Les fakirs Khaksars - In the gap between - Free
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2 Règles et symboles<br />
prétendants furent les éminents khaksars seyyed Hasan Safavi MIR AFZAL<br />
(Ahvaz), seyyed Ghafar MIR BAGHI (Dezful), Hosein Mojemi Khoshal ALISHAH<br />
(Tehran), Amir Azizi Mast ALISHAH (Karaj) et Rahmat ALISHAH « TOROGHI »<br />
(Mashhad). Le consensus temporaire autour de Mir MIZBAH ALISHAH ne survécut<br />
pas longtemps, il fut bientôt critiqué, tant par les membres que par son rival Mir<br />
Taher ALISHAH [ALISHAH, 1956].<br />
A l’heure oú nous ecrivons, l’organisation réunit hebdomadairement une<br />
cinquantaine d’errants dans chacune des khanqahs restantes ( Kermanshah,<br />
Téhéran, Téhéran Est et Mashhad). La situation actuelle des centres d’Isfahan,<br />
Shiraz, Dezful et Ahvaz n’est pas claire. Forte de son image d’Epinal de<br />
« Qalandar », la confrérie jouit en fait d’un capital de sympathisants plus large,<br />
notamment dans le voisinage immédiat de ces centres actifs: les riverains, les<br />
commercants, les artisans proches et le zurkhaneh du quartier Mommeniyyeh<br />
(Mashhad) constituent ce que BATESTI baptisaient « les membres lais », c’est-ádire<br />
des membres seculiers de ces communautés. Sur les images de la cérémonie<br />
annuelle de la branche de Mir Taher (Kermanshah), on distingue clairement<br />
plusieurs centaines de participants dans l’enclos de la khanqah khaksar du quartier<br />
Sard Cheshmeh.<br />
« à coté des membres des confréries menant la vie spécifique des<br />
derviches, voyageant, mendiant vivant dans les khanehkahs, ermitages ,<br />
il y a les membres lais »<br />
SOLTANI prétend que la branche de Rahmat ALISHAH « DEHKARDI »<br />
(Mashhad) s’est éteinte á sa mort. Reprise par son fils, la khanqah « khaksar<br />
Motahari » de Rahmat ALISHAH, fondée vers 1960 á proximité de la mosquée<br />
Mommeniyyeh (Mashhad), se réclame á present de Hajj Motahar ALISHAH. Elle est<br />
toujours en activité de nos jours, et compterait environ 70 membres, essentiellement<br />
des laics riverains et des « javanmard » du zurkhaneh du quartier.<br />
On le constate, la khaksariyyah se présente avant tout comme le résultat d’un procédé<br />
syncrétique trés long et trés discontinu. Son corpus littéraire apparait tout aussi décousu. A l’image des<br />
autres voies courtes traditionnalistes, l’ordre a adopté un règlement corporatiste type «<br />
futuwwatnameh » [AFSHARI, 2003], réminiscent de l’enracinement corporatiste . Or la khaksariyyah<br />
ne brille pas spécialement non plus par un corpus littéraire propre, mais tout au plus par la recollection<br />
récente de plusieurs futuwwatnameh anciennes. Toutes sont á présent étudiées par les sheikhs<br />
khaksars, mais sous leur appellation d’origine. AFSHARI a documenté cette règle et compilé les<br />
nombreux écrits apocryphes detenus par Mir Taher ALISHAH á Kermanshah [AFSHARI, 2003].<br />
2.1 Futuwwatnameh de la Khaksariyyah<br />
Le « Traité du Dénuement » (« resal-e fakriyyeh », re-publié par [AFSHARI, 2003] , voir<br />
traduction en [ANNEXE 12]) figure la plus probable Règle de l’ordre khaksariyyah. Il s’agit clairement<br />
d’un document syncrétique tardif. Le document inclue les mêmes éléments orthodoxes, et on ne peut<br />
vraiment pas qualifier le document d’iconoclaste. Il est intéressant d’y constater les caractéristiques<br />
structurelles suivants :<br />
- une initiation marquée par des rites corporatistes (ceinture, coupe,) . la prise de<br />
ceinture est manifestement la première etape. Le traite parle de deux types<br />
differents de ceintures : la ceinture d’étoffe (pers. maras) et la ceinture de corde<br />
(pers. palhang). Cette dernière est capitale pour suivre la progression de l’initié. La<br />
rédaction de la règle emprunte en outre des éléments de futuwwatnameh<br />
anciennes.