Les fakirs Khaksars - In the gap between - Free
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voyage, non sans semer la confusion et les anachronismes dans la chronique<br />
hagiographique de l'ordre.<br />
A ce stade, nous n’avons que peu d’éléments historiques. L’Iran est sous le règne<br />
de Karim Khan Zand jusqu’au décès de celui-ci vers 1779 AD. Cet évènement va<br />
permettre l’alternance momentanée avec des souverains Qajars. <strong>Les</strong> chroniques de<br />
cette époque ont retenu par exemple que, précisément, les derviches Jalali d’Isfahan<br />
accompagnèrent la déroute d’Ali Murad KHAN ZAND et son départ de la ville de leurs<br />
trompes nafir en liesse [DE MIRAS, 1973]. Le jeune souverain ambitieux, de retour au<br />
pouvoir, en gardera une animosité considérable à l’endroit des <strong>Khaksars</strong>, et des<br />
derviches en général. Appuyé par les rigoristes, il persécutera successivement les<br />
sheikhs nimatullahiyyahi successifs : Mahsum ALISHAH (d. 1797-98 AD) puis Nur-Ali<br />
ALISHAH (d.1797-98 AD) de Shiraz.<br />
C’est á nouveau avec de nombreuses difficultés qu’ADHAMI s’est efforcé d’identifier<br />
Khoshal ALI SHAH , [FIGURE 1 , maillon 45], l’ordre Khaksariyyah Gholam-<br />
Alishahiyyah. ayant en fait compte de nombreux membres homonymes. <strong>Les</strong> annales<br />
de la Khaksariyyah Gholam-Alishahiyyah ont effectivement retenu un leader<br />
« Khoshal QALANDAR » basé au Cachemire au début du 19 ème siècle, et parfois<br />
surnommé « KHOSHAL ALISHAH SANI » (littéralement « le second KHOSHAL<br />
ALISHAH » dans les annales indiennes. Ce dernier surnom le distingue probablement<br />
du maillon 39 homonyme de la FIGURE 1. Il est simplement connu pour avoir rencontré<br />
Muhammad Nur-e HAQQANI KHAKI dés son jeune age. Il vécut au Cachemire, puis se<br />
rendit en Iran et en Irak, á l’instar de son maître Gholam ALISHAH « HINDI » [FIGURE<br />
1, maillon 40] . Il revint au Cachemire , et y décéda vers l’age de 100 ans vers 1280 AHq<br />
/ 1852 AD env. On lui connait un autre maitre khaksar homonyme, en la personne de<br />
Khoshal ALISHAH « LAHIJANI » qui ne vécut et n’eut de disciples qu’au Gilan.<br />
Apres Gholam ALISHAH, on trouve dans la silsila des <strong>Khaksars</strong> d’Iran, Karam ALI<br />
SHAH (d. 1776 AD) [FIGURE 1, maillon 41] également surnommé « HARES<br />
QURAYSHI ». Son nom trahit sa sa’adat par le lignage Mohammedien. Nous avons<br />
decrit celui-ci ci dessus comme un khaki-jani de Lahore, descendant par le sang du<br />
sheikh sohrawardi Zakariya « MULTANI » . Comme mentionné précédemment, il<br />
voyagea pour étudier au Punjab, y rencontra aussi Gholam ALISHAH [FIGURE 1 ,<br />
maillon 40]. Parmi les maigres éléments glanés par ADHAMI, sa biographie n’indique<br />
pas si il suivit jamais ce dernier en Iran, ni même si il avait effectivement pris sa khirqa<br />
de khaksar gholam-alishahiyyah, comme le prétendent à present les <strong>Khaksars</strong>.<br />
Ensuite, ADHAMI a réussi á identifier Hajj Abu Talib, dit Talib ALI SHAH<br />
« HAMADANI » (d. 1814 AD env.), [FIGURE 1, maillon 43]. Né á Hamedan (Iran), il est<br />
également connu en <strong>In</strong>de du Nord sous le nom de plume de « GOLSHAN ». Ce dernier<br />
fut d’abord un disciple de l’Adhamiyyah - cette afiliation est pour le moins rarissime, qui<br />
plus est au 19 ème siècle, il pourrait plus précisémment s’agir d’un chishti-. Sa légende<br />
est grandiloquente : comme nombre de mystiques sohrawardi persans vénérés en <strong>In</strong>de,<br />
il aurait abandonné ses biens considérables á Hamedan pour se rendre en solitaire à<br />
dos d’âne en <strong>In</strong>de. Eduqué, il suivait son père en religion, puis adopta Gholam ALISHAH<br />
et ses khaksars. Il décéda á Kerbala vers 1240 AHq / 1814 AD . ses oeuvres poètiques<br />
ont été collectées, non pas par son fils Dervish ALI SHAH, mais par son petit fils Hajj<br />
Abdul BAQI, un commercant prospère et éduqué.<br />
Malgré son lignage ancien, l’ordre khasariyyah n’était apparu en Iran donc,<br />
logiquement, qu’á partir du 18 ème siècle. Par sa visibilité tardive dans le tissus urbain à<br />
Mashhad, Kermanshah et Téhéran, cet ordre peut se vanter d’être le dernier á incarner<br />
encore de nos jours le qalandarisme anti-conformiste et moniste en Iran. Il se distingue<br />
par un malamatisme exubérant : les khaksars sont indiscutablement des néo-qalandars<br />
démonstratifs, arborant les attributs martiaux des javanmardi : kashkul, tabarzine, …<br />
Ils érigent des khanqahs dans les centres urbains et les novices pratiquent la mendicité<br />
dans leur kashkul au bénéfice de leur sheikh [ALISHAH,1956]. Sur le plan rituel : leur