Mahmud PATILI (« Mahmud – à –la -casserole » ) est en fait un sobriquet de Salman « FARSI », et que, par conséquent, ces deux personnages ne font qu un seul. On touche lá á la question des intercessions multiples de Salman «FARSI ». Spontanément, on peut douter de l’originalité de Mahmud PATILI, dont les rares éléments biographiques sont troublants : - [TORTEL, 2009] rapporte qu’il est cité sous le nom de « Mahmud PA’ILI »« dans la silsila de l’ancienne branche hétérodoxe sohrawardi Tchihil Tan. Cette remarque accrédite que la rédaction de la silsila rapportée par [ADHAMI, 1958] remonte au moins aux premiers temps de la Makhdumiyyah (15-16 ème siecle). - [MOOSA, 1987] rapporte l’intercession mythologique de Mahmud PATILI á la tête des Abdals, telle qu’elle nous a été racontée dans une hagiographie ahl-ehaqq des Abdals des premiers temps coraniques. Cet élément tendrait á croire que ce personnage a été intègré – sans doute tardivement - au panthéon des Ahl-e Haqq, par exemple à la faveur du rapprochement avec la branche khaksariyyah –(Mir-Taheri) de Kermanshah – 19 ème siécle -. 1.3.3 Dede ROSHAN, dit « Zazan », « Abu Amir o Farsi » Toraj ADHAMI a rencontré quelques difficultés á éclaircir l’identité de ce compagnon mythique de Salman « FARSI » . A vrai dire, l’appellation « Dede ROSHAN » est tout á fait inconnue des annales. ADHAMI l’a donc rapprochée des appellations plus communes de « RAZAN », « ZAZAN » et « RASHAN » : il a identifié les villages Razan (prox. Bagdad), Razan (prox. Borujerd), Raran (prox. Isfahan) et surtout Zazan (prox. Ardabil). Certes les annales historiques connaissent un certain Abu Abdallah Muhammad Al-Hassan AR-RAZANI (b. circa 670 AD), mais la correspondance avec le fameux ZAZAN, compagnon de l’Imam ALI semble approximative. L’hagiographie de l’Imam ALI a plutot retenu ZAZAN, comme étant un converti turcophone assez secondaire dans son entourage. On l’y surnomme egalement « Abu AMRO » ou encore « Abi ABDALLAH ». Sa particularité était son don pour le chant, et également pour jouer des instruments de musique, ce qui en fait un profil á la fois inattendu et á la fois secondaire du lignage. Selon [ADHAMI, 1958], ZAZAN se serait converti à la suite d’ Abdallah IBN MASUD, qui avait relevé sa voix mélodieuse. Il aurait ensuite recu le Coran, d’un seul souffle de l‘Imam ALI, et aurait ensuite suivi dans ses campagnes militaires Salman « FARSI », qu’il admirait. 1.3.4 L’Imam Zeyn Al Abidin « AS-SAJJAD » (« Sirmang Zanjir Pa ») La silsila abu-torabi primitive s’enorgueillit ensuite de l’Imam Ali Ibn Huseyn « AS-SAJJAD » [FIGURE 1, maillon nr. 7], le quatrième Imam chiite et le propre fils de l’Imam HUSEYN. Il est donc le frère des regrettés Ali « Ashgar » et Ali « Akbar ». Très malade lors de l’assaut de Kerbala, il y survécut au massacre de sa famille. L ‘hagiographie de Kerbala aime à rappeler que son père l’imam HOSEYN lui aurait alors confié avec prémonition qu’il etait l’unique survivant et le porteur du message d’injustice du drame qui s’annoncait dés alors. Capturé par les troupes de YAZID au lendemain d’Ashura, il est enchainé et convoyé vers Damas avec les reliques ensanglantées de ses parents. Tout son corps fut ainsi marqué d’escars par les chaînes « Jameea » autour des bras et des jambes. Surveillé et reclus ensuite á Médine, on lui prête un activisme imamite discret jusqu’a sa mort. Sa principale contribution, est l’ouvrage apocryphe des priéres « As-Sahifah As-Sayyadiyyah Al- Kamilah», nous en reparlerons. Il mourut en 712 AD á Médine.
FIGURE 4 Prophete Muhammad FIGURE 3 Imam Ali Salman FARSI RAHIYYAH QALAIYYAH ABU TORABIYYAH QALANDARIYYAH KHATIBIYYAH MALAMATIYYAH DANIYALIYYAH AKAFIYYAH divers babas QANIYAN JALALIYYAH Seyyeds Jalali MAKHDUMIYYAH Leaders Jalali JALALIYYAH- KHAKIYYAH RISHIYYAH HAQQANIYYAH JANI-HAQQANIYYAH Khaksar KHAKI Khaksar JANIYYAH Khaksar MAHSUM-ALISHAHIYYAH Khaksar GHOLAM-ALISHAHIYYAH FIGURE 2: Modélisation historique alternative de la silsilah des Jalali-Khaksari par [ADHAMI, 1958]. FIGURE 6