Ecologia Mediterranea
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SÉLIMA BERCHI, AMEL AOUATI, KAMEL LOUADI<br />
8<br />
Stations d’étude<br />
L’étude a été menée d’octobre 1995 à septembre<br />
1997. Le choix des gîtes larvaires a été<br />
fait après une première prospection. Différents<br />
types de gîtes potentiels ont été alors<br />
retenus et ont fait l’objet de collectes de larves<br />
du moustique.<br />
En zone périurbaine de Constantine, nous<br />
avons choisi quatre stations représentatives<br />
des grands types de gîtes dans lesquels se rencontre<br />
l’espèce Culex pipiens. Il s’agit d’Aïn-<br />
Smara (36o 16’ N, 3o 60’ E), El-Khroub (37o 17’ N, 6o 35’ E), Didouche Mourad (37o 20’<br />
N, 36o 35’ E) et Zighoud Youcef (36o 55’ N,<br />
6o 38’ E) (figure 1).<br />
Le gîte d’Aïn-Smara (GP1) est situé en amont<br />
des rejets urbains qui vont se déverser dans<br />
l’oued Rhumel. C’est une retenue d’eau stagnante<br />
de cet oued. Ce gîte est localisé à proximité<br />
d’un atelier de fabrication de parpaings.<br />
Le gîte d’El-Khroub (GP2) est un marécage<br />
relativement étendu mais de faible profondeur.<br />
Il se trouve à 10 kilomètres de Constantine.<br />
Celui-ci est souvent visité par les animaux<br />
domestiques. Le gîte de Didouche<br />
Mourad (GP3) est situé en aval de l’oued<br />
Bou-Hadjar à la sortie est de la ville de<br />
Constantine. La retenue d’eau de ce gîte est<br />
essentiellement alimentée par l’oued Bou-<br />
Hadjar qui reçoit en permanence des eaux<br />
usées domestiques et industrielles. Le gîte de<br />
Zighoud Youcef (GP4) est situé dans une<br />
dépression abritée par un pont en aval de<br />
l’oued Smendou. Il est formé par une retenue<br />
d’eau à courant faible alimentée par l’oued et<br />
par les eaux pluviales.<br />
En zone urbaine de Constantine, nous avons<br />
prospecté six gîtes larvaires dont trois épigés<br />
(GE1, GE2, GE3) et trois hypogés (GH1,<br />
GH2, GH3). Le gîte GE1 est un fossé à ciel<br />
ouvert situé dans un quartier de bidonvilles de<br />
la zone industrielle. Ce gîte reçoit en permanence<br />
les eaux usées domestiques et pluviales<br />
qui se déversent dans l’oued Rhumel par des<br />
écoulements diffus sous forme de rigoles. Le<br />
gîte GE2 est une retenue d’eau située dans la<br />
cité de Boumerzoug où les habitations sont<br />
spontanées et se développent sans plan d’urbanisme.<br />
Ce gîte, situé à proximité de l’oued<br />
Boumerzoug, est alimenté par les eaux usées<br />
domestiques provenant des canalisations<br />
défectueuses. Le gîte GE3 est un bassin d’ornementation<br />
délaissé mais qui reste alimenté<br />
en eau. Les gîtes urbains hypogés sont situés<br />
à l’abri de la lumière. L’ouverture générale-<br />
ment réduite n’est pas d’accès facile. Le gîte<br />
GH1 est une cave au sous-sol d’une vieille<br />
maison du centre-ville, GH2 est un fossé<br />
entièrement couvert situé dans la vieille ville<br />
et GH3 est un vide sanitaire situé au bas d’un<br />
rez-de-chaussée d’un immeuble.<br />
Acquisition des données<br />
physico-chimiques et biologiques<br />
Pour chaque gîte, 24 campagnes de prélèvements<br />
ont été réalisées à raison d’un prélèvement<br />
par mois et par gîte.<br />
Afin de caractériser les gîtes, les mesures des<br />
11 paramètres physico-chimiques suivants ont<br />
été effectués selon les protocoles établis par<br />
Rodier (1984) : température, conductivité<br />
électrique, pH, oxygène dissous (mg.l -1 ),<br />
matières en suspension (MES mg.l -1 ), azote<br />
ammoniacal (mg.l -1 N-NH 4 ), nitrites (mg.l -1<br />
N-NO 2 ), nitrates (mg.l -1 N-NO 3 ), demande<br />
biochimique en oxygène sur 5 jours ou DBO 5<br />
(mg.l -1 O 2 ) – correspond à la quantité d’oxygène<br />
nécessaire pour oxyder la matière organique<br />
d’un échantillon d’eau maintenue à<br />
20 o C, à l’obscurité pendant 5 jours – chlorures<br />
(mg/l -1 ) et turbidité de l’eau (NTU,<br />
Nephelometric Turbidity Unit).<br />
Pour l’échantillonnage des larves de moustiques,<br />
nous avons utilisé la méthode de « dipping<br />
» (Rioux et al. 1965b ; Subra 1971 ; Croset<br />
et al. 1976) ; Coffinet et al. 2009). Cette<br />
méthode consiste à récolter dans plusieurs<br />
endroits du gîte et sans répétition une louche<br />
d’eau d’une capacité d’un litre (c). Par cette<br />
méthode, nous avons réalisé une série de 5<br />
prélèvements, puis calculé le nombre moyen<br />
(n) de larves par prélèvement. Ce nombre est<br />
une estimation de la densité larvaire moyenne<br />
par litre. L’identification a été réalisée à l’aide<br />
des clés d’identification de Rioux (1958) et de<br />
Senevet et Andarreli (1959) qui ont largement<br />
contribué à la connaissance de la faune culicidienne<br />
méditerranéenne. Cette identification<br />
est ensuite confirmée au moyen du logiciel sur<br />
les Culicidae d’Afrique méditerranéenne<br />
conçu par Brunhes et al. (1999).<br />
Traitement des données<br />
L’ensemble des mesures physico-chimiques,<br />
effectuées dans le milieu aquatique, doit pouvoir<br />
conduire à une appréciation globale de la<br />
qualité de l’eau des gîtes. Pour cette approche,<br />
nous avons retenu les valeurs enregistrées<br />
mensuellement.<br />
ecologia mediterranea – Vol. 38 (2) – 2012