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Ecologia Mediterranea

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E. SATTOUT, D. LICHAA-EL KHOURY & D. CHOUEITER<br />

82<br />

tion de parcs nationaux et des réserves naturelles<br />

(Myers et al. 2000). Les menaces croissantes<br />

pour la diversité biologique en Méditerranée<br />

orientale ont été un facteur déterminant<br />

pour la création de plusieurs réserves et parcs<br />

naturels dans la région. Depuis le début des<br />

années 1990, le gouvernement libanais a<br />

annoncé la création de treize zones protégées<br />

et a élaboré des plans pour la création de parcs<br />

nationaux (MOE 2012). De plus, le Conseil des<br />

ministres libanais a récemment approuvé le<br />

« Schéma d’aménagement du territoire libanais<br />

» (SDATL) élaboré par le Conseil du développement<br />

et de la reconstruction en 2004 pour la<br />

création de six parcs nationaux et régionaux,<br />

dont le parc national de la région « Akkar-<br />

Dounnié » (CDR 2004) qui s’étend approximativement<br />

sur une superficie de 22 000 ha. Les premières<br />

aides financières consacrées à la<br />

protection de la diversité biologique in situ ont<br />

été assurées en 1996, alors que celles dédiées à<br />

la création de parcs naturels ont été accordées<br />

en 2006. Ces subventions étaient destinées à<br />

financer un projet mis en place en vue de la<br />

création du parc national de la région « Akkar-<br />

Dounnié ». Ledit projet a été financé par la<br />

Direction du développement et de la coopération<br />

(DDC) en Suisse et mis en œuvre par l’organisation<br />

non gouvernementale libanaise MADA,<br />

en étroite collaboration avec la Société royale<br />

pour la protection de la nature en Jordanie.<br />

Étant donné que cette étude fait partie du projet<br />

du parc national de la région « Akkar-Dounnié<br />

», elle représente un tremplin vers l’adoption<br />

des valeurs de préservation des terres, des<br />

méthodes antérieures de l’utilisation des sols et<br />

des différentes techniques de gestion existantes,<br />

et vers l’adaptation des pratiques et stratégies<br />

en matière de protection de la biodiversité aux<br />

identités culturelles et dynamiques sociales des<br />

communautés locales.<br />

La région « Akkar-Dounnié » est considérée<br />

comme lieu de rencontre d’écosystèmes méditerranéens<br />

variés ; elle abrite un grand nombre<br />

d’espèces végétales propres à la Méditerranée<br />

orientale ainsi que quelques-unes des dernières<br />

forêts ancestrales de cèdres, de sapins et de<br />

genévriers et bien d’autres espèces d’arbres.<br />

Situées au pied du mont Makmel au nord du<br />

Liban, les cimes les plus élevées de cette région<br />

abritent une grande variété d’espèces endémiques.<br />

Toutefois, les activités anthropiques ont<br />

modifié la composition de la couverture végétale,<br />

déformant le paysage archétype de la<br />

région méditerranéenne. Les travaux de<br />

recherche ont porté sur différents aspects de<br />

l’écologie des espèces de plantes et sur la structure<br />

des âges des forêts. Des lignes directrices<br />

ont été élaborées pour un programme de<br />

contrôle à long terme ainsi que pour des programmes<br />

relatifs à la préservation et la gestion<br />

des terres. Les enquêtes de terrain étaient<br />

basées sur un échantillonnage stratifié : 12 placettes<br />

permanentes ont été utilisées pour l’évaluation<br />

des espèces botaniques et 33 placettes<br />

non permanentes ont été choisies sur la base<br />

d’un échantillonnage stratifié aléatoire le long<br />

de transects parallèles pour l’évaluation du profil<br />

démographique de la forêt. La disposition des<br />

placettes permanentes de 20 x 20 m était basée<br />

sur plusieurs facteurs tels que l’altitude, la topographie,<br />

l’exposition, la prédominance d’espèces<br />

d’arbres et les zones de végétation. Les placettes<br />

permanentes placées en six zones différentes<br />

dans le parc ont été observées à un mois d’intervalle<br />

pendant les quatre saisons de l’année<br />

(de mai 2006 à mai 2007). Les placettes non permanentes<br />

étaient disposées à différents niveaux<br />

d’altitude et couvraient des espèces de végétation<br />

variées, et reposaient sur l’accessibilité aux<br />

différents sites dans la zone étudiée. Les indices<br />

de diversité alpha, bêta et gamma ont été calculés.<br />

Les spécimens de plantes prélevés ont été<br />

identifiés au Post Herbarium de l’Université<br />

américaine de Beyrouth (AUB). Les indices de<br />

similitude de Jaccard ont également été calculés.<br />

La cartographie de la végétation a été élaborée<br />

à partir de photos aériennes d’une résolution<br />

de l’ordre de 2,5 m/pixel, et était basée<br />

sur la couverture végétale, la topographie et les<br />

cartes des roches-mères. La carte relative à l’utilisation<br />

et la gestion des terres a été réalisée à<br />

partir de l’inventaire des forêts et sur la base<br />

d’approches participatives englobant toutes les<br />

parties concernées. D’après les résultats des<br />

recherches, le parc compte plus de 400 espèces<br />

végétales et plus de 21 espèces endémiques<br />

dans différents états de conservation, représentant<br />

6,75 % du nombre total des espèces endémiques<br />

existant au Liban. Des indices de diversité<br />

élevés allant de 19 à 49 espèces/400 m 2 ont<br />

été observés. L’indice de diversité gamma a<br />

atteint des niveaux élevés, et l’indice de diversité<br />

bêta ainsi que la structure d’âge de la forêt<br />

ont révélé des différences en termes de la<br />

richesse en espèces entre les différentes sousrégions.<br />

En ce qui concerne les indices de similarité,<br />

ils s’étendent de 1,2 % à 28,5 %. La cartographie<br />

de protection et de gestion des<br />

habitats et les plans relatifs à l’utilisation des<br />

terres ont révélé la présence d’une vision commune<br />

adoptée par les autorités locales, les communautés<br />

locales, les praticiens et scientifiques<br />

locaux. Cinq catégories de zones de préservation<br />

et de gestion des terres ont été définies :<br />

(1) préservation et gestion évolutive ; (2) remise<br />

en état des sols ; (3) agro-sylvo-pastoralisme ;<br />

(4) agriculture ; (5) développement urbain. Des<br />

pratiques de gestion diverses et variées sont<br />

incluses dans chacune des catégories proposées.<br />

Le programme de contrôle intégré ainsi que le<br />

manuel d’instructions servent à établir les bases<br />

nécessaires pour surveiller la structure et la composition<br />

forestières et ont également permis de<br />

désigner un certain nombre d’espèces précises à<br />

surveiller sur une période de dix ans.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 38 (2) – 2012

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