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International Journal of Mediterranean Ecology - Ecologia ...

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and soil organic matter leading, by adding-on<br />

to a strong erosion <strong>of</strong> surface soil, to<br />

extremely low organic carbon contents<br />

8 years after the last fire.<br />

This study showed that the post-fire reconstitution<br />

<strong>of</strong> both soil physico-chemical characteristics<br />

and microbial properties depend on<br />

climatic conditions, especially drought, <strong>of</strong> the<br />

intensity <strong>of</strong> erosion processes and on the grazing<br />

use <strong>of</strong> the burned ecosystems. Our results<br />

suggested that the soils burned since 10 years<br />

ago may be particularly vulnerable to new<br />

fires. However addition <strong>of</strong> exogenous organic<br />

matter (compost, manure…) 8 years after a<br />

fire could be envisaged to reduce soil erosion,<br />

compensate the losses in carbon content and<br />

create a litter layer that would limit the evaporation.<br />

Introduction<br />

Le secteur forestier en Algérie est confronté<br />

depuis les années 1965 à une recrudescence<br />

des incendies qui détruisent en moyenne<br />

48 000 ha par an, soit 12 % de surfaces forestières.<br />

Sous l’effet des feux répétés, une végétation<br />

pyrophyte se développe sur des sols<br />

dégradés et à partir de laquelle la régénération<br />

spontanée des peuplements forestiers et les<br />

reboisements sont très difficiles (Benabdeli<br />

1996). En 1955, la forêt dite économique<br />

s’étendait sur 2 397 000 ha et les formations<br />

dégradées de matorrals et de garrigues recouvraient<br />

seulement 780 000 ha (Boudy 1955).<br />

En 2005, le patrimoine forestier ne couvre<br />

plus que 1 527 796 ha tandis qu’en 2010 cette<br />

superficie n’est que de 1 492 176 ha (DGF<br />

2010). Les forêts algériennes jouent un rôle<br />

stratégique majeur tant sur le plan socio-économique<br />

qu’environnemental. Les forêts algériennes<br />

sont composées essentiellement de<br />

pin d’Alep (Pinus halepensis), de chêne vert<br />

(Quercus rotundifolia), de chêne zeen et afars<br />

(Quercus mirbikii et Quercus faginea), de<br />

chêne-liège (Quercus suber) et d’autres<br />

espèces forestières très peu représentées<br />

comme le pin maritime (Pinus pinaster) et le<br />

thuya (Tetraclinis articulata). Elles assurent<br />

actuellement une production annuelle estimée<br />

à 9 800 tonnes de bois et 15 000 tonnes de<br />

liège qui ne couvre que 10 % des besoins de<br />

l’industrie et du secteur de la construction.<br />

Sous l’effet des facteurs de dégradation et surtout<br />

des incendies (DGF 2010), la production<br />

a connu un recul de 50 % entre 2008 et 2009.<br />

ecologia mediterranea – Vol. 38 (1) – 2012<br />

Reconstitution post-incendie des propriétés physico-chimiques et microbiologiques<br />

de sols forestiers algériens (forêt de Fénouane, wilaya de Saïda)<br />

Cette perturbation millénaire est cependant un<br />

élément structurant des écosystèmes méditerranéens<br />

qui présentent un fonctionnement<br />

stable et en équilibre avec un régime d’incendie<br />

récurrent (Pausas et al. 2008 ; Guénon<br />

et al. 2011). Quézel et Médail (2003) affirment<br />

que la majorité des formations forestières<br />

sclérophylles méditerranéennes est parcourue<br />

en moyenne par un feu tous les 25 ans.<br />

Un accroissement de la fréquence des incendies,<br />

associé à une aridification du climat<br />

(GIEC 2007) et réduisant le temps entre deux<br />

feux à moins de 20 ans (Vennetier et al.<br />

2008), pourrait potentiellement affecter<br />

l’équilibre préexistant et conduire ces écosystèmes<br />

dans un état instable dont les fonctions<br />

et les services ne seraient plus assurés<br />

correctement. En Algérie, les études traitant<br />

de la dynamique postincendie des écosystèmes<br />

forestiers analysent très rarement l’impact<br />

du feu sur les sols. On incrimine souvent<br />

l’aridification et l’érosion dans les échecs<br />

récurrents des reboisements sans se soucier<br />

des conséquences d’une perte de résilience<br />

des propriétés microbiologiques sur la fertilité<br />

des sols incendiés. Pourtant, les communautés<br />

microbiennes du sol régulent la dynamique<br />

des cycles biogéochimiques (Berg<br />

2000), interviennent dans la séquestration du<br />

carbone (Bardgett et al. 2008), l’émission de<br />

gaz à effet de serre (Billings & Ziegler 2005)<br />

et augmentent la quantité et l’efficacité de<br />

l’acquisition par les plantes des nutriments<br />

(Bradley et al. 1997). Les incendies engendrent<br />

la mort des micro-organismes les plus<br />

sensibles du sol (Hernández et al. 1997). Ces<br />

mortalités affectent directement les activités<br />

microbiennes impliquées dans les cycles biogéochimiques<br />

(Boerner & Brinkman 2003).<br />

Dans les sites dont l’accroissement du nombre<br />

d’incendies engendre une réduction de temps<br />

entre deux feux à moins de 20 ans, l’érosion<br />

et les brûlages successifs appauvrissent progressivement<br />

le sol en matière organique et<br />

donc sa capacité de rétention en eau (Chandler<br />

et al. 1983). La chaleur produite par le feu<br />

entraîne la volatilisation de l’azote organique<br />

(Fisher et Binkley 2000). L’augmentation du<br />

pool d’ions ammonium (NH 4 + ) après le passage<br />

du feu peut favoriser le développement<br />

des bactéries nitrifiantes (Hart et al. 2005).<br />

Cependant, si le retour de la végétation n’est<br />

pas rapide, les nitrates vont être transférés<br />

dans les couches pr<strong>of</strong>ondes par lessivage et<br />

subir la dénitrification en l’absence d’oxygène<br />

par les communautés dénitrifiantes. En outre,<br />

les résultats de Boix Fayos (1997) montrent<br />

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