens<br />
a d’ailleurs déclaré à la DCG qu’il était «absolument convaincu que le SCEM rens<br />
ne savait rien du programme d’armement secret entrepris par les Sud-Africains, mais<br />
qu’il avait été manipulé comme un débutant trop naïf.» [Traduction] L’ancien chef<br />
<strong>de</strong> la Section exploitation a poursuivi dans le même sens: «Je savais bien que Peter<br />
Regli ‹trafiquait› <strong>avec</strong> Jürg Jacomet, mais, avant que les médias ren<strong>de</strong>nt l’affaire<br />
publique, mon ancien service [SRS] ignorait tout <strong>de</strong> ses <strong>contacts</strong> <strong>avec</strong> M. Basson.»<br />
[Traduction] Lors <strong>de</strong> son audition par la DCG, Peter Regli a d’ailleurs fortement<br />
insisté sur le fait que ni le Gr rens, ni lui-même ou ses prédécesseurs n’avaient<br />
participé <strong>de</strong> quelque manière que ce soit au projet sud-africain <strong>de</strong> développement<br />
d’armes biologiques et chimiques, raison pour laquelle il n’y avait pas <strong>de</strong> documents<br />
à ce sujet et que, par conséquent, aucun document <strong>de</strong> ce genre n’a jamais pu avoir<br />
été détruit.<br />
À l’exception <strong><strong>de</strong>s</strong> discussions sur les fonds disparus au cours du printemps 1994 qui<br />
seront abordées plus bas (voir ch. 10.4.4), il n’y a aucun indice permettant <strong>de</strong> penser<br />
que le projet «Coast» ou <strong><strong>de</strong>s</strong> parties <strong>de</strong> celui-ci auraient pu faire l’objet <strong>de</strong> discussions<br />
entre le GRS ou le Gr rens et <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> sud-africains. La DCG estime donc<br />
tout à fait crédible que Peter Regli ait pour la première fois été informé dans les<br />
gran<strong><strong>de</strong>s</strong> lignes <strong><strong>de</strong>s</strong> tenants et aboutissants <strong>de</strong> ce projet secret, lors <strong>de</strong> sa visite en<br />
Afrique du Sud en octobre 1997. Peter Regli a expliqué à la DCG que, peu <strong>de</strong> temps<br />
avant cette visite, un article sur le projet «Coast» était paru dans la presse suisse; il a<br />
envoyé cet article en Afrique du Sud en priant ses interlocuteurs «<strong>de</strong> bien vouloir<br />
[lui] expliquer ce qui se passe.» [Traduction] C’est lors <strong>de</strong> cette visite qu’il a pour la<br />
première fois été informé du contenu du projet «Coast».<br />
Dans le procès-verbal qu’il a rédigé pour rendre compte <strong>de</strong> cette visite qui a duré du<br />
6 au 10 octobre 1997, Peter Regli arrive aux constatations suivantes: au cours <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
années 80, le surgeon general avait nommé Wouter Basson chef du projet <strong>de</strong> développement<br />
d’un programme (secret) national <strong>de</strong> défense dans les domaines biologiques<br />
et chimiques; Wouter Basson bénéficiait d’une gran<strong>de</strong> marge <strong>de</strong> manœuvre et<br />
<strong>de</strong> moyens considérables. Pour pouvoir mettre cette défense sur pied, il fallait connaître<br />
les principes actifs. C’est dans ce but que Jürg Jacomet avait été engagé en<br />
tant qu’agent. Il était chargé <strong>de</strong> se procurer <strong><strong>de</strong>s</strong> substances <strong>de</strong> combat biologiques et<br />
chimiques en utilisant ses canaux d’approvisionnement dans les pays <strong>de</strong> l’Europe <strong>de</strong><br />
l’Est. C’est dans ce contexte que, au cours d’une affaire <strong>avec</strong> les <strong>services</strong> secrets<br />
croates, <strong><strong>de</strong>s</strong> actes déloyaux portant sur <strong><strong>de</strong>s</strong> sommes importantes avaient été commis.<br />
Basson avait été accusé d’abus <strong>de</strong> confiance. Les Sud-Africains pensaient que<br />
l’argent se trouvait dans les banques <strong>suisses</strong>, raison pour laquelle ils avaient adressé<br />
une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’entrai<strong>de</strong> judiciaire à la Suisse. Des représentants <strong>de</strong> l’Office of serious<br />
economic offences étaient en train <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong><strong>de</strong>s</strong> investigations à Zurich.<br />
Basson aurait également eu <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>contacts</strong> <strong>avec</strong> Huber & Suhner, société auprès <strong>de</strong><br />
laquelle il se serait aussi fourni en matériel. L’ensemble du programme biologique et<br />
chimique aurait ensuite été arrêté dans les années 90, le matériel aurait été détruit et<br />
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