Les fakirs Khaksars - In the gap between - Free
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initiation kisvat perpétue les brûlures au fer des Qalandars et des Torlaks. L’ordre<br />
est donc semi-érémitique et structuré. La mendicité est faite par les novices au<br />
profit du khalifeh. Au 20 ème siècle, l’art vocal profane du naqqali – recit epique<br />
lyrique donne dans les Chaikhuneh ou au bazar – est l’une de leurs spécialités á<br />
Mashhad et Téhéran, au point que la quasi totalité des derniers Naqqali est<br />
constituée de vétérans de l’ordre. <strong>Les</strong> khaksars furent sans doute fréquemment<br />
pris pour des Qalandars, car la littérature historique est pauvre à leur endroit. Leur<br />
visibilité s’érode rapidement à partir de 1850 AD, tant de par là précarité de leur<br />
mode de vie errante dans l’économie Qajar, que par leur déchéance, après s’être<br />
compromis dans le soulèvement de l’hérésie shaykiste / babiste (1844-1850 AD).<br />
Sans doute Hajj Motahar ALISHAH [FIGURE 1, maillon 48] fut leur dernier<br />
grand sheikh. Jusque dans les années 1910, l’ordre était encore mené par Hajj ali<br />
« YAZDI » [FIGURE 1, maillon 47], également appelé Bahar ALISHAH, depuis la<br />
khanqah de Kufah (Irak) [ALISHAH, 1956]. A son décès, Hajj Motahar ALISHAH<br />
doit sa victoire sur les nouveaux prétendants à la désignation écrite par Hajj Mastur<br />
ALISHAH [FIGURE 1, maillon 49]. Hajj Motahar ALISHAH s’installa à Téhéran, à la<br />
porte Darvazdeh Dowlat ( à l’époque l’extrémité Nord du Bazar) et c’est lui qui<br />
déplaça les reliques du respecté Bodolleh dans le district téhéranais de Hajebiyeh<br />
[ALISHAH,1956]. Shahto Sultani « BAKHTIYARI » et d’autres sujets du regretté<br />
Bahar ALISHAH transformérent plus tard l’endroit en ce qui devint la khanqah,<br />
nommée « Motahariyyeh » pour cette raison. Elle subsiste aujourd’hui dans la ruelle<br />
Khanqah Mottahariyeh, atenante á la rue Naderi, à quelques centaines de mètres<br />
de l’ancienne porte Darvazeh Dowlat de Téhéran. Noter aussi que dans sa<br />
monographie sur les khaksars conteurs de Mashhad [BATESTI, 1994], Teresa<br />
BATESTI y a interviewe dans les annees 1960 un conteur khaksar homonyme<br />
nommé « morshed Motahar ALISHAH » . La branche de Rahmat ALISHAH de<br />
Mashhad s’étant alors explicitementt reclamée du sheikh Hajj Motahar ALISHAH,<br />
nous nous garderons bien de confondre ces deux khaksars homonymes<br />
contemporains.<br />
De son vivant, Hajj Motahar ALISHAH avait sélectionné quarante-deux<br />
successeurs, mais sa longévité exceptionnelle le fit plus que centenaire et aucun<br />
d’eux ne lui survécut [ALISHAH,1956]. Au début du 20 ème siècle, son contemporain<br />
Mir Taher ALISHAH [FIGURE 1, maillon 51], le sheikh de la khanqah<br />
Khaksariyyah de Kufah, briguait en vain ses faveurs pour la succession. On dit que<br />
c’est par dépit de ne pouvoir obtenir sa khirqah, que ce dernier s’adonnait aux<br />
drogues hallucinogènes. Débouté, il entrepris d’implanter sa propre branche de la<br />
Khaksariyyah : quittant Kufah (Irak), il installa sa khanqah à Kermanshah (Iran).<br />
Compte tenu du faible nombre de ses disciples, il y fonda neanmoins un tekkieh<br />
relativement visible dans le quartier excentré de la rue Sard Cheshmeh<br />
(vraissemblablement un ancien cimetière), et y désigna quelques sheikhs locaux<br />
sous lui [ALISHAH,1956]. On ne peut que supposer que c’est à cette epoque de la<br />
migration á Kermanshah que la khaksariyyah intégra le rite du « casser de noix »,<br />
un rituel de renoncement aux piliers de l’Islam orthodoxe, qui assimile<br />
ponctuellement les participants aux Ahl-e-Haqq.<br />
Hajj Motahar ALISHAH prétendit notamment un temps que la succession<br />
légitime de Bahar ALISHAH [FIGURE 1, maillon 47] revenait á Hajj Mastur<br />
ALI(SHAH) [FIGURE 1, maillon 49], un vétéran de la khanqah de Kufah. Mais ce<br />
dernier, á son tour, prêta finalement allégeance á Mir Taher ALISHAH [FIGURE 1,<br />
maillon 51] deux ans plus tard. Hormis la loge de Darvazeh Dowlat à Téhéran, qui<br />
était acquise á Hajj Motahar ALISHAH, les deux principales loges qui lui firent<br />
allégeance furent celles de Mustagh ALISHAH (dans le Nord-Est actuel de Téhéran)<br />
et celle de Rahmat ALISHAH (khanqah attenante á la mosquée Momeniyyeh á<br />
Mashhad) Curieusement, la succession de Hajj Motahar ALISHAH á Téhéran fut<br />
finalement emportée par Mir MIZBAH, un ancien rival de celui-ci. <strong>Les</strong> autres