Les fakirs Khaksars - In the gap between - Free
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- le sohrawardisme zahabi-kubrawi, illuminationniste, qui met la vision mystique au centre<br />
de son discours (Kubrawiyyah, Mevleviyyah) . Nous allons voir une interraction fugitive<br />
de la khaksariyyah avec ce lignage au Cachemire.<br />
- le khalwatisme ; pas vraiment non plus un sohrawardisme...mais plutot une voie semiérémitique<br />
á present trés caricaturale. Trés influencée ensuite par la Mevleviyyah, ses<br />
innombrables avatars ottomans empruntent ensuite leur inspiration á son discours<br />
illuminationniste (ex : RUMI)<br />
1.6.2 De la Bukhariyyah á la Jalaliyyah (<strong>In</strong>de)<br />
1.6.2.1 Fondation de la Bukhariyyah<br />
A ce stade, la Jalaliyyah – FIGURE 2, 4- est le principal avatar orthodoxe de la<br />
Sohrawardiyyah en <strong>In</strong>de. Le soufi Jalal ud-din Shah Mir SUHRKOSH (1192-1291 AD) ,<br />
parfois appelé Jalaluddin Shah Mir SURKHPOSH « AL BUKHARI » [FIGURE 1, maillon nr.<br />
23], fonde la branche Jalaliyyah à Bukhara, puis, devenu veuf vers l’age de 40 ans, la diffuse<br />
dans le Nord de l’<strong>In</strong>de [YASIN, 1958]. Leur silsila historique est donc davantage suhrawardi<br />
que chishti. [ADHAMI, 1958] a rapportéensuite un développement généalogique aussi<br />
développé que méconnu: la Jalaliyyah, et la Khaksariyyah, fascinantes s’il en est par leur<br />
syncrétisme, revendiquent á présent la silsila imamite commune complète, remontant à<br />
Salman FARSI, [FIGURE 1], relèguant ainsi sa composante sohrawardi-mere historique au<br />
second plan. [ALISHAH, 1956] évoque ce lignage de façon un peu elliptique. Nous nous<br />
sommes efforcés de detailler cette généalogie « salmani-abu-torabi » d’ADHAMI [FIGURE 1].<br />
Ce détail participe á notre constat de mutation hétérodoxe radicale de la Jalaliyyah-<br />
Makhdumiyyah, evoque au paragraphe 1.5.2.<br />
Selon [Sah ABIDI, 1992], arrivé au Punjab en 1236 AD, Jalal ad-din « SURKHPOSH »<br />
s’installa à Bhakkhar (Sindh), puis Uchch (Sindh) et fonda une dynastie sohrawardi à travers<br />
le Sindh, le Gujarat et le Punjab. A ce titre il contribue pleinement á la mission prosèlyte de la<br />
Sohrawardiyyah en <strong>In</strong>de : la piété populaire l’associe à ses trois contemporains : le chishti<br />
Baba Farid GANJ SHAKAR (Bombay), le marwandi Lal Shahbaz QALANDAR (Sehwan<br />
Shariff) et le sohrawardi Bahauddin ZAKARIYA « MULTANI » (Multan) comme les « tchahar<br />
yaar » (litt « les quatre compagnons ») soufis ayant islamisé le Nord de l’<strong>In</strong>de. Shah Mir<br />
SUHRKOSH se réclamait du sheikh Bahawal HAQ, dit « SHIR QALANDAR », un saint<br />
sohrawardi de Multan, à present enterré lui aussi à Uchch. <strong>In</strong>teressons nous à cet ordre, afin<br />
de comprendre comment il a pu engendrer la khaksariyyah.<br />
« La nomenclature silsila (...) montre que la branche bukhariote a bien porté le<br />
nom de Jalaliyyah, mais trés tard. Elle est cataloguée jusqu’á cette époque<br />
sous le nom de « bukhariyya- hussayniyya » ou de « bukhariyyamurtazaviyya<br />
» des appellatifs qui exaltent l’origine imamite de la lignée » »<br />
[TORTEL, 2009]<br />
De par des débuts plutôt orthodoxes, essentiellement parmi les seyyeds d’origine<br />
bukhariote du Punjab, l’ordre était donc répertorié ba-shahra (orthodoxe). Jalal Ad-Din KABIR<br />
“Makhdum-i-Jahaniyan” (1308-1384 AD), et vraissemblablement petit-fils de Jalal Ad-din<br />
SURKPOSH, fut ensuite un saint homonyme non moins orthodoxe de cet ordre. Son charisme<br />
vaudra á cette branche de l’ordre le nom de «Makhdumiyyah » .