Les fakirs Khaksars - In the gap between - Free

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"La civilisation arabe est, sauf erreur, la seule où l'immense majorité des écrivains qui ont dit quelque chose est composée d'étrangers, d'hôtes, divinement adoptés, mawali. Et la tradition religieuse musulmane est la seule, sauf erreur, où l'on croit que les hommes de sacrifice et de prière, les amis du Dieu d 'ABRAHAM, qui entretiennent la vie spirituelle et matérielle de la Communauté islamique, sont des étrangers à l'arabisme, des hôtes encore: ghuraba, des enfants perdus au-delà des frontières visibles. Puissent ils en rencontrer, en adopter,"Fi Sabil Allah", et beaucoup; parmi nous." [Louis MASSIGNON] De nos jours, le derviche errant Khaksar est un personnage haut en couleur dans l’imaginaire collectif iranien. Débauché, libre penseur, épris de justice, il emprunte en realité ; la quasi – totalité de l’image d’Epinal du qalandar errant médiéval. Qalandars et Khaksars sont ils réellement une seule et même individu? En quoi ces appellations les distinguent elles ? Si on se réfère au lignage de la Khaksariyyah , celle-ci serait plutôt, du 18 ème au milieu du 20 ème siécle, l’avatar majeur de la Jalaliyyah en Iran et en Irak. Elle est une probable descendante directe de la Jalaliyyah ouzbèke, et son histoire emprunte significativement aux lignages indiens de cette dernière. Ce lignage et la recherche de ses scories en Inde et au Pakistan constituent l’essentiel de notre chapitre 1. 1 Du mythe à la realité La Khaksariyyah est injustement méconnue de la littérature historique. A l’ouest, il n’y a guére que la monographie par BATESTI sur les derviches-conteurs de Mashhad [BATESTI 1994] de 1969, qu’on sait aujourd’hui « khaksars ». Bizarrement, l’auteur ne semble pas y avoir percu la nuance entre Qalandariyyah et Khaksariyyah, soit par confusion, soit de par l’implantation tardive de la khanqah de Rahmat ALISHAH á Mashhad (circa 1960 AD). Dans la seconde hypothése, ce document témoignerait alors que des reliquats de qalandariyyah précédaient de peu l’implantation de la Khaksariyyah Gholam-alishahiyyah (Motahariyyah) á Mashhad. Les principaux ouvrages en persan sont la silsila de ADHAMI [ADHAMI, 1958] et le florilège des Futuwwatnameh et autres écrits inédits de la khaksariyyah par AFSHARI [AFSHARI, 2003]. Dans une moindre mesure, Saleh ALISHAH raconte de façon documentée les querelles houleuses de succession á la tête de l’ordre [ALISHAH, 1956]. 1.1 Introduction L’histoire-même de la khaksariyyah est pour le moins contestée. Ce n’est donc pas celle d’un ordre antérieur en propre, mais plutôt la juxtaposition discontinue de lignages d’errants anti-conformistes, au gré des affiliations à divers ordres. Certes, elle ne fut créée et denommée telle quelle en tant qu’ordre que depuis la fin du 18 ème siècle environ. D’un point de vue strictement hagiographique, la khaksariyyah prétend á un lignage d’errants plus ou moins prestigieux (FIGURE 1, tel que la rapportent Muhammad Ali SOLTANI & MIR TAHER ALISHAH) . Evoquant ce lignage, véritable épopée inter-lignage, Christiane TORTEL parle d’une « une légende rocambolesque » á l’endroit du même récit , attribué aux Tchihil Tan de Lahore.... Par une recherche hagiographique remarquable, Toraj ADHAMI s’est efforcé de clarifier la realité historique de ces patronymes énigmatiques dans une monographie contradictoire [ADHAMI, 1958]. Il a recherché tant les personnalités de la silsila khaksariyyah officielle que les liens informels entre diverses silsila qui y ont contribuent historiquement. Son travail remarquable est sommairement resumé par les FIGUREs 2, 4 et 6. Nous nous proposons ici de prendre du recul, et de relire cette étude ère par ère dans l ‘histoire de l’ordre, en les commentant une-á-une, ses anachronismes et son influence. Pou ce faire, nous nous appuiront, par exemple, sur la cohérence historique avec des sources alternatives , telle que les silsila « uweisi » similaires des branches actuelles dhahabiyyah et shahmaghsoudiyyah de la kubrawiyyah.
1. Prophete Muhammad 2. Imam Ali 15. Qalander ALISHAH 28. Heidar ALISHAH 41. Karam ALISHAH 3. Salman FARSI dit Mahmud PATILI » 16. (Kak ALISHAH) 29 Sukht ALISHAH 42. Bahar ALISHAH 4. Dede Roshan ALISHAH 17. (Doost ALISHAH) 30 Serak ALI(SHAH) 43. Talib ALISHAH 5. Refaqat ALISHAH 18. Cheragh ALISHAH 31 Nur Kalan (Sukh ALISHAH) 44. Bahar ALISHAH» 6. Baqr ALISHAH ou Soltan Goher GAWTH 7. Imam Sajjad dit "Sirmang Zanjir Pa" 19. Shahebrahim "GARMSIR" 32 (Doud Murad "HAQQANI" a.k.a.) Nur Nahal 20. Shah Abdallah KAF 33. HAQQANI (« ahl e haqq ») 8. Pak ALISHAH 21. (Shahebrahim) 34 JANI (« ahl e haqq ») 9. Saber ALISHAH 22. Shah Jamal "CHARMINEH PUSH" dit "MUJARAD" 10. Taj ALISHAH 23. Seyyed Jalal Din Heidar "BUKHARI" 35. Mia Khaki ALISHAH a.k.a. "Makhdum JANI" (“ahl e haqq”) et 45. Khoshal ALISHAH 46. Qatr ALISHAH 47. Hajj Bahar ALISHAH « YAZDI » 36 Mohabat ALISHAH 48. Hajj Mottahar ALISHAH 11. Bandeh ALISHAH 24 Ganj ALISHAH 37. Angar (Konger?) ALISHAH 50. Nur ALISHAH 49. Hajj Mastur ALISHAH 12. Kelk ALISHAH 25 Masoud ALISHAH 38. Khoshal ALISHAH 51. Mir Taher ALISHAH 13 Qadr ALISHAH 26 Dad ALISHAH 39 Mohabat ALISHAH "NAMANGEH" 14. Asrar ALISHAH 27 Bahar ALISHAH 40. Gholam ALISHAH FIGURE 1 : silsilah officielle des Jalali-Khaksari de la Gholam-alishahiyyah selon [SOLTANI, 2001]. En rouge les maillons manifestement bien identifiés par [ADHAMI, 1958]
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Khan, Ishaq , 1994 "Kashmir's trans
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