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Les fakirs Khaksars - In the gap between - Free

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3.2 La Sama (audition ) et le zekr occasionnel (Mir taheri - gholam alishahiyyah)<br />

Notre témoignage se base ici sur un enregistrement video « officiel » recueilli á la khanqah de la<br />

khaksariyyah – jalaliyyah de Kermanshah, c’est á dire dans la branche de Mir Taher ALISHAH de la<br />

gholam-alishahiyyah. Il est probable que cette branche a particulièrement subi l’influence des ordres<br />

qui l’ont précédé au Kurdistan : notamment les formes folkloriques des rituels de la Qadiriyyah<br />

Kasnazaniyyah et des Ahl-e Haqq. Le même type de zekr trés occasionnel nous a également été<br />

signalé dans la khanqah des khaksars -motaheri de Rahmat ALISHAH du quartier Mommeniyyeh<br />

Mashhad.<br />

A posteriori, cet enregistrement est d’autant plus intéressant, qu’il illustre un rite complexe, tout<br />

à fait inédit, combinant hymnes, ôdes, Zekr et oraisons diverses. Il fait indeniablement echo à l’analyse<br />

de [TROTKAJA, 1975] du rite quotidien de prière collective des Qalandar-Naqshbandis de Tashkent, un<br />

rassemblement matinal qui précède les quêtes organisées du groupe. Ce rite des Qalandar-<br />

Naqshbandis est dirigé par le sheikh ("Baba", "Tura"). A Tashkent, il débute par l'entonnement de vers<br />

d'Ahmad YASAVI ou de Baba RAHIM, dit "MASHRAB", puis des talqin (récitations) par le peshtalqin,<br />

un qalandar consacré. Le rite suit une séquence hétérogène mais établie, au cours de laquelle les<br />

litanies, les zekr et les invocations se suivent. TROTSKAJA a établi une séquence de quelques 34<br />

talqin différents consécutifs.<br />

" le Pishtalqin doit bien connaitre les vers soufis, l'ordre de leur exécution pendant les<br />

prières collectives, de même pour les refrains. Le choeur rassemble tous les qalandars, y<br />

compris les débutants. <strong>Les</strong> refrains sont des exclamations, des invocations à Allah, à<br />

Muhammad et aux sheikhs soufis. Durant les prières, certains chants sont accompagnés<br />

de danses rituelles, le Sama (...) et de psalmodies, le dhikr. A la fin de la prière, un orant<br />

qalandar, le Salatgir (...) prononce la prière finale. Dans celle-ci, il prie pour la prospèrité<br />

de la foi et l'abondance biens dans le pays, pour des bonnes récoltes, ... <strong>Les</strong> derniers<br />

mots de la prière sont "les esprits sont arrivés dans la nuit de jeudi. Amen! Protègez les<br />

esprits de ces ancêtres! Amen!" Ensuite, le doyen des qalandar reçoit les dons et l'argent<br />

recueilli est transmis au Tura, qui lui en laisse une partie."<br />

[TROTSKAJA, 1975]<br />

A plusieurs reprises, TROTSKAJA insiste egalement sur la répétition de rites d’offrandes en<br />

nature (Nazr), et surtout sur les incantations propiatoires aux ancêtres, présumement héritées de la<br />

culture ouzbeke pré-islamique.<br />

L’enregistrement de la khaksariyyah – jalaliyyah de Kermanshah filmé illustre en une<br />

soixantaine de minutes les performances interpretées actuellement á l’occasion de la commémoration<br />

annuelle de la naissance de l’Imam ALI. Cet évènement annuel, habituellement peu célêbré par les<br />

duodécimains contemporains d’Iran, revêt neanmoins une importance particulière dans le microcosme<br />

des cercles Ahl-e Haqq, alevis, khaksars ou sarli. L’assemblée congrégationnelles se tient<br />

annuellement dans la cour de la khanqah. Elle est menée par une quarantaine de khaksars, une<br />

poignée de nohekhaneh en présence de trés nombreux riverains reccueillis. La cérémonie a lieu comme<br />

suit :

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