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Les fakirs Khaksars - In the gap between - Free

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- des poèmes á la gloire de l Imam ALI [HASAN, 200x] sont scandés dans un style proche du<br />

Nohe.<br />

- des Zekr collectifs sont interpretés dans un style typiquement kurde-d’Iran. Certes les paroles<br />

sont explicitement devouées á l ‘imam ALI et à ALLAH – ce qui n’est pas le cas du zekr qadiris-,<br />

en revanche la chorégraphie, le style et l’emploi du tambourin Daf sont tout á fait empruntés au<br />

zekr de la Qadiriyyah Kasnazaniyyah . Certaines performances recourent également á l’emploi<br />

rythmique supplémentaire des luths Tanbur , clair emprunt aux Ahl-e Haqq, dans le pur style<br />

rythmique de Sahneh. Ils s’accompagnent en outre d’une percussion Siyafi, en forme de<br />

tisonnier egalement rapportée chez les qalandars au Turkestan et en Turquie, respectivement<br />

par [JARRING,1987] et [ATASOY, 2009]. « Le Siyafi est constitué de deux pièces de bois de 30<br />

cm de long, auquel est fixé un anneau de fer. A cet anneau, des petits anneaux de fer sont<br />

attachés. Quand les qalandars chantent, ils frappent leur siyafi contre leurs épaules et<br />

produisent ainsi un bruit qui prelude aux chants. Ils l'appellent siyafi. » [JARRING,1987] Une<br />

percussion similaire est observée de nos jours chez les <strong>fakirs</strong>-Qawwali de l’<strong>In</strong>dus : le Chimtra. Il<br />

s’apparente aussi vaguement à une percussion sur deux cadres de la région de Kerman : le<br />

Ghorog.<br />

Le zekr n’est pas á proprement parler une performance ordinaire dans les voies<br />

malamati ou aucune autre « voie courte » . En effet, celles-ci discutent habituellement des<br />

rituels soufis, qu’elles denoncent souvent avec l’ensemble des efforts liturgiques des musulmans<br />

orthodoxes.<br />

3.3 Le rite du « casser de noix » (gholam alishahiyyah)<br />

Il s’agit d’un rituel d’origine ancienne, rapporté chez les khaksars par [ALISHAH, 1956].<br />

Cependant, connaissant les rites en vigueur dans de nombreuses corporations du Khorassan, on peut<br />

s’interroger sur sa similitude avec cette tradition ancienne. Anna TROTSKAJA raconte en effet que, de<br />

retour à la Qalandarnamah de Tashkent aprés la quête (djilo), les qalandars-naqshbandis tenaient<br />

aussi quotidiennemement des repas collectifs (degjushi mavlon) issus des dons en nature des fidèles.<br />

L’auteur souligne que ce type d'a<strong>gap</strong>e est typiquement une pratique corporatiste, laquelle existait<br />

notamment parmi les guildes d'artistes, de musiciens, de mendiants pieux (Diwana, ishrikchi ou<br />

shirinkari ) [TROTSKAJA, 1975].<br />

Concernant le rite spécifique des <strong>Khaksars</strong> d’Iran, le rite « Shekastan jowz » (« casser de<br />

noix ») présente la particularité d’etre commun aux Ahl-e Haqq et aux khaksars de Kermanshah, car il<br />

commémore un usage ancien de fraternisation entre les deux groupes. A une période indéterminée, les<br />

sheikhs khaksars, accompagnés des Pirs Pir DOHA, Pir SHUHUD et Pir DAHIL rendaient annuellement<br />

visite aux leaders Ahl-e Haqq, vraissemblablement de Kermanshah. Ils leur apportaient du mouton, du<br />

miel et du sucre en signe de fraternité, et les participants partageaient des noix [ALISHAH, 1956].<br />

Le rite est désormais un cérémonie rituelle des <strong>Khaksars</strong>, á l’issue de laquelle ceux-ci renoncent<br />

aux cinq piliers de l’Islam, ce qui, par essence est une adhésion á la seule « voie courte » hétérodoxe. Le<br />

sens votif de cet acte trouve un écho dans la superstition rurale iranienne, puisque les noix sont<br />

habituellement des talismans : le mandant selectionne une noix lorsqu il fait un voeux et celle-ci se brise<br />

lorsque le voeux se réalise. On peut donc imaginer que le symbôle du « casser de noix » consiste á<br />

exaucer le voeux d’abandon des piliers de l ‘Islam.

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