Alexandre Henri de Villers et les « lettres d'un inconnu
Alexandre Henri de Villers et les « lettres d'un inconnu
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<strong>et</strong> naturel<strong>les</strong>. Il fit également la connaissance <strong>de</strong> Liszt qui lui offrit,<br />
un certain temps, l'hospitalité à la suite <strong>d'un</strong>e aventure qui vaut la<br />
peine d'être contée. Le musicien, était sorti tard dans la soirée, <strong>d'un</strong><br />
saion où il avait rencontré <strong>de</strong> <strong>Villers</strong>. Tous <strong>de</strong>ux bavardèrent longuement<br />
sur <strong>les</strong> Champs-E:Iysées, puis ils <strong>de</strong>scendirent jusqu'à la<br />
Concor<strong>de</strong> ; Liszt voulut alors ramener <strong>de</strong> <strong>Villers</strong> chez lui, mais ce<br />
<strong>de</strong>rnier dut avouer qu'il n'avait pas <strong>de</strong> domici'le <strong>et</strong> qu'i:l passait la<br />
nuit dans <strong>les</strong> cafés qui restaient ouverts. Le musicien lui accorda<br />
alors l'hospitalité (4).<br />
C<strong>et</strong>te vie <strong>de</strong> bohème prit fin lorsque <strong>de</strong> Vi:Uers entra comme<br />
précepteur chez Madame <strong>de</strong> Clermont. Il continua cependant à<br />
cultiver dans ses moments <strong>de</strong> loisir la musique <strong>et</strong> <strong>les</strong> science's naturel<strong>les</strong>.<br />
Plus tard, il s'intéressa à la botanique avec Gustave Thur<strong>et</strong><br />
(1817 -1875) auquel le liait une sorli<strong>de</strong> amitié.<br />
Il r<strong>et</strong>ourna bientôt en Ailemagne à Offenbach sur Ie Main où il<br />
donna <strong>de</strong>s leçons <strong>de</strong> français au pensionnat tenu par Ferdinand<br />
Becker. Avec c<strong>et</strong> excellent homme, il 'Se perfectionna dans la linguistique<br />
<strong>et</strong> la grammaire.<br />
A nouveau, il va s'asseoir sur <strong>les</strong> bancs <strong>de</strong> l'école. Il étudie le<br />
droit à Leipzig (1843), puis à Iéna où i'l passe ses examens avec<br />
succès. l'l est alors emp'Ioyé au ministère <strong>de</strong>s Affaires étrangères à<br />
Dres<strong>de</strong> puis, <strong>de</strong> 1848 à 1850, à la chancei1lerie <strong>de</strong> la Confédération<br />
saxonne à Francfort sur le Main ; en 1852, rl est à l'ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Saxe à Paris <strong>et</strong> la même année, secrétaire <strong>de</strong> légation à Berlin. Le<br />
1er mai 1855 il exerce d'i<strong>de</strong>ntiques fonctions à Vienne <strong>et</strong> il est nommé<br />
conseiller <strong>de</strong> légation cinq ans plus tard. C'est avec ce titre qu'il<br />
prendra sa r<strong>et</strong>raite en 1870.<br />
En 1872, il achète la <strong>«</strong> Wiesenhaus » <strong>de</strong> Neulengbach sur la<br />
ligne <strong>de</strong> Vienne à Linz où il vit habituellement <strong>et</strong> où il meurt en<br />
1880.<br />
Ses dix <strong>de</strong>rnières années, il <strong>les</strong> passera en correspondance avec<br />
une partie <strong>de</strong> la haute nob<strong>les</strong>se autrichienne.<br />
On a trouvé dans ses papiers <strong>de</strong>s fragments <strong>de</strong> romans, <strong>de</strong>s<br />
contes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s légen<strong>de</strong>s, comme Les Contes <strong>de</strong> Leyermann, Les nouveaux<br />
frères Serapion, Le roi Asingarus, Le château ensorcellé qui<br />
montrent ses goûts romantiques. Dans le domaine <strong>de</strong> la musique, il<br />
a laissé <strong>de</strong>s chants, <strong>de</strong>s pièces pour piano <strong>et</strong> <strong>de</strong>s quart<strong>et</strong>tes.<br />
Ses l<strong>et</strong>tres sont intéressantes pour connaître la vie <strong>de</strong> l'époque.<br />
Ses correspondants sont presque tous <strong>de</strong> la haute société viennoise :<br />
Rodolphe, comte Hoyos (1821-1896), issu <strong>d'un</strong>e très ancienne famille<br />
espagnorle, qui fut poète à ses heures ; <strong>Alexandre</strong>, baron <strong>de</strong> W arsberg<br />
(1836-1889), <strong>de</strong>scendant <strong>de</strong> la famille lorraine <strong>et</strong> rhénane bien<br />
connue, qui fut Statthalter <strong>de</strong> Gratz <strong>et</strong> qui, féru <strong>de</strong> l'Orient <strong>et</strong> d,e<br />
(4) Briefe eines Unbekannten, p. 8.